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02 septembre 2012

RDC : Kigali contre-attaque

Accusé de soutenir la rébellion du M23 à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda passe à l'offensive. Médiatique tout d'abord, avec l'interview fleuve de James Kabarebe, le ministre de la défense rwandais. Militaire ensuite, en retirant un bataillon de RDC, qui opérait "officieusement" avec l'armée congolaise. Dans les deux cas, l'objectif est le même : embarrasser et gêner Kinshasa sur la scène internationale, voir l'humilier.

filtre DSC02394.jpgDepuis avril 2012, les rebelles du M23 mènent la vie dure aux soldats de l'armée congolaise au Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). En quelques semaines, la rébellion s'est emparée des plusieurs localités et menace aujourd'hui la ville de Goma, la capitale provinciale. L'armée congolaise, mal payée, mal préparée, mal encadrée et peu motivée, cède du terrain, presque sans combattre. Très rapidement, le Rwanda voisin est pointé du doigt. Un rapport de l'ONU soupçonne Kigali de soutenir et de fournir en hommes et en armes le M23. Le Rwanda dément, mais le rapport fait grand bruit et embarrasse Paul Kagame, le maître de Kigali.

Dans un premier temps, Kigali se défend timidement en apportant une réponse écrite aux allégations des experts de l'ONU. Le rapport serait "biaisé", les sources "peu fiables" et certaines informations "invérifiables". Les explications sont jugées peu convaincantes par l'ONU. Kigali décide donc de contourner l'obstacle... en attaquant Kinshasa. L'opération se passe en deux temps. Premier acte : interview-explication de James Kabarebe, le ministre de la défense rwandais. Deuxième acte : retrait des dernières troupes rwandaises de RDC, alors que tout le monde les croyait parties depuis 2009 et la fin de l'opération "Umoja Wetu".

Acte I L'explication

Dans une interview fleuve, menée par Colette Braeckman, James Kabarebe, ministre de la défense du Rwanda, se lance dans une explication de texte périlleuse dans laquelle il tente de prouver que Kigali n'a jamais soutenu le M23. Spécialiste ès Congo, Kabarebe connaît bien le dossier. Il était aux côtés de Laurent-Désiré Kabila en 1997 lors de la prise de Kinshasa et a même occupé le poste de ministre de la défense de la RDC jusqu'en 1998, avant de revenir au Rwanda.

Selon Kabarebe, le Rwanda a toujours joué les bons offices entre les autorités congolaises et les officiers congolais "futurs M23", à l'époque proche de Bosco Ntaganda, que Kinshasa voulait capturer. Kabarebe explique les différentes navettes entre les officiers congolais et Kigali pour trouver un terrain d'entente. Concernant le rapport des experts de l'ONU, le ministre de la défense y trouve de nombreuses incohérences. Par exemple au sujet des renforts rwandais au M23 à Runyonyi : "J’ai connu cette région autrefois. Runyonyi ne se trouve pas sur la frontière, marcher depuis la frontière rwandaise jusque Runyonyi, cela prend au moins onze heures de marche, il faut traverser la forêt car il n’y a pas de routes, il n’y a aucun lien entre Runyonyi et le Rwanda. Toute cette histoire de soutien que le Rwanda aurait apporté est une manipulation." Au sujet des soldats du M23, trouvés avec des cartes d'identités rwandaises :  "alors que nous nous trouvions à Goma pour une réunion, le chef de l’intelligence militaire congolaise vint me voir dans ma chambre et, à propos de l’histoire de ce capitaine, il me dit « nous commettons une grande erreur en fabriquant ce genre d’histoires contre le Rwanda, cela nous a déjà coûté tellement cher…Ce capitaine Saddam appartient l’armée congolaise, mais c’est Kalev qui a décidé de fabriquer une fausse carte d’identité rwandaise et d’envoyer ce témoignage truqué aux Nations unies…Comment imaginer que des décisions soient prises sur de telles bases ?". Concernant, la présence de soldats rwandais au sein du M23 : "Nous avons de grosses ambassades au Rwanda, et elles ont les moyens de faire du renseignement. Elles surveillent certainement les mouvements de troupes, de logistique, les mouvements vers la frontière. Or depuis les six dernières années au moins, il n’y a aucun mouvement vers la frontière…Comment le Rwanda pourrait il combattre en RDC sans qu’aucun mouvement ne soit visible ?". Au final, si les arguments avancés par Kabarebe sont plausibles, le contraire l'est aussi et le catalogue de preuves du groupe d'experts de l'ONU laisse peu de place aux doutes. Retenons seulement qu'avant le début des hostilités et la création du M23, Kabarebe explique que Kigali a été à la manœuvre pendant toutes les discussions préalables entre Kinshasa, Ntaganda, les officiers mutins et les futurs M23. Toutes les réunion se passaient à Kigali ou au Rwanda. On peut donc s'avancer sans se tromper, qu'au moins une partie de la solution de la guerre du Kivu se trouve... à Kigali.

