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14 juillet 2011

RDC : UDPS-CENI, le bras de fer continue

Les irrégularités autour du processus électorale en cours en République démocratique du Congo (RDC) font toujours débat. Après un premier sit-in devant la Commission électorale (CENI) le 4 juillet dernier, l'UDPS avait déposer un mémorandum pour dénoncer l'opacité des opérations d'enregistrement des électeurs congolais. La réponse de la CENI n'a visiblement pas convaincu l'opposition. Etienne Tshisekedi a annoncé lors de son passage à Bruxelles que les sit-in continueront.

Capture d’écran 2011-07-14 à 10.26.56.pngA quatre mois des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC) prévues le 28 novembre 2011, la tension se focalise sur les conditions d'organisation du scrutin par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le 4 juillet dernier, l'UDPS et la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) avait organisé un premier sit-in devant la CENI pour leur remettre un mémorandum dénonçant les irrégularités et l'opacité qui entourent les opérations d'inscription des électeurs congolais sur les listes électorales. Dans ce mémo, l'UDPS relevaient plusieurs dysfonctionnements : délivrance de cartes d'électeurs à des enfants mineurs,  sous-estimation de l’électorat dans certaines provinces, absence de certains territoires sur le fichier électoral, manque de cartes d'électeur, non-paiements des agents de la CENI, éloignement des bureaux d’enrôlement, en particulier dans les provinces « favorables » à l’opposition… sans compter les soupçons de partialité qui planent autour du président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, réputé proche du président Joseph Kabila. Dans son mémo, l'UDPS exigeait de la CENI, la publication du fichier électoral, l’accès au serveur central de la Commission électoral, la présence des témoins des partis politiques et des observateurs aux différents centres de traitement, ainsi que la prolongation de la période d’enrôlement dans certaines provinces et notamment à Kinshasa.

Lundi 11 juillet, la CENI a remis à l'UDPS sa réponse au mémorandum. Selon le secrétaire général du parti d'Etienne Tshisekedi, Jacquemain Shabani, "les réponses données par la Commission électorale ne sont pas satisfaisantes". L'épreuve de force a donc commencé entre l'UDPS et la CENI. Jacquemain Shabani a promis "d'agir" et le 9 juillet dernier, le président de l'UPDS en visite à Bruxelles promettait de continuer les sit-in. Ecoutez Etienne Tshisekedi réagir aux violences qui ont émaillé le premier sit-in du 4 juillet, faisant 1 mort, et annoncer de prochaines manifestations :


Etienne Tshisekedi promet des nouveaux sit-in... par ChristopheRigaud

Dans le camp de l'opposition, l'UDPS apparaît pourtant bien seule dans ce bras de fer avec la CENI. Le MLC de Jean-Pierre Bemba est actuellement absent de tous les débats politiques depuis l'éviction de son secrétaire général, François Muamba. Vital Kamerhe, l'autre candidat d'opposition, est également resté muet sur les différentes "irrégularités" du processus électorale dénoncées par l'UDPS. Le président de l'UNC semble pour l'instant avoir délaissé le terrain politique pour battre campagne sur ses terres natales dans les Kivu.

Christophe Rigaud

Photo : Ch.Rigaud (c) www.afrikarabia.com

RDC : Le scandale des électeurs mineurs s'intensifie

A quatre mois des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo (RDC), de nombreux observateurs dénoncent des fraudes sur les opérations d'enregistrement des électeurs congolais. Des enfants mineurs auraient obtenu leur carte d'électeur. Après une série des photos diffusées sur le site de France24, une vidéo montre des enfants d'une dizaine d'années brandir des cartes d'électeurs.

Capture d’écran 2011-07-14 à 01.27.15.pngLe 28 novembre 2011, le président congolais Joseph Kabila tentera de briguer un second mandat en RDC. Actuellement se déroulent les opérations d'inscription des électeurs sur les listes électorales par la Commission électorale indépendante (CENI). L'opposition soupçonne de nombreux cas de fraudes, notamment en distribuant des cartes d'électeurs à des mineurs. Sur place, la Fondation Bill Clinton estime que "bon nombre d'enfants de moins de 18 ans se font enrôler pour voter en novembre prochain". Le site internet de France24 indiquait que des cas de fraudes étaient signalées au Katanga et montrait même la photo d'un enfant d'une dizaine d'années exhibant sa carte d'électeur avec une fausse date de naissance.

C'est maintenant une vidéo de quelques minutes montrant une dizaine d'enfants âgés de 7 à 12 ans munis de cartes d'électeurs qui fait scandale. Interrogés face à la caméra, ces enfants croient qu'il s'agit d'un document de voyage ou d'une pièce d'identité. Car depuis 1997, les Congolais n'ont plus de carte d'identité et pour prouver leur identité, la personne doit présenter une attestation de perte… un document qui serait délivré sans aucune vérification par les autorités municipales congolaise. La Fondation Bill Clinton a donc demandé aux mairies de "mettre un terme à la délivrance des attestations de perte de pièces d'identité aux mineurs et demande à la Ceni de tout faire pour que les enfants mineurs en possession des cartes d’électeur puissent être empêchés de voter par un contrôle strict". Un minimum… à seulement 4 mois du scrutin.


