09 septembre 2012
RDC : Le M23 plaide sa cause en Europe
Une semaine pour convaincre. Une délégation de la rébellion du M23 vient d'effectuer une tournée de 8 jours à travers les capitales européennes pour tenter d'expliquer le bien fondé de son mouvement. Les rebelles défendent la "bonne gouvernance" des territoires qu'ils administrent et leur volonté de négocier avec Kinshasa. Rencontre à Paris avec le chef de la délégation, Stanislas Baleke.Paris, Bruxelles, Londres et l'Allemagne… le M23 soigne son image aux quatre coins de l'Europe. Une délégation de la rébellion congolaise, en lutte contre le pouvoir central de Kinshasa depuis avril 2012, s'est rendue dans les principales capitales européennes. Objectif : expliquer et si possible convaincre une communauté internationale et une opinion publique généralement frileuses aux mouvements armés. Le M23 a en envoyé en Europe la branche politique du mouvement. Et pour faire dans la pédagogie, rien de mieux qu'un professeur pour délivrer le message. Le chef de la délégation s'appelle Stanislas Baleke, docteur en Sciences-sociales et en philosophie.
- Afrikarabia : Quelle est la raison de votre présence en Europe ?
- Stanislas Baleke : Nous sommes ici pour expliquer notre lutte contre le gouvernement de Kinshasa. Nous voulons aussi clarifier tout ce qui est dit sur le M23 qui n'est en général que diffamation. Toutes les affabulations de Kinshasa n'ont rien à voir avec la réalité. Nous invitons tout ceux qui veulent connaître la vérité à venir voir sur le terrain ce qui se passe vraiment.
- Afrikarabia : Vous avez l'impression que votre mouvement n'est pas bien compris ici en Europe ?
- Stanislas Baleke : Nous ne sommes pas bien compris parce qu'il n'y a qu'une seule voix qui se fait entendre : celle du gouvernement congolais. Quand il y a deux acteurs, je crois qu'il n'est pas mauvais d'écouter tout le monde. Nous avons l'impression que l'opinion congolaise et internationale se trompent sur le M23.
- Afrikarabia : Les troupes du M23 contrôlent de nombreuses localités au Nord-Kivu dont Bunagana et Rutshuru. Dans quelles conditions vit la population dans ces territoires que vous administrez ?
- Stanislas Baleke : Notre objectif est de montrer au peuple congolais qu'il est possible de vivre en sécurité. Dans les zones contrôlées par le M23, la population peut dormir avec les portes ouvertes, on peut circuler librement sans se faire inquiéter. Jamais on entendra parler de viols ou de pillages dans les zones que nous contrôlons. Jamais on ne verra de milices FDLR (rebelles hutus rwandais qui sévissent dans l'Est de la RDC depuis la fin du génocide rwandais, ndlr). C'est cet exemple là que nous voudrions donner au reste du pays.
- Afrikarabia : On accuse la rébellion du M23 d'avoir créé un regain de violence à l'Est de la République démocratique du Congo et surtout d'avoir réactivé tous les autres groupes armés, comme les groupes d'auto-défense Maï-Maï ou même les FDLR ?
- Stanislas Baleke : Les personnes qui portent ces accusations ne connaissent l'histoire récente de la RDC. Celui qui créé la violence ce n'est pas le M23. Le 26 novembre 2011, lorsque Etienne Tshisekedi (1) a voulu faire sa campagne électorale, il y a eu des arrestations, violences, plus de 140 morts… ce n'est pas une violence ça ? Qui a tué Floribert Chebeya ? (2), ce n'est pas un violence ? Qui a tué Armand Tungulu ? (3), ce n'est pas une violence ? Tous ces journalistes tués, toutes ces arrestations d'opposants… Tous ces groupes armés dont vous parlez existaient bien avant l'apparition du M23 (en avril 2012, ndlr). On sait très bien qui arme ces groupes armés : la RDC. Il faut chercher les causes de la violence. Le président Olusegun Obasanjo (Nigéria, ndlr) l'a d'ailleurs bien dit : "les causes de la violences se trouvent en RDC et la solution se trouve en RDC". Le M23 n'a fait que réagir, de façon musclée certes, parce que nous avons un gouvernement autiste ! Kinshasa est incapable d'entendre la voix de la raison. En France, vous pouvez faire une conférence contre le président Hollande, il ne va rien vous arriver. En RDC, vous serez enlevé avant la fin de la conférence ! Il est impossible de manifester librement en RDC. Lorsqu'il n'y a aucun moyen d'expression, aucun espace pour s'exprimer, vous faites quoi ? Le M23 a compris qu'il faut répondre avec les mêmes armes que le gouvernement. Voilà pourquoi nous avons pris les armes.
