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24 juin 2011

RDC : Vital Kamerhe relance sa campagne à Bukavu

Vital Kamerhe entame une tournée à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le futur candidat soigne son image de présidentiable à Bukavu, avec un bain de foule géant au stade la Concorde. Dans le même temps, le président de l'UNC lance "Alternance Vital Kamerhe" (AVK), une plate-forme politique de soutien. A six mois du scrutin, le candidat Kamerhe continue de maintenir la pression pour imposer son leadership sur l'opposition.

Image 3.pngEn tournée dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), Vital Kamerhe est arrivé ce jeudi à Bukavu. Un important meeting s'est déroulé au stade la Concorde de Kadutu. Selon le propre parti de Vital Kamerhe, pas loin de 100.000 personnes étaient présentes pour écouter le futur candidat à la présidentielle. Un chiffre difficilement vérifiable et sujet à caution, dans la mesure où son principal concurrent de l'opposition, Etienne Tshisekedi, avait réuni plus de 80.000 militants au stade Tata Raphaël de Kinshasa.

Au même moment, le candidat Kamerhe lançait «Alternance Vital Kamerhe» (AVK), une plate-forme politique de soutien en vue de la prochaine élection présidentielle de novembre 2011. AVK rassemble pour l'instant des personnalités comme Jeannot Mwenze Kongolo, Gaston Dindo, Charles Bofasa, Mulumba Katshi, Nelly Mungulu Diaka et des partis comme l’ULD de Katebe Katoto. Un soutien de poids est également venu renforcer le camp Kamerhe : il s'agit du député Ne Muanda Nsemi, leader du Bundu dia Mayala, fortement implanté au Bas-Congo.

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La bataille de l'opposition est en train de tourner au duel entre "l'historique" Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe. A 6 mois des élections, la pression ne se relâche pas autour des deux candidats, avec un enjeu de taille : capter le leadership de l'opposition, en l'absence de Jean-Pierre Bemba.

Christophe Rigaud

Photos : Vital Kamerhe à Bukavu le 23 juin 2011

Procès Chebeya : Les parties civiles feront appel

Le président de la Voix des sans voix (VSV), Rospin Manketa, se dit  “partiellement satisfait” du verdict rendu dans le procès de Floribert Chebeya. 4 policiers ont été condamnés à morts, 1 officier condamné à la prison à vie et 3 autres ont été acquittés. Mais les parties civiles comptent faire appel afin que John Numbi, qu'elles considèrent comme le principal suspect, puisse comparaître.

logo afkrb.pngAprès 8 mois de procès fleuve, le procès des assassins du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya s’est achevé ce jeudi. La cour militaire de Kinshasa a prononcé 4 condamnations à mort, dont le colonel Mukalayi, bien que la peine de mort ne soit pas appliquée en République démocratique du Congo (RDC). Un officier a été condamné à la prison à vie, et les trois autres prévenus ont été acquittés.

On se souvient que l'assassinat du célèbre défenseur des droits de l'homme, Floribert Chebeya avait suscité une très vive émotion en RDC. Le verdict était donc attendu avec une fébrilité particulière à Kinshasa. Certains redoutaient l'acquittement pur et simple des suspects. Sur ce point, les parties civiles se sont déclarés satisfaites, les principaux prévenus ayant été condamnés.

Pourtant deux ombres au tableau planent encore sur le procès Chebeya : l'absence du principal suspect pour les parties civiles, John Numbi, le chef de la police congolaise, chez qui Chebeya avait rendez-vous au moment de sa disparition et enfin la non qualification d'assassinat pour Fidèle Bazana, le chauffeur de Floribert Chebeya, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé. La bataille judiciaire risque donc d'être longue.

Christophe Rigaud

RDC : Tshisekedi au Canada jusqu'au 27 juin

Le candidat de l'UDPS, Etienne Tshisekedi, à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) continue sa tournée internationale avec le Canada. Etienne Tshisekedi y rencontrera les parlementaires canadiens à Ottawa.

Le patron de l'UDPS est attendu ce vendredi à Ottawa pour une visite de 4 jours au Canada où il devrait s'entretenir avec les parlementaires canadiens. Il se rendra également à Montréal les 26 et 27 juin avant un retour sur Bruxelles.

23 juin 2011

RDC : Pourquoi le président du FLNC a-t-il été arrêté ?

