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12 février 2011

RDC : Le processus électoral en danger

Après l'épisode surprise de la révision constitutionnelle par laquelle la République démocratique du Congo (RDC) vient de modifier son mode de scrutin, le processus électoral reste au point mort. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’est toujours pas opérationnelle, la révision du fichier électoral est extrêmement lente… un retard que de nombreux observateurs jugent impossible à rattraper à seulement 9 mois des prochaines élections présidentielles.

Capture d’écran 2011-02-12 à 22.26.12.pngDans un long article publié par le journal kinois Le Phare, Jacques Kimpozo nous fait part de ses craintes sur la bonne tenue des prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC)… et la liste des dysfonctionnements est longue. La CENI, en charge de l'organisation, ne fonctionne toujours pas et l'ancienne CEI "sursis ne fait rien pour accélérer les opérations préélectorales relatives à la révision du fichier électoral." Dans le Bas-Congo, Jacques Kimpozo note que la province reste l'unique partie du territoire congolais "où les personnes en âge de voter au 30 juin 2011 au plus tard ont reçu leur carte d’électeur". L'enrôlement des électeurs est également problématique : "dans certains territoires, les futurs électeurs sont contraints de parcourir une cinquantaine de kilomètres pour se faire enrôler.

Le journaliste relève que de nombreuses voix s'élèvent pour protester contre la lenteur de la CEI dans le processus de révision du fichier électoral… une lenteur qui rend, selon son auteur, le retard impossible à rattraper d'ci la date du scrutin. Il reste encore neuf provinces à enrôler : Kinshasa, Bandundu, Equateur, Province Orientale, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga, Sud-Kivu et Nord-Kivu… autant dire mission impossible.

Tous les Congolais risquent donc de ne pas pouvoir voter en novembre 2011. Jacques Kimpozo redoute que "le corps électoral de 2011 ne reflète pas la véritable taille démographique de chaque province de la République." Selon le journaliste congolais, sur les 30 millions d'électeurs, près de 25 millions manquent à l’appel." De quoi douter de la légitimité du prochain scrutin.

Christophe Rigaud

RDC : RFI toujours sous pression de Kinshasa

RFI se retrouve une nouvelle fois dans la ligne de mire des autorités congolaises. La cible reste la même : Ghislaine Dupont, en charge de l'actualité en République démocratique du Congo (RDC). La journaliste a été écartée du dossier congolais par Christine Ockrent en juillet dernier. On se souvient qu'en 2009 RFI avait été privé d'émettre en RDC après une longue série de reportages de Ghislaine Dupont qui avait déplu aux autorités congolaises. Le signal a été rétabli cet été en échange de la mise à l'écart de la journaliste… un vrai scandale pour les syndicats de la station qui se sont mis en grève.

Capture d’écran 2011-02-12 à 21.41.18.pngL'intersyndicale FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI a appelé l'ensemble du personnel de la station internationales à observer un mouvement de grève du mercredi 9 février jusqu'au 10 février 2011 à 7 heures du matin. Raisons de ce mécontentement :  l'avenir très incertain de la station autour du projet de fusion avec France 24, le projet de déménagement et ensuite la levée de la sanction contre Ghislaine Dupont. La journaliste a été écartée du dossier "République démocratique du Congo". En juillet 2009, le gouvernement congolais avait coupé les émetteurs FM de la station, estimant que RFI participait à "une campagne de démoralisation des Forces armées de la République démocratique du Congo qui protège le pays". Après l'interdiction faite à Ghislaine Dupont de traiter de sujets relatifs au Congo, le signal de la station avait été rétablit en octobre 2010. Selon l'intersyndicale de RFI, Ghislaine Dupont fait l'objet d'une interdiction "pour des raisons inavouées". Elle estime que cette sanction "remet en cause notre indépendance éditoriale".

Dans un article du journal Le Monde, Ghislaine Dupont explique comment Christine Ockrent, la patronne de la radio mondiale lui a annoncé qu'elle "ne travaillait plus sur le Congo". La direction de RFI dément l'accusation de "censure", mais Lambert Mende, le ministre de la communication de la RD Congo confiait à un sénateur congolais que "RFI avait été autorisée à réémettre notamment en échange d'"un traitement plus équilibré des informations sur la RDC" et d'"une prise en compte des intérêts nationaux" du Congo démocratique" (!!)… sans commentaire. Souhaitons vivement que RFI revienne sur "le cas Ghislaine Dupont" et que cette journaliste, grande connaisseuse de la RDC, puisse de nouveau faire son travail… en toute liberté.

