01 mai 2011
RDC : Le procès des FDLR débutera mercredi en Allemagne
Le procès d'Ignace Murwanashyaka chef de la rébellion rwandaise hutu et de son adjoint Straton Musoni commencera mercredi 4 mai 2011 en Allemagne. Ces deux responsables FDLR sont accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre en République démocratique du Congo (RDC) en 2008 et 2009.
Installé en Allemagne depuis une vingtaine d'années, Ignace Murwanashyaka est accusé de diriger les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ce groupe rebelle s'est installé à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) après le génocide rwandais de 1994. D'abord nommée ALIR (Armée de Libération du Rwanda), puis FDLR à partir de 2000, cette rébellion est composée d'ex-FAR et d'Interhamwhe, réfugiés en RDC (ex-Zaïre) et accusés d'avoir participé activement au génocide rwandais. De nombreux jeunes hutu congolais les ont ensuite rejoints. Ce groupe constitue l'un des facteurs de déstabilisation les plus importants à l'Est de la République démocratique du Congo.
Les deux Rwandais, Murwanashyaka et Musoni, doivent répondre de 26 chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et 39 de crimes de guerre commis en 2008 et 2009 par les miliciens des FDLR contre des centaines de civils en RDC :
meurtres, viols, pillages, incendies de villages, recrutement d'enfants-soldats, utilisation de civils comme boucliers humains… L'arrestation de Murwanashyaka et Musoni constitue la première occasion pour la justice de faire la lumière sur les exactions de ce groupe rebelle.
Christophe Rigaud
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30 avril 2011
RDC : Les élections fixées au 28 novembre 2011
Après plusieurs semaines d'atermoiements, la date des prochaines élections générales en République démocratique du Congo (RDC) est désormais fixée au 28 novembre 2011. Un précédent calendrier prévoyait la date du 27 novembre. Ce changement de date n'apporte donc pas de réponse aux inquiétudes de l'opposition congolaise qui souhaite faire respecter le délai constitutionnel en installant le nouveau président avant le 6 décembre au plus tard. Pour le président de la Commission électorale (CENI) ce délai sera respecté en publiant "les résultats provisoires des élections" le 6 décembre. La CENI a également confirmé le couplage des élections présidentielles et législatives pour le 28 novembre.
Voici les principales dates à retenir :
- 4 août : convocation du corps électoral
- 17 septembre : publication de la liste définitive des candidats aux législatives et à la présidentielle
- 6 septembre : publication de la liste électorale
- du 28 octobre au 16 novembre : campagne électorale
- 28 novembre : élection présidentielle et élections législatives
- 20 décembre : prestation de serment du nouveau président élu
- 26 mars 2012 : élections provinciales
- 6 décembre 2012 : proclamation des sénateurs
- 4 août 2012 : investiture des gouverneurs
- 8 juillet 2013 investiture des maires
Christophe Rigaud
15:18 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)
29 avril 2011
RDC : Michel Rocard prête sa plume à Vital Kamerhe
Rien de mieux qu'un ancien Premier ministre français pour soigner une stature internationale. Vital Kamerhe l'a bien compris lors de la prochaine sortie de son ouvrage : « Les fondements de la politique transatlantique de la République Démocratique du Congo ». Futur candidat à l'élection présidentielle en RDC, Vital Kamerhe s'offre un préfacier de choix en la personne de Michel Rocard, ancien Premier ministre sous François Mitterrand entre 1988 et 1991.
