Suite à notre article précédent : "Jean-Pierre Bemba risque la perpétuité", un membre de l'Association des Amis de Jean-Pierre Bemba et Alliés, nous a communiqué les arguments que comptent utiliser les avocats du leader du MLC, face aux accusation de la Cour Pénale Internationale.
Si une partie des charges retenues contre Jean-Pierre Bemba ne sont pas contestées par la défense, notamment l'intervention armée du MLC en république Centrafricaine (RCA) pour défendre le régime du Président Patassé ; les avocats de M. Bemba souhaitent rappeler le cadre "officiel" de l'entrée des troupes du MLC à Bangui. Pour eux, "cette force de stabilité était placée sous l’Autorité des Présidents Libyen et Soudanais, sous la coordination du Chef de l’Etat Centrafricain et du représentant du Secrétaire Général de l’ONU. Et l’intervention du MLC s’inscrivait également dans le cadre de l’article 3 du Pacte d’Assistance Mutuelle entre les Etats membres de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) dont la RDC est signataire". Pour la défense de Jean-Pierre Bemba, "l’assistance militaire du MLC, qui s’est limitée essentiellement à mettre à disposition de la République Centrafricaine entre 1.000 et 1.500 soldats, était ainsi légitime".
Les avocats de Jean-Pierre Bemba notent également que "L'Accusation a considéré que le fait pour Monsieur Bemba d’exercer le commandement et le contrôle des forces MLC en RDC, impliquait par cela-même, qu’il avait ipso-facto, le contrôle et le commandement des troupes MLC envoyées en RCA. Alors que, la même Accusation, déclare dans l’Acte d’Accusation, que les troupes MLC en RCA, étaient sous commandement des autorités militaires et gouvernementales de cet Etat".
La défense rélève aussi qu'un rapport d'Human Rights Watch "faisait état des tentatives d’élimination physique, pour raisons politiques, de Mr J.P. Bemba, leader de l’opposition Congolaise, qui représente 42% des suffrages électoraux et Sénateur en fonction". Pour les amis du chef du MLC, ces accusations constituent "une forme plus subtile de son élimination de la scène politique"... et effectivement, de nombreux congolais ont considéré l'arrestation de Jean-Pierre Bemba comme un bon moyen pour Joseph Kabila d'écarter son plus féroce adversaire de la vie politique congolaise. Le MLC est toujours apparu comme une épine dans le pied pour l'équipe au pouvoir à Kinshasa ; le parti de Jean-Pierre Bemba compte en effet 109 députés sur 500 et 27 Sénateurs sur 110. Les partisans de Jean-Pierre Bemba se demandent enfin si "le Procureur de la CPI ne s’est-il pas trompé de suspect, alors qu’il est établi de manière indubitable que l’actuel Président Bozize et l’ancien président Patassé sont ceux qui de part et d’autre des belligérants, commandaient les troupes" et ne sont toujours pas par inquiétés par la CPI.
Christophe Rigaud