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09 décembre 2011

RDC : Comment sauver les élections ?

Après l'annonce plusieurs fois reportée de la probable réélection de Joseph Kabila, la République démocratique du Congo (RDC) a toutes les chances de s'enfoncer dans une crise politique "qui pourrait replonger le pays dans la violence". C'est l'analyse que livre l'International Crisis Group (ICG) après les élections chaotiques en RDC. L'ONG propose que les Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne entament "une médiation entre les dirigeants congolais" afin d'éviter le pire.

Image 2.pngDepuis plusieurs mois, l'International Crisis Group tire la sonnette d'alarme sur le risque de crise politique violente en République démocratique du Congo. Dans un communiqué, l'ONG rappelle tous les ingrédients qui font de ce scrutin des élections contestables :

- le "déséquilibre politique en faveur de Joseph Kabila",
- la modification de la constitution qui permis la mise en place d'un scrutin à un seul tour, beaucoup plus favorable au président sortant, les voix de l'opposition se trouvant "éparpillées",
- la nomination de "fidèles du pouvoir nommés à la Commission électorale (CENI) et à la Cour suprême",
- l'interdiction d'accès aux listes électoralesà l'opposition et aux observateurs,
- les médias "contrôlés par l'Etat (qui) ont battu le rappel pour le président"...

Malgré ce contexte très favorable à sa réélection, International Crisis Group note que Joseph Kabila est "largement moins populaire que lors de sa victoire en 2006 (et) fait face à une rude compétition, notamment de la part du vétéran de l’opposition Etienne Tshisekedi". L'ONG rappelle aussi que d'autres candidats, comme Vital Kamerhe, menace de "rafler les voix de Kabila aux Kivus (voix qui ont été cruciales pour sa victoire il y a cinq ans)" et de conclure : "la réélection du président sortant est loin d’être assurée". Pourtant, en conférence de presse, Joseph Kabila affirme "être sûr de ne pas perdre le scrutin". La crainte d'une fraude massive plane donc sur le scrutin.

Le jour du vote, le 28 novembre dernier, International Crisis Group, comme l'ensemble des observateurs et des journalistes présents sur place ne peuvent que constater la "gestion chaotique" du scrutin, des violences localisées et des fraudes ont été signalées (intimidation des électeurs, bourrages d’urnes...)". ICG relève ensuite que "le décompte a été aussi chaotique que le vote, et dangereusement opaque. Les critères pour invalider les bulletins de vote ne sont pas clairs, et Kinshasa (un fief de l’opposition) semble être particulièrement concerné". La Commission électorale (CENI) refuse également de publier "les résultats par bureaux de vote, ce qui permettrait aux partis d’opposition et aux observateurs de les vérifier dans le détail"... avant de conclure : "l’impression que les résultats sont falsifiés à huis clos serait un désastre".

Alors que faire ? Comment résoudre ce qui semble être devenu un casse-tête congolais ? Comme souvent dans ces circonstances, on se tourne vers la communauté internationale. Et comme souvent en Afrique, on note "un faible engagement africain et international", observe International Crisis Group. "Malgré des violations des droits de l’homme lors de la campagne, rapportées par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, la mission de l’ONU, la Monusco, s’est montrée peu disposée à critiquer ouvertement le gouvernement et les autorités électorales" note l'ONG. Les bailleurs de fonds (très présents en RDC) et qui ont financé une partie du scrutin "ont largement échoué à empêcher le renforcement du pouvoir de Kabila".

Pour trouver une solution, ICG demande une "action internationale et régionale d’urgence pour sauver les élections et persuader les dirigeants congolais de s’abstenir de recourir à la violence". Deux tâches qui ne s’annoncent pas faciles. Le "think tank" propose plusieurs mesures pour tenter de sortir de la crise :

