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31 janvier 2009

RDC : Global Witness réclame la réforme du secteur forestier

Malgré les mesures de transparences prises récemment par le gouvernement de République démocratique du Congo à propos des contrats d'exploitation forestière, l'ONG Global Witness prône de "vastes réformes" dans ce secteur.

DSC04097.JPGLe 19 janvier 2009, une commission interministérielle chargée d’examiner les contrats forestiers a publié ses résultats : 91 des 156 contrats forestiers examinés ont été résiliés, tandis que 65, soit plus de 9 millions d’hectares ou 43 % de la superficie étudiée, ont été convertis en concessions de longue durée. Global Witness reconnait « les progrès réalisés par le gouvernement de la RDC, qui a mené à bien l’examen et résilié plus de la moitié des contrats existants, malgré d’importantes pressions de la part de l’industrie forestière », a affirmé Lizzie Parsons, chercheuse à Global Witness. « Cependant, étant donné les nombreux problèmes touchant au processus d’examen et aux décennies de mauvaise gestion dans le secteur forestier, le gouvernement et les compagnies d’exploitation forestière se doivent de concéder bien plus d’efforts pour s’assurer que la richesse forestière du Congo bénéficie à la population du pays. »

Plus de 40 millions de personnes – soit plus de la moitié de la population – sont tributaires des forêts du pays. Or le contrôle exercé par le gouvernement sur le secteur forestier demeure extrêmement faible, ce qui a permis aux activités forestières illicites de se poursuivre sans restriction. « Il est primordial que le gouvernement de la RDC continue de concéder tous les efforts possibles pour remettre de l’ordre dans le secteur forestier et mette en place de vastes réformes », a ajouté Lizzie Parsons. « L’engagement du gouvernement envers l’amélioration de la gouvernance sera démontré à travers la mise en application rigoureuse de la décision de résilier 91 contrats ».

photo (c) afrikarabia.com

30 janvier 2009

Kivu (RDC) : La chasse aux rebelles hutus continue

Le pari des présidents Kabila et Kagamé est risqué, mais la traque se poursuit au Kivu pour anéantir des rebelles des FDLR (hutus rwandais) de l'est de la République démocratique du Congo. Un officier rebelle a été tué et l'armée rwandais continue de progresser au côté de l'armée congolaise. L'opération prévue pour quelques jours pourrait durer plus longtemps... au risque de voir s'installer l'armée rwandaise au Kivu.

Les combats contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) se déroulent dans les territoires de Rutshuru et Masisi, dans la province du Nord-Kivu. "Plusieurs de leurs positions ont été détruites dans les localités de Nyakakoma, Myamititwi et dans les forêts de Kazaro et Kiramba", indique le général John Numbi, qui commande l'offensive. Le communiqué fait état de trois rebelles capturés et de six qui se sont rendus, dont un capitaine. "Lors d'opérations de ratissage dans le secteur de Kiboa, nos forces ont retrouvé le corps du major Leonidas Reberaho, alias Shotamakala", l'un des commandants d'une brigade de réserve des FDLR, toujours selon le communiqué.

L'état-major signale également "la reddition du major Maï-Maï Kifuafua avec 28 soldats, deux officiers et treize armes individuelles, dans ce même territoire de Masisi". Cette opération conjointe a été lancée depuis le 20 janvier par les armées congolaise et rwandaise dans l'est de la RDC contre les rebelles hutu rwandais, estimés à environ 6.500 hommes et réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994.

25 janvier 2009

Pourquoi le Rwanda a-t-il arrêté Laurent Nkunda ?

Que cache l'arrestation de rebelle congolais Laurent Nkunda arrêté par son ancien allié, le Rwanda ?  La nouvelle a été  révélé par un communiqué signé par l’inspecteur général de la police nationale congolaise, John Numbi. Nkunda était entré au Rwanda pour discuter avec les autorités lorsqu'il a été arrêté, à la suite d’une opération militaire conjointe des armées congolaise et rwandaise.

Afrikarabia logo.pngPour Ali Kalonga du site internet www.krig.org : "il apparait que cette action avait un autre but caché, celui d’écarter Nkunda, devenu «incontrôlable». Avec le trafic des minerais, le chef rebelle cherchait à s’autofinancer c’est-à-dire ne plus dépendre du Rwanda. En plus, «il aurait même refusé d’aider les FARDC pour combattre les FDLR» dans le cadre de l’accord entre Kinshasa et Kigali, selon un diplomate en poste dans la région. Les soldats rwandais sont donc entrés officiellement au Kivu même si le commandant en chef de l’armée congolaise, Didier Etumba, a affirmé ignorer leur déploiement".

