20 janvier 2013
RDC : Menaces sur 2 avocats de l'affaire Chebeya
L'association des droits de l'homme congolaise, la Voix des Sans Voix (VSV), s'inquiète des menaces et des intimidations qui pèsent sur Jean-Marie Kabengela Ilunga et Peter Ngomo Milambo. Ces deux avocats représentent les parties civiles dans le très "politique" procès de l'assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
La Voix des Sans Voix lance un appel à l'aide. Selon cette ONG congolaise, deux avocats faisant partie du collectif qui assistent les parties civiles dans le procès sur l’assassinat des défenseurs des droits humains, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, seraient en danger. Les deux avocats feraient l'objet de menaces, d'intimidations et de harcèlements. La Voix des Sans Voix se dit très préoccupée pour leur sécurité… et leur vie.
Pour l'association congolaise, Me Jean-Marie Kabengela Ilunga a fait l’objet "d’une attaque verbale par le Ministère public représenté par le Colonel Likulia, lors d’une audience du procès sur l’assassinat des défenseurs des droits de l’homme Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi". La Voix des Sans Voix (VSV) explique que cette "attaque fait suite à la demande adressée par ce dernier à la Haute Cour Militaire (HCM) de prendre en compte le témoignage du major Paul Milambwe, fugitif et témoin oculaire qui a assisté" au meurtre de Floribert Chebeya. Me Jean Marie Kabengela Ilunga reçoit depuis octobre 2012, sur son téléphone des appels de menaces de mort avec des numéros téléphoniques "difficiles à rappeler, des messages sans texte, des appels sans que l’émetteur parle…".
Autre menace, une lettre envoyée par le premier président de la Cour Militaire de Kinshasa-Gombe, le colonel Masungi, le 20 décembre 2012, au bâtonnier de Me Jean Marie Kabengela Ilunga pour "une action disciplinaire contre lui". Le motif est "d’avoir été absent à une audience des affaires des militaires de l’Equateur". Motifs non fondés, selon l'avocat.
Pour Me Peter Ngomo Milambo, les menaces sont semblables, d'après la VSV. Cet avocat défend Me Firmin Yangambi, Président de l’ONG « Paix sur Terre » et deux autres co-détenus, accusés depuis 2009, de tentative d’organisation du mouvement insurrectionnel et détention illégale d’armes. Peter Ngomo Milambo a reçu le 9 janvier 2013 un appel téléphonique émis par un numéro masqué d’une personne refusant de s’identifier. L’avocat a été "menacé de mort" et on lui a signifié que son habitation "était bien connue pour mise en exécution de ces menaces". L'ONG explique qu'il est reproché à Me Peter Ngomo "d’avoir accordé une interview sur les antennes de Radio France Internationale (RFI)". Il lui a été demandé "d’arrêter d’exposer le pays sur RFI". Ces deux avocats défendent également d'autres personnes poursuivies pour "motifs politiques", notamment "des opposants et les personnes accusées d’insurrection".
La Voix des Sans Voix s'inquiète de ces menaces répétées et demandent aux autorités congolaises "de garantir la sécurité, l’intégrité physique et la liberté de ces avocats pour leur permettre d’exercer librement leur profession".
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
22:02 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Cessez avec vos formules protocolaires du genre:"nous demandons aux autorités congolaises de..." tout en sachant que ce sont ces mêmes autorités qui sèment du désordre et qui commanditent tous ces menaces et coups bas. Appelez le chat par son nom.
Écrit par : amba | 19 janvier 2013
Que tous les ONGDH tant nationales que internationales se reunissent et trouvent un accord en vue de convaincre un pays en dehors de l,afrique qui peut accorder un asile politique du Major Paul Mwilambwe et sa famille,ceci pourrait permettre à ce dernier de révéler ses témoignages aux chaînes de télé internationales,et tous ses menaces et intimidations prendrons fin.
Écrit par : Makabulo Chrisve | 20 janvier 2013
Les trois pouvoirs classiques dans une Démocratie, les agences dites indépendantes d'appui à la Démocratie, les services dits neutres, objectifs et apolitiques dans la Constitution de la RDC, découragent et énervent cette même Démocratie !
Qu'avons-nous donc fait du Congo, Etat de droit à la Tshisekedi?
Écrit par : Kabeya Philippe | 20 janvier 2013
Ce que la génération des congolais de 1959, les tunisiens, les egyptiens , les libyens , les yemenites et prochainement les syriens ont arraché pour leur liberté , les congolais d'aujourd'hui sont incapables de l'arracher car ils sont trop POLTRONS et CORROMPUS par plusieurs décennies de MOBUTISME ! C'est un constat amer ; il faudrait chercher une
formule de cure collective pour en sortir . Je remercierais les
internautes qui pourraient me contredire !!
Écrit par : STEPHANIE | 20 janvier 2013
Je suis d'avis que si le major Paul Milambwe qui aurait assiste a l'assassinat de Floribert et Bazana trouvait protection hors de l'Afrique avec sa famille, il y aura plus de lumiere dans ce dossier et des intimidations prendont fin.
Aussi, ce serait peut-etre une correction dans le chef des autorites congolaises qui font sciemment pour masquer certaines situations.
Écrit par : jacques | 21 janvier 2013
Les commentaires sont fermés.