Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31 juillet 2011

RDC : Vers un report des législatives

Les élections législatives se tiendront-elles en même temps que l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ? Prévues initialement le 28 novembre 2011, ces deux élections devaient se tenir le même jour, mais le président de la Commission électoral pourrait "découpler" les deux scrutins et reporter les législatives : la faute aux nombreux retards survenus dans le processus électoral. L'opposition y voit déjà une manière pour Joseph Kabila de garder sa majorité à l'Assemblée après la présidentielle.

Logo Elections 2011.jpgA Kinshasa, le Président de la Commission électorale (Ceni), Daniel Mulunda Ngoy, a expliqué que «les législatives seront reportées si les députés ne votent pas avant le 10 août, l’annexe de la loi électorale fixant la répartition des sièges». Les élections législatives pourraient donc être "découplées" de la présidentielle prévue le 28 novembre 2011… une prochaine date serait fixée par les députés. Ce report est une des conséquences des multiples retards du processus électoral en RDC. Selon le calendrier de la Commission électorale, l'annexe de la loi électorale aurait due être déjà votée par le Parlement entre le 23 et le 27 juillet, puis promulguée d'ici au 3 août prochain. Les futurs candidats à la présidentielle et aux législatives devant s’inscrire du 4 août au 6 septembre. Si la fameuse annexe n’était pas voté avant le 10 août, le Président de la Ceni sera alors dans l’obligation de proposer un autre calendrier.

Pour de nombreux observateurs congolais, le découplage des deux scrutins étaient déjà dans l'air depuis quelques mois. Selon l'opposition, ce "subterfuge" permettrait au président Joseph Kabila d'être sûr de conserver sa majorité à l'Assemblée nationale après la présidentielle du 28 novembre… chose qui est loin d'être acquise. Le pire scénario pour le Joseph serait en effet de se faire réélire à la présidence, mais sans majorité parlementaire… et de devoir ainsi affronter une cohabitation Ce report permettrait donc aux députés de la majorité présidentielle de se présenter face aux électeurs, forts de la réélection du président Kabila.

Christophe Rigaud

Le Rwanda espère un siège au Comité exécutif du Haut commissariat pour les réfugiés

Le Conseil économique et social des Nations-unies vient de décider à l’unanimité d’approuver la demande de l’Etat rwandais d’un siège au Comité exécutif du Haut commissariat pour les réfugiés. Ce vœu sera transmis à la 66e session de l’ONU dans le cadre d’un projet d’élargissement du Comité de 85 à 87 membres.

Drapeau Rwanda.jpg« Le Rwanda veut renforcer sa coopération internationale dans la région au regard de la Convention sur les réfugiés de 1951 et du Protocole de 1967 », a expliqué Alphonse Kayitare, Chargé d’affaire à l’ambassade du Rwanda à Genève, qui a introduit la demande auprès des Nations-Unies.

Ce geste serait important par rapport à l'histoire du Rwanda qui, depuis les massacres « ethniques » contre les Tutsis ayant commencé en 1959, avait une des plus importantes et des plus anciennes  populations réfugiées dans le monde entier, un effectif augmentant au fur et à mesure des massacres de Tutsis. Et un statut invoqué, à l’inverse, par des Hutus ayant fui le Rwanda après le génocide de 1994 et la victoire du Front patriotique (FPR).

Ce geste sera important également par rapport aux falsifications historiques essentiellement française autour d'une attaque des  "Ougandais" en 1990, prétexte de l’intervention militaire française et du génocide des Tutsis.

Déjà à la 60e session du Comité exécutif, en 2009, le Haut commissaire aux réfugiés avait pris en compte que le Rwanda a enregistré « d’énormes progrès en matière de développement socio-économique et en mat!ère de sécurité ». Et qu’en conséquence, le statut de réfugié jusqu’alors presque automatiquement  accordé aux Rwandais à l’étranger qui en faisaient la demande, n’a plus de raison d’être.

