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28 juin 2008

Les 4,8 millions d'euros de Mobutu n'intéressent pas Kinshasa !

Selon le site d'information Bakchich.info, les 4,8 millions d'euros du dictateur Mobutu Sese Seko n'ont toujours pas trouvé preneur... Kinshasa ne répond même plus aux divers sollicitations du ministère helvétique des affaires étrangères.

La ministre, Micheline Calmy-Rey, qui cherche à améliorer l’image de la place financière suisse, a également "proposé une assistance technique et juridique aux deux pays. Une rencontre réunissant une soixantaine d’experts venus d’une trentaine de pays, de la Banque mondiale et de l’ONU, a été organisée du 25 au 27 mai dernier à Lausanne, à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, pour faciliter la restitution des fonds illicites. En vain." selon Bakchich.info.

... même plus intéressé par 4,8 millions d'euros !

Toujours selon ce site internet, la corruption n’a jamais cessé à Kinshasa. "Elle a pris une telle ampleur que le président Joseph Kabila ne fatigue même plus pour récupérer moins de 5 millions d’euros…  La Suisse a donc annoncé qu’au 31 décembre 2008, si aucune démarche n’était entreprise, elle serait contrainte de restituer l’argent à la famille de Mobutu."

27 juin 2008

RDC : Jean-Pierre Bemba reste en prison

La chambre des mises en accusation de Bruxelles vient de rejeté vendredi la requête d'appel formée par Jean-Pierre Bemba et ses avocats contre une récente décision de la chambre du conseil de Bruxelles qui avait confirmé l'un des trois mandats d'arrêt. Le principal opposant au président de la RDC, Joseph Kabila, reste donc détenu à la prison de Saint-Gilles.

DSC03834 copie 2.jpgJean-Pierre Bemba a été arrêté le 24 mai dernier, après la délivrance d'un mandat d'arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye du 23 mai. Un juge d'instruction bruxellois validera ensuite la procédure en délivrant un mandat d'arrêt national. Puis, le 10 juin dernier, un second mandat d'arrêt international délivré par La Haye a annulé le premier et l'a remplacé.

En fait, les avocats de M. Bemba, Mes Philippe Marcus-Helmons, Claude Bontinck et Pierre Legros avaient déposé, à l'origine, deux requêtes de mise en liberté provisoire. La chambre des mises a déjà considéré mercredi que la seconde était sans objet puisque la première était toujours à l'examen. Et les mêmes juges ont estimé vendredi que celle-ci était recevable mais non fondée, l'incarcération étant, à leurs yeux, tout à fait justifiée.

Le quadragénaire comparaîtra encore le 1er juillet devant la cour de cassation pour tenter d'obtenir la mise à néant de deux autres arrêts de la chambre des mises en accusation de Bruxelles.

Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud

26 juin 2008

Les congolais "floués par les contrats chinois"

Selon le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), les contrats miniers passés entre la Chine et l'état congolais pillent les ressources naturelles de la RDC et privent les congolais d'une partie de leur richesse.

DSC02325 copie2.jpg"Le sous-sol congolais regorge d’énormes ressources naturelles qui font l’objet d’un pillage systématique de la part des groupes miniers géants avec la complicité des autorités politiques de ce pays. Cette situation fait de cette nation l’un des pays les plus pauvre au monde, alors que son sous-sol est réputé être un véritable « scandale géologique ». L’exploitation de ces ressources naturelles apporte aux entreprises privées transnationales des profits démesurés tandis que les recettes correspondantes pour l’Etat sont dérisoires : seulement 6% du budget ! La population congolaise qui vit dans l’extrême pauvreté n’en profite absolument pas (...).

Pour autant, les contrats actuels signés avec la Chine ne constituent pas une réelle alternative aux problèmes économiques de la RDC. En septembre 2007, au moment où le peuple congolais attendait la publication par le gouvernement du rapport de la commission d’audit des contrats miniers qui devrait dénoncer les contrats non conformes à la législation, le gouvernement a signé un contrat d’exploitation minière avec un groupement d’entreprises chinoises pour une durée d’environ 30 ans.

