Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23 janvier 2011

Elections RDC : Tshisekedi favori ?

Et si la présidentielle à un seul tour se révélait être un piège pour... Joseph Kabila ? La modification de la constitution congolaise et du mode de scrutin lance avant l'heure une campagne électorale où tout semblait joué d'avance... à savoir la réélection sans grande difficulté du président sortant Joseph Kabila. Le passage surprise de l'élection présidentielle de deux à seul tour change brutalement la donne. Avec une opposition encore divisée entre Tshisekedi, Bemba-Mwamba et Kamerhe... le "sphinx de Limete" pourrait se révéler le grand gagnant de cette révision constitutionnelle en étant le seul à pouvoir prétendre représenter l'ensemble de l'opposition et à être capable de battre Joseph Kabila. Reste à convaincre le reste de l'opposition.

Capture d’écran 2011-01-23 à 18.39.12.pngUne chose est sûre :  la "présidentielle à un seul tour" bouleverse les stratégies des états majors politiques. Si l'AMP apparaît plus soudée que jamais autour du président Joseph Kabila (c'était d'ailleurs l'un des objectifs de la modification du mode de scrutin), l'opposition se retrouve condamnée à se rassembler dès le premier tour. Le MLC peine à trouver ses marques depuis la détention de son "chairman" Jean-Pierre Bemba à La Haye, l'UNC de Vital Kamerhe, après un départ en fanfare semble s'essouffler… seul l'UDPS d'Etienne Tshisekedi et de ses alliés semblent être en ordre de bataille pour affronter Joseph Kabila. Avec un seul tour de scrutin, de nombreux candidats peuvent en effet douter de l'intérêt de se présenter à l'élection sachant qu'il n'ont aucune chance d'être élu dès le premier tour et qu'ils n'ont plus la possibilité de conclure des alliances au deuxième tour… une chance pour le candidat Tshisekedi qui se pose en rassembleur de toute l'opposition congolaise.

Tshisekedi bénéficie en effet de plusieurs atouts : un profil d'homme politique intègre, un grand parti prêt à faire campagne aux quatre coins de la RD Congo, une vrai capacité à mobiliser les foules comme nous avons pu le remarquer lors de son retour à Kinshasa. Tshisekedi pourrait ensuite retrouver les voix de l'UDPS parties au MLC en 2006, suite au boycott des élections par l'UDPS.

Face à l'UDPS, deux partis peuvent prétendre au leadership de l'opposition congolaise. Le MLC tout d'abord, le grand parti d'opposition parlementaire, paraît très affaibli par l'absence de Jean-Pierre Bemba. Son secrétaire général, François Mwamba n'a pas le charisme du chef et pourrait obtenir un résultat très décevant, d'autant que le MLC serait susceptible de voir fuir une partie de ses voix vers l'UDPS, absent du scrutin de 2006 pour cause de boycott. L'UNC ensuite,  de l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, ne semble pas recueillir une très forte adhésion populaire. Si Vital Kamerhe soigne son image dans les médias, la population n'a pas compris son brutal revirement d'alliance… en passant de la majorité présidentielle à une opposition frontale au chef de l'Etat en quelques mois seulement. On se souvient en effet que Vital Kamerhe a organisé la campagne de Joseph Kabila en 2006… avec succès.

Capture d’écran 2011-01-23 à 18.36.45.pngReste Etienne Tshisekedi. Si le candidat de l'UDPS peut apparaître comme le favori dans ce scrutin, Tshisekedi cumule quelques handicaps : son âge avancé, son manque de moyens financier qui sera difficile à combler face à Joseph Kabila, sa difficulté à rassembler et à rassurer dans son propre camp, sa faible stature internationale…  Etienne Tshisekedi joue également son va-tout dans ce scrutin. Personnellement, il ne pourra pas se représenter aux prochaines élections de 2016 et son parti, l'UDPS, déjà très touché par les luttes intestines entre les courants Mutanda, Mukendi et Beltchika, risquerait de ne pas survivre à une défaite du "sphinx de Limete".

