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05 décembre 2010

RDC : Tshisekedi à Kinshasa le 8 décembre

Il arrivera finalement avec une semaine de retard. Selon un porte-parole de l'UDPS, Bernard Ali Risaki Kasongo, le Président national du parti, Etienne Tshisekedi rentrera à Kinshasa, mercredi 8 décembre 2010 à 12h50.

Afrikarabia logo.pngAttendu entre le 1er et le 3 décembre, le retour du "sphinx de Limete" avait été reporté. Etienne Tshisekedi est attendu en République démocratique du Congo (RDC) avant l'ouverture du premier congrès du parti, le 10 décembre. Le leader de l'UDPS rentre au pays après 3 ans d'exil.

Rapport de l'ONU : Le Rwanda contre-attaque

Le mapping report de l'ONU qui évoque la "possibilité d'un génocide" en République démocratique du Congo (RDC), entre 1993 et 2003, continue de susciter la controverse.  L'ONU y présente les exactions commises contre les populations civiles et les réfugiés en RDC (ex-Zaïre). Au banc des accusés  : l'Ouganda, le Burundi, l'Angola… mais surtout le Rwanda pour qui le terme de "génocide" ne passe pas. Jeudi 9 et vendredi 10 décembre 2010, Kigali organise une conférence internationale sur la convention de l'ONU de 1948 définissant le crime de génocide. Une occasion de revenir sur le fameux mapping report des  crimes commis durant les guerres du Congo.

carte RDC Afrikarabia vierge.jpgLe fameux rapport de l’ONU du Haut-Commissariat aux droits de l’homme dresse un bilan accablant de dix ans de crimes en République Démocratique du Congo (RDC), de 1993 à 2003. Le Congo (Zaïre à l'époque) a été déchiré au cours de cette période par deux guerres, de 1996-1997 puis de 1998 à 2003. Les violences qui déchirent encore aujourd’hui le Nord-Kivu, découlent de ces précédents conflits. Le rapport d’environ 600 pages, dévoilé par Le Monde, révèle notamment qu’au cours de la première guerre en RDC, de 1996 à 1998, certains faits commis par les soldats rwandais pourraient être qualifiés de génocide. Ces actes de guerre sont pourtant directement liés au génocide de 1994, survenu au Rwanda voisin. Cette année-là, une guerre civile a opposé les ethnies Hutu et Tutsi, conduisant au génocide d’environ 800.000 Tutsi. Suite à la prise de pouvoir à Kigali du Front patriotique rwandais (FPR) à majorité tutsie, plus d’un million de Hutus du Rwanda s’étaient réfugiés sur le territoire de la République Démocratique du Congo, ( Zaïre à l'époque). Pour Kigali, l’APR (bras armé du FPR dirigé par Paul Kagame) aurait commis ces exactions en RDC, alors qu’elle poursuivait  les génocidaires hutus ayant quitté le Rwanda.

Si d'important massacres ont bien eu lieu à l'Est de la République démocratique du Congo (personne ne le nie), les «révélations» du rapport de l'ONU n’ont pas manqué d’apporter de l’eau au moulin des tenants de la thèse négationniste du «double génocide», qui, pour amoindrir les crimes des génocidaires rwandais jugés à Arusha ou laver les accusations de complicité qui pèsent sur les autorités politiques et militaires françaises, tentent de relativiser le génocide commis à l’encontre des Tutsi par une rhétorique des tords partagés ou de crimes réciproques équivalents. Or, si des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont indéniablement été commis par l’armée du FPR et demeurent impunis, l’utilisation du terme "génocide" pour les qualifier pose problème.

Dans ce contexte s'ouvrira le 9 décembre 2010 à Kigali, une conférence organisée par la Commission Nationale rwandaise de Lutte contre le Génocide. La conférence sera présidée par Jean-de-Dieu Mucyo, ancien ministre de la Justice, et Aldo Ayello, ancien envoyé spécial des Nations Unies pour ramener la paix au Mozambique (1992-1994) puis par l’Union européenne comme facilitateur de paix dans la région des Grands Lacs (1996-2007).

