21 août 2010
RDC : Elections 2011… tous candidats !
La publication surprise de la date des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC) vient de donner le coup d'envoi de la campagne électorale. Et au bal des prétendants à la succession de Joseph Kabila… c'est plutôt le trop plein ! Derniers candidats déclarés et non des moindres : Vital Kamerhe, l'ancien président de la chambre basse du parlement et Etienne Tshisekedi (UDPS), l'opposant historique. Mais la liste des candidats ne s'arrête pas là.
Depuis Bruxelles, Vital Kamerhe, malgré ses longues absences de RDC, vient de se déclarer candidat "indépendant" au prochain scrutin présidentiel. L'ancien président de l’Assemblée nationale possède encore une forte popularité et de sérieux appuis, notamment dans l'Est du pays, sa terre natale. Sa candidature est à prendre au sérieux tant le personnage est toujours influent sur l'échiquier politique congolais. On se souvient qu’il était l'efficace directeur de campagne du Président Joseph Kabila lors du dernier scrutin de 2006 face à Jean-Pierre Bemba. D'ailleurs détail cocasse, certaines rumeurs le donnait candidat du MLC à la place de François Mwamba en 2011 !
Autre candidat de poids : Etienne Tshisekedi, le leader historique de l’UDPS qui avait dévoilé ses ambitions en septembre dernier, mais qui est aujourd'hui bel et bien candidat officiel de son parti. Agé de 77 ans, l'opposant historique serait donc de la partie alors qu'il avait boycotté les précédentes élections de 2006 entachées, selon lui, d’«irrégularités».
Dans la longue liste des prétendants, nous trouvons également : Oscar Kashala Lukumuenda (Urec), Guillaume Ngefa, Michel Okongo, Raphael Katebe Katoto (Updc), Dr Nicodème Tumba (Rapha) et le successeur de Jean Pierre Bemba, François Mwamba Tshishimbi (Mlc). Puis viennent Gaspard-Hubert Lonsi Koko du Rdpc, Augustin Mukamba, Francis Mboyo ou Ursoel Mayambu… et d'autres encore, plus ou moins déclarés comme le Rader d'Auguste Mampuya qui présentera des candidats aux élections générales. Mais une chose est sûre : en 2006, le scrutin avait présenté 33 candidats à la présidentielle pour une petite quinzaine à ce jour. Dans cette liste non exhaustive seuls deux candidats ont l'expérience du précédent scrutin de 2006 : Joseph Kabila (Amp) et Oscar Kashala Lukumuenda (Urec) qui propose un "tandem" pour 2011.
Christophe Rigaud
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20 août 2010
RDC : Trois candidats posent leurs préalables aux élections de 2011
Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko (RDPC), Augustin Mukamba et Francis Mboyo, tous trois candidats aux prochaines élections présidentielles de 2011, viennent de signer un document présentant leurs préalables avant la tenue des scrutins. Selon ce texte, "le document conditionne non seulement leurs participation aux élections, mais déterminera la validité des résultats". Les trois candidats à la présidence de la République démocratique du Congo (RDC), en profite pour lancer un appel "à toutes les forces vives de l’opposition et à tous ceux qui souhaitent voir cette élection se tenir dans les bonnes conditions" et les convient "à se joindre à ce groupe de travail afin de préparer ensemble la tenue de ce grand événement pour notre pays".