Depuis sa brutale arrivée dans l'opposition congolaise, Vital Kamerhe, ancien directeur de campagne du président sortant Joseph Kabila, continue d'occuper le terrain médiatique. Dans les prochaines semaines devraient sortir un ouvrage de l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise : « Les fondements de la politique transatlantique de la République Démocratique du Congo » édité chez Larcier. Dans ce livre, Vital Kamerhe prône la "diversification des échanges (de la RDC) avec le monde, et particulièrement avec les pays de l’Atlantique, afin de réduire sensiblement la pauvreté". Pour Kamerhe, la RD Congo devrait "jouer un rôle majeur au vu de ses atouts et potentialités économiques" et prend exemple sur le Brésil, un pays qui présente de nombreux points communs avec la République démocratique du Congo : un grand pays, un grand fleuve, une immense forêt et des ressources naturelles importantes. Pour relever un tel défi, Vital Kamrehe affirme que le RDC doit mettre en oeuvre une "meilleure organisation économique un affermissement de l'Etat de droit et démocratique et une amélioration de la qualité de la gouvernance publique afin de lutter contre la corruption."
Indice intéressant à relever, le livre du candidat à la présidence congolaise est préfacé par Michel Rocard, ancien Premier ministre français. Depuis sa récente arrivée dans la sphère de l'opposition congolaise, Vital Kamerhe s'active pour imposer un candidat unique de l'opposition face au sortant Joseph Kabila. Il faut dire que depuis le 15 janvier dernier, les parlementaires de la RD Congo ont modifié la constitution congolaise pour ramener à un seul tour la prochaine élection présidentielle prévue à l'automne 2011. Vital Kamerhe espère bien forcer le destin pour être désigné comme ce candidat, mais pour l'heure un autre candidat semble avoir pris la main sur opposition congolaise, il s'agit du leader de l'UDPS, Etienne Tshisekedi. Cet opposant historique (il a 79 ans) vient de remplir un stade de 50.000 places à Kinshasa lors de son premier meeting de campagne. A défaut de pouvoir rivaliser avec la popularité du "sphinx de Limete", le surnom de Tshisekedi, Vital Kamerhe se place sur le terrain médiatique et continue de faire la tournée des studios de radios et de télévisions. La sortie de cet ouvrage et la préface de Michel Rocard tentent de l'imposer comme un interlocuteur incontournable avec la communauté internationale.
Christophe Rigaud
23:44 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
28 avril 2011
RDC : Global Witness demande la publication des contrats chinois
Depuis plus de 4 ans, la République démocratique du Congo (RDC) est liée à la Chine par une convention de collaboration estimée à 6 milliards de dollars. En échange de ressources naturelles du pays, la Chine s'engage à construire des infrastructures qui manquent cruellement à la RD Congo (routes, écoles, hôpitaux...). Pour l’ONG Global Witness, l'opacité absolue qui règne sur les contrats chinois doit être levée. L'ONG propose même qu'ils soient publiés.
En 2007, le gouvernement congolais (RDC) avait signé une convention de collaboration estimée à 9, puis 6 milliards USD avec des entreprises chinoises, pour la réhabilitation et la construction de près de 10.000 kilomètres de routes et de voies ferrées, de deux barrages, des hôpitaux, des logements et des écoles à travers le pays contre 10 millions de tonnes de cuivre et des centaines de milliers de tonnes de cobalt. Rapidement, ces contrats étaient jugés inéquitables par de nombreux observateurs congolais et des ONG internationales.
Global Witness dénonce également l'opacité et le manque de transparence qui entourent ces contrats. L'ONG continue donc de faire pression pour que soit révélé le contenu de l'accord sino-congolais. Pour Global Witness, les informations manquent, malgré quelques progrès dans la transparence. Pour moins d'opacité, l'ONG Britannique propose une solution radicale : publier l'accord pour pouvoir enfin répondre à cette question : « Qu’est-ce que le Congo va donner à la Chine et qu’est-ce que la Chine va donner en contrepartie au congolais ? ». Pour mémoire : publier ces contrats serait tout simplement conforme aux engagements pris par le gouvernement congolais en 2007.