La Clause permettant  à des Rwandais de postuler au statut de réfugié devrait être supprimée à la fin de cette année.

François MOLYNEUX

A Kigali pour Afrikarabia

22:04 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (5)

30 juillet 2011

Museveni et Kagame main dans la main pour un leadership commun sur l’Afrique centrale

Depuis vendredi 29 juillet, le président ougandais Yoweri Museveni est en visite d’Etat pour quatre jours à Kigali, afin de finaliser une série d’accords économiques et politiques avec Paul Kagame. Les deux chefs d’Etat semblent avoir le feu vert de Joseph Kabila - en campagne présidentielle - pour jeter les bases d’une zone de stabilité et de prospérité en Afrique centrale, débordant largement vers le Kivu.

Capture d’écran 2011-07-30 à 13.28.18.pngC’est accompagnés de leurs épouses – qui s’appellent toutes deux Jeannette - que Yoweri Museveni et Paul Kagame se sont retrouvés vendredi vers 16 h 15 sur le tarmac de l’aéroport de Kigali pour le début d’une visite d’Etat de quatre jours, une conférence de presse commune étant prévue lundi. Au cours des 48 heures précédentes, deux délégations d’une cinquantaine de responsables rwandais et ougandais de haut rang, dirigées respectivement par Louise Mushikiwabo (ministre des Affaires étrangères du Rwanda) et Sam Ketusa (son homologue ougandais) avaient préparé les bases d’une série d’accords.

Les deux pays ont déployé ces derniers mois une intense action diplomatique convergente pour favoriser l’accord de paix du Soudan, pour fournir des Casques bleus en Somalie ou au Darfour, pour critiquer l’inertie de l’Union africaine dans la crise libyenne ou encore pour appuyer l’autorité du président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila. Mais aussi pour réclamer la mise hors d’état de nuire de leurs mouvements rebelles respectifs réfugiés en RDC, les FDLR rwandaises et l’Armée de résistance du Seigneur ougandaise (LRA), qu’ils ne cessent de dénoncer toute en prenant leur bénéfice de leur mise en coup réglée de l’est de la RDC.

Yoweri Museveni et Paul Kagame semblent décidés à jouer de leur synergie de deux « poids lourds » de l’Union africaine et de la capacité offensive de leurs forces armées (APR et NRA), les deux meilleures armées d’Afrique noire après l’Afrique du Sud. Pour faire oublier les rivalités, voire les coups bas du passé, les deux présidents ont décidé – au sens propre - de « mouiller leur chemise ». Samedi matin, ils devraient participer ensemble à « l’Umuganda », les travaux communautaire qui soudent les Rwandais chaque dernier samedi matin du mois pour réaliser des travaux d’intérêt général : défrichage, entretien des chemins, plantations…

L’occasion d’une belle photo de famille. Et pour Paul Kagame, d’apparaître comme un acteur incontournable de la scène africaine le 12 septembre prochain, date envisagée de sa visite à Paris

François MOLYNEUX

A Kigali, pour Afrikarabia

28 juillet 2011

RDC : 90% des Congolais de l'Est se sentent "abandonnés"

Dans une enquête inédite, réalisée par l'ONG Oxfam dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), "90% de la population se sent en insécurité dans les zones où sévit la LRA". Depuis septembre 2008, cette rébellion ougandaise a tué plus de 2.300 personnes et en a enlevé plus de 3.000. En RDC, 45.000 civils ont fui la LRA dans les 6 premiers mois de l'année 2011.