Voici le texte publié par les trois candidats :
"Le peuple congolais et la communauté internationale veulent que les prochains enjeux électoraux en République Démocratique du Congo soient libres, transparentes et démocratiques. Afin de nous assurer du bon déroulement des prochaines élections, en général, et, en particulier, de l’élection présidentielle, nous, collectifs des candidats de l’opposition et du changement, posons les conditions suivantes comme préalables à notre participation et à l’acceptation des résultats finaux :
- Une organisation neutre, non entachée par la mainmise du gouvernement actuel. Pour éviter cela, il faudra :
• intégrer les membres de l’opposition tant institutionnelle que non institutionnelle, ainsi que les membres de la société civile, dans la Commission Électorale Nationale et Indépendante (CENI) ;
• impliquer la communauté internationale, bien en amont, dans le processus électoral ;
• accepter les observateurs et les assesseurs de tous les candidats dans chaque bureau de vote ;
- Une composition concertée de la CENI, outre que l’actuelle, qui aura pour mission de présenter un planning claire et un calendrier bien défini pour toutes les opérations ;
- La révision de la loi électorale préparée et présentée par une équipe neutre et indépendante réunissant toutes les parties, l’objectif étant :
• la révision des conditions de participation et d’éligibilité ;
• la révision du coût de participation à l’élection présidentielle, l’idéal étant la gratuité des frais ;
• l’égal accès de tous les candidats aux médias publics ;
• la non-utilisation des moyens de l’État et des deniers publics au profit d’un seul candidat.
- La participation au scrutin présidentiel des membres de la diaspora congolaise, sans condition de domiciliation ;
- La levée des contraintes techniques qui privent les Congolais de la diaspora de leurs droits civiques ;
- Le recensement général de la population afin de définir qui est réellement congolais, donc électeur ;
- La reconnaissance pure et simple du caractère inaliénable, donc incessible, de la nationalité congolaise d’origine ;
- La délivrance de la carte nationale d’identité à tous les Congolais, celle-ci devant être exigée, avec la carte d’électeur, lors du scrutin ;
- L’ouverture aux médias de la diaspora à l’intérieur du pays et vice-versa ;
- La sécurité pour tous les candidats. Pour cela, il faudra impliquer la communauté internationale dans la protection des candidats de l’opposition.
- Le respect des droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression et de mouvements. En effet, nous réclamons :
• des débats contradictoires libres et démocratiques afin d’éclairer l’opinion ;
• le droit d’organiser librement des rassemblements (meetings, conférences, séminaires...), dans le cadre des élections, sur toute l’étendue du territoire national ;
• le refus des arrestations ou des emprisonnements du fait de nos opinions politiques".
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15 août 2010
RDC : Elections et précipitation
En annonçant les dates des prochaines élections générales pour novembre 2011, la Commission Electorale Indépendante (CEI) a pris tout le monde de vitesse et laisse l'ensemble des observateurs septiques. Il y a encore quelques semaines, de nombreux doutes pesaient encore sur la tenue en 2011 des élections en République démocratique du Congo (RDC) : fichier électorale à refaire, absence de financement... A confondre vitesse et précipitation, l'opposition craint une fraude électorale massive alors que le recensement même des électeurs n'est pas encore établi.
La date de la prochaine élection présidentielle a bien été fixée au 27 novembre 2011, mais de nombreuses incertitudes planent encore sur le scrutin. Pour l'opposition la fraude pourrait bien être au rendez-vous des élections de 2011 : l'établissement de la carte d’identité et du recensement sont encore au point mort. Selon certains observateurs cela traduit le manque de tranparence du processus électoral... manipulable à souhait ! autant sur le nombre réel d'électeurs ainsi que sur le nombre de sièges attribués par circonscription. Les inquiétudes se portent ensuite sur l'Est du pays, où plus d'un million de personnes déplacées errent dans la région multipliant ainsi les risques de fraude massive.
La Commission Electorale indépendante (la CEI) a pourtant fixé au 27 novembre 2011 le premier tour de l’élection présidentielle. En cas de deuxième tour, il se tiendra trois mois plus tard, soit le 26 février 2012, en même temps que les législatives provinciales. Suivra ensuite toute une série d’élections allant des sénatoriales aux élections locales qui pousseront le calendrier électoral jusqu’en août 2013. L’opposition rejette égaleemnt ce calendrier. Pour Clément Kanku, coordinateur de l’Union pour la Nation (UN), «ce calendrier est nul et viole la constitution. Et l’abbé Malu Malu (président de la CEI) ne peut plus convoquer des élections, tout ce qu’il peut faire c’est expédier les affaires courantes. On ne reconnaît pas ce calendrier et d’ailleurs la CEI n’est même pas constitutionnelle ! »
Pour la Voix des Sans Voix, on s’étonne de la longueur du calendrier électoral alors que toutes les élections auraient dû se tenir en 2011. De plus elle note que ce calendrier est contraire à la constitution qui prévoit la tenue d’élections 3 mois avant l’expiration du mandat présidentiel. Le mandat du président Joseph Kabila arrivant à expiration le 5 décembre 2011, le premier tour aurait du être organisé au plus tard le 6 septembre 2011, note l’ONG de défense des droits de l’homme.