Ce contrat se traduit par la création d’une joint-venture qui sera détenue à 68% par les entreprises chinoises et à 32% par des sociétés congolaises. Le projet sera financé par les fonds provenant de la Chine, d’où il y a risque d’endettement de la RDC envers ce pays. Alors que ces financements ne seront débloqués qu’après les études de faisabilité, le gouvernement congolais a déjà mis à la disposition de la joint-venture des gisements d’au moins 10,6 millions de tonnes de cuivre et 600 000 tonnes de cobalt.

Des contrats léonins

Le CADTM dénonce la conclusion de ce contrat pour lequel tout a été mis en œuvre pour qu’il ne profite en rien à la population congolaise. En effet, le remboursement des investissements du projet est réparti en trois périodes. La totalité des bénéfices réalisés durant la première période par la joint-venture sera affectée au remboursement des investissements miniers, y compris leurs intérêts. Durant la deuxième période, 66% des bénéfices réalisés par la joint-venture seront affectés à ce remboursement et les 34% restants serviront à la rétribution des actionnaires. Au cours de la troisième période, la totalité de ses bénéfices sera distribué aux actionnaires, au prorata de leurs parts dans le capital social. Pendant les deux périodes dont la durée n’est pas déterminée, la RDC accordera des avantages particuliers à la joint-venture qui se traduit par « l’exonération totale de tous les impôts, droits, taxes, douanes, redevances directs et indirects, à l’intérieur ou à l’import et l’export, payables en RDC et ceux liés aux activités minières et au développement d’infrastructures ». Rien ne sera affecté au budget de l’Etat.

Le CADTM s’indigne du fait que le peuple congolais est floué avec la complicité des autorités congolaises qui ont organisé le bradage pur et simple des richesses nationales pour leurs propres intérêts et au profit des entreprises chinoises. C’est la continuation de la politique néfaste suivie avec les transnationales occidentales au cours de la période antérieure."

Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud

25 juin 2008

Après la Chine, l'Inde arrive en force en RDC

Implantation d'une usine de montage de tracteurs, stages gratuits dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC)... l'Inde commence à s'intéresser au continent africain. Après la Chine, l'Inde fait le forcing en RDC... pays très riche en matières premières... mais pauvre en infrastructure. Attention, l'Inde arrive !

4d901f9ba195ef7d294fef60a532dac1.jpgLe ministre d'Etat congolais à l'Agriculture et au Développement rural, Mobutu Nzanga, a en effet reçu mercredi à Kinshasa, une délégation indienne conduite par le secrétaire du gouvernement indien au ministère du Commerce et de l'Industrie, Gopal K. Pillai, qui a annoncé que son pays va bientôt implanter une usine de montage de tracteurs en RD Congo. "Nous sommes prêts et nous allons démarrer dès que les projets seront approuvés par le gouvernement congolais", a affirmé à la presse M. Gopal, avant de laisser entendre que les projets pourraient être opérationnels dès août prochain.

Le responsable indien a indiqué être venu (en RD Congo) répondre à l'appel lancé par le chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, lors de son voyage en Inde au mois d'avril dernier. "Le président Kabila avait présenté au gouvernement indien des projets relatifs notamment à la relance du secteur agricole en RD Congo. Pour répondre à cet appel, deux compagnies indiennes ont souscrit avec empressement pour l'approvisionnement du secteur agricole en tracteurs, dont un premier lot est estimé à 400 engins", a-t-il expliqué.

"Dans sa politique agricole actuelle, l'Inde, c'est un exemple pour la RDC", a affirmé, pour sa part, le ministre d'Etat congolais Mobutu Nzanga, ajoutant que l'implantation d'une usine de tracteurs va aider la RD Congo à maximiser sa production agricole et lui permettre de consommer ce qu'elle produit, d'exporter et de faire des réserves stratégiques.

L'Inde offre des stages de perfectionnement en TIC à la RDC

Des Congolais doivent également se rendre dans les tous prochains jours en Inde, pour se former et se perfectionner dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC), a annoncé le ministre congolais des Postes, Téléphones et Télécommunications, Mme Louise Munga, au terme d'un entretien mardi à Kinshasa avec une délégation officielle et d’hommes d’affaires indiens, en mission de trois jours à Kinshasa.