Christophe Rigaud
Photo : RDC 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
21:43 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (6)
RDC : Un chef rebelle Enyele arrêté à Dongo
Un des chefs rebelles de l’insurrection Enyele, Idi Amin vient d'être arrêté par une patrouille de l'armée de République démocratique du Congo (RDC) dans la ville de Dongo, au Nord-Ouest de la RDC. Avec cette arrestation, le porte-parole de l'ONU en RD Congo affirme avoir neutralisé la rébellion Enyele à l’origine des affrontements inter-ethniques de 2009.
C'est une patrouille de l’armée congolaise (FARDC) qui a arrêté le chef rebelle Idi Amin sur le marché de Dongo, au Nord-Ouest de la RDC. Idi Amin était chargé de l’organisation du regroupement des anciens insurgés de la tribu Enyele au Congo-Brazzaville. La mission onusienne en république démocratique du Congo (MONUSCO) s'est réjouie de sa capture et la population de Dongo semble soulagée du chef rebelle.
Rappelons qu'en décembre 2009, des affrontements inter-ethniques sanglants avaient fait des dizaines de morts et des milliers de déplacés suite à un désaccord tribal entre Monzaya et Enyele. Le mouvement insurrectionnel avait semé la terreur dans la province pendant plusieurs mois sous les ordres d'Ondjani Mangbana, actuellement détenu au Congo voisin.
Christophe Rigaud
14:33 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)
25 avril 2011
RDC : Tshisekedi met Kabila sous pression
Pari gagné et mobilisation réussie pour le leader de l'opposition congolaise, Etienne Tshisekedi au stade Tata Raphaël de Kinshasa. 80.000 personnes s'étaient déplacées dans ce stade mythique, dimanche 24 avril, pour écouter le président de l'UDPS. Une démonstration de force qui permet à Tshisekedi de prendre la main sur la campagne électorale, d'imposer son tempo et de mettre Kabila sous pression. Si le 6 décembre prochain, les élections présidentielles ne sont pas organisées, prévient le leader de l'UDPS, Joseph Kabila simple citoyen, devra partir. Message reçu 5 sur 5 par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) : la présidentielle aura bel et bien lieu avant le 6 décembre 2011.
Volontairement offensif, l’opposant congolais historique, Etienne Tshisekedi, a lancé dimanche un appel au gouvernement afin de respecter le délai constitutionnel dans le processus électoral. La stade Tata Raphaël de Kinshasa était comble, on parle de 80.000 personnes venus écouter le premier meeting de campagne du président de l'UDPS.
Etienne Tshisekedi a fait du président sortant, Joseph Kabila, sa principale cible.
Tshisekedi a dénoncé les violences policières, la corruption, la mauvaise gestion du pays ainsi que les violations répétées des Droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC). Le chef de l'UDPS a promis que son parti, une fois au pouvoir, s’emploiera à rétablir le peuple congolais dans ses droits.
A l’approche de la fin du mandat du président Joseph Kabila, investi le 6 décembre 2006, Etienne Tshisekedi a rappelé qu'il fallait respecter du délai constitutionnel et donc organiser les élections avant cette date. Dans le cas contraire, l’actuel président deviendrait illégitime au delà du 6 décembre 2011. Tshisekedi a prévenu, comme une menace : "le 6 décembre, Joseph Kabila devient un simple citoyen. S'il n'y a pas d'élections en RDC, vous savez vous-mêmes ce que nous allons faire".
Comme une réponse à l'opposition congolaise, pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait déclaré dès le samedi 23 avril, que "l’élection présidentielle aura bel et bien lieu avant le 6 décembre 2011, et le calendrier électoral sera connu incessamment". Le président de la CENI a également déclaré que la présidentielle sera couplée avec celle des députés nationaux.
Une fois la date des élections connues, reste plusieurs étapes à franchir pour Etienne Tshisekedi : présenter un programme (être anti-Kabila ne suffira pas pour convaincre les Congolais de se mobiliser) et constituer "l'alliance sacrée" autour de son nom pour une candidature unique de l'opposition aux élections. La route est longue…
Christophe Rigaud
23:33 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (9)