Dernière inconnue : le financement. Kinshasa évalue à 700 millions de dollar le coût des élections générales (200 millions de plus qu'en 2006). La communauté internationale a annoncé vouloir mettre la main à la poche... reste à trouver la différence. Sans l'assurance de moyens financiers et logistiques conséquents (la Monusco risque de partir avant la fin des élections) ainsi que d'un fichier électoral irréprochable... les prochaines élections risquent de tourner au fiasco, faisant perdre ainsi toute légitimité au futur président de République démocratique du Congo.
Christophe Rigaud
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10 août 2010
RDC : Le calendrier électoral enfin dévoilé
Fin du suspens. La Commision électorale indépendante (CEI) vient de lever le voile sur les futures échéanges électorales congolaises. La prochaine élection présidentielle aura lieu le 27 novembre 2011 et le 26 février 2012 en cas de deuxième tour. Le nouveau président prêtera serment le 10 janvier 2012, s'il est élu au premier tour ou le 4 avril 2012, s'il passe au second. Environ 20 millions de personnes sont inscrites sur la dernière liste électorale.
Dans un communiqué, la CEI a présenté le "nouveau cycle électorale" en la République démocratique du Congo (RDC). En voici le contenu intégral :
* Du 02 septembre au 10 novembre 2010 : ploiement des kits et matériel de révision du fichier électoral -
* Du30 novembre 2010 au 27février 2011 : Collecte des données de la révision du fichier électoral dans les Provinces du Bandundu, de l’Equateur, du Katanga, du Kasai Occidental, du Kasaï Oriental, du Maniema, de la Province Orientale, du Nord & Sud Kivu et de la Ville-Province de Kinshasa ;
* Du 06 avril 2011 au 05 mai 2011 : Centralisation et consolidation des données de la Révision du Fichier Électoral au Centre National de Traitement (CNT) ;
* Du 13 mai au 12 juillet 2011 : Réception et traitement des candidatures pour les élections présidentielle et législatives nationales ;
* Du 13 juillet au 11 septembre 2011 : Réception et traitement des candidatures pour les élections provinciales ;
* Du 27 octobre au 25 novembre 2011 : Campagne électorale pour le 1 er Tour de l’élection présidentielle et des élections législatives nationales ;
* Le 27 novembre 2011 : 1er Tour de l’Élection Présidentielle et des élections législatives nationales ;
* Du 24 janvier au 24 février 012 : Campagne électorale des élections législatives provinciales,
* Du 10 février au 24 février 2012 : Campagne électorale pour le 2ème Tour de l’élection présidentielle
* Le 26 février 2012 : 2ème Tour de l’Election Présidentielle et élections législatives provinciales ;
* Le 10 janvier 2012 : Prestation de serment du Président de la République élu (au cas où il est élu au 1er Tour) ;
* Le 04 avril 2012 : Prestation de serment du Président de la République élu (au cas où il est élu au 2ème Tour) ;
* Du 12 avril au 11 mai 2012 : Réception et traitement des candidatures des élections des Sénateurs, des Gouverneurs et Vice-gouverneurs ;
* Le 13 juin 2012 : Election des Sénateurs par les Assemblées Provinciales ;
* Le 12 juillet 2012 : Election des Gouverneurs et Vice-gouverneurs des Provinces par les Assemblées Provinciales ;
* Du 24 juillet 2012 au 20 janvier 2013 : Réception et traitement des Candidatures pour les élections Urbaines, Municipales et Locales ;
* Le 31 janvier 2013 : Election des Conseillers municipaux ainsi que des Conseillers des Secteurs et des Chefferies ;
* Le 19 mai 2013 : Election des Chefs des Secteurs, des Bourgmestres et des Conseillers Urbains ;
* Le 08 août 2013 : Election des Maires et Maires adjoints.
