11 juillet 2012
RDC : Objectif Goma ?
Les rebelles du M23 se sont retirés progressivement des principales villes qu'ils occupaient, comme Rutshuru, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), pour les remettre aux mains de la police. La ville de Goma, plus au Sud, risque d'être la prochaine cible du M23. L'armée congolaise et l'ONU viennent de dépêcher des renforts pour protéger la capitale provinciale du Nord-Kivu où la panique gagne la population.
La prise de la ville de Goma par les rebelles du M23... voilà le scénario catastrophe que souhaitent éviter les autorités congolaises et les Nations unies. Sur le terrain militaire, les mutins du M23 ont quitté la ville de Rushuru après la prise d'une douzaine de localités aux troupes gouvernementales. La ville est désormais sous contrôle d'unités de la police congolaise, constituées d'anciens membres du CNDP, dont se revendique le M23. Le mouvement rebelle restera toutefois présent dans la ville stratégique de Bunagana, à la frontière de l'Ouganda. Militairement, le M23 n'avait d'ailleurs pas d'autres choix que de se retirer des villes occupées. Avec seulement quelques centaines d'hommes (on parle de 300 à 500 hommes), la rébellion n'avait pas les moyens humains de "tenir" autant de positions.
Après Rutshuru, quel sera le prochain objectif des rebelles du M23 ? Pour de nombreux observateurs, la ville de Goma se trouve désormais en ligne de mire de la rébellion. Le M23 affirme pourtant ne pas vouloir conquérir de territoires. Le mouvement souhaite obliger le gouvernement congolais à négocier afin de respecter l'application des accords de paix de 2009 entre le CNDP et les autorités congolaises. L'accord prévoyait l'intégration politique et militaire des ex-rebelles dans l'armée et les institutions du pays.
Pour faire plier Kinshasa, le M23 a choisi la manière forte : occuper militairement les anciennes positions de l'ex-CNDP, dont ils se réclament, afin de forcer le gouvernement à s'asseoir à la table des négociations. Pour l'instant, le régime de Joseph Kabila reste droit dans ses bottes : pas question de négocier avec des rebelles.
La ville de Goma, comme en 2008 avec la rébellion de Laurent Nkunda, constitue donc un enjeu majeur dans le rapport de force entre le M23 et gouvernement. La prise de la ville par les rebelles serait très mal vécue par les autorités congolaises et les Congolais eux-mêmes. Le président Joseph Kabila y joue également sa crédibilité, fortement écornée depuis les élections contestées de novembre 2011. Mais devant l'absence de réponse du gouvernement à leur revendication, le M23 est tenté de continuer son avancée militaire vers le sud et la capitale du Nord-Kivu pour accentuer la pression. Les troupes du colonel Makenga se trouverait maintenant à une petite cinquantaine de kilomètres de Goma.
Côté gouvernemental, l'armée congolaise, consciente de l'enjeu de la bataille de Goma, vient de rappeler un bataillon, stationné dans le Nord du pays et formé, selon le journal Le Monde, par des instructeurs américains. Les casques bleus de la Monusco vont également envoyés des troupes supplémentaires dans le secteur. Pour l'ONU, la prise de Goma constituerait un sérieux revers pour sa mission en RDC, il y a plus de 18.000 casques bleus dans le pays (un record pour une opération de maintien de la paix).
Goma se retrouve maintenant sous pression et la panique commence à gagner la population De jeunes Congolais sont descendus dans les rues ce lundi pour demander des armes et ont appeler à combattre le M23. Des rumeurs d'exactions contre la communauté tutsie de la ville ont été relevés et dénoncés par le M23. Le mouvement rebelle parle de "chasse à l'homme" dans les rues de Goma et de "blessés". Il faut dire que les Rwandais de Goma sont accusés de soutenir les mutins. Un rapport des Nations unies a récemment dénoncé l'aide du Rwanda voisin à la rébellion, en homme et en armes. Le M23 a toujours fortement démenti tout soutien rwandais dans ses opérations et appelle même la presse internationale et les ONG à venir vérifier sur le terrain ces "allégations infondées".
Pendant ce temps, l'organigrame du mouvement rebelle s'est doté d'une coordination politique, confiée à Bishop Jean-Marie Runiga. Le colonel Sultani Makenga, qui dirige les opérations du M23 depuis sa création, devient président du Haut Commandement militaire et tiendra une conférence de presse ce mercredi à Bunagana.
Christophe RIGAUD
01:45 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
la question de la legitimité est encore en jeu car le m23 savent bien ke ceux ki dirige le congo la plupart sont etrangers la revdction de m23 eclair un voleur peut pas chassé son colgue il semble ke ns somes ds un pays de sous muet le seul moyen de se comike s la force ds tout sa la verité des urnes cad un chef aimé par son peuple...
Écrit par : tresor kabangu | 11 juillet 2012
Kabila ton silence est une arme contre ton peuple. Hier, il nous avait aidé comme argument pour la sagesse et, aujourd'hui nous avons des difficultés pour convaicre les nôtre pour ta cause. Jusque-là, tu vis en déhors de ton peuple. Alors nous voulons savoir si tu vis où? Ton caractère est bon pour un hypocrite et non un chel. Fais toi un chef responsable. Le pouvoir n'est pas du miel pour toi et tes proches; c'est une charge dont tu dois assumer même au prix du sacrifice suprême. Le seul ultime conseil dont je peux pour toi c'est de changer.
Écrit par : Gorbatchev | 11 juillet 2012
Et le cndp de son coté, n'a-t-il rien violé des accords ? Pourquoi n'ont-ils jamais rien voulu du brassage ?
Écrit par : Kitenge | 13 juillet 2012
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