22 janvier 2012
RDC : Tshisekedi au Palais de la Nation ce lundi
Etienne Tshisekedi, autoproclamé "président élu" de la République démocratique du Congo a annoncé vendredi qu'il va formera son propre gouvernement. Il se rendra lundi 23 janvier 2012 au Palais de la Nation à Kinhsasa."A partir de ce vendredi 20 janvier 2012, je prend mes fonctions actives en qualité de président de la République démocratique du Congo. A partir de la semaine prochaine, nous allons former le gouvernement qui va prendre en mains le destiné du pays", a déclaré vendredi le leader de l'UDPS.
Lors de l'élection présidentielle de novembre 2011, Etienne Tshisekedi a obtenu 32,33 % de suffrages exprimés. Il s'est classé en deuxième position derrière le président sortant Joseph Kabila qui a recueilli, 48,95 % selon la Commission électorale. Etienne Tshisekedi a rejeté la réélection de Joseph Kabila en dénonçant une fraude massive et revendique sa victoire à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC).
Christophe RIGAUD
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21 janvier 2012
RDC : Quitte ou double pour Tshisekedi
Où va Etienne Tshisekedi ? Après une longue période de silence, l'opposant congolais s'est exprimé vendredi. Le leader de l'opposition a annoncé vouloir former son propre gouvernement et a décidé "d'annuler les élections législatives". Etienne Tshisekedi a rejeté la réélection de Joseph Kabila en dénonçant une fraude massive et revendique la victoire à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). Une situation très inconfortable pour le patron de l'UDPS, qui peine à trouver une stratégie efficace.La bataille pour la présidentielle est-elle terminée pour l'opposant congolais Etienne Tshisekedi ? Battu "officiellement" par Joseph Kabila, mais sûr de sa "victoire", Etienne Tshisekedi s'est autoproclamé "président élu" de la République démocratique du Congo (RDC). L'opposition estime que la réélection de Joseph Kabila est très contestable et entachée de multiples irrégularités. Mais la Commission électorale et la Cour suprême de justice congolaise (toutes deux proches du pouvoir) ont validé le scrutin et la communauté internationale, pourtant très critique, à laisser faire.
Etienne Tshisekedi se trouve donc dans une situation délicate. Depuis son autoproclamation, Tshisekedi est plus isolé que jamais : la rue congolaise n'a pas suivi (pas de printemps congolais) et la communauté internationale semble se satisfaire de la réélection (certes contestable) de Joseph Kabila. Après une longue période de réflexion, de consultation… et de silence, le leader de l'UDPS a donné une conférence de presse ce vendredi. Une conférence devant très peu de journalistes, puisque le quartier de Limete où réside Tshisekedi est bouclé depuis plusieurs semaines par la police congolaise. Le moins que l'on puisse dire, c'est que pro et anti-Tshisekedi n'ont pas été déçus pour le programme du "Sphinx de LImete".
Fidèle à son caractère, "intraitable", "irréductible" et "jusqu'au boutiste", nous avons assisté à du Tshisekedi "pur jus"… toujours entre le génial et le pathétique. Dans son discours, Tshisekedi persiste et signe. Le leader de l'opposition s'estime toujours le "président élu" de la dernière présidentielle et compte se rendre prochainement au Palais de la Nation afin de former son propre gouvernement. Le "président" Tshisekedi a également décidé "d'annuler les élections législatives", dont on attend toujours les résultats. Le patron de l'UDPS a annoncé l'organisation d'un nouveau recensement de la population (dès le mois de février) et la tenue de nouvelles élections législatives et locales rapidement. Quant à une future participation à une quelconque table ronde avec le président Kabila ? Il n'en est pas question.
Une fois son programme annoncé… que peut-il se passer ? Rien sans doute. Quelques jours après les résultats de la présidentielle, Etienne Tshisekedi avait déjà appelé l'armée et la machine étatique de lui faire allégeance… dans l'indifférence générale. Il avait ensuite appelé la rue à le soutenir… sans plus de résultat. Autant dire qu'avec ses annonces de vendredi, Tshisekedi semble abattre ses dernières cartes.
Dans son propre camp, on hésite entre deux sentiments. La tendance "optimiste" estime qu'il faut aller au bout et qu'il se passera bien "quelque chose". Une autre tendance considère que "c'est mort"… et pense déjà à 2016, date des prochaines élections.
