27 janvier 2011
"Le Panafricain" consacre son premier numéro à la RDC
Une nouvelle réjouissante dans l'univers des médias africains… la naissance d'un magazine d'information gratuit en ligne : "Le Panafricain". Pour son numéro 1, ce magazine consacre un important dossier à la République démocratique du Congo (RDC). 55 pages d'enquête dressent le portrait passionnant de ce pays-continent, à la veille d'une année décisive et à 10 mois de nouvelles élections présidentielles, prévues en novembre 2011.
Dans ce dossier très complet, accessible gratuitement sur internet, "Le Panafricain" revient sur les "grandes manoeuvres dans les états-majors politiques" à la veille du scrutin présidentielle : PPRD, MLC, UDPS, l'avenir de Jean-Pierre Bemba, l'affaire Chebeya, la chute de Laurent Nkunda et la situation sécuritaire à l'Est de la RD Congo… tout est analysé et décrypté.
"Le Panafricain" part également à la rencontre du Pasteur Mulunda Nyanga, de Fernandez Murhola du Renadhoc et du ministre congolais de la Justice, Luzolo Bambi. Les articles sont très fouillés et la mise en page soignée… on rêverait presque d'une édition papier !
Le dossier du Panafricain sur la République démocratique du Congo a été coordonné par Baer Grégory et réalisé par Théodore Ngangu, Jean-Pierre Mwanza, Bona Tsona et Benoit Aktili Mali. On attend avec impatience le numéro 2…
Christophe Rigaud
Retrouvez Le Panafricain en cliquant ici
21:22 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)
26 janvier 2011
RDC : L'UDPS sans existence légale ?
Le journal Le Phare de Kinshasa, révèle dans ses colonnes un imbroglio juridique qui priverait l'UDPS d'Etienne Tshisekedi de ses propres statuts. Selon le journal kinois, les services notariaux de l’Hôtel de ville de Kinshasa auraient rejeté les nouveaux statuts du parti d'Etienne Tshisekedi. Motifs : " le notaire avait déjà notarié les statuts du même parti présentés par François Beltchika".
C’est l’étonnement et l’indignation dans le camp de Tshisekedi, d’autant plus qu’en 2008, l’Hôtel de ville avait interdit à Beltchika d’organiser le congrès de l’UDPS au jardin botanique de Kinshasa parce que ce dernier n’avait pas l’aval de Etienne Tshisekedi.
Selon Le Phare, l’Hôtel de Ville de Kinshasa, à travers ses services de notariat, aurait rejeté les nouveaux statuts de l’Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS) adoptés lors de son dernier congrès. Présenté par le secrétariat général, ce document a rencontré une fin de non recevoir de la part de l’Administration urbaine de Kinshasa.
Pour le journal congolais, l’UDPS se retrouverait donc sans statuts... et donc sans existence légale, ce qui l’exclurait du processus électoral. Pour conclure, le journal écrit : "Tshisekedi et les siens pensent qu’il s’agit d’un coup fourré de l’Hôte de ville de Kinshasa". Attendons toutefois la version officielle de l'UDPS.
Chirstophe Rigaud
18:04 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
RDC : Vers un procès des FDLR ?
Depuis quelques jours, la Cour pénale internationale (CPI) détient dans sa prison de La Haye, le secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Callixte Mbarushimana est l’un des principaux dirigeants du groupe armé rwandais, dernier mouvement regroupant les auteurs du génocide rwandais de 1994 et dont les activités en République démocratique du Congo (RDC) sont à l’origine des guerres du Congo. Une occasion unique pour la justice internationale de se pencher sur cette rébellion encore très active à l'Est de la RD Congo.
Callixte Mbarushimana, en exil à Paris, participait à distance à l'encadrement du groupe rebelle, tandis que les troupes FDLR continuaient à semer la terreur dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, Mbarushimana doit aujourd'hui "rendre des comptes devant la justice pour son rôle présumé dans ces crimes".
Toujours selon la Cour pénale internationale : "les filles et les femmes ont payé le plus lourd tribut à la vague de violences sexuelles odieuses qui a meurtri les provinces du Kivu pendant près d’une génération. S’il est trop tard pour nombre d’entre elles, les poursuites engagées contre des dirigeants des FDLR offrent la possibilité de démobiliser ce groupe armé et de contribuer à rendre justice aux victimes, favoriser le retour de la paix dans la région et redonner espoir à la population."
Depuis son refuge parisien, Callixte Mbarushimana a toujours contesté les rapports de l’ONU qui dénonçaient l’implication des FDLR dans les nombreuses exactions commises contre la population congolaise. La CPI souhaite donc se pencher sur les pratiques de cette rébellion et enquêter à propos des viols commis notamment à Walikale, à l'Est de la RDC.
