06 mars 2011
RDC : Nouvelle manifestation anti-Kabila à Paris le 12 mars
Après une première mobilisation le 19 février dernier, les organisateurs de la manifestation "Kabila dégage !" renouvelle leur grande marche le samedi 12 mars 2011 à Paris. La précédente manifestation avait mobilisé entre 200 et 300 personnes entre le métro Château-Rouge et la Place de la République. Pour cette "marche contre les violations des droits fondamentaux en République démocratique du Congo (RDC)", les opposants au président congolais Joseph Kabila batteront une nouvelle fois le pavé parisien dénonçant les massacres d'étudiants, les arrestations arbitraires, les "tripatouillages" constitutionnelles et les violences faites aux femmes congolaises. La manifestion est prévue le samedi 12 mars 2011 entre Château-Rouge et la Place de la République de 13h30 à 19h00.
De nombreuses associations groupes et partis politiques comptent faire entendre la voix de l'opposition congolaise à Joseph Kabila : Union du Congo, Femmes congolaises en action, Avenir du Congo, Devoir de mémoire, FNK, UDPS, RDPC, MLC, Debout Congolais, USC, Bundu Dia Kongo, CRID...
Cette seconde manifestation anti-Kabila se déroulera dans un contexte très tendu à Kinshasa, après l'attaque manquée contre une résidence de Joseph Kabila, mais aussi en Europe où un groupe radical d'opposants "patriotes", les Bana Congo, a réussit par deux fois à faire annuler un concert de la star congolaise, Werrason. Le chanteur à succès est en effet accusé par ces militants de "rouler" pour le président Kabila en le soutenant ouvertement. Le 19 février dernier, Werrason et Papa Wemba, une autre star congolaise, ont déjà dû annuler un concert à l'Elysée Montmartre à Paris après la première manifestion "Kabila dégage !". Le 5 mars, lors du passage de Werrason à Bruxelles, ces mêmes opposants ont également fait annuler le concert.
Cette seconde manifestion anti-Kabila est prévue le samedi 12 mars 2011 entre Château-Rouge et la Place de la République de 13h30 à 19h00.
Christophe Rigaud
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04 mars 2011
RDC : Vers un report des élections de 2011 ?
…c'est la question que l'on peut se poser en lisant la déclaration de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni). La Commission électorale prévoit en effet la publication d’un nouveau calendrier du processus électoral. "Consciente des multiples retards dans la mise en place des élections", la Commission promet tout de même "de respecter la constitution ainsi que chaque échéance électorale". Mais avec cette annonce, l'incertitude plane de nouveau sur la tenue du prochain scrutin présidentiel en République démocratique du Congo (RDC), prévue en novembre 2011.
Initialement fixé à partir du 27 novembre 2001, avec l'élection présidentielle, puis des élections générale (députés, provinces… ), le prochain scrutin en République démocratique du Congo (RDC) risque d'avoir du retard à l'allumage. Un nouveau calendrier va être bientôt publié par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), compte tenu des nombreux retards dans sa mise en place (cartes d'électeur, recensement, enrôlement… ).
Daniel Ngoy Mulunda, président de la Ceni, promet tout de même de faire vite "pour qu'un nouveau calendrier électoral soit obligatoirement publié dans les tout prochains jours". "C'est notre engagement de respecter la Constitution et le président élu prêtera serment le 6 décembre" prochain, note-t-il. En effet selon la Constitution, le scrutin doit se dérouler 90 jours avant l'expiration du mandat du président en exercice, soit en septembre 2011. Une échéance difficile à tenir, compte-tenu de la lenteur de la révision du fichier électoral qui n'est effectif que dans trois des 11 provinces de la RD Congo.
Mais deux autres événements sont à rapprocher de l'annonce de la Ceni. Tout d'abord le 15 janvier dernier, où une révision constitutionnelle a instauré un tour unique pour la présidentielle malgré le tollé de l'opposition. Puis la semaine dernière, une centaine d'hommes armés a attaqué l'une des résidences du président sortant Joseph Kabila…Entre tripatouillage constitutionnel et coup d'Etat manqué, une atmosphère pesante règne donc à Kinshasa. Nous prévenions dans un précédent article que "2011 serait une année décisive", ce sera vraisemblablement l'année de tous les dangers.