Nkunda, affaibli par une dissidence interne de Bosco Ntaganda, a été arrêté près de la ville de Ruhengeri. Il serait détenu dans un «endroit secret» selon un responsable de l’armée rwandaise sous couvert d’anonymat tandis qu’une source de la rébellion a affirmé que le «chairman serait en résidence surveillée à Gisenyi». Pour le chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, «cette arrestation ne change rien. Nkunda n’était qu’une marionnette entre les mains du Rwanda». Le limogeage de Nkunda de la tête du CNDP préfigure-t-il une nouvelle étape ? Celle qui conduirait à une occupation du Kivu par le Rwanda ? D’aucuns y voient le début de la balkanisation du Congo.

Christophe Rigaud

23 janvier 2009

Laurent Nkunda arrêté au Rwanda

Le général rebelle tutsi Laurent Nkunda a été arrêté au Rwanda après avoir tenté de résister aux forces rwandaises et congolaises dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

L'arrestation de Nkunda est intervenue dans le cadre d'une mission conjointe de Kigali et Kinshasa contre les rebelles hutus rwandais retranchés en République démocratique du Congo. "Le commandement des opérations conjointes (...) informe le public que l'ex-général Laurent Nkunda a été arrêté jeudi 22 janvier à 22h30 alors qu'il fuyait en territoire rwandais après avoir résisté à nos troupes avec trois bataillons à Bunagana", ont déclaré les forces armées congolaises dans un communiqué.

Un contingent de 3500 soldats rwandais est entré mardi en RDC dans le cadre d'un accord avec le gouvernement de Kinshasa pour tenter de désarmer l'insurrection hutue des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). La semaine dernière, les chefs militaires du CNDP, emmenés par le général Bosco Ntaganda, ont annoncé un cessez-le-feu avec les forces gouvernementales après avoir rompu avec Nkunda.

20 janvier 2009

L'armée rwandaise est entrée en RDC

C'est bien officiel : depuis ce matin, des troupes rwandaises sont bien rentrées dans l'est de la République démocratique du Congo pour y traquer les rebelles hutus du FDLR (forces démocratiques de libération du Rwanda). Le déploiement d'environ 1 500 soldats a été confirmé par les Casques bleus de la Monuc, la présidence congolaise et depuis quelques heures par le gouvernement de Kigali.

Afrikarabia logo.pngLe 5 décembre, le Rwanda et la RDC avait annoncé leur décision d'en finir avec le FDLR, réfugié en RDC après le génocide rwandais de 1994. D'autre part, les rebelles tutsis de Laurent Nkunda ont annoncé, début janvier, un cessez-le-feu, ce qui laisse les mains libres aux troupes gouvernementales congolaises.

Sarkozy au chevet de la RDC

Autre élément à prendre en considération : les déclarations de Nicolas Sarkozy, la semaine dernière, sur une initiative de paix pour l'est de la RDC. Le président français a déclaré que la paix passait par "un partage de l'espace et des richesses", ce que des diplomates français traduisent par "exploitation commune des richesses du nord Kivu par la RDC et le Rwanda".  De nombreuses organisations s'étonne des solutions de sortie de crise proposées par Nicolas Sarkozy. L'Union du Congo relève notamment que "la France semble ignorer cyniquement la souveraineté de la République Démocratique du Congo. La France aurait-elle accepté, pour mettre un terme à la guerre entre 1940 et 1945, de partager quelques-unes de ses prérogatives avec l'occupant allemand ? D'autre part, Union du Congo refuse catégoriquement l'intégration économique du Kivu au Rwanda - l'intégrité territoriale de la République Démocratique du congé n'est nullement négociable. Union du Congo refuse donc que la République Démocratique du Congo soit transformée en libre-service minier au profit des intérêts anglo-saxons, ni en terre de repeuplement au profit du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda." L'inititaive de Nicolas Sarkozy pourrait se concrétiser en mars, lors de son voyage, en RDC.

Christophe RIGAUD

17 janvier 2009

RDC : Vers la fin de la guerre au Kivu ?

Après le CNDP de Bosco Ntaganda, c'est au tour des chefs miliciens pro-gouvernementaux congolais Maï-Maï, basés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) d'arrêter les "hostilités".

