06 avril 2011
RDC : Oscar Kashala débarqué de l'UREC
L'UREC a un nouveau patron : Yvon Mubengayi. Exit donc l'ancien président, Oscar Kashala, qui a été radié de l'UREC par le comité exécutif du parti, nous apprend le site Congo News. L'UREC a rejoint récemment la Dynamique Thsisekedi Président (DTP), une plateforme qui soutient la candidature d'Etienne Tshisekedi à la prochaine présidentielle prévue à l'automne 2011.
Dans un entretien donné à CongoNews, Yvon Mubengayi revient sur les différents qui l'ont opposé à Oscar Kashala : un homme absent du pays, une mauvaise gestion du parti et une rupture avec la base militante. Il reproche également à Oscar Kashala d'avoir utilisé l'UREC pour financer ses déplacements et ceux de sa famille. Alors qu'Oscar Kashala continue de s'exprimer au nom de l'UREC, le nouveau responsable du mouvement "se réserve le droit de poursuivre Kashala devant les Cours et tribunaux pour faux et usage de faux. Monsieur Kashala n'a plus le pouvoir ni le droit de parler au nom de l'UREC ni l'engagée dans une quelconque démarche", précise Yvon Mubengayi.
Côté politique, Yvon Mubengayi a souhaité un positionnement clair de son parti sur l'échiquier politique congolais : à savoir un soutien "franc et engagé" aux côtés d'Etienne Thsisekedi à travers la DTP (Dynamique Tshisekedi Président), une plateforme qui travaille à porter le leader de l'UDPS à la tête du pays au cours des prochaines élections générales de 2011 en République démocratique du Congo (RDC). Yvon Mubengayi apporte à la DTP sa présence militante sur le terrain ainsi que ses 8 députés provinciaux.
Le nouveau patron de l'UREC appelle enfin tous ses militants a se rendre au grand meeting d'Etienne Tshisekedi au stade Tata Raphaël,de Kinshasa, le 24 avril prochain.
Christophe Rigaud
22:08 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)
05 avril 2011
RDC-RCA : La mort de Patassé laisse Bemba seul face à la CPI
Ce mardi, l'ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé à Douala au Cameroun à l'âge de 74 ans. Il était le grand absent du procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI), accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses hommes en Centrafrique en 2002 et 2003. Les troupes de Bemba étaient venues défendre Ange-Félix Patassé d'un coup d'Etat. Patassé ne pourra même plus témoigner.
Homme politique centrafricain né à Paoua le 25 janvier 1937, Ange-Félix Patassé est diplômé de l'Académie supérieure de l'agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne (France). Il est nommé en 1965 au cabinet du ministre de l'Agriculture et du développement. Sous la présidence de Jean-Bédel Bokassa, il est plusieurs fois au gouvernement et devient Premier ministre le 8 décembre 1976 jusqu’en juillet 1978. Devenu président de la République le 22 octobre 1993, réélu en 1999, auteur des mutineries et de la mort de plusieurs personnalités de la RCA. Il est renversé par un coup d’État de François Bozizé le 15 mars 2003. Accusé d'avoir détourné 70 milliards de francs CFA, Patassé a été condamné par contumace le 30 août 2006 par la cour criminelle de Bangui à 20 ans de travaux forcés.
Mais Ange-Félix Patassé est également l'un des personnages clés du procès de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, actuellement détenu par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors des incursions de ses troupes en République centrafricaine pendant la période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003. Les troupes de Bemba étaient effectivement entrées en Centrafrique pour prêter main forte au président Patassé, menacé d'être renversé par François Bozizé. Patassé et Bemba perdront la guerre et François Bozizé s'installe à la présidence centrafricaine.
En délicatesse avec Joseph Kabila après sa défaite au deuxième tour de la présidentielle congolaise de 2006, Jean-Pierre Bemba est obligé de s'exiler au Portugal, puis en Belgique après de violents combats avec les troupes de Kabila dans le centre de Kinshasa en 2007. II est arrêté à Bruxelles le 24 mai 2008 suite à un mandat établi la veille par la Cour pénale internationale sur le dossier centrafricain. Mais Bemba récuse les charges qui pèsent contre lui : il n'était pas présent en Centrafrique pendant les exactions de ses troupes et ne commandait pas directement ses hommes sur place… il manquait donc quelqu'un sur le banc des accusés selon les avocats de Bemba : Ange-Félix Patassé lui-même. Mais l'ancien président n'a jamais été inquiété par la justice internationale… il est désormais trop tard. Ange-Félix Patassé est décédé ce mardi 5 avril 2011, dans un hôpital de Douala au Cameroun.