Christophe Rigaud
Photos : Kinshasa © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
23:12 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (12)
02 mars 2011
RDC : Makila quitte le MLC mais reste loyal à Bemba
L'ancien député et gouverneur de la province de l'Equateur, José Makila vient de démissionner du MLC, le parti Jean-Pierre Bemba. Une démission qui illustre bien le malaise au sein du mouvement, en quête de leadership depuis l'arrestation de son "chairman", Jean-Pierre Bemba, par la Cour pénale internationale (CPI). Un départ qui trouble même le secrétaire général du MLC, François Mwamba, qui aurait préféré une autre issue. A 9 mois d'élections générales en République démocratique du congo (RDC), le parti de Bemba perd donc une pièce maîtresse de son dispositif.
Le silence de Jean-Pierre Bemba aura eu raison de José Makila. En délicatesse avec le parti depuis son éviction de la Province de l'Equateur, fief du MLC, Makila attendait une reprise en main du mouvement et une clarification de Jean-Pierre Bemba... mais elle n'est pas venue. Makila a toujours été un homme-clé du MLC et sa démission en dit long sur le climat qui règne au parti à seulement 9 mois des présidentielles. D'ailleurs, le MLC n'a toujours pas désigné son candidat pour 2011 : Bemba est en prison et Mwamba n'a pas le charisme du "chairman". Ces atermoiements ont sans doute lassé José Makila, qui dit rester tout de même fidèle à Bemba. Preuve de sa loyauté, selon lui, José Makila ne compte pas créer son propre parti.
La presse kinoise estime que le départ de Makila est un coup dur pour le MLC, qui devra mobiliser son fief de l'Equateur sans son ancien gouverneur.
Voici la lettre de démission de José Makila au secrétaire général du MLC, François Mwamba :
"Je me fais l'impérieux devoir de vous approcher aux fins de vous annoncer officiellement, pour des raisons de convenance personnelle, ma démission au sein du Mouvement de Libération du Congo, M.L.C. en sigle, en mes qualités de cofondateurs, Inspecteur Général et membre de ce Parti.
En effet, c'est ici l'occasion pour moi de remercier toutes les personnalités du M.L.C. avec qui nous œuvrions ensemble. J'ose croire que la fraternité qui nous a longtemps caractérisée demeurera sans atermoiement.
Aussi, y a-t-il lieu qu'on fasse une nette distinction entre le lien familial indéniable existant entre le président Jean-Pierre BEMBA et ma personne d'avec l'activité politique que je mènerai désormais."
Christophe Rigaud
16:00 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)
01 mars 2011
RDC : Joseph Kabila "en lieu sûr" mais invisible
A Kinshasa 30 personnes sont désormais sous les verrous suite à l’attaque d’une résidence du président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila. Les assaillants ont été repoussés par la garde républicaine. Bilan : 7 morts chez les assaillants. Trois jours après ce qui ressemble à une tentative manquée de coup d'Etat, Joseph Kabila reste toujours invisible et muet. Une attitude bien singulière, alors qu'un autre président se serait rué à la télévision pour montrer qu'il contrôlait la situation… Joseph Kabila impose un silence médiatique assourdissant.
Selon le ministre de la Communication de République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende, "un groupe de gens lourdement armés ont attaqué le palais présidentiel dimanche 27 février 2011 vers 13h30 et ont été stoppés au premier barrage routier". Dans un premier temps, les autorités congolaises affirment que le président Kabila n'était pas dans sa résidence lors de l'attaque. Puis deux jours après, Lambert Mende note que "le chef de l’Etat était dans les parages" au moment de cette attaque, puis de rassurer : "Joseph Kabila se trouve en lieu sûr…" sans d'autres précisions.
Il n'en faut pas moins pour qu'internet bruisse de rumeurs : Joseph Kabila serait en fuite.. ou mort ! Tout indique que Joseph Kabila est bien vivant, il n'y a pas de doute… mais où est-il passé ? Personne ne semble le savoir. Dans la plupart des pays après un tel événement, le président serait tout de suite intervenu à la télévision et la radio nationale pour rassurer la population et … couper court aux rumeurs. Mais depuis trois jours… c'est silence radio. Pourtant, lundi une réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la Défense s'est tenue sous la présidence du Président de la République. Le Conseil a noté "avec satisfaction le calme observé par la population qui a continué à vaquer à ses occupations en toute quiétude et l’appelle à la vigilance". Mais toujours aucune parole présidentielle…
Une telle attaque à moins de 9 mois des prochaines élections présidentielles laisse transparaître la forte tension qui règne en RD Congo. Attendons donc patiemment…
Christophe Rigaud
22:36 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (7)
RDC : Le coup d'Etat manqué visait aussi la RTNC
Plus le temps passe, plus le scénario du coup d'Etat avorté en République démocratique du Congo (RDC) se précise. Dimanche, ce sont en fait plusieurs attaques coordonnées qui ont visé différentes cibles à Kinshasa. Après la résidence du président Kabila et le camp militaire Kokolo, on découvre deux jours après les faits que la télévision congolaise (RTNC) était sur la liste des assaillants. Une révélation tardive des autorités congolaises. 30 "putchistes" ont été arrêté.