Ces derniers mois, Aldo Ayello avait contesté dans plusieurs interventions remarquées, le contenu du projet de rapport du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, révélé fin août 2010 par le journal Le Monde, et qui estime que des faits de "génocide" auraient pu être commis en République démocratique du Congo (RDC) entre 1996 et 1998 par des militaires rwandais ou soutenus par le Rwanda. Pour Aldo Ayello, « l’application inappropriée du concept de génocide discrédite le mapping report. »

Parmi les autres invités de la conférence de Kigali, on notera la présence du professeur Michael Scharf enseignant en Droit et directeur du Centre de droit Frederick K. Cox International aux Etats-Unis. Il a participé à la formation des juges et procureurs irakiens du Tribunal Spécial pour l’Irak. L’ONG qu’il a fondée a été nominée pour le Prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la recherche de criminels  de guerre majeurs comme Slobodan Milosevic, Charles Taylor et Saddam Hussein.

Autres invités, le juriste français Roland Junod, spécialiste du concept de génocide et le docteur Jean Damascène Bizimana, écrivain et analyste politique (il a notamment publié “L'Eglise et le génocide au Rwanda ; les pères blancs et le négationnisme”) qui présentera une analyse du mapping report tout comme le Brigadier Général Richard Rutatina

De son côté, le Brigadier Général Jérôme Ngendahimana évoquera le contexte de la crise des réfugiés au Zaïre et le contrôle des camps par les ex-FAR en 1994. Enfin, Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda, interviendra pour donner le point de vue de son gouvernement sur le pré rapport de l’ONU.

Christophe Rigaud

04 décembre 2010

RDC : Kengo wa Dondo, l'outsider de 2011 ?

A 75 ans, le président du Sénat congolais va-t-il se lancer dans la course à la présidence de 2011 ? L'ancien Premier ministre de Mobutu est un personnage atypique dans le paysage politique de République démocratique du Congo (RDC).  Très influent, respecté et autoritaire, Léon Kengo wa Dondo avait dû s'incliner en 2006 devant la candidature MLC de Jean-Pierre Bemba. Mais cette fois, le "chairman" du MLC, en prison à La Haye, sera absent du scrutin. Une chance pour Kengo wa Dondo qui pourrait bien incarner une candidature d'opposition, avec ou sans le MLC.

Logo Elections 2011.jpgLéon Kengo wa Dondo revient de loin. Après son exil à la fin de la chute de Mobutu, l'ancien Premier ministre retourne au pays pour se faire élire sénateur de l'Equateur en 2007 et remporte la présidence (inespérée) du Sénat la même année. Déjà en 2006, Kengo wa Dondo faisait parti des présidentiables potentiels… mais il s'efface devant l'autre candidat de l'Equateur : Jean-Pierre Bemba.

Pour la présidentielle de 2011, certaines rumeurs affirment qu'il consulte beaucoup et souhaite se lancer dans la course à la présidentielle… avec ou sans parti politique. Léon Kengo wa Dondo pourrait en effet bénéficié de l'absence de Jean-Pierre Bemba à l'élection de 2011 et du manque de leadership de l'actuel MLC. Autre atout : les sénateurs, qu'il a su convaincre pour son élection au perchoir contre la majorité présidentielle de Joseph Kabila.

Enfin, autre argument qui pourrait décider Léon Kengo wa Dondo à entrer dans la course : les fissures au sein de l'alliance présidentielle et les hésitations du PALU et de l'UDEMO de s'engager clairement derrière Joseph Kabila. Reste donc un espace politique, que Kengo wa Dondo pourrait bien occuper.

Christophe Rigaud

02 décembre 2010

RDC : Le retour de Tshisekedi reporté

Il était attendu à Kinshasa entre le 1er et le 3 décembre 2010… mais ses partisans devront faire preuve d'un peu de patience. Le retour du patron de l'UDPS en République démocratique du Congo (RDC) a pris du retard. Ses proches affirment qu'Etienne Tshisekedi sera toutefois à Kinshasa avant l'ouverture du premier congrès du parti, le 10 décembre.

udps.pngPour La Prospérité, "plusieurs raisons justifieraient ce décalage" : des formalités administratives auprès de la ville de Kinshasa, de la Régie des Voies Aériennes en vue de l'organisation des manifestations prévues pour le retour d'Etienne Tshisekedi. Le journal congolais évoque également un agenda très chargé avec de nombreux déplacements à l'étranger : Londres, Paris, rendez-vous politiques à Bruxelles… le leader de l'UDPS, candidat aux prochaines élections présidentielles en RDC, veut faire un tour politique des capitales européennes avant de se lancer dans la campagne électorale de 2011.