Pour gagner son pari, l'UDPS lance toutes ses forces dans la "bataille du candidat unique de l'opposition" (à savoir Tshisekedi lui-même). Au cours d’un point de presse, samedi 22 janvier à Kinshasa, le président du Mouvement du peuple congolais pour la République, Jean-Claude Vuemba a annoncé que l’opposition politique entend se choisir un candidat unique à l’élection présidentielle de 2011. Selon lui, toutes tendances confondues de l’opposition vont se rassembler, début février, en vue d’adopter un programme commun et se doter d’un leadership rassembleur… Un rendez-vous clé pour Etienne Tshisekedi.

Christophe Rigaud

RDC : Nombreuses pétitions contre la présidentielle à un tour

On ne les compte plus... Les pétitions contre la révision constitutionnelle voulue par la président Joseph Kabila se multiplient. Depuis quelques semaines, la polémique enfle en République démocratique du Congo (RDC) autour du changement de mode de scrutin de l'élection présidentielle de novembre 2011. Le passage de deux à seul tour suscite de vives polémiques à seulement 10 mois du scrutin. De nombreuses organisations politiques lancent des pétitions contre cette révision, adoptée il y a quelques jours par le parlement congolais.

Capture d’écran 2011-01-23 à 17.30.45.pngLa Nouvelle société civile  congolaise (NSCC), Vital Kamerhe, l'UN de Clément Kanku, Frank Diongo, Martin Fayulu, le Collectif des Démocrates Congolais (CDC), la Ligue des Electeurs ou l’Aprodec Asbl… tous partent en croisade contre la révision constitutionnelle votée par le parlement congolais.

La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) estime "que modifier la constitution du 18 février 2006 maintenant, c’est à la fois la fragiliser et faire entrave à la démocratie en RDC" et demande la restauration de la constitution, "qui garantissait l’élection présidentielle à deux tours". La Nouvelle société civile congolaise, doit collecter au moins 100 000 signatures pour espérer passer devant le parlement.

Le Collectif des Démocrates Congolais (CDC) pense quant à lui "que le mode de scrutin à un tour privilégie les intérêts personnels, ceux du président de la République et de ses amis, au détriment de la majorité des Congolaises et des Congolais". Il demande également, "conformément à l'article 218 de la Constitution congolaise, l'organisation d'un référendum sur la non-révision de l'article 71 de la Constitution". Pour signer sa pétition, cliquez sur le lien suivant : http://9112.lapetition.be

Encore à Bruxelles, la Ligue des Electeurs et l’Aprodec Asbl proposent un référendum populaire pour répondre à la question suivante: "OUI ou NON à la révision de l’ensemble des dispositions de la Constitution telles qu’adoptées par le Congrès réuni du 14 au 15 janvier 2011 ?"

Rappelons que la proposition de loi du chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, a été promulgué le 20 janvier dernier et porte sur 8 articles :

- L’article 71 alinéas 1 prévoit désormais l’élection présidentielle à un seul tour.

- L’article 110 traite de la perte du mandat d’un parlementaire.  Lorsque ce dernier est nommé à une fonction politique incompatible avec son mandat, il peut retrouver son siège au sein du Parlement à la fin de cette fonction politique.

- Les articles 197 et 198 relatifs aux institutions provinciales ont fait également l’objet d’une modification.

- Face aux nombreux conflits, au cours de cette législature, cette révision constitutionnelle, permet désormais au chef de l’Etat d’arbitrer les conflits. Il peut relever le gouverneur de ses fonctions ou  dissoudre l’assemblée provinciale.

- L’article 149 place les magistrats du parquet sous l’autorité du ministère de la Justice.

- L’article 208 autorise uniquement le chef de l’Etat à appeler le peuple au référendum.