A l’issue des discussions entre les deux parties, le secrétaire général indien au Commerce, G.K. Pillai, qui conduit cette délégation, a indiqué à la presse que tout a tourné autour de différents projets relatifs aux télécommunications.

La mission de la délégation indienne en RDC entre dans le cadre, note-t-on, de la philosophie du dernier sommet Inde-Afrique, tenu du 4 au 8 avril 2008 à New Delhi, à savoir : "Un partenariat dynamique, une vision partagée". Une seule question : quel sera en retour le "cadeau" de la RDC à l'Inde ? Peut-être ce qui manque le plus au sous-continent : des matières premières si rares aujourd'hui pour ce pays d'1 milliards d'habitants.

24 juin 2008

Procès Lubanga : Un revers pour la CPI

Le parquet vient de tenter de sauver le procès devant la Cour pénale internationale (CPI) du Congolais Thomas Lubanga après la décision des magistrats du premier tribunal permanent chargé de juger les crimes de guerre de suspendre la procédure en raison d'un litige sur l'accès à certaines preuves... c'est un coup dur pour ce premier procès de la CPI.

Afrikarabia logo.pngArrêté en mars 2006, cet ex-chef de milice de l'Ituri, dans le nord-est de l'ex-Zaïre, aurait dû comparaître à partir de lundi. Cependant, face au refus de l'Onu de lever la confidentialité de certains documents essentiels à l'accusation, les magistrats ont interrompu la procédure la semaine dernière au motif que le Congolais risquait de ne pas bénéficier d'un procès équitable.

Une audience a eu lieu mardi sur la demande de remise en liberté déposée par Lubanga mais le magistrat Adrian Fulford a déclaré qu'il devait d'abord se prononcer sur l'appel interjeté par le parquet avant de prendre une décision sur le sort de Lubanga. Il a précisé qu'il ferait connaître sa décision sur l'appel du parquet la semaine prochaine.

Les avocats de l'accusé ont fait valoir devant le tribunal que la suspension du procès devait conduire automatiquement à sa libération. Carine Bapita Buyangandu, une avocate représentant les victimes, a toutefois prévenu les magistrats de la CPI que la libération de Lubanga pourrait à nouveau provoquer l'embrasement de la région de l'Ituri, dans l'Est du Congo démocratique.

"Cela aura l'effet d'une boule de feu en Ituri et l'histoire nous en tiendra pour responsables", a-t-elle mis en garde. "Nous avons attendu 20 mois".

Les errements de la CPI

Lubanga est accusé d'avoir enrôlé des enfants de moins de quinze ans dans sa milice qui opérait dans l'Ituri. Ce dernier nie les faits. La suspension de son procès constitue un revers pour la CPI alors même qu'elle semblait avoir trouvé son rythme de croisière, six ans après son installation.

Le refus de l'Onu de divulguer le contenu de certains documents s'explique par la volonté de protéger des sources, dont le témoignage a été recueilli sous le sceau de la confidentialité.

Le parquet a fait valoir que les Nations unies avaient accepté que les juges de la CPI puissent avoir accès à la majeure partie des documents mais le magistrat Adrian Fulford a indiqué que le tribunal s'opposerait probablement aux conditions strictes imposées par l'organisation internationale.

Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, s'est dit confiant dans le fait que le problème serait réglé dans les semaines à venir et que Lubanga pourrait comparaître en septembre. "Il y aura une justice pour les victimes de Lubanga", a-t-il dit dans un communiqué.

Des juristes estiment cependant que les possibilités d'appel risquent de différer la procédure pendant plusieurs mois. "Cette décision a provoqué une grande confusion et une grande déception parmi les communautés du district de l'Ituri qui attendaient avec impatience le début du procès de Lubanga", a réagi Human Rights Watch. "Dans le même temps, le droit de Thomas Lubanga à un procès équitable ne peut cependant être remis en cause", ajoute l'association de défense des droits de l'homme.

Depuis son installation, la CPI a ouvert des procédures sur des crimes de guerre présumés commis au Congo démocratique, au Darfour soudanais, en Ouganda et en République centrafricaine. Seuls trois suspects sont actuellement détenus, tous ressortissants du Congo démocratique.