Si le retour de Tshisekedi à Kinshasa est décalé de quelques jours, l'UDPS n'avance pourtant aucune date. Mais les proches du "sphinx de Limete" affirment qu'il sera bien à Kinshasa avant le 10 décembre, date de l’ouverture du 1er Congrès de l'UDPS. Son fils Félix Tshisekedi serait déjà sur place et Alexis Mutanda, le Secrétaire général du parti s'est rendu à Johannesburg où transitera Etienne Tshisekedi avant de rejoindre Kinshasa.

Christophe Rigaud

RDC : 1 congolais et 3 FDLR sur la "liste noire" de l'ONU

Un officier supérieur de l'armée de République démocratique du Congo (RDC) et trois hauts gradés de la rébellion hutue (FDLR) viennent d'être placés sur la "liste noire" de l'ONU. L'officier de l'armée congolaise est un ancien rebelle du CNDP, Innocent Zimurinda . Pour ces 4 personnes les sanctions sont immédiates : gels des avoirs et interdictions de voyager.

Image 6.pngLe lieutenant-colonel Innocent Zimurinda est avec 3 autres rebelles hutus dans le collimateur des Nations-Unies. Cet ancien officier du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au début de 2009 après les accord de paix figure désormais sur la "liste noire" de l'ONU.

D'après le document onusien, le lieutenant-colonel Innocent Zimurinda "a donné des ordres qui sont à l’origine du massacre de plus de 100 réfugiés rwandais, principalement des femmes et des enfants, au cours d’une opération militaire qui s’est déroulée en avril 2009 dans la région de Shalio". Selon le Groupe d’experts du Comité des sanctions du Conseil de sécurité concernant la République démocratique du Congo, des témoins ont vu le lieutenant-colonel Innocent Zimurinda refuser de libérer trois enfants qui se trouvaient sous son commandement à Kalehe, le 29 août 2009. Enfin, le lieutenant-colonel Innocent Zimurinda a participé en novembre 2008 à une opération qui est à l’origine du massacre de 89 civils, dont des femmes et des enfants, dans la région de Kiwanja.

Trois membres de la rébellion hutue des FDLR ont été également placé sur cette "liste noire" :

- Gaston Iyamuremye : second Vice-Président des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ce général de brigade est considéré comme étant un membre essentiel de la direction militaire et politique des FDLR. Gaston Iyamuremye a également dirigé le cabinet d’Ignace Murwanashyaka (Président des FDLR) à Kibua (RDC) jusqu’à décembre 2009.

- Félicien Nsanzubukire : commandant du 1er bataillon des FDLR. Il est membre des FDLR depuis au moins 1994 et opère dans l’Est de la RDC depuis octobre 1998. Le Groupe d’experts du Comité des sanctions du Conseil de sécurité concernant la République démocratique du Congo indique que Félicien Nsanzubukire a supervisé et coordonné le trafic de munitions et d’armes entre novembre 2008 et avril 2009, au moins, depuis la République-Unie de Tanzanie, via le lac Tanganyika, et à destination des unités des FDLR basées dans les régions d’Uvira et de Fizi au Sud-Kivu.

- Leodomir Mugaragu :  chef d’état-major des FDLR/FOCA. Général de brigade de la rébellion est, selon l'ONU,  l’un des principaux planificateurs des opérations militaires des FDLR dans l’est de la RDC.

Christophe Rigaud

01 décembre 2010

RDC : Les coulisses du retour de Tshisekedi

L'UDPS a tout prévu pour un "retour grandiose" d'Etienne Tshisekedi à Kinshasa . Un retour préparé dans ses moindres détails à commencer par l'arrivée du "sphinx de Limete" à l'aéroport de Ndjili. Pour débarquer en plein jour sous l'oeil des caméras et des sympathisants, le leader de l'UDPS fera un petit détour par l'Afrique du Sud avant de rejoindre Kinshasa où, sur place, tout est près pour accueillir le "retour du sphinx".