- Afrikarabia : Vous demandez à négocier avec Kinshasa, notamment sur le respect et l'application des accords de paix du 23 mars 2009. Le gouvernement refuse et dit ne pas vouloir négocier avec des rebelles. Ces négociations avec Kinshasa vous paraissent inévitables ?
- Stanislas Baleke : C'est notre volonté. Il faut savoir que militairement, nous avons montré de quoi nous sommes capables (les soldats du M23 se trouvent à une vingtaine de kilomètres de la ville de Goma qu'ils disent vouloir prendre si le gouvernement refuse toujours de négocier, ndlr). Chaque fois que l'armée congolaise apprend que le M23 arrive, ses soldats ne prennent même pas la peine de se battre… ils s'enfuient. Militairement, nous sommes donc capables d'atteindre notre objectif, quand nous le souhaitons.
- Afrikarabia : Le M23 revendique l'application des accords du 23 mars 2009, mais l'opposition estime que le contenu de cet accord a été "délibérément caché par Joseph Kabila aux institutions et à la population". Elle demande la mise en accusation pour "haute trahison" du président Kabila. L'opposition congolaise a-t-elle raison ?
- Stanislas Baleke : Au-delà de l'application des accords du 23 mars, nous demandons également la clarté et la transparence des élections présidentielles du 28 novembre 2011 qui ont vu l'élection d'Etienne Tshisekedi à la présidence de la république congolaise (4). Mais revenons aux accords du 23 mars. Le président de l'Assemblée nationale été "démissionné" pour avoir dénoncé cette façon peu cavalière de traiter cette affaire. Constitutionnellement, l'Assemblée nationale devait autoriser le président à signer cet accord avec le Rwanda. Elle ne l'a pas fait. L'entrée des troupes rwandaises sur le sol congolais a en effet été traitée en toute opacité. La RDC a accordé l'entrée des soldats rwandais au Congo alors qu'elle savait qu'à maintes reprises le Rwanda avait été condamné par la communauté internationale pour avoir pénétré illégalement sur le sol congolais. Tout cela a donc été fait en toute opacité. C'est donc une preuve palpable de "haute trahison". L'opposition a tout à fait raison de l'accusé de "haute trahison", c'est légitime. Le problème c'est que Kinshasa a oublié que, quand on signe un accord on le respecte.
- Afrikarabia : Est-ce-que le M23 compte parmi ses soutiens le colonel John Tshibangu qui a fait défection au Kasaï et que le gouvernement accuse de vous avoir rallié ?
- Stanislas Baleke : Tshibangu ne constitue pas un soutien au M23. Cependant, il se trouve que Tshibangu a travaillé au Nord-Kivu et connait très bien les officiers du M23 et on travaille en parfaite collaboration. On partage la même analyse, c'est à dire : rétablir l'Etat de droit au Congo.
- Afrikarabia : La situation militaire sur le terrain semble figée. Comment voyez-vous la suite des événements ?
- Stanislas Baleke : Nous essayons de donner la chance à la paix en invitant le gouvernement congolais à revenir à la raison. Il faut que l'on puisse discuter de la non-application des accords du 23 mars, mais aussi du déroulement des élections du 28 novembre. Je pense que la situation militaire n'est pas figée : il s'agit d'une occasion que l'on donne au gouvernement pour qu'il puisse se ressaisir. S'il refuse, nous en tireront les conséquences.