RDC des mineurs électeurs par ChristopheRigaud

Christophe Rigaud

11 juillet 2011

RDC : Un média d'opposition interdit de diffusion

Une chaîne de télévision congolaise proche de l'opposition vient d'être interdite de diffusion par le gouvernement de République démocratique du Congo( RDC). Pour Kinshasa, RLTV (Radio Lisanga Télévision) "contribuerait à troubler l'ordre public".

Afrikarabia logo.pngSelon Radio Okapi,  le ministre de la Communication et des médias de RD Congo, Lambert Mende, vient d'interdire la chaîne de télévision d'opposition RLTV d'émettre sur l'ensemble du territoire congolais. Toujours selon la radio onusienne, le gouvernement "reproche à ce média de diffuser des programmes qui, selon lui, font l’apologie de la violence et contribuent à perturber l’ordre public". Pour l'heure, le directeur général de la chaîne, Basile Olongo Pongo, affirme "qu'aucune notification de cette décision n’a été transmise à la RLTV".

RDC : A Bruxelles, Tshisekedi promet "le changement"

Candidat à la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), Etienne Tshisekedi a terminé sa tournée internationale par un meeting en Belgique, samedi 9 juillet 2011. Face à la diaspora congolaise, le leader de l'UDPS  s'est présenté en candidat du changement face au président Joseph Kabila. Etienne Tshisekedi se donne 10 ans pour changer la RDC.


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La diaspora congolaise s'était déplacée en nombre, ce samedi 9 juillet, dans le grand amphithéâtre de l'Université libre de Bruxelles (ULB). Venus de toute l'Europe, ces opposants étaient là pour écouter "un patrimoine national" du paysage politique congolais. Entré en politique en 1965, Etienne Thsisekedi a été ministre, président de l'Assemblée nationale et deux fois Premier ministre… autant dire qu'il est l'une des personnalités les plus connues en RD Congo. Opposant historique (à Mobutu et à Kabila père… et fils), plusieurs fois emprisonné, Tshisekedi n'a pourtant jamais pu accéder la magistrature suprême. Aujourd'hui, à 79 ans, "le vieux" comme l'appelle affectueusement ses proches, est en mesure de disputer la présidence au sortant, Joseph Kabila. Dans la salle, tous le croient : "l'heure de la victoire a sonné, nous n'avons pas le droit à l'échec" tonne le représentant de Dynamique Tshisekedi Président.

Car ils sont tous là, autour de Tshisekedi. Les membres de l'UDPS bien sûr, mais aussi ceux de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) et de Tshisekedi For President. Pour gagner les élections (surtout avec un seul tour de scrutin), Tshisekedi a l'obligation de rassembler… au delà de son propre camp… et au delà des ethnies. Des associations étaient également invitées, comme l'APRODEC asbl qui a présenté une analyse du prochain scrutin et la FIDH, représentée par Paul Nsapu, qui souhaitait interpeller tous les acteurs politiques à la tenue d'élections libres et transparentes en novembre prochain.

Capture d’écran 2011-07-10 à 23.50.36.pngA la tribune, Tshisekedi s'étonne de l'excellent accueil que la diaspora lui réserve, elle si "souvent indifférente aux souffrances du peuple congolais". Pour le leader de l'UDPS, "le peuple congolais est arrivé à maturité pour se choisir la personne qui va le diriger, sans l'aide des "tuteurs" occidentaux". Côté programme, le candidat de l'opposition promet de rattraper les 50 ans de retard de son pays… en 10 années. Car pour Tshisekedi, tout reste à construire en RDC : une armée, une police, toutes les infrastructures d'éducation, de santé, de communication, d'accès à l'électricité et à l'eau potable… Mais ce que souhaite avant tout restaurer Etienne Tshiseki, c'est "l'Etat de droit" : "il faut moraliser la société congolaise" clame-t-il à la tribune. Dans la ligne de mire du leader de l'UDPS, il y a bien sûr la "mauvaise" gouvernance du président Kabila… copieusement hué par l'assemblée. "Kabila doit partir, Kabila partira", lance-t-il.

Etienne Tshisekedi a enfin exhorté la diaspora congolaise à "revenir investir au Congo". Il promet un "climat des affaires" plus favorable avec le "retour de l'Etat de droit". Ecoutez le message du leader de l'UDPS à la diaspora :


Meeting dEtienne Tshisekedi à Bruxelles le 9... par ChristopheRigaud

Christophe Rigaud

Photos : (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com