Depuis maintenant 20 jours, le président du Front de libération nationale du Congo (FLNC), Elie Kapend Kanyimbu, est maintenu en détention à Kinshasa. Son parti tente d'expliquer les raisons de son arrestation et demande sa libération immédiate. Elie Kapend Kanyimbu est candidat à la prochaine élection présidentielle de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC).

Capture d’écran 2011-06-23 à 21.48.44.pngLe 3 juin 2011, le président du FLNC (Front de libération nationale du Congo), Elie Kapend Kanyimbu a été arrêté à Lufu, à la frontière angolaise. Le président du FLNC devait assister au mariage de son fils aîné et avait prévenu, selon le FLNC, les services de la DGM, de l'ANR (les renseignements congolais) et le conseiller sécurité du président Kabila, Pierre Lumbi. Le communiqué stipule qu'Elie Kapend Kanyimbu possédait un visa en bonne et due forme délivré par l'ambassade d'Angola à Kinshasa. Suite à cette arrestation, le siège du FLNC à Kinshasa "a été investi par près de 2000 militaires" le vendredi 10 juin. Le siège du parti et la résidence d'Elie Kapend Kanyimbu ont ensuite été perquisitionnés et trois cadres du FLNC ont été interpellés.

Dans un nouveau communiqué, le FLNC essaie de trouver des explications à l'arrestation de son président national. Selon le FLNC, c'est le président Joseph Kabila lui même, qui aurait ordonné l'arrestation d'Elie Kapend Kanyimbu. Ce dernier, réputé proche de l'Angola, aurait eu l'intention "de nuire au pouvoir", ce qui réfute le FLNC. Avec l'arrestation d'Elie Kapend Kanyimbu, le FLNC accuse ensuite le président Kabila d'avoir voulu "écarter du processus électoral un candidat du camp de l'opposition, capable de faire lors de la campagne électorale des déclarations gênantes et compromettantes pour le Chef de l'Etat".

Capture d’écran 2011-06-23 à 21.49.33.pngToujours selon le FLNC, le chef de l'Etat congolais aurait refusé de recevoir l'Ambassadeur d'Angola à Kinshasa qui souhaitait lui confirmer qu'Elie Kapend Kanyimbu n'était pas soutenu par son pays et souhaitait se rendre en Angola pour des raisons familiales.

Pour l'heure, Kinshasa n'a toujours pas souhaité réagir officiellement à l'arrestation de cet ex-général des Tigres Katangais. A six mois des prochaines élections présidentielles en RD Congo, le FLNC demande la libération immédiate de son Président national.

Christophe Rigaud

RDC : Un nouveau journaliste assassiné

La liste des journalistes assassinés en République démocratique du Congo (RDC) s'allonge tristement. Mardi dernier, Kambale Musnia, journaliste radio au Nord-Kivu a été tué devant son domicile par des hommes armés, de trois balles dans la poitrine. Depuis 2007, il s'agit du sixième journaliste assassiné en RDC.

logo afkrb.pngKambale Musonia, 29 ans, journaliste à "Radio Communautaire de Lubero Sud", une radio associative émettant à Kirumba (Nord-Kivu) à l’Est de la RDC, a été tué, mardi 21 juin 2011 vers 19H30, à quelques mètres de son domicile, par des hommes armés qui lui ont tiré trois balles à bout portant dans la poitrine. Selon l'ONG Journaliste en Danger (JED), "le journaliste revenait de sa rédaction, sous une fine pluie, lorsqu’il a croisé les assaillants, qui manifestement attendaient son retour non loin de son domicile. D'après ces mêmes sources : quatre jours avant sa mort tragique, Kambale a animé une émission à téléphone ouvert intitulée « Kirumba toka tshini » (ndlr : Kirumba lève-toi) qui recevait comme invité Marcel Tengeleza, président local de la société civile. Lors de cette émission, les intervenants ont dénoncé le climat d’insécurité créée dans leur localité par une bande de bandits à main armée composée des civils mais opérant avec la complicité des policiers."

L'ONG, Journaliste en danger (JED) et Reporters Sans Frontière condamnent "vigoureusement cet assassinat, et exige des autorités provinciales l’ouverture immédiate d’une enquête sérieuse pour retrouver et sanctionner les auteurs de ce sixième meurtre d’un journaliste à l’est de la RD Congo en l’espace de cinq ans". JED demande également aux autorités congolaises, à l’approche des échéances électorales (présidentielle de novembre 2011), de tout mettre en œuvre, par des actions concrètes, pour mettre un terme à la spirale de la violence qui vise les journalistes à cause de leur travail".