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09 août 2010
RDC : Nkunda condamné à rester au Rwanda
Le sort de l'embarrassant rebelle congolais semble désormais lié au bon vouloir de Kigali... et Kigali prend son temps. Le Rwanda a visiblement tout intérêt à garder Laurent Nkunda en résidence surveillée à Kigali, alors que Kinshasa demande son extradition. Le Rwanda ne souhaite pas le rapatriement de Nkunda étant donné que la RDC n'a pas encore aboli la peine de mort. L'ex rebelle tutsi du CNDP risque donc de rester de longs mois à Kigali.
L'ancien président du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) a été arrêté le jeudi 22 janvier 2009 à Gisenyi et placé en résidence surveillée à Kigali. Une arrestation intervenue après un brusque rapprochement entre Kigali et Kinshasa, moins de 48 heures après le démarrage de l’opération « Umoja wetu » lancée conjointement par la RDC et le Rwanda contre les FDLR du Nord-Kivu.
Kigali craint en effet que l’ancien général congolais soit exécuté à l’issue de son procès en RDC, où la peine de mort n'a pas encore été aboli. Pour l'avocat du rebelle congolais, « Laurent Nkunda n’a pas peur d’être jugé à Kinshasa. Il n’a pas peur d’être jugé par la Cour pénale internationale, mais il n’y a ni mandat ni accusation de la CPI. Et il est prêt à aller en exil, il a même identifié trois Etats ». Pour l'heure, c'est le status quo à Kigali.
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06 août 2010
RDC : Le RADER propose la "rupture totale" pour 2011
Le nouveau parti politique d'Auguste Mampuya, le RADER, lance un appel à toutes les forces "désireuses de renouveau" en République démocratique du Congo (RDC) en présentant un projet de gouvernance en "rupture totale avec le système actuel". Auguste Mampuya dénonce "les défections dans certains partis (MLC et UDEMO) pour rejoindre le PPRD au pouvoir, qu’ils considèrent comme une mangeoire afin afin de continuer à mieux se goinfrer".
Dans un communiqué, le RADER explique que la perspective des élections générales en 2011 est "l’occasion pour le peuple congolais de faire un choix qui sortira le pays de la situation catastrophique et misérable de la majorité des femmes et hommes de ce pays".
Le tout jeune parti d'Auguste Mampuya présente un projet de société sur la rupture et le renouveau : "Rupture avec le système actuel (corrompu et corrupteur, clientélisme, vagabondage politique, irresponsabilité et immoralité sacralisées dans la Constitution de 2006) et Renouveau : par la mise en place de textes et d’institutions qui garantiront un véritable démocratie et ses corollaires (transparence, le bien public au profit de tous, répartition des richesses, accès à l’éducation et à la santé)".
Le RADER "observe des défections dans certains partis (MLC et UDEMO) pour rejoindre le PPRD et se rapprocher encore plus du pouvoir, qu’ils considèrent comme une mangeoire ; tandis que les mieux lotis proches de la mangeoire (PPRD) veulent encore plus d’espace afin de continuer à mieux se goinfrer, dernier cas de figure, le mort-né CLP".
Le RADER poursuit son appel : "aux véritables bénéficiaires d’une rupture à venir, c’est-à-dire, à la majorité des congolais : ceux qui ont 1 repas par jour et vivent avec moins d’1 $/jour, ceux dont l’espérance de vie ne dépassent pas 50 ans, ceux qui sont obligés de s’expatrier…. aux intellectuels congolais qui sont obligés de trahir leur savoir pour gagner mieux que 35 $/mois (salaire d’un professeur d’Université à Kinshasa)".
