20 mai 2011
RDC : Paris contre la réduction de la MONUSCO
Paris redonne de la voix sur la situation en République démocratique du Congo (RDC). Alors que l'insécurité règne encore dans de nombreuses régions du pays et notamment à l'Est de la RDC, la France s'oppose à la réductions des effectifs de l'ONU sur le terrain à moins de 6 mois des élections présidentielles.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, ne juge pas appropriée la réduction de la taille de la Mission des Nations unies pour la République démocratique du Congo alors que le pays doit organiser des élections générales en novembre prochain. En 2010, les effectifs des casques bleus ont déjà décru d’environ 2 000 hommes, sous la pression de Kinshasa. Selon la France, la MONUSCO sera appelée à apporter un appui logistique à l’organisation des élections congolaises en plus de sa contribution à la sécurisation de l’Est du pays.
Pour Bernard Valero, «il importe dans ces conditions que la MONUCO dispose des effectifs nécessaires à la protection des civils. La France rappelle qu’elle sera attentive aux conditions d’organisation de ces élections qui devront être libres, transparentes, apaisées et crédibles». Une bonne nouvelle pour les ONG, la société civile et les organisations des droits de l'homme congolaises qui militaient de longues dates pour le maintien, voir le renforcement dans certaines zones, des casques bleus en RD Congo.
Christophe Rigaud
12:15 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
19 mai 2011
RDC : Une armée à reconstruire
Militaires indisciplinés, manque de formation, soldats sous-payés, salaires non-versés… la réforme de l'armée régulière de République démocratique du Congo (RDC) constitue l'un des défis majeurs pour gouvernement congolais. Un long processus de reconstruction est en cours, avec notamment le le soutien de l'Union européenne (UE), mais les exactions, les viols, les pillages des ressources naturelles continuent. Pour l'ancien commandant de l'Eusec en RDC, le général Pierre-Marie Joana, l'armée congolaise est surdimensionnée par rapport à ses moyens financiers.
On l'appelle, "l'armée inexistante de Joseph Kabila". Les 130 000 FARDC de l'armée régulières sont accusés des pires exactions (viols, pillages, trafic de minerais…), en plus d'être inefficace. Après 15 années d'un conflit sans fin, l'armée congolaise n'a toujours pas réussi à stabiliser l'Est du pays en proie à de nombreux groupes rebelles et ce, malgré l'appui de plus de 17.000 casques bleus en RD Congolais.
Lors d'un colloque à Paris, "Elections sous haute tension", le général Pierre-Marie Joana, commandant de l'Eusec en RDC entre 2005 et 2008, a dressé un triste état des lieux de l'armée congolaise. Pierre-Marie Joana, aujourd'hui à la retraite, estime que la RDC n'a pas les moyens suffisants pour entretenir son armée, composée de 130.000 hommes. Le général français relate un entretien en tête à tête avec le président Kabila, où celui-ci a estimé que la RDC avait les ressources pour financer seulement 70.000 hommes. Regardez un extrait de l'intervention du général Pierre-Marie Joana.
Interview du général Pierre-Marie Joana sur... par ChristopheRigaud
Christophe Rigaud
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23:48 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
17 mai 2011
RDC : "Le gouvernement a mal préparé les élections" selon Paul Nsapu Mukulu
Dans un colloque à l'Assemblée nationale française sur les enjeux du processus électoral en République démocratique du Congo (RDC), Paul Nsapu Mukulu a dénoncé les retards accumulés dans l'organisation des élections de 2011. Pour le président de la ligue des électeurs de RDC et secrétaire général de la FIDH, le seul coupable : c'est le gouvernement. "Les 5 chantiers, c'est bien, mais pourquoi ne pas avoir pensé à organiser correctement les élections ?" demande Paul Nsapu Mukulu.