- Afrikarabia : Vous êtes prêts à avancer de nouveau militairement sur le terrain ?
- Stanislas Baleke : Bien sûr. On va avancer s'il n'y a pas de négociation. Et si ils nous attaquent, on va se défendre.
Propos recueillis par Christophe RIGAUD - Afrikarabia
Regardez l'interview de Stanislas Baleke à propos de la situation dans les territoires que contrôlent le M23 et de la manière dont il voit l'évolution du conflit dans les prochaines semaines :
Interview Stanislas Baleke Porte-parole du M23 par ChristopheRigaud
(1) Leader de l'UDPS et candidat d'opposition face à Joseph Kabila. L'UDPS conteste la réélection du président sortant.
(2) Militant des droits de l'homme assassiné en 2010 et dont John Numbi, che f de la police congolaise et proche de Joseph Kabila, apparaît comme le principal suspect.
(3) Jeune Congolais mort en 2010 dans des circonstances mystérieuses en détention, après avoir caillassé le véhicule du président Kabila.
(4) Etienne Tshisekedi s'est en effet autoproclamé président de la république après les élections contestées de novembre. La réélection de Joseph Kabila a en effet été jugée "non-crédible" par les observateurs de l'Union européenne et du Centre Carter. De nombreuses fraudes et irrégularités ont entâché le scrutin. On ne pas pas affirmer pour autant que la victoire revient à Etienne Tshisekedi puisque toutes les preuves (procès-verbaux notamment) ont disparu.
Photo : Stanislas Baleke le 6 sept. 2012 à Paris © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
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07 septembre 2012
RDC : Rencontre Hollande-Tshisekedi en suspend
L'opposant congolais Etienne Tshisekedi rencontrera-t-il François Hollande au prochain Sommet de la Francophonie de Kinshasa ? L'UDPS est en colère contre le président français qui légitime par sa présence le régime "autoritaire et contesté" de Joseph Kabila. Si François Hollande a prévu de rencontrer les partis d'opposition, des voix s'élèvent pour demander à Etienne Tshisekedi de boycotter François Hollande.La venue de François Hollande au XIVème Sommet de la Francophonie de Kinshasa en octobre prochain, n'en finit pas d'enflammer l'opposition congolaise. L'UDPS, le parti de l'opposant Etienne Tshisekedi avait vivement critiqué la décision de François Hollande de participer au Sommet. "Les intérêts ont pris le dessus sur la démocratie et le respect des droits humains" dénonçait un communiqué du parti. L'UDPS, qui conteste toujours la réélection de Joseph Kabila en novembre 2011, estime que la venue du président français cautionne "la fraude électorale", "la violente répression des opposants politiques", "les disparitions" et "les assassinats". Le parti d'Etienne Tshisekedi, ainsi que la grande majorité de l'opposition congolaise, avaient milité pour le boycott, puis la délocalisation du Sommet dans un autre pays. A l'annonce de la venue du président français, l'UDPS cachait mal sa déception : "la culture française contenue dans la Déclaration des Droits de l'Homme ne peut rayonner dans le monde en cautionnant la tricherie électorales ainsi que les violences et autres crimes."
A Paris, le président français, avait un tout autre agenda en tête. Pour François Hollande, le Sommet de la Francophonie est l'occasion d'établir "une nouvelle donne" avec l'Afrique. François Hollande souligne que l'enjeu est important pour la France : "en 2050, 80% des Francophones seront africains, 700 millions de femmes et d'hommes". Concernant la polémique sur sa venue, le président français a assuré qu'il y rencontrerait "l'opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C'est le sens de la nouvelle politique africaine de la France: tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait".
