10 juillet 2011
RDC : Muamba crée son propre parti
Il faudra désormais compter avec un parti politique de plus en République démocratique du Congo (RDC). Après son exclusion du MLC, l'ancien secrétaire général du parti de Jean-Pierre Bemba décide de voler de ses propres ailes et lance l'ADR, l'Alliance pour le développement et la République. A six mois des élections présidentielles en RDC, François Muamba pourrait également se décider à présenter sa candidature à la magistrature suprême.
A 60 ans, François Muamba entame une nouvelle bataille : sa survie politique. En avril dernier, le secrétaire général du MLC était déchu de ses fonctions. On reprochait à François Muamba de vouloir être le candidat du parti à la présidentielle de novembre 2011. Le leader du MLC, Jean-Pierre Bemba est en effet actuellement en prison à La Haye, accusé par la CPI de crimes de guerre et crime contre l'humanité. Mumaba avait déclaré "l'empêchement" de Bemba et souhaitait se présenter au nom du MLC. Une décision qui a visiblement déplu au "chairman".
François Muamba tente donc de sauver son avenir politique en lançant ce nouveau parti. Une bonne manière de rester dans le jeu, notamment pour les élections législatives, où le député Muamba entend bien garder sa place.
A noter qu'avant de rejoindre le MLC de Jean-Pierre Bemba, François Muamba a été représentant de l'UDPS en France jusqu'en 1988 avant d'être nommé ministre de l'économie en 1991 par Mobutu.
Christophe Rigaud
Photo : François Muamba en 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
23:40 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)
RDC : Kinshasa dément toute "liste noire d'opposants à l'étranger"
Après la publication sur internet d'une liste de journalistes et d'opposants politiques congolais vivants à l'étranger, Kinshasa réfute ce document et parle de manipulation. Le ministre des Affaires étrangères de République démocratique du Congo (RDC), Alexis Thambwe Mwamba, affirme dans un communiqué que les prochaines élections présidentielles de novembre 2011, seront "libres et transparentes".
Il y a quelques semaines, une liste noire de personnalités congolaises vivants à l'étranger circulait sur la toile (1). Sur cette liste signée d'un conseiller du ministère des Affaires étrangères de RD Congo, une cinquantaine de noms d'opposants au président Joseph Kabila apparaissaient. On y trouve des journalistes comme Roger Bongos et Freddy Mulongo, mais aussi des responsables politiques ou associatifs comme Candide Okeke, Mbo Odon, Rolain Mena, Ferdinand Lufete, Rex Kazadi, Youyou Muntu-Mosi ou Gaspard-Hubert Lonsi Koko. De nombreuses personnalités inscrites sur cette liste redoutaient d'être inquiétées par les services de sécurité congolais lors de leur retour en RDC.
Le ministre des Affaires étrangères de RDC, Alexis Thambwe Mwamba a souhaité couper court aux rumeurs en apportant un démenti formel sur l'authenticité de la liste noire. Dans un communiqué du ministère, Kinshasa affirme que "ce document non authentifié relève de la manipulation pure et simple et n'est conçu que pour alimenter de folles rumeurs". Alexis Thambwe Mwamba tient également à "rassurer ses partenaires diplomatiques (…) Il n'y a pas de motif d'inquiétudes car toutes les dispositions sont prises par les services compétents aussi bien pour l'observation libre du scrutin que pour la sérénité dans les débats entre les différents acteurs politiques Congolais".
Dans un communiqué, Gaspard Hubert Lonsi Koko, candidat du RDPC à la présidentielle et présent sur la fameuse liste, "prend acte du démenti" de Kinshasa et espère "ne pas être inquiété lors de son retour en République Démocratique du Congo dans le cadre des prochaines élections".
Christophe Rigaud
Nb : La liste noire est visible ici
15:53 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
08 juillet 2011
RDC : Vers un Tribunal international pour le Congo ?
A l'heure où une marche de 300 km rallie Paris à Bruxelles pour dénoncer les viols de masse commis en République démocratique du Congo (RDC),la création d'un Tribunal pénal international pour le Congo est toujours réclamée par de nombreuses associations congolaises. Comme pour le Rwanda, l'Ex-Yougoslavie ou le Liban, Maître Hamuli Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR demande la création par la communauté internationale d'un Tribunal spécial pour juger les crimes en RDC.Le 14 juillet prochain doit arriver à Bruxelles la marche mondiale des Congolaises pour la justice. Partie de Paris le 30 juin, cette marche entend dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes en République démocratique du Congo. Selon les organisateurs, un véritable "féminicide" est actuellement en cours en RDC avec plus de 1.152 viols par jour.
Pour Maître Hamuli Rety, ancien président des avocats de la défense au TPIR d'Arusha, il est temps de trouver une solution judiciaire au drame congolais. Depuis la fin du génocide rwandais en 1994, la population congolaise de RDC (ex-Zaïre) a payé un lourd tribut au cours des multiples conflits qui ont suivis : un "rapport mapping" de l'ONU parle de 6 millions de morts. Même si les chiffres avancés par les Nations-Unies sont sujets à caution et paraissent largement surestimés pour de nombreux experts, il est incontestable que l'Est de la RDC a vécu de nombreux massacres de masse. Des massacres qui se sont transformés au fil du temps en guerre larvée entre différents groupes rebelles : 15 années d'un conflit sans fin qui se poursuit encore en 2011.
