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30 décembre 2012

Centrafrique (RCA) : Les rebelles "en mesure de prendre Bangui"

Désormais aux portes de Bangui, plus rien ne semble pouvoir arrêter les rebelles du Séléka. Le président centrafricain, François Bozizé, abat ses dernières cartes en proposant la nomination d'un gouvernement d'union nationale… ce que refusent la rébellion. Selon le Séléka, la chute de Bangui serait une question d'heures.

carte RDC Afrikarabia Centrafrique 10km Bangui.jpgLa rébellion centrafricaine du Séléka estime dimanche soir pouvoir faire tomber Bangui "à tout moment" et "au plus tard mardi". Certains éléments de la coalition du Séléka se trouveraient "à moins de 10 km" de la capitale centrafricaine, selon un porte-parole contacté ce dimanche par Afrikarabia. L'étau se resserre donc autour du président François Bozizé, qui vient de faire plusieurs gestes envers la rébellion : il propose des négociations sans délai, de former un gouvernement d'union nationale et promet de ne pas se représenter en 2016. "Trop tard" répondent les rebelles, pour qui, François Bozizé "avait cette possibilité depuis 2007". Dans un dernier sursaut, François Bozizé demande une rencontre avec François Hollande, celui-là même qu'il accusait il y a encore quelques jours de vouloir le renverser. Le président français a appelé, dimanche soir, toutes les parties au calme, sans faire mention de la demande de rencontre.

En position de force, la rébellion rejette en bloc toutes les propositions de négociations de François Bozizé et demande à l'Union africaine (UA) de "faire comprendre" au président centrafricain "qu'il doit accepter de partir". "François Bozizé n'est plus légitime, ni crédible pour dialoguer", nous explique un porte-parole de la coalition. "Nous ne voyons aucune objection à la formation d'un gouvernement d'union nationale… mais sans Bozizé ! On pourra peut-être lui proposer l'amnistie, mais c'est tout !". Au sein du mouvement rebelle, la page Bozizé semble déjà tournée. "On croit même savoir", me confie un membre du Séléka, "que François Bozizé se réfugiera au Bénin si les choses tournent mal". "C'est aussi pour cela que le président béninois Yayi Boni était ce dimanche à Bangui", conclut mon interlocuteur. Selon Eric Massi, un porte-parole du Séléka à Paris, la rébellion contrôlerait 85% du territoire.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

29 décembre 2012

Centrafrique : Sibut tombée aux mains des rebelles

La rébellion centrafricaine du Séléka affirme ce samedi avoir pris la ville de Sibut et contrôler celle de Bambari. C'est au cours d'une contre-offensive, lancée vendredi par le président François Bozizé pour reprendre Bambari, que les rebelles se sont emparés de Sibut, à 180 km de la capitale Bangui.

carte RDC Afrikarabia Centrafrique prise Sibut.jpgLes événements se sont accélérés, vendredi, en Centrafrique. Alors que la rébellion du Séléka marche depuis le 10 décembre sur la capitale centrafricaine et s'est emparée de plusieurs villes du pays, le président François Bozizé a lancé une  importante contre-offensive sur la ville stratégique de Bambari qu'il souhaitait reprendre. Les combats ont duré plusieurs heures sans qu'aucun bilan officiel ne soit donné. La rébellion affirme qu'il y aurait "au moins 10 morts et 20 blessés côté gouvernemental".

Samedi matin, la coalition du Séléka nous a affirmé avoir le contrôle total de Bambari et s'être emparée de la ville de Sibut, à 180 km de Bangui. C'est dans cette ville qu'étaient stationnés les forces armées centrafricaines (FACA) qui ont mené la contre-offensive sur Bambari.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

28 décembre 2012

RDC : Inquiétants retards de la "réforme de l'armée"

"Une armée qui rassure notre peuple", c'est ce que souhaitent 144 ONG congolaises dans une lettre ouverte au président congolais, Joseph Kabila. Après le discours du chef de l'Etat, le 15 décembre dernier, ces ONG demandent une urgente application de la réforme de l'armée et du système de sécurité en République démocratique du Congo, qui prend un inquiétant retard.