66250lpr.jpgEntre avril et mai 2011, l'ONG Oxfam et 15 organisations locales partenaires ont mené une enquête sur 1705 personnes de 45 communautés vivants dans la Province Orientale, le Nord et Sud Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Objectifs : mesurer l'insécurité dans ces zones en guerre depuis plus de 15 ans. Dans la région du Haut Uélé, dans la Province Orientale, la population civile vit dans la terreur de la LRA (Lord Resistance Army), une rébellion ultra-violente dirigé par l'Ougandais Joseph Kony. Selon l'enquête menée dans cette zone par Oxfam : « 62 % des personnes interrogées se sentent moins en sécurité, 28 % ont le sentiment que la menace reste la même, quand seulement 10 % estiment que leur sécurité s’est améliorée. Dans l’ensemble, les communautés questionnées se sentent totalement abandonnées et ont le sentiment que ni les forces de sécurité de l’ONU ni leur gouvernement ne se préoccupent de leur sécurité. Dans sept des neuf communautés étudiées, les individus questionnés affirment que les casques bleus de l’ONU ne sont pas suffisamment présents dans les zones les plus prioritaires, à savoir les champs et les routes menant vers les marchés. »

Pour Pauline Ballaman, la Directrice d’Oxfam en RDC : « Oxfam s'inquiète de ce que des petits groupes de soldats de la LRA affamés continuent de s'en prendre aux familles les plus isolées du nord est de la RDC. En dépit des dernières opérations militaires et de l'intérêt accru de la communauté internationale, la LRA continue de faire des ravages dans ces communautés oubliées de tous en étant responsable de massacres, enlèvements et déplacements de populations. » Selon cette ONG, il existe « de vrais vides sécuritaires, laissant des gens dans une grande vulnérabilité. » À l'heure actuelle, seulement 5 % de la force totale de la MONUSCO est déployée dans les zones où sévit la LRA, soit un peu plus de 1000 casques bleus. Oxfam demande donc que la MONUSCO  « monte au créneau » afin de mieux sécuriser les populations civiles.

Pour Nicolas Vercken d’Oxfam France, le gouvernement français a un rôle clé à jouer dans ce dispositif : « la France a piloté les débats au Conseil de Sécurité sur le nouveau mandat de la Monusco : elle doit faire en sorte que celle-ci se déploie davantage dans les zones touchées par la LRA et y protège efficacement les populations, qui demeurent particulièrement vulnérables aux attaques ».

Photo : © Simon Rawles / Oxfam

25 juillet 2011

RDC : Gizenga laisse le champ libre à Joseph Kabila pour la présidentielle

Le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) d'Antoine Gizenga ne présentera pas de candidat à l'élection présidentielle de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC). L'ancien premier ministre de Joseph Kabila a donc décidé de ne pas gêner la candidature du président sortant. Mais il compte tout de même faire entendre la voix de son parti aux élections législatives, où fort de ses 34 députés, il espère bien rester incontournable.

Allié de longue date du président Joseph Kabila, le PALU a donc décidé de passer son tour pour les prochaines élections présidentielles en RD Congo fixées le 28 novembre 2011. Les militants ont décidé de ne pas présenté de candidat face à Joseph Kabila. Une décision qui apparaît comme une bonne nouvelle pour Joseph Kabila : Antoine Gizenga avait réalisé 13,8% des suffrages au premier tour de la présidentielle de 2006. Mais le parti lumumbiste entend bien rester présent sur l'échiquier politique et présentera des candidats aux prochaines législatives... une bonne manière pour Gizenga de rester un allié de poids à l'assemblée. Avec actuellement 34 députés nationaux, le PALU pourrait être un partenaire important au moment où le nouveau président congolais constituera sa majorité.

Né le 5 octobre 1925 dans la province du Bandundu, Antoine Gizenga s'est opposé à l'ancien président Mobutu Sese Seko et a vécu plus de 30 ans en exil. Il est revenu dans son pays natal en 1991, à la faveur de la conférence nationale. Nommé Premier ministre de République démocratique du Congo en novembre 2006 par le président Joseph Kabila à la faveur d'un accord politique, Antoine Gizenga avait démissionné en septembre 2008, pour des raisons de santé.

Christophe Rigaud