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03 février 2013

2012 : Année noire en RDC

Dans son rapport mondial annuel, Human Rights Watch (HRW) revient sur les faits marquants de l'année 2012 en République démocratique du Congo (RDC). Elections truquées, atteintes aux droits de l'homme, exactions, crimes de guerre, viols de masse, justice sélective… le constat est accablant.

Capture d’écran 2013-02-03 à 15.55.44.pngLe portrait de la République démocratique du Congo dressé par l'ONG Human Rights Watch dans son rapport sur l'année 2012 est particulièrement sombre. Les élections frauduleuses, fin 2011, suivies de violences post-électorales, ainsi que la reprise de la guerre à l'Est du pays entre le M23 et l'armée régulière, ont profondément dégradé la situation des droits de l'homme au Congo.

Violences électorales

Les élections présidentielles et législatives de novembre 2011 ont été entachées de nombreuses irrégularités et des soupçons de fraudes massives. Si le président Kabila a été déclaré vainqueur du scrutin, les observateurs internationaux ont dénoncé "le manque de transparence et de crédibilité" du processus électoral.

Human Rights Watch affirme que "les pires violences liées se sont produites dans la capitale, Kinshasa, où au moins 57 partisans ou sympathisants présumés de l'opposition ont été tués par les forces de sécurité, en grande partie par la Garde républicaine de Kabila". L'ONG a recueilli des informations crédibles faisant état "de près de 150 personnes tuées pendant cette période, dont les corps auraient été jetés dans le fleuve Congo, dans des fosses communes dans les banlieues de Kinshasa, ou dans des morgues loin du centre-ville. Des dizaines de personnes accusées de s'opposer à Kabila ont été arrêtées arbitrairement par les soldats de la Garde républicaine et la police. Un grand nombre ont été placées dans des centres de détention illégaux où elles ont été maltraitées et certaines ont été tuées".

Le M23 au banc des accusés

Les rebelles du M23, en lutte contre les autorités congolaises et l'armée régulière (FARDC), sont également la cible de l'ONG. Human Rights Watch dénonce le recrutement forcé "d'au moins 149 personnes, dont au moins 48 enfants, dans le territoire de Masisi, province du Nord-Kivu, en avril et mai 2012" par les troupes du rebelles Bosco Ntaganda. HRW accuse également le Rwanda voisin pour son aide au M23, "notamment dans la planification et le commandement des opérations militaires et la fourniture d'armes et de munitions". Et de préciser : "au moins 600 jeunes hommes et garçons ont été recrutés de force ou sous de faux prétextes au Rwanda pour rejoindre la rébellion". Le Rwanda a toujours nié ces accusations et le M23 s'est également défendu des attaques d'Human Rights Watch en remettant en cause les conditions dans lesquelles ont été recueillis ces témoignages. La rébellion a plusieurs fois demandé à la communauté internationale et aux ONG de venir contrôler la situation des droits de l'homme dans les zones qu'elle administre... en vain.

Human Rights Watch persiste et signe en rappelant que lors de la prise des villes de Goma et Sake par les rebelles, "les combattants du M23 ont commis des crimes de guerre généralisés, notamment des exécutions sommaires, des viols et le recrutement d'enfants : au moins 33 nouvelles recrues et d'autres combattants du M23 ont été exécutés alors qu'ils tentaient de fuir". Toujours selon HRW, des journalistes et des militants des droits de l'homme qui ont rendu compte des exactions du M23 "ont reçu des menaces de mort". "Des combattants du M23 ont tenté de violer une militante des droits humains dans le territoire de Rutshuru et lui ont dit qu'ils l’avaient prise pour cible en raison de son travail. Quand elle a essayé de s'enfuir, ils lui ont tiré dans la jambe", accuse l'ONG.

FDLR, Maï-Maï, LRA… and Co

Le M23 n'a pas le monopole des exactions en République démocratique du Congo. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle en majorité hutu rwandais dont certains membres ont pris part au génocide de 1994 au Rwanda, ainsi que d'autres groupes armés congolais, "ont augmenté leurs activités militaires, en profitant de la montée des tensions ethniques et du vide sécuritaire créé par la focalisation de l'armée sur le M23", souligne Human Rights Watch. Les groupes d'auto-défense congolais Maï-Maï ont également commis de nombreuses exactions, comme les Raï Mutomboki. "Des centaines de civils ont été tués dans les territoires de Masisi, Walikale, Kalehe et Shabunda dans le Nord et Sud-Kivu", dans des combats entre Raïa Mutomboki, FDLR et alliés congolais. HRW précise que "le M23 a cherché à s'allier avec certains des autres groupes armés, en leur fournissant un soutien périodique ou continu".

