05 avril 2011
RDC-RCA : La mort de Patassé laisse Bemba seul face à la CPI
Ce mardi, l'ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé à Douala au Cameroun à l'âge de 74 ans. Il était le grand absent du procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI), accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ses hommes en Centrafrique en 2002 et 2003. Les troupes de Bemba étaient venues défendre Ange-Félix Patassé d'un coup d'Etat. Patassé ne pourra même plus témoigner.
Homme politique centrafricain né à Paoua le 25 janvier 1937, Ange-Félix Patassé est diplômé de l'Académie supérieure de l'agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne (France). Il est nommé en 1965 au cabinet du ministre de l'Agriculture et du développement. Sous la présidence de Jean-Bédel Bokassa, il est plusieurs fois au gouvernement et devient Premier ministre le 8 décembre 1976 jusqu’en juillet 1978. Devenu président de la République le 22 octobre 1993, réélu en 1999, auteur des mutineries et de la mort de plusieurs personnalités de la RCA. Il est renversé par un coup d’État de François Bozizé le 15 mars 2003. Accusé d'avoir détourné 70 milliards de francs CFA, Patassé a été condamné par contumace le 30 août 2006 par la cour criminelle de Bangui à 20 ans de travaux forcés.
Mais Ange-Félix Patassé est également l'un des personnages clés du procès de l'ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, actuellement détenu par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors des incursions de ses troupes en République centrafricaine pendant la période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003. Les troupes de Bemba étaient effectivement entrées en Centrafrique pour prêter main forte au président Patassé, menacé d'être renversé par François Bozizé. Patassé et Bemba perdront la guerre et François Bozizé s'installe à la présidence centrafricaine.
En délicatesse avec Joseph Kabila après sa défaite au deuxième tour de la présidentielle congolaise de 2006, Jean-Pierre Bemba est obligé de s'exiler au Portugal, puis en Belgique après de violents combats avec les troupes de Kabila dans le centre de Kinshasa en 2007. II est arrêté à Bruxelles le 24 mai 2008 suite à un mandat établi la veille par la Cour pénale internationale sur le dossier centrafricain. Mais Bemba récuse les charges qui pèsent contre lui : il n'était pas présent en Centrafrique pendant les exactions de ses troupes et ne commandait pas directement ses hommes sur place… il manquait donc quelqu'un sur le banc des accusés selon les avocats de Bemba : Ange-Félix Patassé lui-même. Mais l'ancien président n'a jamais été inquiété par la justice internationale… il est désormais trop tard. Ange-Félix Patassé est décédé ce mardi 5 avril 2011, dans un hôpital de Douala au Cameroun.
Christophe Rigaud
23:09 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
le refus de la cpi d'interppeler patassé prouvait séjà à suffisance la politisation de ce procès.la justice c'est le bon sens.la cpi ne peut pas tromper les congolais et l'opinion internationale.le procureur de la cpi a trouvé une occasion de s'enrichir au dos des opérateurs politiques et économiques qui s'intéressent aux richesses du drc.mais la justice divine les attend.
Écrit par : dieudonné | 08 avril 2011
n'importe quoi, la cpi est une cour imbécile pour l'assassinat des africains. Garder un prêtre congolais pour les intérêts tarés des opérateurs économiques malvaillants mondiaux ne signifie pas que la guerre est gagné. Rira bien qui rira le dernier. Fourmillement, ça va gratter toujours.
Écrit par : moplaso pmn | 18 avril 2011
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