- L’article 226 propose de "déconstitutionnaliser" la programmation de l’installation de 26 nouvelles provinces et de la laisser aux bons soins du législateur.
L’article 126 intègre la disposition selon laquelle  le gouvernement doit demander les crédits provisoires au parlement lorsque le budget n’est pas voté à temps.

Christophe Rigaud

21 janvier 2011

RDC : Le cas Nkunda embarrasse toujours le Rwanda

Deux ans après son arrestation par le Rwanda, l'ex général rebelle congolais Laurent Nkunda attend toujours une quelconque décision de justice dans sa résidence surveillée de Gisenyi. Dans un article du site Daily Nation, le ministre rwandais de la Justice explique ces atermoiements par la complexité juridique, diplomatique et politique du dossier Nkunda. La République démocratique du Congo (RDC) réclame quant à elle son extradition vers Kinshasa afin de répondre de ses crimes pendant ses affrontements avec l'armée congolaise en 2008 et 2009. Pour l'heure, Laurent Nkunda embarrasse toujours Paul Kagame, son allié d'hier.

logo afkrb.pngEn plein été 2008, le général rebelle Laurent Nkunda lance une importante offensive contre l'armée régulière congolaise à l'Est de la RD Congo. Ses troupes sont à quelques kilomètres de Goma à la fin octobre et les autorités de Kinshasa commence à prendre peur. Nkunda renonce cependant à prendre la ville et déclare un cessez-le-feu unilatéral ainsi que l'ouverture de négociations avec le gouvernement de Joseph Kabila. En janvier 2009, coup de théâtre : le Rwanda voisin, l'allié de Laurent Nkunda, retourne sa veste et décide de sceller un accord avec la RDC de Kabila afin d'éviter le chaos à l'Est. Le 23 janvier 2009, l'inspecteur général de la police de la République démocratique du Congo annonce l'arrestation de Laurent Nkunda la veille au Rwanda ; le général déchu avait franchi la frontière alors qu'une opération conjointe des forces congolaises et rwandaises reprenaient le contrôle du territoire conquis par le CNDP de Nkunda.

Depuis lors, Nkunda attend toujours d'être jugé par son allié d'hier... en vain. Le général rebelle est en effet devenu très gênant pour Kinshasa comme pour Kigali et le status quo arrange tout le monde... sauf Nkunda qui réclame un procès.

En août 2010, après sa réélection, le président rwandais, Paul Kagame, a déclaré que si l'arrestation de l'ancien chef de guerre congolais a sonné la fin des combats en RDC, elle a depuis créé un autre problème pour le Rwanda. Et Paul Kagame de souhaiter régler rapidement le cas Nkunda. Au Rwanda, Laurent Nkunda doit être déféré devant un tribunal militaire... mais il attend encore, alors que la RDC a demandé son extradition vers Kinshasa pour être jugé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Selon le ministre rwandais de la justice, l'imbroglio judiciaire, vient du fait que Laurent  Nkunda est un général congolais, arrêté sur le sol rwandais. Le ministre rappelle que "le Rwanda et la RDC sont deux états distincts, avec des lois distinctes. Mais nous sommes actuellement engagés avec la RDC dans un délai raisonnable pour régler cette question".

Le ministre rwandais Karugarama et son homologue de RDC ont également recommandé la mise en place d'une équipe d'experts des deux pays qui devrait se réunir pour travailler sur la légalité du dossier et ainsi lever les obstacles juridiques en vue du transfert de Nkunda.

Christophe Rigaud

20 janvier 2011

RDC : La France soutient la présidentielle à un tour

Par la voix de l'ambassadeur de France à Kinshasa, Pierre Jacquemot, la diplomatie française déclare "apprécier " la démarche de la révision constitutionnelle en République démocratique du Congo (RDC). L'ambassadeur note qu'il  s’agit d’une décision qui relève de la souveraineté nationale, "puisqu’elle a été adoptée par le congrès" et trouve donc rien à redire sur le sujet, notamment sur le passage à un seul tour de l'élection présidentielle, prévue dans seulement 10 mois. La Belgique, quant à elle, s'est engagée à soutenir les prochaines élections RDC pour un montant de 12 millions d'euros.