Une première comparution aura lieu le 28 janvier. Callixte Mbarushimana est soupçonné de 5 chefs de crimes de guerre et de 6 chefs de crimes contre l’humanité, notamment de meurtres, tortures, viols, persécutions et destructions de biens. La procès Mbarushimana sera vraisemblablement l'occasion pour la CPI de revenir sur le génocide rwandais de 1994 et sur le rôle des FDLR dans les guerres à répétition dont est victime la République démocratique du Congo.
Christophe Rigaud
17:05 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)
25 janvier 2011
RDC : Selon Auguste Mampuya, "seul Tshisekedi peut battre Kabila"
Dans un entretien à Afrikarabia, Auguste Mampuya, président du RADER (Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau) estime que les chances d'une victoire d'Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 211 sont "très sérieuses". Selon le président du RADER, la modification du mode de scrutin n'est pas un handicap pour le candidat de l'UDPS. L'élection présidentielle à un seul tour serait même "plus favorable à Tshisekedi, devenant l’unique candidat ralliant tous les leaders importants de l’opposition." affirme Auguste Mampuya.
AFRIKARABIA : Auguste Mampuya, vous êtes Président du RADER. Vous soutenez la candidature d'Etienne Tshisekedi aux prochaines élections présidentielles de novembre 2011, pour quelles raisons ?
AUGUSTE MAMPUYA : L’objectif stratégique était de mettre fin à un système corrupteur s’alimentant de la corruption et tout entier destiné à préserver les intérêts égoïstes des dirigeants, méprisant le peuple et négligeant totalement le sort de ce dernier ; un système qui a rabaissé les Congolais au point que, même les plus instruits ont renoncé à faire usage de leur intelligence et à réfléchir, formatés par le clientélisme et le goût de l’argent facile, n’aspirant plus qu’à s’enrichir vite et par tous les moyens, non par leurs activités de création de richesses personnelles mais au détriment de la nation et dans la caisse publique par la prédation et une corruption devenue le cœur et la substance de la gouvernance. Tshisekedi m’a semblé le seul capable de battre Kabila et les forces du statu quo, par sa constance, son charisme et sa popularité aujourd’hui encore intacts, sa détermination, sa volonté de changement qui correspondait parfaitement à l’idéologie de la rupture développée par mon parti le Rassemblement des Démocrates pour la Rupture et le Renouveau (RADER), car pour lui il s’agit d’une véritable alternative et non d’une simple alternance. Mon parti s’est employé à provoquer, à l’appel de Tshisekedi lui-même pour un « front commun », le regroupement des forces de changement et de progrès pour soutenir la candidature d’E. Tshisekedi autour d’un projet crédible de gouvernance démocratique et de progrès social.
AFRIKARABIA : Auguste Mampuya, vous êtes également juriste, que va changer pour l'opposition la révision de la constitution et le passage à un seul tour de scrutin présidentiel ?
AUGUSTE MAMPUYA : Il faut d’abord affirmer que le problème que pose cette révision n’est pas d’ordre juridique et que la question du nombre des tours de scrutin n’est pas un tabou. Toutefois, il est indéniable qu’un seul tour peut déboucher sur un président mal élu qui ne représenterait qu’une infime minorité de la population avec une base très étroite de légitimité alors qu’il a des pouvoirs énormes. Jusqu’à cette révision, l’opposition se voulait volontiers plurielle. L’initiative des forces du statu quo du camp kabiliste lance à l’opposition un réel défi, celui de, au moins, s’engager dans une dynamique d’unité d’action en vue de battre Kabila. Il s’agira de soutenir un candidat unique autour d’un projet crédible de gouvernance démocratique et de progrès social.
AFRIKARABIA : Un seul tour de scrutin, n'est-ce pas une chance pour Etienne Tshisekedi de devenir le candidat unique de l'opposition face à Joseph Kabila ?
AUGUSTE MAMPUYA : Avant même cette révision, une plate-forme des forces de changement et de progrès s’était formé autour de la candidature d’E. Tshisekedi qui avait appelé à un « front commun » de ces forces, mon parti était intimement associé à ces initiatives.. Actuellement, ce noyau initial a pour tâche d’amener les autres, face à la nouvelle donne et au défi lancé par le camp kabiliste, à rallier cette initiative pour ainsi élargir cette plateforme. C’est l’intérêt national qui l’exige et c’est aussi l’intérêt des éventuels candidats se réclamant de l’opposition qui intègrent ainsi notre logique selon laquelle Tshisekedi est sans doute celui qui peut le mieux non seulement incarner la volonté de changement mais aussi faire gagner l’opposition. Ces contacts très avancés vont certainement aboutir sous peu à la candidature unique d’E. Tshisekedi, sur un échiquier clarifié avec le face à face exclusif « forces de progrès » contre « forces du statu quo et de régression nationale »
AFRIKARABIA : Quelles sont les principaux atouts d'Etienne Tshisekedi ?
AUGUSTE MAMPUYA : Sa constance, sa crédibilité, son charisme, sa détermination, sa vision démocratique et de progrès ainsi que sa lutte constante pour l’Etat de droit, son expérience, ses mains propres de sang et de prédation, sa popularité y compris au sein des jeunes générations et le fait qu’il incarne le souci, qu’ignore le pouvoir actuel, du bien-être général et non des privilèges d’une caste.
