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08 novembre 2012

Le Renaudot pour l’écrivaine franco-rwandaise Scholastique Mukasonga

Le prix Renaudot 2012, l’un des principaux prix littéraires français, a été décerné mercredi 7 novembre à l’écrivaine Scholastique Mukasonga pour  son roman Notre Dame du Nil  (Ed. Gallimard), roman qui a pour toile de fond un lycée de jeunes filles au Rwanda, dont les pensionnaires sont dressées à rester vierges jusqu'au mariage.

Scholastique.jpgScholastique Mukasonga, née au Rwanda en 1956, avait déjà reçu le prix Seligmann contre le racisme  2008 pour son livre La femme aux pieds nus (Ed. Gallimard/Continents Noirs), qui raconte la tragédie de sa mère, tuée durant le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Ce prix lui avait été remis le 8 janvier 2009 par le maire de Paris Bertrand Delanoë, entouré de Françoise Seligmann et Patrick Gérard recteur de l'académie de Paris, chancelier.

Fidèlement soutenue par Gallimard, Scholastique Mukasonga  qui avait aussi publié Inyenzi ou les cafards (Gallimard/Continents Noirs, Paris, 2006) et L'Iguifou « la famine » ), un recueil de nouvelles (Gallimard/Continents Noirs, Paris, 2010) trempait sa plume  dans des souvenirs personnels liés aux massacres de Tutsi au Rwanda depuis 1959. Les lecteurs de Scholastique Mukasonga ont bien perçu l'ancienneté des tentatives génocidaires contre les Tutsi du Rwanda, qu’elle commence à subir à l’âge de 3 ans.  Rappelons que les Tutsi ont été persécuté et périodiquement massacrés depuis 1959 avec le soutien actif ou tacite d’une partie de la hiérarchie catholique qui avait construit un « Etat clérical » ubuesque fondé sur la dictature de la « race » hutu. La « purification ethnique » ayant abouti au génocide de 1994 contre les Tutsi n’a constitué une surprise au Rwanda que pour les personnes aveugles.

Scholastique 2.jpgDans sa postface de Inyenzi ou les Cafards, l’ écrivain et critique congolais Boniface Mongo-Mboussa observe que l'écriture de Scholastique Mukasonga émane du « désir manifeste de donner aux disparus une digne sépulture de mots à la fois pour apaiser les vivants et sanctifier les morts ».

Avec son roman Notre Dame du Nil, Scholastique Mukasonga s’engage dans la fiction, toujours dans une langue française très raffinée qu’elle magnifie de ses interactions avec le kinyarwanda, la langue poétique du Rwanda. Cette langue très douce, allusive et imagée avait déjà irrigué la célèbre trilogie du journaliste/écrivain français Jean Hatzfeld et lui avait valu le prix Fémina/Essai 2003.

Franco-Rwandaise, Scholastique Mukasonga avait déjà obtenu pour Notre Dame du Nil le Prix Ahmadou Kourouma, décerné au Salon du livre de Genève, qui récompense un ouvrage, essai ou fiction, consacré à l'Afrique noire.

Jean-François DUPAQUIER

Photos :
- Scholastique Mukasongwa et Françoise Seligmann © JF Dupaquier
- Un groupe de danseuses franco-rwandaises lors de la remise du prix Seligmann à la mairie de Paris © JF Dupaquier

10:49 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)

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