L’Armée de résistance du Seigneur (LRA), de l'ougandais Joseph Kony,  continue de semer la terreur dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo. Human Rights Watch signale "273 attaques de la LRA entre octobre 2011 et octobre 2012, au cours desquelles au moins 52 civils ont été tués et 741 autres enlevés".

Justice fantôme

L'ONG pointe également le manque d'impartialité de la justice congolaise, accusée d'être une simple courroie de transmission du régime de Kinshasa. Le procès des assassins du militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana, est emblématique des carences de la justice congolaise. Si quatre policiers ont été condamnés à mort et un autre à la réclusion à perpétuité, le général John Numbi, ancien chef de police et impliqué dans l'assassinat, "n'a pas été arrêté et n’a apparemment pas fait l’objet d’une véritable enquête", dénonce le rapport d'HRW. Mais l'affaire Chebeya n'est pas la seule. Le 2 décembre 2011, les autorités judiciaires ont ouvert une enquête sur les violences électorales du 26 et du 28 novembre 2011. Un an plus tard, l'enquête n'a toujours pas avancé.

Human Rights Watch revient aussi sur le cas de Bosco Ntaganda, un des chefs rebelles du M23, accusé d'utiliser des enfants-soldats dans ses troupes. La Cour pénale internationale (CPI) est toujours à sa recherche, et la RDC ne l'a toujours pas arrêté.

Pressions américaines

La dernière partie de l'état des lieux d'Human Rights Watch en RDC est consacré à la communauté internationale. L'ONG rappelle le déploiement américain, en 2011, de 100 membres des forces spéciales dans la région pour lutter contre la LRA. Mais également la mise en place de la loi Dodd-Frank pour endiguer le commerce de minerais de guerre, en provenance de la RDC. Deux initiatives louables, mais qui peinent à prouver leur efficacité. HRW rappelle que les Etats-unis "suspendaient pour la deuxième année le financement militaire étranger, en raison de la continuation par l'armée du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats". Et d'annoncer que  l'administration américaine avait également annoncé qu'elle "ne formerait pas un second bataillon de l'armée jusqu'à ce que la RD Congo ait signé un plan d'action de l'ONU pour mettre fin à l'utilisation d'enfants soldats".

Un acteur essentiel n'est pas mentionné dans ce rapport d'HRW. Il s'agit de la Monusco, la mission des Nations unies au Congo. Sous le feu des critiques pour son inaction, la Monusco, forte de 17.000 hommes (dont un peu plus de 5.000 dans les Kivus), peine à trouver sa place dans le conflit. Accusée de suppléer une armée congolaise défaillante et qui n'est pas exempt d'exactions sur la population civile, l'ONU est en quête de solutions pour reprendre la main sur le terrain. Une force d'intervention rapide est à l'étude. Mais ils sont peu nombreux à croire à son efficacité… voir à sa réalité.

Avenir sombre

2013 sera-t-elle une meilleure année pour les Congolais ? Pas si sûr. Les premières ébauches de négociations à Kampala, entre le M23 et le gouvernement, sont au point mort. La majorité des observateurs doutent d'un quelconque accord en Ouganda et misent plutôt sur une reprise des hostilités autour de Goma, où plus au Sud, vers Bukavu, où la tension s'est brusquement accrue. Un nouveau mouvement rebelle a d'ailleurs vu le jour au Sud-Kivu : l'UFRC (Union des Forces Révolutionnaires du Congo). Cette coalition, présidée par Gustave Bagayamukwe Tadji, souhaite l'organisation d'"élections démocratiques" et promet qu'elle va "diriger prochainement" la province "en attendant la démission effective du régime actuel". 2013 commence bien mal.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

Photo : Kinshasa © Ch. Rigaud - www.afrikarabia.com

Commentaires

Ne me parlez pas d'enfants soldats car l'Europe occidentale au temps du service militaire obligatoire utilisait aussi des enfants soldats car ce service se faisait généralement à 16 ans et la majorité était acquise à 21 ans. De plus en milieu traditionnel africain une jeun e homme est adulte dès qu'il est capable de construire sa propre case donc vers 13 ans.

AFRIKARABIA répond : étonnante justification !