Au cours du colloque "Elections sous haute tension" à l'Assemblée nationale à Paris, Paul Nsapu Mukulu s'est étonné que le gouvernement congolais n'est pas pris les mesures nécessaire pour organisation correctement les prochaines élections présidentielles de novembre prochain. Pour le président de la ligue des électeurs, le gouvernement avait 5 ans préparer le scrutin et "rien n'a été fait". De nombreux retards sont à déplorer dans le recensement de la population, l'enregistrement des électeurs, la mise en place de la Commission électorale, les moyens financiers nécessaire au scrutin, la sécurisation, la certification des résultats, l'accès aux médias des différents candidats… la liste est longue et Paul Nsapu Mukulu est inquiet : "ces élections sont organisées dans l'amateurisme, avec la complaisance de la communauté internationale.
A Paris, Paul Nsapu Mukulu a demandé le renforcement du mandat des des casques bleus de la MONUSCO, la sécurisation du scrutin, des candidats et des journalistes, un audit sur la travail de la Commission électorale (CENI), la traçabilité de "l'enrôlement" des électeurs et l'accès à la société civile de toutes ces informations. Regardez l'interview de Paul Nsapu Mukulu, il met en garde la communauté internationale contre les risques de contestations du scrutin.
Interview de Paul Nsapu Mukulu FIDH sur les... par ChristopheRigaud
Christophe Rigaud
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22:10 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
RDC : Les prochaines élections en débat à Paris
Atmosphère électrique à l'Assemblée nationale, où un colloque, co-organisé par le député Noël Mamère, dressait un état des lieux inquiétant du processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC). Autour de la table, de nombreux spécialistes ont pointé les fragilités et les dysfonctionnements de l'organisation des prochaines élections présidentielles et législatives fixées en novembre prochain. Des élections "à la limite de la faisabilité" pour le vice-président de l'International Crisis Group (ICG), Alain Délétroz, qui craint un retour de la violence, notamment à Kinshasa.
La première table ronde consacrée aux prochaines élections générales en RD Congo a sans doute été le moment fort du colloque "Elections sous haute tension" co-organisé par le député écologiste Noël Mamère à l'Assemblée nationale à Paris. Autour de la journaliste de RFI, Ghislaine Dupont, le Congolais Paul Nsapu Mukulu de la FIDH et président de la Ligue des électeurs de RDC, François Peyrecave, du Ministère des Affaires étrangères et Alain Délétroz, vice-président de l'International Crisis Group. L'ONG américaine vient de sortir un rapport très inquiétant sur l'impréparation et le manque de transparence des futures élections congolaises. L'International Crisis Group dénonce des élections "bâclées" qui pourraient "déraper dans la violence".
A l'Assemblée nationale, le vice-président d'ICG, Alain Délétroz, indiquait que le calendrier électoral "très en retard" était "à la limite de la faisabilité". L'ONG plaide pour "un accord sur un plan B" entre majorité et opposition, en cas de report du scrutin. Ecoutez les explications du vice-président d'International Crisis Group.
Interview d'Alain Délétroz (International Crisis... par ChristopheRigaud
Co-organisateur du colloque, le député français Noël Mamère souhaite sensibiliser la classe politique française et les médias à la situation dramatique de la République démocratique du Congo (RDC). Le député écologiste désire une implication plus forte de la France et de l'Union européenne en RDC, notamment dans l'organisation des prochaines élections. Regardez l'interview de Noël Mamère.
Interview de Noël Mamère sur la situation en RDC par ChristopheRigaud
Christophe Rigaud
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21:17 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)
RDC : Moïse Katumbi arrête la politique
Visiblement déçu par la vie politique congolaise, Moïse Katumbi, le gouverneur de la riche province du Katanga, quitte la politique pour mieux se consacrer aux affaires et au football. Personnage atypique en politique, Moïse Katumbi jette l'éponge jusqu'à surprendre ses plus fidèles supporters.
