06 février 2011
RDC : Fausse "attaque" à Lubumbashi ?
Selon les autorités congolaises, l'aéroport de Lubumbashi aurait été la cible de sécessionnistes katangais vendredi 4 février 201. Selon la version officielle des faits rapportés par l’ensemble des médias, la fusillade aurait durée plus de 3 heures faisant un mort et un blessé. Seul problème : aucun des onze avions présents sur le tarama n'a été touché… aucune trace de balles non plus sur les bâtiments de l'aéroport ! Une enquête est en cours pour établir la chronologie des événements.
Selon le site internet de RFI, l'attaque des rebelles sécessionnistes à Lubumbashi paraît de moins en moins crédible. Les assaillants qui ont attaqué au petit matin l’aéroport pendant plus de trois heures n'ont causé aucun dommage sur les onze avions stationnés sur le tarmac. Plus étrange, les façades de l’aéroport ne comportent pas d'impacts d'armes à feu, rapporte RFI. Ce qui reste étonnant pour une attaque de plusieurs heures. Selon le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, une Commission d’enquête a été nommée et d'après lui, il s'agirait plutôt d’un « sabotage ».
Ce n'est pas la première fois que la province est victime de ce genre manipulations avant d'importantes échéances électorales. En 2006, déjà, de "fausses attaques" étaient apparues à quelques mois du scrutin… l'attaque de ce vendredi intervient à moins de 10 des élections présidentielles de novembre 2011.
Christophe Rigaud
Photo : aéroport de Lubumbashi en 2005 © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
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05 février 2011
RDC : Le retour des Tigres du Katanga ?
Après l'attaque de l'aéroport de Lubumbashi dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa agite de nouveau la menace des sécessionnistes du FLNC, basés en Angola. Les anciens Tigres du Katanga ont reconstitué leur mouvement et demande l'indépendance du Katanga, une province minière riche en Cobalt, cuivre, or et uranium. Vraie menace ou chiffon rouge brandi par les autorités congolaises ?… pour l'heure on ne sait toujours rien de l'identité des assaillants.
Depuis le mois de mai dernier, la capitale du Katanga, Lubumbashi, a été placée en état d'alerte à un présumé complot de déstabilisation fomenté par des sécessionnistes établis en Angola. Ces présumés rebelles seraient responsables selon les autorités de RD Congo, de la récente attaque l'aéroport de Lubumbashi, ce vendredi. La fusillade de plus de trois heures avec les soldats congolais a coûté la vie à un garde civil et blessé un capitaine. La situation est calme sur place et l'aéroport a été rouvert.
Dans cette région minière, Lubumbashi est aéroport stratégique pour l'économie de la province et du pays. Les vols à l'aéroport international de Lubumbashi transportent de nombreux directeurs de sociétés minières entre différentes villes d'Afrique. Depuis plusieurs mois la tension est montée d'un cran dans la "capitale du cuivre". Quelques escarmouches en ville… et surtout des rumeurs persistantes d'attaques par des groupes rebelles venus des pays voisins. Parmi eux, les successeurs des «Tigres du Katanga». Ces sécessionnistes qui ont fui et ont combattu en Angola dans les années 1960, ont reconstitué leur mouvement d'indépendance du Katanga. Ils sont aujourd'hui connus sous le nom de Front de libération nationale du Congo (FLNC). Ce groupe est redevenu très actif, notamment au Bas-Congo, à la frontière de l'Angola, leur refuge depuis une quarantaine d'années.
Selon Le Potentiel, "ce parti politique bien reconnu par les instances officielles, disposerait d'éléments « extrémistes » qui auraient encore la gâchette facile. Dans ce regain d'activisme, la participation des éléments ex-Tigres est bien observée. Selon les recoupements, ils auraient l'intention de mener des actions déstabilisatrices dans la ville de Kinshasa et réussir un « bon coup d'éclat politique ». Si les assaillants de l'aéroport de Lubumbashi se révélaient être des membres des ex-Tigres katangais, les inquiétudes de Kinshasa s'en trouveraient validées… pour l'instant, aucune preuve n'a été apporté par les autorités congolaises de l'identité des fauteurs de trouble au Katanga.
Christophe Rigaud
Photo : Lubumbashi 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
14:57 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (11)
04 février 2011
RDC : L'aéroport de Lubumbashi attaqué
Un groupe armé d'une vingtaine de personnes a attaqué ce vendredi matin l'aéroport de Lubumbashi, la ville minière du Katanga, au sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). L'aéroport a été fermé pendant plus de 5 heures avant que l'armée congolaise ne reprennent en main la situation. Un agent de sécurité de l'aéroport a été tué.