Pour de nombreux Congolais, cette tragédie n'a jamais été reconnue à sa juste valeur par la communauté internationale. Le Rwanda a eu son Tribunal pénal international... pas la RDC. Un sentiment d'injustice partagé par Maître Rety, qui demande au Conseil de sécurité de l'ONU que les responsabilités soient enfin établies en RDC. Comme pour le Rwanda, l'Ex-Yougoslavie ou le Liban, cet avocat congolais qui participe à la marche mondiale des Congolaises, souhaite la création d'un Tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo (RDC). Regardez l'interview qu'il a accordé à Afrikarabia :
Interview dHamuly Rety sur la création dun... par ChristopheRigaud
Christophe RIGAUD
Photo : (c) www.afrikarabia.com
12:10 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)
07 juillet 2011
RDC : Les viols pourraient devenir des crimes de guerre
Alors que plus de 400.000 femmes sont violées chaque année en République démocratique du Congo (RDC), l'ONU estime que les viols de masse pourraient constituer des crimes de guerre. Une avancée de taille pour ces milliers de femmes qui pourrait enfin sonner la fin de l'impunité, alors que de nouveaux cas de viols massifs viennent d'être dévoilés à l'Est du pays.
Il n'y a pas un jour sans de nouvelles révélations de viols en République démocratique du Congo (RDC). Les dernières exactions des groupes armés font froid dans le dos. Selon un dernier rapport de l'ONU, près de 400 personnes ont été agressées sexuellement au cours d'attaques lancées par des rebelles rwandais du FDLR en juillet et août 2010 dans la région de Walikale au Nord-Kivu. Le mois dernier, ce sont près de 170 femmes qui ont été violées par des déserteurs de l'armée régulière congolaise (FARDC) au Sud-Kivu. Ces dernières exactions ont suscité un véritable tollé dans la communauté internationale.
Des attaques d'autant plus insupportables qu'elles ont été "planifiées à l'avance et exécutées de façon systématique, ciblée et semblent avoir été perpétrées pour punir les civils soupçonnés d'être favorables au gouvernement" estime l'ONU. Selon les Nations-Unies, ces viols de masse pourraient désormais constituer "des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre"... une première en droit international.
Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, regrette que ces actes restent impunis et encouragent ainsi "d'autres méfaits de cette nature". A six mois des prochaines élections présidentielles, la communauté internationale semble prendre la mesure de la tragédie que vit la population congolaise. Une tragédie qui pourrait fortement compromettre la bonne tenue des élections et les chances pour le président Joseph Kabila d'être réélu à la tête de l'Etat congolais.
Christophe Rigaud
16:39 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)
04 juillet 2011
RDC : Le sit-in de l'UDPS dispersé dans la violence
Une manifestation de l'opposition congolaise a été dispersée violemment par la police, à Kinshasa ce lundi matin, devant la Commission électorale indépendante (CENI). Un premier bilan fait état d'un mort et de plusieurs blessés. Un mémorandum sur les irrégularités du processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC) a tout de même pu être déposé à la CENI.
Les manifestants de l'UDPS et de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) étaient bien au rendez-vous ce lundi 4 juillet, devant la Commission électorale. Objectifs : dénoncer les irrégularités qui marquent selon eux l'établissement des listes électorales en vue des prochaines élections présidentielles et législatives de novembre 2011. La manifestation a été dispersée avant midi par la police congolaise à l'aide du gaz lacrymogène. Selon des témoins, des coups de feu ont été tirés, un véhicule brûlé et un premier bilan fait état d'un mort et de plusieurs blessés graves. De nombreux manifestants ont également été arrêtés.
Le secrétaire général de l'UDPS, Jacquemain Shabani, a réussi à pénétrer dans l'enceinte de la CENI pour remettre un mémorandum aux responsables de la Commission électorale. Un mémo qui dénonce les irrégularités relevées dans les opérations d’enregistrement des électeurs, en cours en RDC : délivrance de cartes d'électeurs à des enfants mineurs, sous-estimation de l’électorat dans certaines provinces, absence de certains territoires sur le fichier électoral, manque de cartes d'électeur, non-paiement des agents de la CENI, éloignement des bureaux d’enrôlement, en particulier dans les provinces « favorables » à l’opposition… Selon l'UDPS, ces irrégularités sont de nature à perturber la bonne tenue élections prévues le 28 novembre 2011.
Pour l'UDPS et la DTP, "ce sit-in sera répété tous les lundis, tant que la CENI ne répondra pas favorablement aux points précis qui lui seront demandés par mémo".
Christophe Rigaud
Images extraites d'une vidéo de Congo Mikili
21:38 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (16)