22 juin 2008

RDC : Qui est Thomas Lubanga ?

Portrait du chef rebelle de l'UPC (Union Patriotique Congolaise) en République démocratique du Congo et inculpé de crimes de guerre par la Cour Pénal Internationale (CPI) pour l'enrôlement et la conscription d'enfants de moins de 15 an.

Afrikarabia logo.pngThomas Lubanga Dyilo est né le 29 décembre 1960 à Juba, dans le district d’Ituri de la République démocratique du Congo (RDC). Il appartient à l’ethnie hema. Après des études supérieures à l’université de Kisangani où il obtient un diplôme de psychologie, Thomas Lubanga occupe, entre 1990 et 1994, un poste d’assistant à l’université de Cepromad. Parallèlement, il mène d’autres activités lucratives allant de l’agriculture au commerce de l’or. De 1986 à 1997 il aurait également dirigé une organisation appelée «Votura».

Thomas Lubanga entre en politique fin 1999. Il est rapidement élu membre de l’Assemblée du district d’Ituri.

Le 15 septembre 2000, il crée l’Union des patriotes congolais (UPC) dont il devient le président, ainsi que sa branche armée, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) dont il est le commandant en chef.

En 2001, Thomas Lubanga est nommé secrétaire national adjoint pour la jeunesse et les sports du Front de libération du Congo (FLC), et commissaire à la défense au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani/Mouvement de libération (RCD-K/ML), une rébellion proche de l’Ouganda.

En août 2002, l’UPC prend le contrôle de la ville de Bunia. En septembre de la même année, le mouvement est rebaptisé Union des patriotes congolais/Réconciliation et paix (UPC/RP). Thomas Lubanga en prend la présidence et désigne, par décret, les principaux membres de l’exécutif pour l’Ituri. Dans un second décret, il crée de manière officielle les FPLC au sein desquelles il continue d’assumer la position de commandant en chef.

Il est allégué que l’UPC, avant même la création des FPLC, recrutait activement des enfants de moins de quinze ans et les soumettait à un entrainement militaire, notamment dans son camp de Sota. Cette pratique se serait systématisée avec la création des FPLC. Les enfants auraient été forcés de participer aux hostilités, notamment en devenant les gardes du corps de hauts responsables militaires du FPLC. En tant que président de l’UPC et commandant en chef des FPLC, Thomas Lubanga aurait été au courant de telles pratiques et les auraient encouragé, en particulier entre septembre 2002 et le 13 août 2003, lors du conflit armé en Ituri.

L’UPC est également accusée de massacres de civils en Ituri, notamment dans la région de Bunia, chef-lieu de ce district de Province Orientale en 2002. Entre 2002 et 2003, plus de 800 civils auraient ainsi été tués par l’UPC dans la ville minière de Mongbwalu et dans les villages adjacents. Les personnes d’origine lendu auraient particulièrement été visées. L’Ituri, région riche en matières premières, a été le théâtre de violents affrontements entre différentes milices, entraînant massacres et déplacements de populations civils.

Selon Radio Okapi, la station radiophonique de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), Thomas Lubanga aurait décrété que chaque famille vivant dans les zones sous son contrôle devait impérativement contribuer à l'effort de guerre en donnant soit une vache, soit de l'argent, ou bien encore un enfant devant joindre les rangs des rebelles de sa milice.

Thomas Lubanga a été arrêté le 19 mars 2005 et incarcéré à la prison de Makala, à Kinshasa.

21 juin 2008

RDC : Vers une remise en liberté pour Jean-Pierre Bemba ?

Mercredi, la justice belge a pris une décision favorable à Jean-Pierre Bemba vers une éventuelle remise en liberté. Dans la foulée, on apprenait que le premier mandat d'arrêt émis, dans la précipitation, par la CPI le 23 mai dernier était annulé. Mais jeudi 19 juin, la Chambre des mises en accusation de Bruxelles confirmait le second mandat d'arrêt de la CPI délivré le mardi 10 juin.