Christophe Rigaud

11 février 2011

RDC : L'UDPS pourrait changer de nom

L'UDPS est-il en voie d'éclatement ? Le 1er congrès du parti d'Etienne Tshisekedi n'aura pas réussi à recoller les morceaux entre les différents courants de l'UDPS. Plusieurs membres du parti ont décidé de faire sécession, à l'image de François-Xavier Beltchika qui estime qu'Etienne Tshisekedi n'est pas légitime à la tête de l'UDPS. Pour sortir d'un imbroglio qui pourrait s'avérer fatal pour le candidat déclaré de l'UDPS à la présidentielle de 2011, François Tshipamba propose à Tshisekedi de changer tout simplement le nom de son parti.

Image 4.pngDans le journal La République, un expert en stratégie, François Tshipamba, conseille à Etienne Tshisekedi d'officialiser les nombreuses scissions enregistrées au sein de l'UDPS en changeant la dénomination de son parti. Depuis plusieurs mois la contestation couve à l'UDPS. Certains membres du parti reprochent à Tshisekedi son manque de dialogue avec les différentes composantes de l'UDPS, comme l'aile dite "Righini" conduite par François-Xavier Beltchika. Ce dernier avait même déposé à l'hôtel de ville de Kinshasa les statuts notariés de "son UDPS"... avant Etienne Tshisekedi ! Une situation ubuesque qui semble toutefois être résolue.

Pourtant, rien ne semble réglé à l'UDPS, même après le congrès de décembre qui devait sceller l'unité du parti derrière le candidat Tshisekedi. Beaucoup reproche au "sphinx de Limete" l'absence des "poids lourds" du mouvement et ne comprennent pas les présences de François Muamba, Roger Lumbala Tshitenge, Moïse Moni Dela, Steve Mbikayi, Eve Bazaïba, Franck Diongo et Vital Kamerhe auprès du candidat.

Pour beaucoup, il y a maintenant trois UDPS : celui de Tshisekedi, celui de Beltchika et celui de Kibasa. Pour cette raison, FrançoisTshipamba, coordonnateur du bureau d’études, expertise et stratégies (BEES), conseille le changement de dénomination du parti. Il faut selon lui, conserver le terme "UDPS", quitte à spécifier le nom de son "courant" : UDPS/Beltchika, UDPS/Tshisekedi, UDPS/Kibasa... Il s'agit d'après François Tshipamba "de résorber un problème récurrent au sein de la classe politique congolaise depuis 1960, et qui se pose même actuellement au sein de l’UDPS et des autres formations politiques". Reste à savoir ce qu'en pense Etienne Tshisekedi lui-même...

Christophe Rigaud

09 février 2011

RDC : Kabila éclaboussé par WikiLeaks

Les câbles diplomatiques américains obtenus par WikiLeaks continuent de faire des vagues... jusqu'en République démocratique du Congo (RDC). Selon le quotidien belge De Standaard, Joseph Kabila aurait versé des pots-de-vin pour destituer le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe en 2009. Le diplomate américain explique que la présidence congolaise aurait versé 200 000 dollars à chaque membre du bureau de l'Assemblée.

logo afkrb.pngLe feuilleton Wikileaks débarque en RDC et les révélations sont édifiantes pour le président Kabila. Un câble diplomatique obtenu par le site, dévoile les notes de l'ambassadeur américain en RD Congo, William Garvelink.  Selon lui, la présidence de la république congolaise aurait versé «200 000 dollars à chaque membre du bureau de l'Assemblée» pour qu'ils quittent leur fonction et entraînent ainsi le départ de Vital Kamerhe.

Ce proche de Joseph Kabila, avait démissionné le 25 mars 2009 après de multiples pressions de la majorité présidentielle pour avoir critiqué l'entrée de troupes rwandaises à l'Est de la RDC lors d'une opération conjointe avec l'armée congolaise. Toujours d'après ce câble : "cela n'ayant pas immédiatement réussi, notre plus grande crainte concerne des rapports, corroborés par plusieurs sources, indiquant que les hommes du président utilisent à présent l'intimidation et des menaces physiques pour pousser Vital Kamerhe à quitter la scène", notait l'ambassadeur dans le câble WikiLeaks révèlé par De Standaard (http://standaard.be/extra/wikileaks/cablekabila).

Portrait peu flatteur de Vital Kamerhe

Autre surprise, le portrait de Vital Kamerhe par l'ambassadeur Garvelink n'est pas des plus sympathiques : «sa réputation de leader modernisateur, démocrate et honnête ne correspond peut-être pas tout à fait à la réalité». Selon le diplomate, Kamerhe serait  «menteur», «manipulateur» et évoque même des accusations de corruption à son encontre... voilà le candidat Kamerhe habillé par l'hiver.