La question est maintenant de savoir si l'opposition ne sera pas tentée de rendre au président français "la monnaie de sa pièce" en boycottant François Hollande ? Si du côté des cadres du parti, on prône plutôt l'apaisement, les militants affichent une réelle hostilité à cette rencontre : "Tshisekedi n'a rien à gagner en rencontrant Hollande", "qu'est-ce que cela changerait au statu quo actuel ?", "pourquoi légitimer Hollande qui vient lui-même légitimer Kabila ?", "cette rencontre n'aurait aucun impact"… les critiques sont nombreuses.
Au siège de l'UDPS à Kinshasa, on affirme ne pas avoir eu de contact officiel avec l'Elysée sur une éventuelle rencontre entre les deux hommes. Concernant un hypothétique boycott, le secrétaire adjoint du parti chargé de la communication, Augustin Kabuya est clair : "je pense que s'il y a une demande de rencontre, Etienne Tshiesekedi ne peut pas refuser" a-t-il affirmé à Afrikarabia. "Aucune décision n'est encore prise. Etienne Tshisekedi n'a encore rien décidé", précise Augustin Kabuya,"tout dépendra de la manière dont cela sera organisé sur place. Pour l'instant on n'en connaît pas encore les modalités". On sait notamment que l'UDPS dénonce le fait que son président est "bloqué", en "résidence surveillée" dans sa maison du quartier de Limete.
Certains cadres qui plaident pour une rencontre entre les deux hommes, assure qu'un tête à tête entre Etienne Tshisekedi et François Hollande aurait plus d'impact médiatique qu'un boycott. A l'UDPS, on attend aussi de voir si les "gages" de bonne volonté demandés par la France pour la venue de François Hollande seront honorés : "promouvoir la démocratie et l'Etat de droit". En clair : réforme de la CENI (Commission électorale) et déroulement du procès Chebeya dans de meilleures conditions (comparution du suspect n°1, John Numbi par exemple).
Pour l'instant, les rumeurs les plus folles courent à Kinshasa autour de la venue de François Hollande. On parle d'une grande manifestation d'organisée par l'opposition le long de la route de la l'aéroport de Kinshasa en guise de "comité d'accueil". D'autres évoquent même l'accueil de François Hollande par Tshisekedi lui-même ! (on peine à le croire). Une chose est sûre, la manière dont sera reçu le président français et la listes des personnalités d'opposition qu'il rencontrera donnera sans aucun doute le ton de ce voyage sous haute tension.
Christophe RIGAUD
Photo : E. Tshisekedi à Bruxelles en 2011 © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
08:54 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)
04 septembre 2012
RDC : Quand Mende "débrief" Kabarebe
Nouvelle passe d'armes entre Kinshasa et Kigali. Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, est revenu sur les déclarations de James Kabarebe, le ministre de la défense rwandais. Dans un entretien, James Kabarebe avait nié le soutien de Kagali aux rebelles du M23 et avait violemment attaqué l'armée et le gouvernement congolais. La réponse n'a pas tardé.Dans une interview au journal Le Soir, le ministre rwandais de la défense, James Kabarebe avait fermement réfuté tout soutien du Rwanda aux rebelles du M23. Un récent rapport de l'ONU avait accusé Kigali de fournir des hommes et des armes au M23, qui se bat contre l'armée congolaise à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Kabarebe affirmait que "chaque fois que quelque chose ne va pas au Congo, on désigne le Rwanda". Au sujet de l'armée congolaise et de son gouvernement, les attaques étaient nettement plus virulentes : "au Congo il n’y a ni gouvernement ni armée, seulement un grand vide". Ou encore concernant l'armée : "ils ont échoué parce qu’ils ne peuvent pas se battre. Dans les conditions où ils se trouvent, ils ne tueraient même pas un rat…".