AFRIKARABIA : Quelles sont les chances d'Etienne Tshisekedi de devenir le prochain président de la République démocratique du Congo ?
AUGUSTE MAMPUYA : Ses chances sont très sérieuses aussi bien dans l’hypothèse de deux tours que dans celle d’un seul tour. Cette dernière hypothèse est même plus favorable à Tshisekedi devenant l’unique candidat ralliant tous les leaders importants de l’opposition avec les chances, si non la certitude, d’être le successeur de Kabila. Le bilan très largement négatif de ce dernier plaide pour Tshisekedi et les forces qui le soutiennent : recul du processus démocratique, progression du pouvoir personnel pour ne pas dire plus, incapacité du régime à mettre fin à une insécurité généralisée devenue chronique et banalisée, une économie criminalisée et quasi mafieuse, une misère aggravée, une pauvreté qui s’est « développée », conditions sociales et de vie dégradées, gaspillages dans d’inutiles réalisations-gadgets de prestige mais occasions de détournements et de corruption, tandis que, par la prédation et la corruption (au Congo, un pays si pauvre incapable de se doter d’un budget de 8 milliards de dollars, les détournements de l’ordre de centaines d’euros sont fréquents), affichant une opulence ostentatoire, une caste s’est indument et scandaleusement enrichie en si peu de temps (en 10 ans à peine et trois-quatre ans pour certains, on parle de fortunes individuelles de l’ordre de quelques milliards de dollars).
Christophe Rigaud
19:23 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (8)
Vital Kamerhe : "Je ne suis pas une taupe de Kabila" (vidéo)
Dans une interview accordée à Télésud, l'ancien président de l'assemblée nationale de République démocratique du Congo (RDC) et candidat à l'élection présidentielle de 2011 explique pourquoi il n'est pas une taupe de Joseph Kabila au sein de l'opposition. Après avoir été le directeur de campagne du président Kabila en 2006 et dirigé le parti présidentiel (PPRD), Vital Kamerhe a brusquement rejoint les rangs de l'opposition après l'entrée des troupes rwandaises en RD Congo en 2009. Un brutal changement de cap que certain analyse comme une stratégie de Kabila pour "noyauté" l'opposition. Ecoutez Vital Kamerhe s'en défendre et revenir sur les incidents qui ont émaillé sa visite à Goma après son annonce à la candidature à la magistrature suprême.
07:24 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (13)
24 janvier 2011
RDC : Apparition de nouveaux groupes armés
Depuis une quinzaine d'année, le Nord et l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC) sont le théâtre de conflits à répétitions entretenus par de nombreux groupes armés menaçant plusieurs pays de la région des Grands Lacs. FDLR, ADF-NALU, LRA ou Maï Maï... tous tuent, terrorisent, pillent, violent en toute impunité. Plusieurs opérations militaires conjointes ont été organisées entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, appuyées par les Nations Unies... tout cela pour un résultat quasi nul sur le terrain. De nouveaux groupes rebelles sont même apparus depuis quelques mois.
Au cours d'une réunion tripartite, les ministres de la Défense des pays des Grands Lacs ont reconnu à Kigali que la menace des groupes armés dans l’Est de la RDC est encore très présente. Pire, de nouveaux mouvements rebelles ont fait leur apparition : "il s’agit d’une rébellion mixte constituée de mercenaires étrangers, des combattants hutus des FDLR et des fidèles de l’ancien chef d’état major de l’armée rwandaise". Autre inquiétude : une coalition entre des groupes armés opérant au Congo et un groupe intégriste islamique du nom d’EL Shabab.
Selon les experts de cette réunion tripartite de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), cette alliance serait composée de FDLR, des groupes Kayumba/Karegeya et Nsengiyumva, des Maï-Maï Yakutumba et Cheka, du Front patriotique pour la libération du Congo (FPLC), du groupe de Soki bien connu à Rutshuru, au Nord-Kivu ainsi du mouvement El Shabab, groupuscule d'origine somalienne. Le colonel Mamba, responsable des services de renseignements de la RDC et rapporteur de la sous-commission Défense et Sécurité des pays membres de la CEPGL, a souligné que l'objectif visé par la formation de cette alliance était de "créer l'instabilité dans la région".
Pour contrecarrer cette nouvelle alliance qui se profile, les armées des trois pays membres de cette communauté ont donc convenu à Kigali d'un projet d'actions en 9 points. Il s'agit, entre autres, de la création d'une commission d'élaboration d'un plan d'action opérationnel du protocole de Défense et de Sécurité mutuelle, de la création d'une cellule conjointe de fusion des renseignements devant se réunir régulièrement et de l'établissement des modalités d'échanges des criminels. Pour l'heure les opérations militaires conjointes sont un échec, de l'aveu même des pays participants...
Photo : Christophe Rigaud 2006 (c) www.afrikarabia.com
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