Christophe RIGAUD
Photo : E. Tshisekedi à Bruxelles en 2011 (c) Ch. Rigaud - www.afrikarabia.com
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19 janvier 2012
RDC : L'opposition manifeste à Paris le 21 janvier
Dans un climat de crise post-électorale en République démocratique du Congo (RDC), l'opposition congolaise se re-mobilise à Paris. Une manifestation aura lieu samedi 21 janvier pour dénoncer le "hold-up" électoral" du président Kabila et soutenir l'opposant Etienne Tshisekedi.Après la réélection contestée de Joseph Kabila, la crise politique continue d'agiter la diaspora congolaise, réputée plutôt proche de l'opposition. Cette manifestation entend dénoncer les résultats de la présidentielle et soutenir le candidat d'opposition, arrivé en seconde position, Etienne Tshisekedi. Le leader de l'UDPS, qui a rejeté la réélection de Joseph Kabila, s'est "autoproclamé" "président" quelques jours après la prestation de serment du président sortant. Depuis, la RDC s'est enfoncée dans une crise politique profonde et attend les résultats des élections législatives, entachées des mêmes irrégularités que la présidentielle.
Dans ce contexte de fortes tensions, la diaspora s'est toujours fortement mobilisée. Dès février 2011, les premières manifestations "Kabila dégage" (en référence à la révolution tunisienne) sont organisées sur Paris, avant d'être reprises à Bruxelles, Londres ou Washington. Le phénomène "combattants" est né. Plusieurs groupes organisent alors des actions spectaculaires et souvent violents. Profondément "anti-Kabila" et "anti-rwandais", ces groupes ont ensuite empêché plusieurs artistes congolais de se produire en concert à Paris, comme la star Werrasson ou Papa Wemba. Les "combattants" reprochent à ces chanteurs de "rouler" pour Kabila et de faire de la propagande pour le candidat-président (à l'époque en campagne pour sa réélection). Gare du nord, les "combattants" ont ensuite perturbé l'arrivée en Thalys d'Olive Lembe Kabila, la femme du chef de l'Etat. En juin 2010, toujours gare du nord, les "combattants" ont agressé violemment le général Didier Etumba, à l'époque chef d'Etat-major de l'armée congolaise, en visite à Paris pour assister au concert "la nuit africaine". Derniers faits d'armes : l'incendie de l'ambassade de RDC à Paris en septembre 2011 et l'occupation de la même ambassade en décembre dernier. Puis le 31 décembre, les "combattants" s'en prennent au président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo. L'homme politique de 76 ans restera 5 jours à l'hôpital à Paris.
Samedi 21 janvier 2012, la diaspora congolaise manifestera de nouveau à Paris. Organisée par le RCK (Résistants Combattants Kongolais), cette marche débutera à 13h30, métro Sèvres-Lecourbe à destination du parvis des Droits de l'Homme au Trocadéro. Cette marche s'intitule : "”LES PREMIERS PAS DE NOS ENFANTS POUR LE CONGO”. Objectif annoncé par les organisateurs :
- "honorer" Patrice Lumumba dont le combat est "d'actualité,
- soutenir le "Président élu", Etienne Tshisekedi et dénoncer le "hold-up" électoral de Joseph Kabila.
Christophe RIGAUD
Photos : Paris 2011 (c) Ch. Rigaud - www.afrikarabia.com
22:08 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
18 janvier 2012
RDC : Kabila s'offre l'Assemblée nationale
Dans un parfum de fraude et avec la plus grande confusion, la Commission électorale de République démocratique du Congo (RDC) s'apprête à annoncer les résultats des élections législatives. Sans surprise, la majorité présidentielle devrait disposer d'une nette avance à l'Assemblée. Le scrutin est très contesté par l'opposition et les nombreuses missions électorales présentent dénoncent des "tricheries inacceptables". La Communauté internationale s'est contentée "d'observer".Une crise post-électorale en chasse une autre. Après une présidentielle chaotique, voici les législatives, qui s'annoncent avec leurs lots de contestions et de "tricheries". Il faut dire que les deux élections ayant eu lieu le même jour (le 28 novembre 2011), on retrouve la même organisation anarchique et les mêmes fraudes : bourrages d'urnes, bureaux de vote fantômes, procès-verbaux perdus, "tripatouillages" de listes, bulletins de vote égarés…
La communauté internationale, témoin du fiasco électorale congolais, a publié de nombreux rapports pour dénoncer les "irrégularités du scrutin". Le Centre Carter, l'Union européenne ou l'Eglise catholique congolaise ont tous reconnu le manque de crédibilité des élections. Mais à part l'Eglise catholique, personne n'a osé franchir le rubicon en demandant l'annulation du scrutin. Un groupe d'experts américains a fini par être imposé à la Commission électorale (CENI) pour fournir "une aide technique" sur les résultats des législatives. L'objectif était de "sauver les meubles" en espérant que les élections à la députation aient été moins "irrégulières" que l'élection présidentielle. Manque de chance… la situation est pire, selon les observateurs étrangers. En quelques jours, les experts américains ont plié bagages et quitté Kinshasa… sans un mot d'explication.