- "la commission électorale doit compter les bulletins de vote de manière transparente (...). Elle doit publier les résultats de chaque bureau de vote, pour permettre une vérification indépendante",
- "les autorités doivent expliquer clairement comment les partis politiques et les observateurs ont la possibilité de contester les résultats de chaque bureau de vote (...),
- "tous les dirigeants congolais doivent éviter les discours haineux. Etant donné que les manifestations vont sans doute devenir violentes, les dirigeants de l’opposition ne doivent pas appeler à manifester après l’annonce des résultats",
- "si des manifestations ont lieu, les forces de sécurité doivent s’abstenir de faire usage d’une force excessive. Toute violence doit faire l’objet d’une enquête par des organisations de droits de l’homme congolaises et internationales, ainsi que, si cela est approprié, par la CPI",
- "l’ONU, l’UA et l’UE doivent envoyer immédiatement une médiation de haut niveau entre les parties. Un accord de partage du pouvoir n’est pas souhaitable. Les médiateurs doivent explorer des options pour un mécanisme alternatif de règlement du contentieux électoral ou pour une supervision indépendante des mécanismes existants (éventuellement sous les auspices de l’UA et avec un soutien international). Ils doivent également trouver un moyen d’éviter une crise constitutionnelle puisque le mandat de Kabila expire cette semaine",
- "l’ONU, les bailleurs de fonds et les dirigeants régionaux doivent éviter les déclarations qui légitiment des résultats contestables et détruisent le peu de crédibilité qui leur reste au Congo (...). Aucun dirigeant ne doit être félicité tant que tous les différends électoraux ne sont pas résolus",
- "l’ONU doit déployer des casques bleus supplémentaires dans les provinces de l’Ouest et à Kinshasa, sinon elle risque d’échouer à remplir son mandat de protection des civils".

Les résultats provisoires des élections doivent être annoncés ce vendredi 9 décembre par la Commission électorale (CENI). La proclamation officielle du vainqueur doit se faire le 17 décembre et le nouveau président devra prêter serment le 20 décembre... si le calendrier électoral est respecté.

Christophe RIGAUD

Pour lire le rapport complet de l'International Crisis Group CLIQUEZ ICI

Commentaires

Disons que la vérité doit proné dans la proclammation des résultats;sachant que Kabila a échoué et qu'il doit séder la place a Kitsekedi et non vouloir rester par la force avec la fraude et la complicité des pays comme l'afrique du sud ;l'angola ;le zimbabué et autres;sans oubliés tous les lobbies occidentaux qui tous ont les yeux rouges a cause du petrole et les autres richesses que regorge la RDC et qu'ils ont tant exploité avec la complicité de leur ambassadeur Kabila.Non c'est non a la reélection de kabila au Rdc.

Écrit par : albert lutondo | 09 décembre 2011

L'ICG aura beau crier; c'est dans le désert.C'est quand le torchon va brûler que les USA, UE et UA entameront des démarches pour éteindre le feu, où est leur bonne volonté???

Écrit par : JEEF | 09 décembre 2011

Nous comprenons finalement que la communauté internationale a déjà apprêté en premier lieu des armes pour donner l'occasion au despote de régner pour le second mandat; ensuite, elle va mobiliser la FAMEUSE AIDE aux sinistrés de la RDCONGO.

Écrit par : JEEF | 09 décembre 2011

Il fallait s''y attendre. Le despote vient d'être réélu à la tête d'un pays si riche, si immense. Alea iacta est. Que la communauté internationale ne vienne plus nous berner par leurs discours fallacieux d'élection transparente. ICG a vraiment prêché dabs le désert.

Écrit par : JEEF | 09 décembre 2011

Mon cher Jeef, c´est à nous maintenant de serrer les rangs pour tenir le front, la communeauté internationale n´est pas amie des congolais, elle est l´amie du congo, c´est à dire de richesses que regorge notre pays, organisons nous pour faire échec à ceux qui veulent nous priver de nos droits comme nous le recomande la constitution de la RDC.

Mieux vaut mourir débout que vivre à genoux. Ché.

Mao Battantu

Écrit par : Mao Battantu | 10 décembre 2011

Chers compatriotes congolais,nous savons que si;les organismes internationaux étaient congolais, le monde actuel devrait être plus évolué que jamais ;car les congolais ont prouvés a la face du monde qu'il sont plus intelligents que jamais pour qu'ils gouvernent seuls leur pays sans les amis de leur métropole qui interviennent dans la sauce bien préparée par un noir de peur que leurs savoir soit bafoué ou jeté dans l'oubliette .
cette maturité montre que;ceux qui ont dribblés les congolais pour donner la victoire à leur poussin politique ,sont aux même niveau que les femmes indigenes d'un continent non encord connu .

Écrit par : jean kabongo | 11 décembre 2011

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