Une décision qui intervient au lendemain de l'annonce faite par des commandants dissidents du CNDP, dirigés par le chef d'état-major du mouvement Bosco Ntaganda, de "la fin de la guerre" contre l'armée congolaise. Le CNDP (qui contrôle une grande partie de la province congolaise du Nord-Kivu) est en crise depuis le limogeage, le 5 janvier, par Bosco Ntaganda de son chef historique, Laurent Nkunda.

Nkunda, qui dirige le CNDP depuis sa création en 2006, a depuis affirmé que Ntaganda n'avait "plus d'ordre à donner" au sein du mouvement. Dans leur déclaration, les chefs miliciens Maï-Maï du mouvement des Patriotes résistants congolais (Pareco) disent "avoir pris acte de la déclaration de fin de guerre du CNDP" faite par des commandants dissidents de la rébellion. On peut donc parler d'une fin de conflit (provisoire) dans l'Est de la République démocratique du Congo... en attendant de savoir comment va réagir Laurent Nkunda et ses fidèles.

16 janvier 2009

RDC : Ntaganda annonce un cessez-le-feu sans Nkunda

C'est Bosco Ntaganda et non Laurent Nkunda qui a annoncé le cessez-le-feu entre la rébellion du CNDP et le gouvernement de la République démocratique du Congo. Les dirigeants du CNDP ont fait cette annonce à Goma, capitale de l'est de la RDC, en présence du ministre de l'Intérieur et du commandant des forces armées rwandaises.

"Nous, membres de l'état-major des forces du CNDP, au nom des officiers et des combattants, devant Dieu et le peuple congolais tout entier, l'Afrique et le monde, déclarons solennellement (...) à partir de ce jour, 16 janvier, 2009, à 15 heures, la cessation des hostilités entre le CNDP et les FARDC (Forces armées de RDC)", a dit le colonel Esaïe Munyakazi, porte-parole des rebelles. Emmenés par le général Bosco Ntaganda, les membres de l'état-major du CNDP ont en outre indiqué que leurs hommes étaient à la disposition du haut commandement des forces gouvernementales "en vue de leur intégration dans l'armée nationale".

Ntaganda, chef militaire du mouvement, a rompu la semaine dernière avec son fondateur, le général Laurent Nkunda. On ignore si ce dernier a approuvé ou non le cessez-le-feu. Il y a bien désormais 2 CNDP et la division entre les deux factions semblent avoir bénéficié au gouvernement congolais qui peut maintenant s'appuyer sur Ntaganda pour lutter contre Nkunda.

15 janvier 2009

RDC : Y-a-t-il deux CNDP ?

Le psychodrame qui se joue au sein du Congrès national de défense du peuple (CNDP) vient d'être relancé avec la création, en début de cette semaine, d'un comité politique provisoire présidé par le Dr Désiré Kamanzi en remplacement de Laurent Nkunda accusé de "mauvais leadership et de mauvaise gestion". Nkunda aurait donc été évincé de la direction du CNDP, selon l'agence Pana.

La nouvelle structure a été créée au terme d'une réu­nion de l'état-major général du mouvement rebelle congolais tenue dans le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu et à laquelle a pris part le général Bosco Ntaganda, chef d'état-major général du CNDP. Composée de douze cadres, le comité présidera aux destinées du mouvement jusqu'à sa restructuration, a déclaré son porte-pa­role, Jean Munyampenda.

En réaction à la mise en place de ce comité politique provisoire, le porte-pa­role militaire de l'aile Nkunda, Séraphin Mirindi, a indiqué que le CNDP ne reconnaît pas ce mouve­ment qu'il a traité de "com­bine", menaçant de "graves" sanctions les dissidents qui, selon lui, ris­quent d'empiéter sur les concertations de Nairobi.

On assiste ainsi à un dédoublement du CNDP dont une aile, celle de Nkunda qui prend part aux pourpar­lers de la capitale kenyane qui, sauf imprévu, devraient aboutir à la signature d'un accord de cessation des hostilités, l'aile Ntaganda, ouverte à la collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FAEDC) en vue d'actions communes pour mettre fin à l'aventure des rebelles rwandais des FDLR opérant à l'est du pays.