Capture d’écran 2010-12-01 à 21.46.28.pngAprès 3 ans d'absence, Etienne Tshisekedi devrait "rentrer au pays" dans le courant du mois de décembre pour lancer le 1er congrès de l'UDPS en vue des élections présidentielles de 2011. Mais pour que ce retour soit réussi, l'UDPS souhaite une arrivée triomphale en plein jour (caméras obligent !). Seul problème : depuis l'Europe, les avions se posent généralement à Kinshasa vers 18h… dans le noir ! Alors pour ne pas priver Etienne Tshisekedi d'un retour triomphal au milieu d'une foule de partisans, "le sphinx de Limete" fera un petit détour par Johannesburg, en Afrique du Sud. Le site Kongotimes affirme qu'en choisissant cet itinéraire, "le Président National débarquera à Kinshasa pendant la journée, au vu et au su de tout le monde et pourra ainsi communier avec sa base, après plusieurs mois d’absence au pays".

Pour organiser le retour du "sphinx", son propre fils, Félix Tshisekedi, est arrivé fin novembre à Kinshasa pour se mettre en contact avec le Comité d’accueil local. Le Secrétaire général du parti, Alexis Mutanda, attendra Tshisekedi en Afrique du Sud afin de l'accompagner dans la dernière escale pour Kinshasa. Toujours selon Kongotimes, "toutes les fédérations UDPS sont en alerte maximale : Limete comme Righini, les divergences seront, apparemment, mises de côté ce jour là, bien qu’il va falloir s’asseoir par la suite, pour les aplanir".

30 novembre 2010

RDC : L'armée congolaise facteur d'instabilité

Une armée régulière accusée par l'ONU d'aggraver l'insécurité dans le pays, c'est la situation ubuesque dans laquelle se trouve la République démocratique du Congo (RDC). Un rapport onusien vient en effet de faire état de réseaux criminels au sein de l’armée congolaise (FARDC).

Image 3.pngDans un précédent article publié sur afrikarabia.com, nous avions dénoncé les "fauteurs de guerre" qui, depuis plus de 10 ans, sont responsables de la guerre sans fin qui secoue l'Est de la RD Congo. Au premier rang des responsables du conflit, de multiples mouvements rebelles soutenus par le Rwanda ou l'Ouganda mais aussi le pouvoir congolais lui-même, incapable d'assurer la sécurité de son territoire et coupable d'exactions sur les populations civiles. Des exactions commises par l'armée régulière (FARDC) et dénoncées par un récent rapport de l'ONU.

Pour les Nations-Unies, des réseaux criminels au sein de l'armée de la République démocratique du Congo (FARDC) aggravent l'insécurité dans le pays en se livrent à la contrebande, au braconnage et à l'exploitation illégale des ressources minières, notamment de l'or.

Ce groupe de cinq experts de l'ONU ont constaté une "insubordination omniprésente" dans les rangs de l'armée gouvernementale. Ils accusent en particulier plusieurs officiers, pour la plupart d'anciens rebelles tutsis du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), incorporés dans l'armée après un accord de paix conclu en 2009. "Des officiers, à différents niveaux de la hiérarchie des FARDC, se disputent le contrôle de zones riches en minerais, aux dépens de la population civile", note le rapport.

Juste des rumeurs ?

Le porte-parole des FARDC dans l'Est du pays, le commandant Sylvain Ekengé, s'est interrogé sur la crédibilité de ce rapport. "Ils se présentent comme des experts mais ils se fondent sur des rumeurs" et de contre-attaquer : "il n'y a aucun CNDP dans les FARDC aujourd'hui (sic) nous ne sommes pas une institution politique". Pourtant de nombreux membres de la rébellion tutsi ont intégré l'armée régulière lors de "brassages" depuis l'accord de paix de Goma !

Les experts notent enfin que les anciens rebelles sont mal intégrés à l'armée, sous le commandement de l'ex-rebelle Bosco Ntaganda qui est accusé de crimes de guerre.

Christophe Rigaud

Photo (c) afrikarabia.com