Tout aussi intéressant, certaines réponses de Kabarebe traduisent bien la tonalité des rapports entre Kigali et Kinshasa : exécrables, voir désobligeants. Dans son interview, Kabarebe n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur l'armée congolaise (qu'il a bien connu) et le gouvernement de Kinshasa. "Au Congo il n’y a ni gouvernement ni armée, seulement un grand vide", explique Kabarebe. "Le mauvais management des troupes est au cœur du problème" poursuit-il, "comment pouvez vous envoyer des troupes en opération en leur donnant seulement une poignée de haricots secs ! Au lieu de leur envoyer de la nourriture, vous leur donnez un sac de haricots, sans eau, sans sel, sans riz, sans casserole ni bois de feu… C’est impossible". Et de conclure : "on ne peut pas dire que l’armée congolaise a échoué à battre le M23, car le M23 était soutenu par le Rwanda. Non. Ils ont échoué parce qu’ils ne peuvent pas se battre, dans les conditions où ils se trouvent. Ils ne tueraient même pas un rat…".

Acte II L'humiliation

Après l'interview assassine de James Kabarebe au journal belge Le Soir, le deuxième acte se déroule deux jours plus tard sur le terrain militaire. Le 31 août, le Rwanda annonce le retrait d'environ 280 de ses hommes de l'Est du Congo. Problème : tout le monde croyait les soldats rwandais partis. Les opérations conjointes entre les deux armées congolaises et rwandaises avaient pris fin en 2009 avec l'opération baptisée "Umoja Wetu". La présence de soldats rwandais sur le sol congolais, alors même que l'on accuse Kigali de soutenir une rébellion à l'Est du pays, jette un trouble à Kinshasa. Selon Thierry Vircoulon, directeur pour l'Afrique centrale de l'International Crisis Group, qui s'exprimait sur RFI : "Kigali a voulu montrer qu'elle avait eu l'autorisation par le passé d'avoir des troupes présentes au Nord-Kivu pour lutter contre les FDLR. Et ceci avait été agréé par Kinshasa, sans bien sûr en informer son opinion publique". Un bon moyen donc, pour le Rwanda d'embarrasser son voisin congolais aux yeux de la communauté internationale. Kinshasa s'est en effet souvent drapé des habits de la victime face au méchant Rwanda. Kigali a voulu ainsi se venger en révélant ses accords secrets avec Kinshasa, qui autorisaient la présence de soldats rwandais sur son sol.

Redorer l'image écornée du Rwanda et gêner Kinshasa étaient donc les deux objectifs de l'offensive médiatique de Kigali. Dans son interview, James Kabarebe désigne pour terminer les deux "responsables" de la crise actuelle au Nord-Kivu : l'Occident qui voulait arrêter Bosco Ntaganda et Kabila qui voulait le faire pour faire plaisir à la communauté internationale après sa réélection douteuse. "Tout cela a engendré un grand chaos" conclut Kabarebe. Sur ce dernier point, on ne peut pas le contredire.

