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08 janvier 2008

Conférence de Goma : Quels enjeux pour la paix en RDC ?

Après plusieurs mois de guerre au Nord Kivu à l’Est de la RDC, les rebelles du général Laurent Nkunda et le gouvernement décident de faire une trêve. Ils se retrouvent depuis dimanche à Goma, chef lieu de la région. Objectif : trouver une solution pacifique à un conflit violent qui a déjà provoqué plus de 800 000 déplacés.

Qui est autour de la table ?

Au total six cent personnes participent à ce rassemblement organisé par le président de la RDC, Joseph Kabila. Parmi elles, le président du Sénat, Kengo Wa Dondo, certains membres du gouvernement, dont le ministre des Affaire étrangères, Antipas Mbusa Nyamuisi. On note aussi la présence d’une cinquantaine d’ambassadeurs, conduits par le N°1 de la Mission des Nations Unies au Congo, William Lacy Swing ainsi que des délégués mouvement politico militaire CNDP de Laurent Nkunda. Des membres de la société civile sont aussi présents. Le président hutu des FDLR n’a pas été invité.

Pour quels objectifs ?

Certains craignent à travers cette conférence, le morcellement de la RDC. C’est le cas de l’église catholique, citée par le site radinrue.com. celle-ci met en garde contre la « Balkanisation de la RDC ». Dans un mémorandum, la conférence des évêques du Congo affirme : «L’intégrité territoriale, l’intangibilité des frontières et l’unité nationale de la République démocratique du Congo ne sont pas négociables, ainsi les chefs catholique disent non à l’idéologie de la balkanisation par la création des “Etats nains”».

D’autres y voient un moyen pour décanter un conflit de longues dates. Des réactions des habitants des deux Kivu publiés sur le site radio okapi le démontrent. « Par rapport à cette conférence, comme toutes les communautés de l’Est sont représentées, je pense que l’issue sera bénéfique pour l’ensemble de la population congolaise », affirme un commerçant du nord Kivu.

Enfin, la revue Grands Lacs accuse la Belgique, les Etats Unis et les Nations Unies de chercher à promouvoir le plan rwandais, celui de créer un « tutsiland » au Congo. Selon cette revue, ces pays, de connivence avec la Monuc, facilitent l’acheminement d’armes vers les troupes de Laurent Nkunda afin de profiter des richesses de ces deux provinces.

Pourquoi un conflit au Kivu ?

Tout a commencé après le génocide rwandais de 1994. Après l'accession au pouvoir à Kigali du Front Patriotique Rwandais, composé d'exilés tutsis, des combattants hutus rwandais réunis au sein du FDLR se réfugient au Congo. Les populations tutsis vivant au Congo se sentent menacées. Laurent Nkunda se pose en défenseur de ces Tutsis congolais, contre les anciens génocidaires hutus. Le général rebelle accuse l'armée congolaise de soutenir les FDLR, tandis que Kinshasa le soupçonne d'être armé et financé par Kigali.

Une guerre intermittente sévit alors les provinces du nord et du sud Kivu. Les conséquence désastreuses de cette insurrection engendrent au sein des habitants du Nord et du Sud Kivu une antipathie pour les populations tutsi. C’est un conflit à plusieurs facettes.

Qu'attendre de la réunion de Goma ?

Difficile de répondre à cette question. D’entrée de jeux, les représentants des rebelles s’en tiennent à leurs revendications.

Séraphin Mirindi, porte-parole militaire du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), juge que la tenue de cette réunion est positive. Il rappelle cependant que la paix ne sera obtenue que "si l'on tient compte de leurs revendications".

Pour sa part l'ONU, qui a qualifié la crise au Nord Kivu de "pas moins importante que celle du Darfour", craint une "exacerbation de la connotation ethnique du conflit ».

La société civile de son coté a annoncé, Juste après la cérémonie d'ouverture dimanche, la suspension de sa participation. Motif: la composition des instances dirigeantes de ces assises est "totalement déséquilibrée et montre que les résultats ne seront pas à l'avantage des Congolais".

Entre-temps, l’urgence s’impose. Les parties belligérantes doivent à tout prix trouver une solution pacifique à ce conflit qui a déjà fait plusieurs centaines de morts.

Conférence de Goma : Du retard à l'allumage

L’absence au jour d’ouverture de Joseph Kabila, l’arrivée in-extrémis de la délégation du rebelle Laurent Nkunda (lui même absent) ou des problèmes liés à l’enregistrement des délégués présents (plus nombreux que prévus), font que deux jours après son ouverture, la conférence n’a pas encore évoquée les problèmes de fond qui minent la paix à l’est de la RDC, dans les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Depuis dimanche, la conférence de paix a débuté à Goma, principale ville de la région du Kivu, et un cessez-le-feu est actuellement observé entre les différents camps. L’est du Congo, riche en minerais, est la proie de violents troubles entre forces loyales et divers groupes rebelles dont certains viennent du Rwanda voisin.

Le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) de Laurent Nkunda est partie prenante de cette conférence. Ce groupe rebelle dit défendre les tutsis du Kivu, minoritaires dans la région, contre les extrémistes hutu rwandais regroupés au sein des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, et dont il demande le départ comme préalable à toute discussion.

Pour Kinshasa, le général rebel Laurent Nkunda instrumentalise la question rwandaise pour légitimer son mouvement, qui n’hésiterait pas à faire recours de force à des d’enfants-soldats et de violenter les populations civiles par des actes répréhensibles comme le viol massif des femmes et enfants.OMA, Congo démocratique (Reuters) - En raison da l'arrivée massive de participants retardataires, la conférence réunie à Goma pour tenter de ramener la paix civile dans l'Est du Congo démocratique n'est toujours pas entrée mardi dans le vif du sujet. A suivre...

RDC : La délégation du CNDP en résidence surveilléee

Selon Caritas-développement Congo, la délégation du Cndp (Congrès national pour la défense du peuple) du général Laurent Nkunda, à la Conférence sur la paix, bénéficient d'une "triple ceinture de sécurité".

Les représentants de ce mouvement rebelle sont logés à Kimoka, à 40 kms à l’Ouest de Goma, dans la zone sous contrôle du Cndp. Conduite par M. Kambasu Ngeve, la délégation est composée de douze personnes dont deux femmes, un porte-parole civil et son collègue porte-parole militaire. "La tâche de la Monuc est de venir nous chercher le matin et de nous ramener le soir ", a indiqué le major Séraphin Mirindi, le porte-parole militaire du Mouvement à Caritas développement- Congo.

En fait, la sécurité des membres du Cndp est constituée de trois ceintures. La première est celle du contingent indien de la Monuc (Mission des Nations Unies au Congo). La deuxième comprend la Pnc (Police Nationale Congolaise) et la troisième, les Fardc (Forces Armées de la République Démocratique du Congo). "Nous sommes venus en cette conférence pour trouver des solutions à la crise qui divise la région", a-t-il ajouté. Quant à la présence de Laurent Nkunda à ces assises, le porte-parole militaire a déclaré que ses représentants ont le mandat d’engager le Cndp dans les résolutions qui seront prises.