Image 4.pngVoici un soutient de poids pour le président sortant Joseph Kabila : celui de la diplomatie française, alors que la polémique fait toujours rage à Kinshasa au sujet de la récente révision constitutionnelle validée par le parlement de RD Congo. Cette révision portait entre autre sur la fameuse présidentielle à un seul tour voulue par Joseph Kabila.

L'ambassadeur de France rappelle toutefois que la France souhaite le respect du calendrier, la liberté d’action et d’expression et la sécurisation des acteurs avant, pendant et après le scrutin, avec l'aide de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (MONUSCO). Un soutient qui tombe à pique pour Joseph Kabila, alors que la Belgique s’est engagée à honorer sa promesse en appuyant le processus électoral en RDC pour un montant de 12 millions d’euros et ce, en dépit de modifications et du format du scrutin. La communauté internationale souhaite donc la tenue du scrutin coûte que coûte, alors que l'opposition ne décolère pas sur ce changement de règle du jeu à seulement 10 mois de l'élection.

Christophe Rigaud

18 janvier 2011

RDC : Faustin Munene a été arrêté

Après trois de mois de cavale, l'aventure s'arrête nette pour le général Faustin Munene. En fuite pour éviter des ennuis judiciaires avec le pouvoir en place à Kinshasa, le général Munene avait pris le maquis et la tête d'une "rébellion", l'Armée de Résistance Populaire (ARP) pour la libération du Congo. Pour l'heure, l'information est démentie par les proches de Munene.

Image 3.pngFaustin Munene a été arrêté alors qu'il tentait de se rendre au Congo-Brazzaville. L' ex-patron de la Chancellerie des Ordres Nationaux, serait actuellement détenu à la prison centrale de Pointe Noire avec 11 autres personnes. Des discussions auraient débutées entre les autorités de Kinshasa et celles de Brazzaville en vue de son extradition en République démocratique du Congo (RDC).

Que reprochait-t-on à Faustin Munene ?

A vrai dire rien, officiellement. A Kinshasa, on évoque pourtant un "complot contre le raïs Joseph Kabila". Sa famille explique que Munene était traqué par les "services" congolais et aurait fui de peur d'être arrêté. Originaire de la province du Bandundu, le général Munene était un proche de Pierre Mulele (rebelle avec Antoine Gizenga en 1961). Après l’assassinat de Mulele par Mobutu, Faustin Munene s'exil en Angola et rentre au pays avec l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila, dont il était commandant. Après la chute du régime Mobutu, il occupe le poste de vice-ministre de Kabila en charge de l’ordre public et chef d’Etat-major des Forces armées congolaises. Avec Joseph Kabila, Faustin Munene est nommé Chancelier des ordres nationaux, puis démissionne du poste pour se présenter à la députation à Kinshasa. Munene échoue aux législatives et disparaît de l'actualité congolaise jusqu'à sa fuite fin septembre.

Controverse sur son arrestation

Pour l'instant l'arrestation est démentie par Julien Ciakudia, leader de la Resistance Patriotique Mondiale et Président National de  l’Union des Patriotes Résistants pour la Libération totale du Congo (UPR). Dans un communiqué, il précise : 
   1. Le camarade général Munene n’a jamais effectue un déplacement a l’intérieur du territoire national de ce pays frère le Congo Brazza 
   2. Le camarade Faustin Munene confirme encore une fois qu’il est libre de tout mouvement et a l’intérieur de son pays la RDC dans un lieu sur ou il continue son maquis pour mettre fin a ce pouvoir d’occupation tutsi rwandais.
   3. Le camarade général Munene encourage le peuple congolais a ne pas se laisser berner dans les mensonges médiatiques ayant pour objectif de décourager la mobilisation de tout un peuple a accompagner la résistance patriotique a l’intérieur de notre pays.  

Christophe Rigaud