Christophe RIGAUD

Photo : Kinshasa © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

31 août 2012

RDC : La résidence privée d'Etienne Tshisekedi vandalisée

Selon l'UDPS, le principal parti d'opposition de République démocratique du Congo (RDC), la résidence privée de son président a été vandalisée par des soldats dans la nuit du 29 août 2012. L'UDPS dénonce "la fouille systématique de toute les maisons" du village d'Etienne Tshisekedi, Kabeya-Kamwanga "à la recherche d'armes et du Colonel dissident John Tshibangu".

Image 1.pngDans un communiqué, l'UDPS affirme que "des hommes en uniformes lourdement armés" ont investi le village du président du parti, Etienne Tshisekedi, Kabeya Kamwanga (Kasaï) dans la nuit du mercredi 29 août 2012. Selon l'UDPS : "ces soldats ont procédé à la fouille systématique de toutes les maisons dont la résidence privée du président au motif qu'ils étaient à la recherche d'armes ainsi que du Colonel dissident John Tshibangu".

L'UDPS note que les soldats "n'ayant rien trouvé, se sont livrés à des actes de vandalisme". Le Parti d'opposition dénonce même des "viols", des "arrestations arbitraires" et de "nombreuses disparitions".

Le Colonel John Tshibangu a fait défection des FARDC, l'armée régulière congolaise, depuis le 16 août 2012. Depuis cette date, le gouverneur de la province du Kasaï Occidental s'est lancé dans une véritable traque au colonel dissident. Soupçonné d'être proche des rebelles du M23, John Tshibangu ne cache pas son objectif : chasser le président Joseph Kabila du pouvoir pour y installer Etienne Tshisekedi.

Christophe RIGAUD

Photo : E.Tshisekedi à Bruxelles en 2011 © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

30 août 2012

RDC : Hollande à Kinshasa agite l'opposition

La venue de François Hollande au 14ème Sommet de la Francophonie continue de faire polémique. Si Kinshasa se félicitent de la participation du président français, les voix de l'opposition congolaises sont plus dissonantes.. Il y a les "contre", les "pour"...et ceux qui font avec.

Capture d’écran 2012-08-30 à 22.33.33.pngAprès la fin du suspens sur la participation de François Hollande au prochain Sommet de la Francophonie de Kinshasa, voici venu le temps des commentaires, des positionnements politiques... et des controverses. Sans surprise, le porte-parole du gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) affiche une certaine satisfaction après l'annonce de la venue du président français à Kinshasa. Une décision qui "rend justice au peuple congolais", qui, "malgré la guerre qui prévaut dans le Kivu, fournit tous les efforts chaque jour et accepte des sacrifices, pour être prêt pour ce rendez-vous".

Contre

Du côté de l'opposition, plusieurs sons de cloches se font entendre. Dans la catégorie des "farouchement contre", on trouve l'UDPS, le premier parti d'opposition en RDC. Etienne Tshisekedi, le patron de l'UDPS, demandait le boycott du président français ou la délocalisation du Sommet de la Francophonie dans un autre pays, comme cela a déjà été le cas en 2010 pendant la crise de Madagascar. Les motifs invoqués par l"UDPS sont clairs : les élections de novembre 2011 ont été truquées et le régime de Kinshasa ne respecte pas les droits de l'homme. Le parti dénonce "la violente répression des opposants politiques", "les disparitions" et "les assassinats", notamment celui du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya en juin 2010. Après l'annonce de la décision de François Hollande de venir malgré tout à Kinshasa pour "réaffirmer les principes et les idéaux" de la Francophonie, quitte à "tout dire" au président Joseph Kabila, l'UDPS ne décolère pas. "Les intérêts ont pris le dessus sur la démocratie et le respect des droits humains. Les engagements de campagne (du candidat François Hollande, ndlr) sont restés lettre-morte", tempête l'UDPS. Pour le parti d'Etienne Tshisekedi, "les autorités françaises cautionnent les élections calamiteuses de novembre 2011 dont les résultats sont rejetés par tous". Et de conclure qu'il s'agit "d'un motif de plus pour radicaliser le combat". Si on lit entre les lignes on peut donc s'attendre à des appels à la "mobilisation populaire", en clair : des manifestations, dans les rues de Kinshasa avant et pendant le Sommet, prévu du 12 au 14 octobre.