Le calme est revenu sur l'aéroport de Lubumbashi. L'armée régulière des FARCD a réussi a venir à bout d'une vingtaine d'éléments armés inconnus qui souhaitaient prendre le contrôle du dépôt de munition de l'aéroport. Selon le porte-parole du gouvernement congolais, "tout est rentré dans l'ordre et la police a arrêté plusieurs suspects".
L'attaque a eu lieu vers 4 heures du matin, plusieurs sources indiqueent cependant que toute la ville s’est réveillée dans l’émoi. Les bureaux et les écoles ont ouvert les portes très tard après le communiqué du gouvernement provincial faisant état du contrôle de la situation. Reste une interrogation : l'identité des assaillants.
Cette attaque ne s'est pas produit n'importe où. La province du Katanga est la principale région minière de la RDC et recèle plus de 30 % des réserves mondiales estimées de cobalt, 10 % de celles de cuivre, mais aussi de l'étain, de l'or et de l'uranium.
Photo : aéroport de Lubumbashi en 2005 (c) Christophe Rigaud www.afrikarabia.com
18:48 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)
03 février 2011
RDC : "Jeune Afrique" lâche Kabila
Est-ce "l'effet Ben Ali" ou "l'effet Moubarak " ? mais il ne fait plus bon être à la tête d'un régime autoritaire dans la presse occidentale actuelle. Dans le dernier numéro de Jeune Afrique (n°2612), le magazine dresse un bilan particulièrement sévère du président congolais, Joseph Kabila. Un temps loué pour avoir, à ses débuts, évité le pire à la RDC, Jeune Afrique estime que "10 ans après son arrivée au pouvoir, le président marche, hélas, sur les pas de ses prédécesseurs"... et compare Kabila à un "Mobutu Light". Jeune Afrique dénonce même un "système Kabila" basé sur la corruption et s'appuyant sur un gouvernement parallèle.
A Kinshasa, certains observateurs se demandent "pourquoi Jeune Afrique a-t-il attendu dix ans pour mettre à nu les méthodes et les pratiques" de Joseph Kabila ?... et pourquoi maintenant ? Le contexte international pousse certainement l'ensemble des journalistes (moi y compris) à revoir leur approche de certain régime en place. Quel journal ou magazine osait clairement qualifier Ben Ali de dictateur il y a encore quelques mois ? Aucun... avant son effondrement aussi rapide qu'imprévisible. En Afrique, les dictateurs ou apprentis dictateur son légion... et les régimes dits "autoritaires" représentent la quasi totalité des pays du continent. En République démocratique du Congo (RDC) comme ailleurs, 15 années de guerres ininterrompues ont vu se succéder des chefs d'Etat dont la priorité première n'a jamais été la démocratie... de Mobutu...à Kabila fils. Des dirigeants qui ont fonctionné à la répression, à l'intimidation, sans se soucier des droits de l'homme, de la liberté de la presse ou de la sécurité de leurs concitoyens.
Si les premières années de la gouvernance Kabila ont suscité une certaine bienveillance dans la presse internationale (sa jeunnesse, sa discrétion, le 1+4... ), 10 ans plus tard, le président Kabila "déçoit"... selon François Soudan de Jeune Afrique. A 10 mois d'un prochain scrutin présidentiel en RD Congo, le bilan de Joseph Kabila dressé par Jeune Afrique est très négatif. L'hebdomadaire panafricain dénonce également un système quasi-mafieux à la tête de l'état congolais, pourvu d'un gouvernement parallèle :
« Comme sous Mobutu, comme sous Kabila père, les gros dossiers se traitent au sein de cabinet noir, surtout ceux qui, financièrement, pèsent lourd. La très juteuse revisitation des contrats miniers a ainsi été directement pilotée par Katumba Mwanke et Didier Etumba. Le fameux contrat chinois a été géré de A à Z par la gouvernement parallèle, tout comme les marchés de gré à gré qui ont suivi. »
« Comme sous Mobutu, comme sous Kabila père, dans un environnement faisandé où le cach est roi et la corruption reine, des conseillers occultes (de Joseph Kabila) font le lien avec l’univers mondialisé des Bourses, des placements et des paradis fiscaux. »
« A Vital Kamerhe, lorsqu’il avait besoin de lui, Joseph a tout promis, ou presque. Qu’il serait son Premier ministre, cela va de soi, puis son dauphin désigné, puis son successeur quand, en 2016, après deux mandats accomplis, il se retirerait dans sa ferme. Tout en le couvrant de cadeaux pour l’anesthésier- montres serties de diamants, chaussures, cravates, bibelots de valeur- il (Joseph Kabila) se libère ainsi habilement de l’obligation de nommer le secrétaire général du PPRD au poste de Premier ministre. »
Et puis, il y a le business du multimillionnaire Israélien Dan Gertler, « devenu plus puissant que Forrest » avec la revisitation des contrats miniers. « De fait, après le jackpot de Katanga Mining, lancé en partenariat avec Forrest avant une cession au géant suisse Glencore, on n’arrête plus Gertler. Tout porte à croire qu’il est avec des associées Congolais- derrière l’énigmatique Higwind Properties, basé aux Iles Vierges britanniques. C’est cette société qui a assuré le portage sur le permis minier de Kolwezi retiré sans indemnités, en août 2009, aux Canadiens de First Quantum et revendu, en septembre 2010, aux Kazakhs d’Eurasian Natural Resources Corporation (ENRC), pour 175 millions de dollars (128 millions d’euros). Une sacrée belle affaire. Les Canadiens affirment avoir investi, en pure perte, 450 millions de dollars sur un gisement estimé à 1 million de tonnes de cuivre et 400 000 tonnes de cobalt. » note Jeune Afrique dans son dossier de 14 pages sur le système Kabila.