DSC03834 copie 2.jpgMais aujourd'hui, la justice belge a suspendu le transfèrement du principal opposant en République démocratique du Congo (RDC), au siège de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Ce transfert devait intervenir ce week-end. A Kinshasa, il y a eu un moment de joie chez les bembistes. Ils ont chanté et scandé des cris en la gloire de leur leader Jean-Pierre Bemba. Tous ceux qui sont passés, dans les parages du Rond-point Forescom ont fait le même constat. Les bembistes, qui avaient perdu le sourire depuis la neutralisation de "Igwe", jubilaient après un coup de fil venu de Bruxelles annonçant une prochaine remise en liberté de Bemba. C'est Me Aimé Kilolo, avocat de la défense, qui a redonné de l'espoir aux partisans du Président national du MLC.

Depuis son arrestation, les avocats de M. Bemba, qui souhaite comparaître libre devant la CPI, ont introduit plusieurs recours devant la justice belge pour réclamer sa remise en liberté, dont l'un est toujours pendant devant la Cour de cassation, la plus haute juridiction du royaume. "Nous avons appris hier (jeudi) qu'un ordre de mission avait été donné pour transférer M. Bemba ce week-end à La Haye", a expliqué vendredi un des avocats du principal opposant au président congolais Joseph Kabila, Me Aimé Kilolo Musamba.

"Nous avons donc saisi en référé le président du tribunal de première instance de Bruxelles, qui lors d'une audience extraordinaire à huit heures vendredi a décidé d'interdire de procéder au transfèrement de M. Bemba à La Haye tant que la procédure devant la Cour de cassation n'est pas tranchée", a ajouté l'avocat. La Cour de cassation doit se prononcer sur la validité de décisions prises par des juridictions d'instruction - chambre du conseil et chambre des mises en accusation - qui ont décidé à plusieurs reprises de maintenir M. Bemba en détention.

"On attend la décision de la Cour de cassation la semaine prochaine", a précisé Me Kilolo. "L'objectif est de permettre à M. Bemba de comparaître libre, car il accepte de comparaître, mais pas dans des conditions d'humiliation inutile", a ajouté l'avocat du candidat malheureux à la présidentielle de 2006.

Photo (c) www.afrikarabia.com - Christophe Rigaud

06 juin 2008

RDC : Les attaques rebelles continuent... des milliers de réfugiés sur les routes

Alors que Kinshasa s'émeut de l'arrestation de Jean-Pierre Bemba, l'est de la RDC continue de sombrer dans la violence... dans le plus grand silence. En effet, près de 5 000 personnes ont été déplacées à la suite d’une attaque menée par les rebelles rwandais contre deux camps de civils d’un village du Nord-Kivu, une province de la République démocratique du Congo.

« Les Forces armées pour la libération du Rwanda (FDLR) ont attaqué [le 4 juin] deux camps de Kinyando, où des habitants d’un village voisin s’étaient réfugiés après avoir fui les affrontements entre les FDLR et l’armée congolaise », selon le colonel Jean-Paul Dietrich, porte-parole de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC).

Kinyando se situe à 70 kilomètres au nord de Goma, première ville de la province. L’attaque a fait au moins six morts, 14 blessés et entre 2 000 et 5 000 déplacés, selon le colonel Dietrich. Cette attaque rebelle a été menée en réaction aux opérations militaires lancées par les forces armées congolaises contre les rebelles rwandais dans les villages, a-t-il expliqué.

Alan Doss, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, ainsi que les représentants des Etats-Unis et de l’Union européenne dans la région ont condamné ces actes « terroristes » commis à l’encontre de la population civile. Une équipe a également été dépêchée sur place pour évaluer la situation.

La situation de sécurité s’étant améliorée à la suite des attaques, certains déplacés ont commencé à retourner au village, selon le colonel Dietrich.

L’attaque a eu lieu à l’heure où le gouvernement et deux petits groupes rebelles rwandais de l’ethnie des Hutus attendent l’application d’une feuille de route prévoyant leur désarmement et leur démobilisation.

Cette feuille de route avait été présentée dans la ville de Kisangani à la fin du mois de mai. Les FDLR n’ont pas participé au processus de Kisangani et ont rejeté la feuille de route.