"Farouchement contre" également, l'association "Convergence pour l’émergence du Congo", menée par Jean-Louis Tshimbalanga. Ce français d'origine congolaise a saisi la justice française pour tenter d'empêcher la tenue du Sommet à Kinshasa. Selon lui, "François Hollande a été induit en erreur. Yamina Benguigui (la ministre déléguée à la Francophonie, ndlr) n'a pas fait son travail à son retour de Kinshasa. Il fallait délocaliser le Sommet au Sénégal ou à Maurice." Jean-Louis Tshimbalanga en veut aussi beaucoup à Abdou Diouf, le patron de l'Organisation International de la Francophonie (OIF) contre qui il a porté plainte. Pour le président de cette association, "organiser ce Sommet à Kinshasa viole la Charte de la Francophonie et la déclaration de Bamako. Il y a des millions de morts au Congo, des femmes violées, des élections truquées, le pays est en guerre à l'Est. Madame Benguigui aurait dû signaler à François qu'il ne devait pas se rendre là-bas". Avant de conclure : "Yamina Benguigui nous dit que la politique de la chaise vide ne sert à rien, qu'elle me prouve que la politique de la chaise pleine sert à quelques chose !"

Pour

Dans l'opposition, d'autres voix se font entendre et considère que la venue de François Hollande est une chance pour se faire entendre. Parmi elles, on trouve Martin Fayulu, président de l'Ecidé, un parti proche d'Etienne Tshisekedi. Sur le site de RFI, ce député d'opposition "se déclare satisfait de la déclaration de François Hollande" et  "espère que le président français va aider à faire avancer la démocratie : revenir sur le scrutin présidentiel à un tour, la création de la cour constitutionnelle et le départ du président de la Céni." Même réflexion de Jonas Tshiombela de la nouvelle société civile congolaise, toujours sur le site de RFI, qui se demande : "qu’est ce que cela changerait en RDC, si François Hollande ne venait pas ?"

A Paris, Gaspard-Hubert Lonsi-Koko, membre du RDPC et candidat aux législatives dans le Bas-Congo, est lui aussi satisfait de la venue de François Hollande dans la capitale congolaise. Clairement opposé au régime du président Kabila, Gaspard-Hubert Lonsi-Koko a toujours souhaité la tenue du Sommet de la Francophonie en République démocratique du Congo ainsi que la présence de François Hollande. Membre du parti socialiste, tout comme le président français, Gaspard-Hubert Lonsi-Koko salue "le courage politique" de Hollande "n’en déplaise aux participants du boycott". Il espère que François Hollande saura "redonner espoir aux millions de Congolais, sans pour autant cautionner un pouvoir non accepté par la grande majorité d’entre eux". Selon Lonsi-Koko, l'absence de François Hollande à Kinshasa aurait pu avoir des conséquences néfastes et notamment "fragiliser davantage la République Démocratique du Congo, le plus grand bastion francophone, au point de l’exposer aux menaces du Rwandais Paul Kagamé et de l’Ougandais Yoweri Museveni dont les parrains anglophones jouent un rôle important dans la région des grands lacs." Seul bémol pour cet opposant congolais : "si les intentions de François Hollande sont bonnes (réaffirmer les règles démocratiques, la bonne gouvernance et le respect es droits de l'homme, ndlr), attention de ne pas suivre le même chemin que ses prédécesseurs et ne rien faire".

Attend de voir

A mi-chemin entre ces deux positions, Vital Kamerhe, l’ancien président de l’assemblée nationale, a déclaré sur le site de RFI que si "la France est souveraine dans ses décisions", "il y a une crise de légitimité du pouvoir Kabila et les droits de l’homme ne sont pas respectés". Le président de l'UNC attend donc que le président français prenne des "positions fermes" pendant le Sommet et soit "clair", sinon "il ne pourra pas se sentir à l’aise pour faire une fête culturelle à Kinshasa." Justement, pour clarifier la position française, Jean-Louis Tshimbalanga de l'association "Convergence pour l’émergence du Congo", propose un "débat télévisé" à Yamina Benguigui, la ministre déléguée à la Francophonie pour "donner la parole aux Français" sur le prochain Sommet.