DSC04006.jpgAlors que le pays est une nouvelle fois en proie à l'insécurité à l'Est du Congo, 144 ONG congolaises réclament une rapide réforme de l'armée, de la police et des services de sécurité, "apolitiques et professionnelles". Ces organisations notent les "avancées significatives" enregistrées en août 2011, avec la promulgation des lois organiques n°11/012 et 11/013, mais s'inquiètent des retards et de l'arrêt de la réorganisation de l'armée et de la police nationale congolaise. (Lettre à lire en cliquant ici)

Elles s'étonnent que la mise en place du Conseil supérieur de la défense, votée par les deux chambres, attend toujours sa promulgation par le président de la république. De même pour la loi sur le Statut militaire des forces armées, votée en seconde délibération en juin 2012 et qui n'est toujours pas promulguée. Ces ONG notent également, que certaines lois promulguées (n°11/012), souffrent de l'absence d'ordonnances présidentielles et d'arrêtés ministériels. La loi n°11/012 prévoit notamment un délai fixe de deux ans pour être appliquée… il ne reste donc que quelques mois pour agir, selon ces organisations.

D'autres lois, sur le statut des personnels de la police, l'assainissement des effectifs de l'armée, le commandement des Ecoles militaires, le fonctionnement des juridictions militaires… sont elles aussi en "stand-by". Les 144 ONG signataires de cette lettre ouverte au président Kabila estiment que "la défense de la patrie est une priorité nationale" et passe par une réforme profonde et efficace de l'armée congolaise.

Tout le monde le sait : l'armée congolaise est à reconstruire. Désorganisés, mal formés, mal payés, les militaires congolais (FARDC) sont dans l'incapacité de rétablir la sécurité dans le pays. Ces troupes vieillissantes et non-formées à 70% se retrouvent également accusées des pires atrocités : pillages, viols, meurtres… Résultat : 1,7 million de Congolais sont déplacés dans leur propre pays et 500.000 se sont réfugiés dans les pays voisins. Après 15 années de conflits à répétition, l'armée régulière se révèle toujours incapable d'assurer la sécurité de sa population.  Les 144 ONG estiment que "c’est en procédant de la sorte que la République démocratique du Congo sera dotée réellement d’une armée dissuasive, républicaine… que le peuple soutiendra en tous temps et en toutes circonstances…".

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

Photo : Ch. Rigaud © Afrikarabia

RDC-RCA : La rébellion confirme les renforts congolais à Bangui

Afrikarabia rapportait jeudi 27 décembre la présence de 300 membres de la garde présidentielle de RDC pour soutenir le président Bozizé à Bangui. Les autorités congolaises ont démenti cette information, affirmant que ces éléments étaient à Bangui "depuis 3 ans dans le cadre de la force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC)". La rébellion centrafricaine déclare aujourd'hui que ces renforts "ne font pas partie de la FOMAC" et ont même été aperçus ce matin "à 22 km de Bangui". La Séléka donne 48 heures aux troupes congolaises "pour se replier".

carte RDC Afrikarabia Centrafrique zone rebelle.jpgLa polémique continue sur la présence de soldats congolais de la garde présidentielle à Bangui. Jeudi, les rebelles de la coalition Séléka affirmaient sur Afrikarabia, que "300 éléments de la garde présidentielle de République démocratique du Congo (RDC) ont été dépêchés à Bangui, mercredi 26 décembre, via Zongo". Les soldats congolais auraient été accueillis par un bataillon d'infanterie amphibie et installés au camp Beya, le quartier général de l'armée centrafricaine. Les rebelles demandaient alors à la garde présidentielle congolaise de "rester neutre, de ne pas rentrer dans le conflit" et de "protéger la population des exactions de Bozizé".

Vendredi, le gouvernement congolais a démenti cette information. "Les troupes congolaises sont à Bangui depuis près de trois ans dans le cadre de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC)" a affirmé le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. La FOMAC compte en effet 500 hommes en Centrafrique, essentiellement pour sécuriser Bangui. Ces troupes sont composées de militaires venant du Tchad, du Gabon et de République démocratique du Congo (RDC).