Un portrait sans complaisance...qui tombe seulement 10 mois avant l'échéance présidentielle, prévue en novembre 2011.
Christophe Rigaud
Photo : Joseph Kabila dans la salle du conseil de la MIBA - 2005 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
21:29 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (7)
31 janvier 2011
RDC : Vers un accord Tshisekedi-Kamerhe ?
La semaine prochaine, un premier forum de l'opposition pour l'alternance devrait se tenir à Kinshasa en vue de la prochaine élection présidentielle de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Objectif : la présentation d'un candidat unique de l'opposition face au président sortant Joseph Kabila. Selon le site Le Climat Tempéré, les deux poids lourds de l'opposition congolaises se seraient retrouvés en présence de deux députés nationaux. Un accord est-il possible ?
Selon Le Climat Tempéré, Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe "se sont retrouvées dans le cadre des concertations politiques, en présence des députés nationaux Jean-Claude Mvuemba et Delly Sessanga, en perspective du «forum de l’opposition pour l’alternance en 2011» dont l’ouverture est fixée la semaine prochaine".
Avant un hypothétique accord, le but de la réunion était d'évoquer un programme commun de gouvernance des "forces de changements". L'idée est plutôt salutaire : le projet de société d'abord, les hommes ensuite… "question d’éviter de mettre la charrue devant le bœuf", note Le Climat Tempéré. Les discussions tournent donc autour d' un front commun pour la présidentielle de novembre 2011, mais aussi pour les législatives nationales et provinciales qui devraient suivre afin d'assurer une majorité au futur président.
Pour l'instant deux candidats sont susceptibles de présenter un front commun d'opposition à Joseph Kabila : l'historique Etienne Tshisekedi (UDPS) et le nouveau venu, Vital Kamerhe (UNC), ancien président de l'Assemblée nationale et bras de droit de Kabila aux élections de 2006. Quant au grand parti d'opposition institutionnel… il est pour l'heure aux abonnés absents, le patron du MLC, Jean-Pierre Bemba, étant en prison à La Haye.
Il semble donc trop tôt pour connaître la candidat unique de l'opposition. Si pour l'instant Etienne Tshisekedi paraît plus apte à faire la synthèse de toutes les tendances de l'opposition congolaises, Vital Kamerhe et le MLC n'ont pas encore dit leur derniers mots. Surtout lorsque certaines rumeurs font état d'un amendement à la loi électorale de 2006 qui porterait sur l'âge des candidats à la présidentielle qui serait limité à 70 ans… Etienne Tshisekedi ayant 78 ans ! Pour l'opposition il serait donc "urgent d'attendre" avant de se mettre d'accord sur un candidat unique.
Christophe Rigaud
23:08 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (17)
RDC : Kamitatu soutiendra Kabila en 2011
L'ARC d'Olivier Kamitatu (Alliance pour le Renouveau), parti membre de la majorité présidentielle soutiendra sans surprise le président sortant Joseph Kabila lors du prochain scrutin de novembre 2011.
A l'occasion du 5ème anniversaire du jeune parti d'Olivier Kamitatu, l’ARC s’engage à soutenir le président Joseph Kabila aux élections de 2011. La formation de Kamitatu entend tout de même se faire entendre et marquer sa différence pendant la campagne au sein de l'l’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP).
L'ARC compte 25 députés nationaux, 7 sénateurs, 2 ministres nationaux, 19 députés provinciaux et 4 ministres provinciaux. Depuis maintenant plusieurs années, l'actuel ministre du Plan de Joseph Kabila se révèle être un allié fidèle du président congolais. Après un début de carrière aux côtés du MLC avec à la clé le poste de président de l'Assemblée nationale, Olivier Kamitatu est remercié par Jean-Pierre Bemba en 2005. Il fonde son propre parti, l'ARC et occupe depuis le 5 février 2007 le ministère du Plan.
17:23 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)