En quatre ans, six journalistes ont été tués dans l’Est de la RDC : Serge Maheshe, Patrick Kikuku, Didace Namujimbo, Bruno Koko Chirambiza, Patient Chebeya Montigomo, et maintenant Kambale Musonia. Afrikarabia tient à dénoncer fortement ces assassinats et à saluer le travail quotidien et le courage des journalistes congolais qui réalisent leur devoir d'informer dans des conditions extrêmes.  Il serait tant que les autorités congolaises agissent fermement pour arrêter de tels agissements. Il en va de la liberté de la presse en RDC... et de la liberté tout court.

Christophe Rigaud

RDC : L'impossible candidature de Jean-Pierre Bemba

Bemba candidat à la prochaine élection présidentielle ? Son propre parti, le MLC, laisse encore planer le doute d'un possible retour du "chairman" en République démocratique du Congo(RDC). Mais le procès fleuve de Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre pourrait durer encore une année. Selon l'avocat Hamuly Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR, une candidature Bemba à la présidentielle de novembre 2011 semble irréaliste.

Image 2.pngA 6 mois des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), le doute n'est plus permis sur l'absence de Jean-Pierre Bemba, candidat malheureux du MLC à la présidentielle de 2006 face à Joseph Kabila. Jean-Pierre Bemba avait tout de même réalisé 42% au second tour et était même arrivé en tête à Kinshasa, en Equateur, au Bas-Congo et dans les deux Kasaï. Mais en 2007, la justice internationale le rattrape pour crimes de guerre et crime contre l'humanité pour des exactions commises par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Ses partisans dénoncent un procès politique pour éloigner Bemba de la scène politique congolaise. L'ancien président centrafricain, Ange-Félix Patassé, qui avait demandé l'aide des troupes de Bemba dans son pays, n'a jamais été inquiété par la CPI, preuve pour le MLC qu'il s'agit d'une "manoeuvre" pour éliminer Bemba des prochaines présidentielles.

Si le parti de Jean-Pierre Bemba entretient encore le suspens sur une éventuelle candidature du patron du MLC aux élections, de nombreux observateurs estiment cette possibilité irréaliste. On imagine mal comment du fond de sa cellule de La Haye, Jean-Pierre Bemba pourrait s'enregistrer sur les listes électorales et déposer sa candidature. Le MLC mise sur un jugement de la CPI  rendu en septembre qui innocenterait Bemba... mais ce calendrier paraît intenable par la Cour pénale. Seule la moitié des témoins ont été entendus et pour comparaison, le procès d'un autre Congolais, Thomas Lubanga, dure depuis plus de deux, sans aucun jugement, alors que le procès Bemba a commencé il y a  6 mois.

Afrikarabia a demandé à Hamuli Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR d'Arusha et spécialiste de la justice internationale son avis sur le cas Bemba. Pour Maître Rety, "on n'a jamais vu un homme aux mains de la justice internationale pouvoir se présenter à des élections". Regardez son interview :


Interview dHamuli Rety sur limpossible... par ChristopheRigaud

Christophe Rigaud

20 juin 2011

RDC : Des candidats sans programme ?

Qui connaît le programme électoral des candidats à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ? Où sont les mesures concrètes pour améliorer la vie des Congolais ? Si Joseph Kabila s'abrite derrière ses "5 chantiers", l'opposition n'a d'autre programme que son "anti-kabilisme". Un peu court pour convaincre les électeurs.

filtre DSC02392(2).jpgIl y a plus de 400 partis politiques en République démocratique du Congo (RDC). La vie politique congolaise possède une particularité  : chaque parti représente un homme, plutôt que des idées. On se range derrière Kabila, Tshisekedi, Bemba ou Gizenga et non pas derrière un parti libéral, social-démocrate, socialiste ou nationaliste... A cela se rajoute un critère géographique : la province de l'Equateur soutient traditionnellement Jean-Pierre Bemba, le Kasaï Etienne Tshisekedi, le Kivu Vital Kamerhe ou le Katanga, Joseph Kabila... à chaque région sa personnalité politique. En dehors de ses caractéristiques, peu ou pas d'idéologie et surtout pas de programme ou de mesures concrètes. 