Car, si Joseph Kabila a tout fait pour assurer sa réélection (notamment en faisant passer le scrutin de deux à un seul tour), il fait désormais tout pour garder le parlement et s'assurer un gouvernement issu de sa majorité. Selon les résultats partiels publiés par la CENI (que l'opposition accuse d'être pro-Kabila), la majorité présidentielle s'offre une belle avance. Le blogueur Jason Stearns, dans son excellent Congo Siasa, a rapidement comptabilisé le rapport des forces en présence : la majorité présidentielle pourrait compter sur 114 sièges (PPRD et alliés), alors que l'opposition (UDPS, UNC, UFC) n'aurait que 46 sièges (ces résultats sont partiels… il y a 500 sièges à pourvoir).
A Afrikarabia, comme beaucoup d'observateurs, nous pensions que les législatives auraient pu rééquilibrer le rapport de force "majorité-opposition"… donner un poids supplémentaire à l'opposition au parlement… jusqu'à peut-être la création d'un gouvernement de coalition… Erreur, nous nous sommes trompés. Joseph Kabila s'est assuré "le grand chlem" : présidence+parlement dans des conditions contestables, sous le regard indifférent de la communauté internationale.
Christophe RIGAUD
Photo : site internet "Kabila 2011"
22:19 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (2)
16 janvier 2012
RDC : Faut-il annuler les législatives ?
Les critiques fusent autour des résultats des élections législatives en République démocratique du Congo (RDC). Après l'Eglise catholique, c'est au tour de la mission nationale d'observation électorale de dénoncer les nombreuses irrégularités du scrutin et de demander son annulation. Comme lors de l'élection présidentielle, la mission relève plusieurs cas de "fraudes et de tricheries".Après une élection présidentielle contestée, les législatives en République démocratique du Congo (RDC) subissent un impressionnant flot de critiques. Jeudi, l'Eglise catholique avait déjà qualifié la compilation des résultats des législatives "d'inacceptable". Aujourd'hui, c'est au tour de la mission nationale d'observation électorale de dénoncer les irrégularités du scrutin. Et la liste est impressionnante : documents "incomplets ou raturés", bulletins de vote "perdus", transports de résultats laissés sans supervision, écarts de données entre les différents d'un document à l'autre, plusieurs cas bourrages d'urnes…
Sur le site de la BBC, Léonie Kandolo, responsable de la mission qui regroupe quatre ONG, explique qu'au "regard des irrégularités constatées, l'éloignement des observateurs et des témoins des opérations de compilation des résultats des élections législatives procède d'une volonté délibérée de fraude et de tricherie". Elle explique également que la mission "a du renoncer à publier les résultats de façon indépendante", "ce qui la pousse à remettre en cause l'ensemble du processus".
Comme pour la présidentielle, fortement contestée par l'opposition, le scrutin législatif s'est déroulé de manière chaotique, voir anarchique. Les deux élections ayant lieu le même jour, les observateurs estiment que ces scrutins sont entachés des mêmes soupçons de fraude massive. Joseph Kabila a pourtant été donné gagnant par la Commission électorale (CENI). L'opposant Etienne Tshisekedi qui est arrivé en seconde position dans une élection à un seul tour, s'est autoproclamé "président élu" après avoir rejeté les résultats et dénoncé de nombreuses irrégularités, constatées par plusieurs missions d'observation, comme le Centre Carter, l'Union européenne ou l'Eglise catholique congolaise.
Les premiers chiffres provisoires donne une nette avance à la majorité présidentielle du président Kabila, ce que conteste l'opposition… Une situation qui risque de plonger la RDC dans une crise politique et institutionnelle profonde. La mission, qui a déployé plus de 2.700 observateurs uniquement pour l'observation de la compilation des résultats, recommande "un dialogue politique pour résoudre la crise de légitimité des résultats des scrutins présidentiel et législatif".
La CENI a retardé l'annonce des résultats de deux semaines. Des résultats attendus le 26 janvier 2012.
Christophe RIGAUD
Photo © Droits Réservés - Centre de compilation au Katanga (déc 2011)
21:39 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (6)