Écrit par : anneet | 03 février 2013

il appartient a nous africains de nous reveiller, prendre conscience de notre etre, nous decomplexer devant le blanc et ce dernier va nous respecter. comment expliquer qu'un noir soit-il prof d'universite et autres, ayant fait les memes etudes que l'homme blanc reste tjrs complexe etse laisse tjrs conduire par le blanc du meme niveau que lui? le desordre que connait l'afrique est voulu et monte par les blancs avec la complicite de nos intellectuels qui ne comprennent pas la profondeur du fosse
qu'ils sont en train de creuser contre nos nations. combien d'ong afrcaines ont deja critique le traitement inhumains de guantanamo, fusillade dans lee ecoles en plein jour? Pourquoi HRW n'avait jamais parle,critique ou demande l'enquete sur le comportement des usa en irak, guantanamo, vol de nos ressources par les occidentaux. que gagne l'afrique sur ses ressources par rapport a l'occident, alors que fait hrw. Non, ces soi-disant ong sont des services du
neocolonialiste pour dominer davantage l'afrique car le blanc a deja compris que le noir malgre ses diplomes restera tjrs enfant et il faut par tous les moyens les destabiliser car sans ame ni conscience pour se prendre lui-meme en charge et grandir... A SUIVRE

Écrit par : fely | 04 février 2013

Plus étonnante encore la position d'Afrikarabla à l'égard de HRW
défenseur des réfugiés y compris des hutus génécidaires réfugiés à l'est de la RDC.
Merci à Fely pour son commentaire.

Écrit par : anneet | 04 février 2013

Merci à Monsieur Felly pour son commentaire!

Écrit par : kabange | 04 février 2013

Il est vrai que les signaux sont au jaune et augure un lendemain mauvais en RDC.Je voudrai apaiser AFRIKAARABIA sur le propos d'Anneet que nous avions deja identifie en Rwandais nos fineurs agents sont en train de recouper toutes ses debitations pour le localiser .Le rapport de HWR est véridique mais la seule chose qui choque et blesse aucun plaidoyer n'est fait par cet organisation pour des solutions efficaces dénoncer c'est bon mais mettre des mécanisme pour anticiper et contrer ces actions négatives seraient mieux .

Écrit par : MONGALAZOBA | 04 février 2013

Quand cessera-t-on de manipuler les Africains? Et quand ces derniers apprendront-ils à refuser de servir de collabos et kapos aux vautours de tous poils venus d'autres cieux?

Écrit par : MABILO | 05 février 2013

Quand cessera-t-on de manipuler les Africains? Et quand ces derniers apprendront-ils à refuser de servir de collabos et kapos aux vautours de tous poils venus d'autres cieux?

Écrit par : MABILO | 05 février 2013

Quand cessera-t-on de manipuler les Africains? Et quand ces derniers apprendront-ils à refuser de servir de collabos et kapos aux vautours de tous poils venus d'autres cieux?

Écrit par : MABILO | 05 février 2013

Quand cessera-t-on de manipuler les Africains? Et quand ces derniers apprendront-ils à refuser de servir de collabos et kapos aux vautours de tous poils venus d'autres cieux?

Écrit par : MABILO | 05 février 2013

Quand cessera-t-on de manipuler les Africains? Et quand ces derniers apprendront-ils à refuser de servir de collabos et kapos aux vautours de tous poils venus d'autres cieux?

Écrit par : MABILO | 05 février 2013

Je demande à la rédaction de Afrikarabia de communiquer à l'oppinion les raisons qui l'ont poussé à enlever de la grille, mes commentaires. Merci.

Écrit par : Maliyetu Barnabé | 05 février 2013

La faiblesse de l'armée congolaise est une réussite de la politique etrangère ruandaise. Quand la EDCongo fortifiera sa politique etrengère en matière militaire et qu'elle saura comment redynamiser l'administration locale, l'autorité de l'Etat sera effective. La justice doit cesser d'etre une chambre de raosnnance de Kabila. Cela se justifie par l'annulation des élections législatives à Masisi sur ordre de Kabila et revenir sur la meme question de valider ces élections après une année. En droit, on parle de forclusion, quid à ces élections? La fonction pulique dont les chefs coutumiers établis dans leurs pouvoirs légitimes, pouvoirs traditionnels et que la decentralisation se fasse au niveau de la police. Les militaires qui ne veulent pas quitter le Kivu soient enrolés dans la police des entités descentralisées. Voila une piste de solution au lieu de continuer avec les tatonnement. Que les chefs des groupes soient arrétés et deferés devant les juges internationaux car en RDC c'est Kabila qui est devenu le magistrat supreme, incapable de juger suite à certaines dettes morales peut etre, car plus de 10 ans au pouvoir sans aucun changement de methode de travail est une faiblesse et non une sagesse.

Écrit par : Isaac | 06 février 2013

Quant aux élections contestées de novembre 2011 il faut rappeler qu'aucun Etat n'a reconnu un autre président que Kabila.

Écrit par : anneet | 14 février 2013

Les commentaires sont fermés.