08 janvier 2009

Bosco Ntaganda : "J'ai renversé Laurent Nkunda"

Malgré les démentis répétés du CNDP, Bosco Ntaganda persiste et signe. Il a réaffirmé jeudi avoir "renversé" Laurent Nkunda, assurant que ce changement à la tête du mouvement rebelle allait "favoriser la paix".

images.jpg"Le chairman a été renversé, mais le CNDP reste tel quel", a déclaré Ntaganda, dans une localité du territoire du Masisi, zone sous contrôle rebelle dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). "Nkunda était devenu un frein à la paix au sein du CNDP. Depuis longtemps, nous lui disions de quitter le pouvoir", a sermoné Bosco Ntaganda. "Ce changement à la tête du mouvement va favoriser le retour à la paix dans l'est de la RDC", a-t-il affirmé, affirmant "avoir le soutien des membres du CNDP et des commandants des grandes unités" militaires.

Une annonce visiblement sans effet direct sur le terrain. Le communiqué de Ntaganda avait été démentie par le camp Nkunda qui assurent que les instances dirigeantes du mouvement restent inchangées et tentent depuis lors de "résoudre le problème" par la négociation.

07 janvier 2009

RDC : Ntaganda redemande la démission de Nkunda

Deux fois plutôt qu'une ! Le Chef d'Etat-Major du CNDP, Bosco Ntanganda a réitéré aujourd'hui le souhait de voir démission de "chairman" du mouvement rebelle, Laurent Nkunda. La crise semble s'installer au sein de la rébellion.

"Nous invitons Laurent Nkunda à accepter sa destitution et à coopérer avec le nouveau leadership du CNDP", a déclaré à l'AFP le porte-parole du général Ntaganda, Désiré Kamanzi. "Bosco Ntaganda a pris les choses en main et gère les affaires du CNDP. Il dirige maintenant le comité de crise qui va décider de l'avenir du mouvement", selon M. Kamanzi.

Depuis le territoire de Rutshuru (partie de la province du Nord-Kivu, au nord de Goma, sous contrôle rebelle), Nkunda et ses partisans assurent que les instances dirigeantes du mouvement restent inchangées. Des représentants de la rébellion se sont rendus normalement à Nairobi où ils ont repris mercredi les négociations directes avec le gouvernement congolais. Mais les partisans de Ntaganda indiquaient jeudi que cette délégation n'était pas légitime. A suivre...

06 janvier 2009

RDC : Panique à la tête du CNDP !

A la veille de la reprise des négociations de Nairobi entre gouvernement et rébellion, un vent de panique a subitement soufflé sur le mouvement Laurent Nkunda. Le général Bosco Ntaganda, le chef d’état major du Congrès nationale pour la défense du peuple (CNDP) a été accusé de haute-trahison. Sa faute : avoir transmis un communiqué dans lequel il affirmait qu’un groupe d’officiers du CNDP avait démis de ses fonctions Laurent Nkunda.

Afrikarabia logo.pngLes partisans du général déchu ont vite répliqué. "Le général Bosco Ntaganda n'a pas la capacité de destituer le président Laurent Nkunda. Le CNDP demeure un mouvement et une armée unis", a dit à Reuters le colonel Sultani Makenga, responsable militaire adjoint du groupe. Il a précisé ne pas savoir pourquoi Ntaganda avait fait cette déclaration. Dans un communiqué à l'AFP, le CNDP a indiqué que "Laurent Nkunda est toujours le chairman" du mouvement.

En avril dernier, la CPI a rendu public un mandat d'arrêt visant Ntaganda, l'accusant d'avoir recruté des enfants de moins de 15 ans pour participer au conflit interethnique dans la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC. Bosco Ntaganda est un ancien associé de Thomas Lubanga, ancien chef de milice dans l'Ituri, dont le procès devant la Cour pénale internationale de La Haye doit commencer le 23 juin. Lubanga est aussi accusé d'avoir recruté des enfants soldats. "Terminator" est revenu en 2006 dans sa province natale du Nord-Kivu où il a rejoint le CNDP qui dit défendre la minorité tutsie en RDC contre la persécution du gouvernement et les milices hutues du Rwanda voisin. Nkunda a refusé jusqu'à présent de remettre Ntaganda aux Congolais ou aux autorités internationales, demandant des preuves des crimes de guerre de son chef militaire.

Cette crise qui semble s'installer au sein du CNDP ainsi que les mauvaises relations entre les rebelles et la Monuc n'augure rien de bon à quelques heures du troisième round des négociations de Nairobi qui tentent de mettre fin à la guerre dans l'Est de la République démocratique du Congo.