Propos "arrogants"
Dans sa conférence de presse du 3 septembre, le ministre de l'information de RDC, Lambert Mende en a prfité pour "débrief" l'interview de Kabarebe : "les propos arrogants et discourtois du ministre rwandais à l’encontre du leadership congolais sont révélateurs d’un état d’esprit malsain dans les hautes sphères du pouvoir au Rwanda à l’égard de la RDC et de son peuple". Selon Lambert Mende, "le gouvernement rwandais s’agite parce qu’il digère mal son échec diplomatique dans la énième crise qu’il a suscitée chez nous". Et de s'étonner : "pourquoi de tous les neuf voisins de la RDC, seul le Rwanda souffrirait des conséquences de cette prétendue mauvaise gouvernance ?"
Contre-feu
Lambert Mende en a également profité pour immédiatement lancer un contre-feu concernant la polémique sur le retrait de plus de 300 soldats rwandais du territoire congolais. Vendredi, Kigali annonçait en grande pompe le départ de quelques centaines d'hommes de RDC, provoquant une vive controverse dans l'opinion congolaise qui croyait ces soldats partis depuis... 2009 ! L'annonce de Kigali était visiblement destinée à mettre dans l'embarras les autorités congolaises au sujet de la présence "officieuse" de troupes rwandaises chez lui. Pour Lambert Mende, l'opération de retrait menée par Kigali prouve l'existence de soldats rwandais à l'Est de la RDC (ce que Lambert Mende ne dit pas c'est si Kinshasa était courant) et donc validerait le "soutien" de Kigali aux rebelles du M23, qui se trouvent être dans la même zone. Le porte-parole du gouvernement accuse également Kigali d'avoir profité de ce retrait pour "exfiltrer" certains de ses hommes qui "soutenaient" le M23. Selon Lambert Mende, les soldats rwandais ont "préféré rentrer au Rwanda par une zone sous contrôle de la pseudo-mutinerie du M23. Pire, Kigali a refusé toute présence de la Monusco au titre de témoin international de ce mouvement de retrait"... preuve de l'ambiguïté sur la mission de ces soldats rwandais.
Double-jeu ?
L'ambiance s'est donc nettement tendue entre la RDC et Rwanda. Les alliés d'hier se sont lancés dans une course aux invectives qui ne fait (pour l'instant) que renforcer le sentiment violemment anti-rwandais qui prédomine en RDC et principalement dans la capitale, Kinshasa. Il faut dire que depuis 2009, les autorités congolaises avaient déjà toutes les peines du monde à essayer de convaincre son opinion de l'intérêt de son rapprochement avec Kigali. Car jusqu'à l'arrestation du rebelle Laurent Nkunda, le 23 janvier 2009, le Rwanda était alors soupçonné de soutenir la rébellion tutsie du CNDP (comme aujourd'hui avec le M23). Avec l'arrestation de Nkunda, Kagame et Kabila se sont rapprochés, jusqu'à mettre en place des opérations armées conjointes congolo-rwandaises à l'Est du pays. Aujourd'hui, alors qu'une nouvelle rébellion agite le Nord-Kivu, le Rwanda est de nouveau pointé du doigt. Les Congolais ont donc un peu de mal à croire leur gouvernement, lorsque, la main sur le coeur, il dénonce le plan machiavélique de Kigali pour "balkaniser" les Kivus. L'opposition croit plutôt que le pouvoir est toujours sous influence de Kigali et joue double jeu.
Haute Trahison ?
Le 4 septembre, une vingtaine de partis d'opposition demande une mise en accusation pour "haute trahison" du président Joseph Kabila. En cause : la guerre dans les Kivus. Selon les signataires du texte, Joseph Kabila est responsable du fameux accord du 23 mars, dont la rébellion du M23 revendique l'application. Pour l'opposition, "le contenu de cet accord a été délibérément caché, tant aux institutions qu'à la population congolaise". Sous-entendu : l'accord donnait trop de place aux rebelles du CNDP (devenu M23 aujourd'hui). Le texte de cette coalition d'opposition estime "totalement établie la complicité du pouvoir (Kinshasa, ndlr) avec les agresseurs (Kigali, ndlr)". En attendant, le gouvernement congolais compose un numéro d'équilibriste, qui sera de plus en plus difficile à tenir avec le temps.
Christophe RIGAUD
22:30 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)