Pour la coalition rebelle, il s'agit pourtant de renforts, envoyés mercredi par Kinshasa et non de troupes de la FOMAC, déjà présentes en Centrafrique. Les rebelles révèlent également que ses équipes de renseignements ont vu les éléments de la garde présidentielle congolaise, stationnés à 22 km de Bangui. La coalition demande donc à ces troupes congolaises de "se replier vers Bangui" et de "rester neutre dans le conflit". Les rebelles donnent 48 heures à la  garde présidentielle de RDC "pour obtempérer", sinon "nous les attaquerons" affirme un porte-parole de la Séléka.

Sur le terrain militaire, la située est restée figée ce vendredi. Ce matin, les troupes gouvernementales ont affronté la rébellion à Sibut, dans l'espoir de reprendre Bambari, aux mains de la coalition. La rébellion affirme avoir repoussé l'attaque des FACA (Forces armées centrafricaines) et avoir fait 13 prisonniers. 8 pick-up ont également été récupérés par la rébellion. Plus loin, les rebelles affirment avoir stoppé leur avancée "à moins de 30 km de la capitale". Un porte-parole de la Séléka nous confiait cependant que ses hommes ne resteraient pas indéfiniment aux portes de Bangui "sans bouger". Un bref instant, une rumeur faisait état, à Bangui, de la fuite de François Bozizé à Kigali. Le Rwanda a aussitôt démenti l'information.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

27 décembre 2012

RDC-RCA : La garde présidentielle congolaise à Bangui ?

La rébellion Séléka qui menace de renverser le régime du président François Bozizé en Centrafrique, affirme que la RDC aurait envoyé 300 soldats de la garde présidentielle à Bangui. La rébellion centrafricaine demande aux troupes congolaises de "ne pas rentrer dans le conflit". Ces troupes interviendraient dans le cadre de la force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC) et seraient stationnées au camp Beya de Bangui.

carte RDC Afrikarabia Centrafrique Bangui Zongo.jpgLe président Joseph Kabila va-t-il prêter main forte à François Bozizé, menacé par une rébellion en Centrafrique ? C'est ce que croit savoir la coalition Séléka qui a repris les armes depuis le 10 décembre et progresse dangereusement vers Bangui. La rébellion affirme à Afrikarabia que "300 éléments de la garde présidentielle de République démocratique du Congo (RDC) ont été dépêchés à Bangui, via Zongo". Les soldats congolais auraient été accueillis par un bataillon d'infanterie amphibie et installés au camp Beya, le quartier général de l'armée centrafricaine. Selon la Séléka, ces militaires interviendraient dans le cadre de la force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC) et pourraient être rejoints par d'autres pays, comme le Gabon. Les rebelles demandent aux troupes de la FOMAC de "rester neutre, de ne pas rentrer dans le conflit" et de "protéger la population des exactions de Bozizé".

A l'heure où les rebelles de la Séléka affirment se tenir "à moins de 30 km" de la capitale centrafricaine, l'envoi des troupes congolaises, si minces soient-elles, confirme l'isolement diplomatique du président Bozizé. Le Tchad, son plus fidèle allié, semble faire "le service minimum". Les troupes d'Idriss Déby, se sont prépositionnées dans le Nord et le Centre du pays, mais n'ont jamais constitué un obstacle pour l'avancée des rebelles. La coalition affirme "contourner" les forces tchadiennes, sans affrontement. La France et les Etats-unis, n'ont pas donné suite aux demandes d'assistance du président Bozizé, se contentant d'évacuer ou de protéger leurs ressortissants.

Côté congolais, rien n'a filtré sur la présence de troupes congolaises à Bangui. Deux questions restent pour le moment sans réponse : le parlement congolais est-il au courant de l'envoi de ces soldats ? et pourquoi le président Kabila dépêche-t-il des troupes en Centrafrique alors que sa propre armée peine à venir à bout des rebelles du M23 à l'Est de la RDC ?

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

MISE A JOUR Jeudi 27 décembre à 22h00 : Les troupes de la garde présidentielle de RDC ont été vues par les rebelles de la coalition Séléka aux environs de Liton, à 22 km de Bangui. La rébellion affirme que ces éléments n'intervenaient visiblement pas dans le cadre de la FOMAC comme nous le disons dans l'article ci-dessus.