Christophe RIGAUD

28 août 2012

RDC : Rumeur sur la mort de l'opposant Diomi Ndongala

Plusieurs sources à Kinshasa affirment que l'opposant congolais Diomi Ndongala serait mort en détention lundi 27 août 2012. Il y a quelques jours, Amnesty International affichait ses craintes sur le sort et l'état de santé de Diomi Ndongala, qui serait détenu par les services de renseignements congolais. Kinshasa accuse ce parlementaire de viol et affirme qu'il est en fuite.

Image 1.pngDiomi Ndangala est-il encore en vie ? Certains proches affirment, depuis ce lundi, que le président de la Démocratie Chrétienne (DC), un parti d'opposition proche d'Etienne Tshisekedi, serait mort en détention. Depuis le 27 juin 2012, l'opposant congolais a disparu. Amnesty International, inquiète sur son sort, rappelle "qu'il a quitté son domicile en voiture (une Mitsubishi blanche aux vitres teintées) pour se rendre à un événement organisé par son parti politique à la cathédrale Notre-Dame-du-Congo, à Kinshasa." Ce parlementaire reconnu de République démocratique du Congo (RDC), s'apprêtait  à signer une charte avec plusieurs partis d'opposition. Selon Amnesty, "il n'est jamais arrivé à destination et personne, même pas sa famille, ne l'a vu ni entendu depuis lors".

Les autorités congolaises donnent une autre version de la "mystérieuse" disparition de Diomi Ndongala : le parlementaire devait être arrêté par la police pour viol sur mineures et serait "en fuite". Depuis, Kinshasa a toujours nié détenir le député Ndongala dans ses prisons.

Dernièrement, Amnesty International affirme avoir des informations récentes sur l'opposant congolais. Selon l'ONG, Diomi Ndongala serait "actuellement détenu au secret par les services du renseignement, à Kinshasa. Plusieurs sources ont indiqué qu'il se trouvait d'abord au camp militaire de Tchatchi, puis à la troisième direction des services nationaux du renseignement, à Kinshasa, où il aurait été détenu jusqu'au 2 août. D'après d'autres sources, il a été vu aux alentours du 16 août à la Cité de l'OUA, complexe immobilier appartenant à la présidence". Amnesty, comme certains de ses proches, affirment que le parlementaire "serait en mauvaise santé et aurait perdu beaucoup de poids car il a manqué de nourriture et a été privé des soins nécessaires au traitement de ses pathologies chroniques".

Depuis lundi 27 août, trois mois après sa disparition, des sources proches de Ndongala le donne pour mort et demandent à la Monusco (les troupes de l'ONU en RDC), à la France et à la Belgique de faire pression sur Kinshasa pour rendre le corps du député congolais. Pour l'instant, nous ne pouvons évidemment pas confirmer cette information.

Comme dans l'affaire Chebeya, ce militant des droits de l'homme assassiné en 2010, le sort de Diomi Ndongala empoissonne le climat politique à Kinshasa. Selon l'opposition, le cas Ndongala "discrédite" Kinshasa, qui s'apprête à accueillir au mois d'octobre, le XIVème Sommet de la Francophonie. Plusieurs ONG avaient appelé François Hollande à "ne pas se rendre à Kinshasa", pour ne pas "légitimer" le régime du président congolais Joseph Kabila. Le principal parti d'opposition en RDC, l'UDPS,avait même réclamé la délocalisation du Sommet. Le président français, François Hollande, qui se rendra finalement à Kinshasa en octobre, a déclaré vouloir réaffirmer en RDC un certain nombre "de principes et d'idéaux" et rencontrera "l'opposition politique, les militants associatifs et la société civile". L'affaire Ndongala sera sans nul doute au menu.

Christophe RIGAUD