Christophe Rigaud

07 février 2011

Burundi : ouverture du procès du journaliste Jean-Claude Kavumbagu

Le procès du journaliste Jean-Claude Kavumbagu doit s’ouvrir  ce 9 février 2011 devant le tribunal de Grande instance de Bujumbura (Burundi) L’accusé risque la réclusion à perpétuité pour « trahison ». Une incrimination contre laquelle s’insurgent ses avocats. Selon ces derniers, le journaliste n’a fait qu’exercer sa liberté d’informer.

Image 3.pngJean-Claude Kavumbagu a été arrêté le 17 juillet 2010 pour avoir publié une dépêche titrée ainsi  « Le Burundi sera-t-il la prochaine cible des Shebbab somaliens ? ». Son article commentait  le double attentat du 11 juillet 2010 à Kampala (Ouganda). Ce jour-là, l’explosion de deux bombes a fait 64 morts et plus de cent blessés dans un restaurant éthiopien et un club de rugby  de la capitale ougandaise où des supporters étaient rassemblés pour suivre sur des téléviseurs grand écran la finale de football qui opposait les équipes d’Espagne et du Pays Bas. Un acte « ignoble et lâche » avait commenté le président américain Barak Obama. Depuis les attentats commis par les hommes d’Al Quaïda contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et à Dar-es-Salaam, (prélude des attentats contre le World Trade Center le 11 septembre 2002), les Etats-Unis sont particulièrement vigilants face au terrorisme islamiste en Afrique de l’Est. La rapidité de la réaction du président des Etats-Unis en juillet dernier est aussi due au fait qu’un citoyen américain était parmi les victimes du double attentat de Kampala.

Le Burundi a envoyé des troupes en Somalie pour soutenir le gouvernement reconnu par la communauté internationale - mais qui vit en état de siège à Mogadiscio -. Des militaires burundais ont déjà été victimes d’attentats terroristes sur place, et les milices islamistes Shebbab ont annoncé depuis longtemps qu’elles commettraient aussi des représailles sur le territoire du Burundi.

Dans sa dépêche, le journaliste Jean-Claude Kavumgabu soulignait ce point sensible en écrivant : « Dès lundi matin, l’inquiétude était réelle à Bujumbura, et tous ceux qui ont appris ce qu’il s’est passé à Kampala étaient convaincus que si les miliciens Shebbab voulaient tenter « quelque chose » dans notre pays, ils réussiraient avec faculté déconcertante tellement  nos forces de défense et de sécurité brillent plus par leur capacité à piller et à tuer leurs compatriotes qu’à défendre notre pays ».

Bien que cette remarque reflète une réalité connue de tous , au Burundi comme à l’étranger, elle a déclenché une véritable fureur chez les autorités. Arrêté le journaliste est poursuivi sur la base de l’article 570 du Code pénal qui stipule que toute entreprise de démoralisation de l’armée ou de la nation « ayant pour objectif de nuire à la défense nationale » est punissable de servitude pénale à perpétuité.

Les défenseurs de Jean-Claude Kavumgabu, les avocats burundais  Gabriel Sinarinzi et  Emmanuel Hakizimana, assistés de Me Bernard Maingain, du Barreau de Bruxelles, ont l’intention de contester la régularité de l’arrestation du journaliste ainsi que les chefs d’inculpation. En particulier le gouvernement burundais avait « fait l’économie » de saisir le juge de la détention préventive. D’autres principes de procédure pénale auraient également été violés.

Quand à améliorer l’armée burundaise qui brille effectivement plus par sa capacité à piller et à tuer ses compatriotes qu’à défendre son pays, c’est un problème loin d’avoir trouvé sa solution…

14:15 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (1)

RDC Elections : Selon Kamerhe, "l'opposition sera groupée"

Logo Elections 2011.jpgLa candidature unique de l'opposition congolaise à l'élection présidentielle de 2011semble faire son chemin en République démocratique du Congo (RDC). C'est tout du moins ce qu'affirme le candidat Vital Kamerhe (UNC).

Invité à Washington par le Centre pour les études stratégiques internationales, l'ancien président de l'assemblée nationale congolaise et co-fondateur de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe, s’est notamment exprimé sur la situation de l’opposition en RD Congo au lendemain de la révision constitutionnelle.

« Nous avons tous marqué notre accord pour que l’opposition puisse aller aux élections groupée, c’est-à-dire ensemble, comme un seul homme », a affirmé Vital Kamerhe. Et d'expliquer : « Nous devons nous mettre d’abord d’accord sur un programme pré-électoral commun ; comment voulez-vous que nous parlions du pouvoir que nous ne sommes pas sûrs d’avoir si les élections sont truquées d’avance ? »

Christophe Rigaud