Kinshasa précise que les assaillants faisaient partie des forces de sécurité et ont été arrêté après les deux assauts menés simultanément dimanche 27 février 2011 contre la résidence du Président Joseph Kabila dans le quartier de Gombe et contre le camp militaire Kokolo dans la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC).
Les autorités congolaises affirment que deux groupes d’assaillants, constitués d’au moins une centaine d’hommes armés de Kalachnikovs et de lance-roquettes mais également d’arcs et de flèches ont attaqué la résidence du président Kabila et le camp militaire de Kokolo. Selon la version officielle, ces hommes seraient arrivées à bord d’un certain nombre d’embarcations de Brazzaville, la capitale de la République du Congo. Au cours de la fusillade, une dizaine d’assaillants ont trouvé la mort et une trentaine ont été arrêtés. Selon le quotidien Le Potentiel , cette trentaine de personnes faisait partie des forces de l’ordre et des forces armées. Pour l'instant l’identité des assaillants n’a pas encore officiellement été établie.
Mais depuis aujourd'hui, on en sait un peu plus sur les cibles des assaillants.
En plus de la résidence et du camp Kokolo, "nous savons aussi que beaucoup d'autres sites, dont la RTNC (télévision nationale) ont été ciblés. On a pu mettre la main sur la plupart des gens qui ont été déployés pour s'attaquer à ces différents sites", a déclaré Lambert Mende le porte parole du gouvernement. Joseph Kabila qui n'était pas dans sa résidence au moment de l'attaque ne sait toujours pas exprimé.
Christophe Rigaud
18:17 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
28 février 2011
La RDC sous haute tension après une tentative de coup d'Etat
Une centaine d'hommes armés de machettes et de lance-roquettes ont attaqué dimanche à Kinshasa la résidence du président congolais Joseph Kabila et le camp militaire de Kokolo de l'armée. Kabila était absent de son domicile et les hommes ont été maîtrisés par les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Bilan : 7 morts et une trentaine d'arrestations. A 9 mois des élections présidentielles, l'ONU craint un durcissement du régime Kabila et des arrestations arbitraires d'opposants.
Selon les autorité congolaise, "dix assaillants ont été tués au total par la Garde républicaine (ex-garde présidentielle) et une trentaine ont été arrêtés, dont des ex-militaires de la garde rapprochée de l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba. Une accusation lourde de conséquence à 9 mois des élections présidentielles. Une enquête a été ouverte. La Monusco, les casques bleus en RDC, et l'opposition craignent des arrestations arbitraires d'opposants.
Pourtant, l'attaque de la résidence de Joseph Kabila, le président de la RD Congo, transpire l'amateurisme. Selon les Nations-Unies, les assaillants auraient traversé le fleuve Congo en provenance de Brazzaville et moins de 24 heures après l’attaque évoquerait la découverte d’une cache d’armes dans la cale d’un bateau amarré au port de Kinshasa.
Cette attaque intervient en pleine campagne présidentielle. Des élections générales sont en effet prévues en novembre 2011, les deuxièmes depuis la fin officielle de la guerre civile (1998-2003).
Le 15 janvier une proposition de Joseph Kabila de réduire l'élection présidentielle à un seul tour, a été adopté par le parlement de République démocratique du Congo (RDC). Cette révision constitutionnelles qui supprime la possibilité d'organiser un second tour entre les deux candidats venus en tête au premier tour si aucun des deux n'a recueilli la majorité absolue. Le vainqueur pourra alors être élu avec moins de 50% des suffrages, ce qui devrait renforcer les chances de Kabila face à une opposition divisée.
Une question doit être rapidement éclaircie pour que la RDC ne retombe pas dans un conflit ouvert : quelle est l'identité des assaillants ? Simples "aventuriers" ? Une opposition qui n'a plus rien à perdre ? ou pire… un régime qui voit la réélection de son candidat compromise ?
Christophe Rigaud
Photo : Kinshasa (c) ch. Rigaud www.afrikarabia.com
21:53 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (6)