Christophe Rigaud
23:09 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
RDC : Les dangers de l'embargo minier
Une nouvelle loi américaine vient d'interdire le commerce des minerais en provenance des zones de conflits. La République démocratique du Congo (RDC) pourrait être fortement touchée par cet embargo, non sans conséquences sur l'économie congolaise. Derrière les bonnes intentions américaines, la survie de milliers congolais est en jeu.
La loi américaine est claire : ses citoyens ont désormais l'interdiction d'acheter des produits miniers venant des zones affectées par des conflits armés. La République démocratique du Congo (RDC) est en ligne de mire de cette nouvelle disposition législative américaine qui prône la traçabilité des minerais. L'argent du trafic de minerais alimente depuis plus de 15 ans le financement des différentes milices locales dans une guerre sans fin.
La République démocratique du Congo, fournit environ 5% de la production mondiale d'étain et figure parmi les quatre pays d'Afrique centrale qui produisent entre 12,5 et 14% du tantale, utilisé dans l'industrie de haute technologie. Mais le gouvernement congolais n'a pas encore mis en place les mécanisme de traçabilité et de certification des minerais. Les autorités congolaises, les opérateurs économiques du secteur minier ainsi que la société civile du Nord Kivu, viennent d'écrire aux autorités américaines pour tenter d'obtenir un moratoire de 6 à 12 mois pour permettre de se conformer aux exigences américaines.
Pour les Etats-Unis, le contrôle des minerais provenant de l’Est de la RD Congo n’est ni « un embargo, ni une sanction », mais vise plutôt à promouvoir la paix au Congo. La sous-secrétaire d’Etat américain, Victoria Holt, s'est déclarée « de cœur avec la société civile du Nord-Kivu », tout en indiquant qu'il était important que cette loi entre en application.
Sur place, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), la société civile s'inquiète des conséquences de cette nouvelle loi : « une application immédiate de cette loi plongerait davantage les populations de la région dans la misère, en même temps qu’elle n’empêcherait pas la fraude », note les observateurs sur place. Les opérateurs économiques du secteur, au Nord-Kivu affirment quant à eux, détenir des stocks de minerais d’une valeur estimée à plus de 30 millions USD et qui pourraient être assimilés, à tort, selon eux, à des minerais de sang. Sans la mise en place des systèmes de contrôle, de certification et de traçabilité des minerais, cette loi risque donc de pénaliser essentiellement les milliers de familles congolaises qui vivent péniblement de l'extraction des minerais… sans mettre fin au trafic.
Christophe Rigaud
22:34 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)
04 avril 2011
RDC : Un documentaire enquête sur le meurtre de LD Kabila
Il y a un peu plus de dix ans, Laurent-Désiré Kabila, le président congolais (RDC), était assassiné. La thèse officielle incrimine son garde du corps mais en réalité, toute la lumière n'a jamais été faite sur cette sombre histoire. Arnaud Zaitman et Marlène Rabaud ont mené l'enquête dans "Qui a tué Laurent-Désiré Kabila ?", diffusé en France sur France Ô le 27 avril 2011.
51 personnes sont actuellement incarcérées à la prison de Makala, à Kinshasa, à la suite d'un procès expéditif et alors que de nombreux officiels reconnaissent l'innocence de ces hommes. Arnaud Zaitman (France 24 et BBC) et Marlène Rabaud ont enquêté et suivi différentes pistes possibles. Ils ont également retrouvé le seul témoin du meurtre de Kabila et ont pu introduire une caméra dans la prison de Makala et recueillir les témoignages des détenus condamnés dans cette affaire. Les conclusions de leur film remettent en cause les thèses officielles mais posent bien plus de questions qu'ils n'apportent de réponses. Ce film relève que, de tout évidence, les assassins de Mzee Laurent-Désiré Kabila ne sont pas ceux qui croupissent aujourd’hui dans la prison de Makala à Kinshasa et que comme Emery Patrice Lumumba, Kabila aurait été tué par certaines grandes puissances, les Etats-Unis en tête, pour avoir libre accès aux ressources minières de la R.D.Congo. Si l'on ne saura pas "qui a tué Laurent-Désiré Kabila ?", ce documentaire décrypte avec minutie la complexité des guerres qui ont secoué à répétition la République démocratique du Congo (RDC). A voir absolument.
Photo : Christophe Rigaud www.afrikarabia.com
08:51 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (36)