Le parti d'Auguste Mampuya compte présenter des candidats aux prochaines élections générales de 2011 et pourquoi pas à la présidentielle comme il nous l'avait confirmé dans une interview à Afrikarabia en juillet dernier. Le RADER espère toutefois un rassemblement des forces d'opposition autour d'un programme d'alternance commun.
Christophe RIGAUD
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04 août 2010
RDC : Guillaume Ngefa peut-il défier Kabila ?
Depuis quelques semaines, la candidature de Guillaume Ngefa à l’élection présidentielle de 2011 semble faire son chemin. Ce candidat indépendant, issu de la société civile est pourtant qualifié de candidat “poids mouche” à Kinshasa. Mais depuis le choc provoqué par l’assassinat du défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya, la candidature de cet autre activiste des droits humains résonne différemment. L'affaire Chebeya semble ouvrir une brèche pour des candidatures alternatives comme celle de Guillaume Ngefa. A 49 ans, ce spécialiste des droits de l'homme aux Nations-Unies peut-il inquiéter Joseph Kabila ? Rien n'est moins sûr, mais pour l'heure sa possible candidature intrigue en haut lieu. Il faut dire que les discours de Guillaume Ngefa sont particulièrement appréciés par les étudiants congolais... sa future force de frappe pour la campagne électorale à venir.
Pour le moment, Guillaume Ngefa n'a pas encore officialisé sa candidature, mais depuis le début du mois de juillet, plusieurs articles, dont la très sérieuse Lettre du Continent affirme que Ngefa « nourrit l'ambition de croiser le fer avec Joseph Kabila, lors de l’élection présidentielle en 2011 ». Guillaume Ngefa n'est pas le premier venu dans la bataille à l'investiture suprême. On se souvient qu'il s'était déjà présenté en 2006, avant finalement de se retirer faute d'argent, même si Ngefa a toujours évoqué des raisons politiques à ce retrait. Mais cette fois-ci « Guillaume Ngefa sera de la course » selon son entourage à Kinshasa, cité par AfricaNews.
En juin dernier, à l'occasion du cinquantenaire de la RDC, Guillaume Ngefa accordait une interview au magazine Optimum et déjà il y affirmait ses ambitions politiques : « aux Congolais qui ont perdu espoir devant la situation qui prévaut actuellement au pays, je leur rappellerai cet adage : si longue soit la nuit, le jour finit par paraître. Mais, pour cela, il faut se battre bec et ongles et de manière solidaire pour obtenir un résultat à long terme. Trois facteurs interviennent dans cette lutte : avoir une vision commune du pays que nous voulons, avoir une équipe de leaders qui incarnent cette vision et prêtes à conduire le peuple dans la réalisation de ce nouveau Congo et, enfin, réunir les ressources financières et matérielles locales pour sortir de la dépendance des puissances étrangères »... une déclaration qui ressemble fortement au programme d'un futur candidat.
Pour autant, la candidature de Guillaume Ngefa peut-elle inquiéter Joseph Kabila ? Personne ne semble pourtant être en mesure de rivaliser avec le président sortant. L'opposition est en miette, Jean-Pierre Bemba est en prison à La Haye et Etienne Tshisekedi, diminué physiquement, tente en vain de recoller les morceaux de l'UDPS. Beaucoup moins connu, Guillaume Ngefa ne manque pourtant pas d'atouts. Il peut d'abord compter sur le soutien de nombreux étudiants et se prévaloir ainsi d'être le candidat de la jeunesse. Il possède également une solide stature internationale : avocat au Barreau de Kinshasa, Guillaume Ngefa est actuellement haut fonctionnaire des Nations-Unies d'abord à Genève, puis en Guinée-Bissau et enfin en Côte d’Ivoire où il occupe la fonction de Directeur adjoint de la Division des droits des l’homme au sein de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Enfin Guillaume Ngefa est aussi un activiste reconnu de défense des droits de l’homme. Il est le créateur en 1990 de l’Association Zaïroise des Droits de l’Homme (AZADHO) alors qu'au même moment Floribert Chebeya donnait naissance à la fameuse Voix des Sans Voix (VSV). Son action pour les droits humains est un atout incontestable pour Guillaume Ngefa après la mort de Chebeya... il pourrait incarner une sorte de « relève ». L'image d'un « candidat défenseur des droits de l'homme » peut en effet attirer de nombreux électeurs inquiets par la dérive autoritaire de Joseph Kabila.