Si tous les candidats promettent un Etat fort, un Congo en paix, uni et prospère, l'accès à l'eau, à l'électricité, à la santé, à l'éducation ou de meilleures routes... aucun ne nous explique comment il va procéder. Avec un budget annuel de 6,7 milliards de dollar, un territoire grand comme 5 fois la France et 70 millions d'habitants... autant dire que la marge de manoeuvre est limitée pour l'Etat congolais. Le programme électoral des candidats à la prochaine élection présidentielle de novembre 2011 devrait donc être le principal enjeu de cette pré-campagne. Pour l'heure, cela est loin d'être le cas.

5 chantiers à la peine

Côté présidentiel, Joseph Kabila (candidat non déclaré) campe sur ces 5 chantiers. Son programme de 2006 est encore d'actualité... et c'est bien cela le problème. Après 4 années aux manettes de la République démocratique du Congo, les 5 chantiers du président Kabila sont loin d'être achevés. Quelques centaines de kilomètres de routes (2000 exactement, alors que 95% du réseau est encore impraticable), un boulevard-autoroute du 30 juin flambant neuf à Kinshasa, quelques raccordements à l'eau et le ramassage des ordures sur 9 des 24 communes de la capitale, un hôpital du cinquantenaire... voici très rapidement listé le court bilan des 5 chantiers. Trop peu pour satisfaire la majorité des Congolais qui n'en ont jamais vu la couleur. Il sera donc difficile à Joseph Kabila de trouver de nouvelles propositions pour l'élection 2011.

L'opposition a des "visions"

Côté opposition, le programme pourrait se résumer à "tout sauf Kabila". Kamerhe, Tshisekedi, Bemba et Muamba surfent tous sur le rejet du président sortant pour asseoir leur projet électoral. Si l'on regarde de près les sites internet des principaux partis d'opposition et les déclarations de leur candidat, aucun programme... tout juste des "visions" du pays. Une "vision" suffit-elle à faire un programme politique ?

Qui a déjà vu ou entendu parler du programme de l'UDPS ? A chaque déclaration, Tshisekedi se contente de généralités : "mettre l'homme au coeur de l'action politique", "assainir le climat des affaires", "lutter contre la corruption", "rétablir un état de droit" et instaurer une "meilleure gouvernance"… Quels moyens y parvenir ? Quelles seront les mesures prises par le leader de l'UDPS une fois au pouvoir ? Le sphinx de Limete n'en dit mot pour l'instant. Car pour Tshisekedi, tous les maux du pays ont pour seul responsable Joseph Kabila. Etre anti-Kabila lui suffira-t-il à remporter les élections ? Pas si sûr.

Chez Vital Kamerhe, même son de cloche : on soigne le sentiment anti-Kabila. Kamerhe milite pour que l'opposition "se mette d'accord sur un programme minimum pour battre Kabila". Côté "vision", l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise veut prendre exemple sur le Brésil de Lula. Les ressemblances sont grandes entre les deux pays : un immense territoire, un grand fleuve, une grande forêt, des ressources naturelles importantes.. Mais comme Tshisekedi, aucune information sur les moyens de devenir le nouveau Brésil d'Afrique. Pour Kamerhe, son programme électoral se résume à "faites moi confiance, je ferais mieux que les autres".

Pour le MLC, premier parti d'opposition institutionnel (64 députés, 17 sénateurs), le défi est double. Certes il faut trouver un programme (Bemba en avait-il en 2006 ?), mais il est surtout à la recherche... d'un candidat. Depuis l'incarcération de son "chairman" Jean-Pierre Bemba en 2007 à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, le MLC a explosé en plein vol. Son secrétaire général, François Muamba a été débarqué, pour être remplacé par Thomas Luhaka. Muamba ne l'entend pas de cette oreille et compte bien se défendre en justice. Sujet de la brouille, la possible (ou impossible) candidature de Bemba à la présidentielle de 2011. Du fond de sa cellule de La Haye, Jean-Pierre Bemba a peu de chance d'être libéré avant le scrutin de novembre prochain. Le psychodrame que vit actuellement le MLC éclipse donc l'absence de programme du MLC.

A moins de 6 mois des élections présidentielles et législatives prévues le 28 novembre prochain, difficile de connaître les intentions des différents candidats d'opposition. Rien d'original, rien d'innovant… une simple "course sportive" à la présidence dont le seul intérêt est de savoir qui franchira la ligne le premier. Dommage pour les électeurs Congolais qui souhaiteraient juste savoir comment leur avenir peut s'améliorer.

Christophe Rigaud

Photo : Kinshasa 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com