On le donnait possible candidat aux prochaines élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), mais Moïse Katumbi préfère tout arrêter et mettre fin à sa carrière politique. Le bouillonnant gouverneur du Katanga est aussi un homme d'affaires avisé et visiblement, la vie politique ne lui donne pas entière satisfaction. Dans une récente déclaration, Moïse Katumbi dressait un bilan très contrasté de ses 4 années passées à la tête de la province la plus riche de RD Congo. Le gouverneur estimait ses réalisations à seulement 10% de ses prévisions... un maigre bilan qu'il impute "au manque de budget d’investissements et à la non application du principe de retenue à la source de 40 % des ressources générées par la province". Un aveu de faiblesse envers le pouvoir central de Kinshasa, alors qu'on le disait très proche du président Joseph Kabila. Visiblement, les liens avec le président se sont quelques peu distendus depuis quelques mois. Certains pensaient qu'il rejoindrait l'équipe de Joseph Kabila, après le départ de Vital Kamerhe, d'autres le donnaient même possible candidat à la prochaine présidentielle de novembre 2011, mais Moïse Katumbi a prit tout le monde de vitesse, même ses plus fidèles partisans.
Foot business
En décidant de stopper sa carrière politique, Moïse Katumbi souhaite se consacrer à ses deux grandes réussites : les affaires et le football. Les affaires tout d'abord, dans les pêcheries, les transports et les mines avec la société MCK (Mining Company Katanga) qui participe à la privatisation de la Gecamines. En revendant ses parts à la société australienne Anvil Mining, Moïse Katumbi aurait empoché jusqu'à 61, 3 millions de dollars. Le football ensuite, où Katumbi s'est illustré comme président du club de football TP Mazembe à Lubumbashi, club avec lequel il a remporté deux fois consécutives la Ligue des champions Africaine (2009, 2010) et atteint la finale de la Coupe du Monde des Clubs à Abu Dhabi en 2010.
Politique business
Il finance en 2006 la campagne électorale de Joseph Kabila. Gouverneur, Katumbi se concentre sur des activités sociales, et ouvre notamment des cantines populaires à Lubumbashi. Donateur, il distribue de l'argent aux pauvres, fait asphalter des routes, donne des tracteurs aux paysans et fait rénover des écoles. Perçu comme un mélange de Chavez et de Berlusconi ses œuvres sociales lui valent une grande popularité... mais visiblement l'image du gouverneur s'érode et ses relations avec Kabila se tendent. Un temps soupçonné d'avoir des visés présidentielles en 2011, Katumbi n'a jamais réussi à trouver sa place dans les méandres de la vie politique. Trop atypique, Katumbi retourne aux affaires. Mais attention, il est bien rare qu'un politique disparaisse complètement de la scène... et quand il le fait, c'est généralement pour revenir autrement... et un peu plus tard.
Christophe Rigaud
Photo : Lubumbashi - Gécamines (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
15:58 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)
16 mai 2011
RDC : Tshisekedi en campagne sur internet
Depuis fin avril, Etienne Tshisekedi fait aussi campagne sur la toile avec un site complètement dédié à sa candidature à l'élection présidentielle : Tshisekedi for president.net. Le leader de l'UDPS espère ainsi mettre en place une mobilisation citoyenne, notamment à destination de la diaspora, très présente sur le net.Sur la page d'accueil, un compteur annonce le nombre de jours restant avant l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), prévue le 28 novembre 2011. Sur le site "vitrine" de la campagne d'Etienne Tshisekedi, on trouve un Forum, une photothèque, des liens vers Twitter ou Facebook, une messagerie, les discours et les allocutions du candidat de l'UDPS, mais également (nerf de la guerre) une récoltes de fonds pour mener campagne. Pour Sylvain Kalala Nsenda de l'UDPS, le site Internet Tshisekedi for President.net "doit également favoriser la participation politique des Jeunes à travers ce medium".
Premier à faire campagne sur la toile, Etienne Tshisekedi devrait être rapidement suivi par les autres candidats à l'élection présidentielle. On s'entend donc à voir fleurir les sites "Kabila for President" ou "Kamerhe for President"... cela ne devrait pas tarder.
Christophe Rigaud
17:04 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)