22 juillet 2011
RDC : Bemba "candidat-prisonnier" à la présidentielle
C'est inédit dans une élection présidentielle. L'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba a décidé de se porter candidat à la prochaine élection depuis le fond de sa cellule de la Cour pénale internationale (CPI). Accusé de crimes de guerre et de crime contre l'humanité, Jean-Pierre Bemba espère être libéré en septembre et participer ainsi au scrutin de novembre 2011. Un scénario peu probable, qui ressemble à un dernier baroud d'honneur du président du MLC.
En prison depuis 3 ans à La Haye, Jean-Pierre Bemba était le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle de 2006 face à Joseph Kabila. Pour la présidentielle de 2011, le leader du MLC a donc décidé d'officialiser sa candidature depuis sa cellule de la Cour pénale internationale (CPI). Bemba y est accusé de crimes de guerre et de crime contre l'humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Depuis l'absence de Bemba en RDC, son parti, le MLC, est en proie à de violentes luttes internes. Le numéro 2 du MLC, François Muamba, a été débarqué dernièrement et a décidé de créer son propre parti. Le choix du futur candidat du MLC à la présidentielle était d'ailleurs un des désaccords qui a précipité le départ de Muamba.
Bemba a donc décidé ce vendredi de se porter candidat. Un candidat un peu particulier, puisqu'il est encore détenu dans sa prison de La Haye. Un choix d'autant plus étonnant qu'il a peu de chance d'être libéré pour le scrutin prévu en novembre prochain (il reste plusieurs dizaines de témoins à entendre). Autre problème pour la candidature Bemba, les candidats doivent s'inscrire sur les listes électorales sur place, en République démocratique du Congo pour participer au scrutin. Or actuellement, Bemba ne peut ni être électeur, ni être candidat selon la loi congolaise. Cette candidature ressemble donc à un dernier coup de poker de Jean-Pierre Bemba, qui espère peut-être, par l'annonce de sa candidature, accélérer les auditions de son procès et être enfin fixé sur son sort.
Christophe Rigaud
22:47 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (14)