L'entourage du président Kabila regarde avec un oeil circonspect une possible candidature de Guillaume Ngefa. Sans inquiéter vraiment la présidence, le candidat Ngefa pourrait venir semer le trouble dans un scénario qui semble écrit d'avance et venir prendre des voix à la majorité comme à l'opposition institutionnelle. Pour l'heure, le "candidat" paraît hésiter encore...
Christophe Rigaud
10:28 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (6)
03 août 2010
Afrique : Mobilisation contre la famine
On croyait le spectre de la famine disparu des terres africaines. Mais les dernières informations en provenance du Sahel inquiètent les ONG qui craignent une crise alimentaire sans précédent au Tchad, au Mali et surtout au Niger. La mobilisation s'organise autour des Nations-Unies et des principales ONG internationales, à l'image de MSF et de l'agence photo VII qui diffusent des webdocumentaires contre la malnutrition. Au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), le photographe Franco Pagetti y dénonce l'insécurité alimentaire des enfants.
L'ONU vient de lancer dernièrement un appel à la mobilisation générale contre la famine qui guette le Sahel. Selon les Nations-Unies, il manque 229 millions de dollars pour éviter un grave crise alimentaire qui touche le Sahel et en première ligne le Niger. 300 000 enfants de moins de 5 ans sont menacés de malnutrition et 7 millions de personnes sont victimes d'insécurité alimentaire dans ce pays. D'autres pays sont menacés, comme le Sénégal qui se croyait jusque là préservé des crises alimentaires.
Alors que la famine menace le Sahel, Médecins sans frontières et l’agence photo VII viennent de lancer la campagne Starved for attention. Sept webdocumentaires tentent de sensibliser l'opinion sur la malnutrition à travers la planète, en Afrique, en Amérique et en Asie à la rencontre des populations victimes de l'insécurité alimentaire.
Au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), le photographe Franco Pagetti dénonce cette "malnutrition qui ne devrait pas exister". Les violents combats dans cette région éloignent les populations des terres fertiles et les privent ainsi de nourriture... un vrai scandale pour Franco Pagetti, alors que les terres du Nord-Kivu regorgent de ressources naturelles.
Christophe Rigaud
14:46 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (1)
01 août 2010
RDC : Gaspard-Hubert Lonsi Koko à Kinshasa
Retour au pays pour le porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC). Futur candidat de la diaspora aux élections présidentielles de 2011, Gaspard-Hubert Lonsi Koko entame une tournée politique en République Démocratique du Congo. Objectifs : visites de terrain et mobilisation de ses équipes de campagne. Lonsi Koko atterrira à l'aéroport de N'Djili le 7 août prochain à 18h05.
Pendant son déplacement en République Démocratique du Congo (RDC), Gaspard-Hubert Lonsi Koko rencontrera les partis politiques de l'opposition ainsi que la presse locale. Il entamera ensuite une tournée à travers le pays, l'objectif étant de "visiter les quartiers populaires très pauvres". Enfin, il officialisera une équipe qui représentera localement le RDPC en République démocratique du Congo.
Dans un entretien accordé à Lucien Mpama des dépêches de Brazzavile, Lonsi Koko se décrit comme le "Monsieur propre" de la vie politique congolaise ou "Koko le balayeur" : "la symbolique du balai renvoie sans conteste à la notion d'intégrité et de rigueur dans la gestion de la chose publique estime le candidat du RDPC. La lutte contre une absence de rendu des comptes assorti de sanctions, contre une exacerbation de la corruption et l'indiscipline fiscale ainsi que budgétaire passera, avant tout, par des initiatives gouvernementales qui mettront la croissance économique au centre du développement de notre pays. L'objectif est la répartition des richesses et la consolidation de la cohésion sociale."
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