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27 octobre 2011

RDC : 41 ONG inquiètes des violences pré-électorales

Le 28 octobre démarre la campagne électorale en République démocratique du Congo (RDC). Des ONG congolaises et internationales demandent des mesures urgentes pour prévenir de la dégradation de la situation sécuritaire. Des élections contestées pourraient déclencher une violence généralisée.

Image 2.pngA seulement 1 mois des élections présidentielle et législatives en RD Congo, 41 organisations d’aide humanitaire et de défense des droits humains s’inquiètent de l'escalade de la violence et appellent tous les acteurs congolais et internationaux concernés à prendre des mesures urgentes pour prévenir la violence électorale, mieux protéger les civils et assurer des élections crédibles, libres et transparentes.

« Ces élections sont un test ultime. La RDC est-elle en voie de consolider sa démocratie naissante ou de retourner à un état d’insécurité, d’instabilité et de violence généralisée ? Ces secondes élections sont cruciales pour consolider le gain démocratique du pays, achever un cycle électoral complet et renforcer les institutions de la démocratie », déclare Thierry Vircoulon, directeur Afrique centrale de l’International Crisis Group (ICG).

Le gouvernement congolais est à la tête d’un pays où environ 20% des enfants meurent avant d’atteindre l’âge de 5 ans, où la durée moyenne d’éducation chez les adultes est de 3,8 années, et où des millions de civils sont morts au court des dernières décennies en conséquences de la guerre. Un nouveau gouvernement nécessitera un mandat fort et légitime de la part du peuple congolais pour répondre efficacement à ces problèmes systémiques.

« La communauté internationale fournit des milliards de dollars pour aider la RDC. Elle ne peut payer pour des élections frauduleuses ou conduites de façon médiocre qui déclencheraient des violences et feraient reculer le développement. Nous avons beaucoup moins d’observateurs électoraux qu’en 2006. La communauté internationale doit être stricte en termes de surveillance du respect des normes internationale et se tenir prête à condamner fermement toute irrégularité. Après des décennies de guerre et de pillage, le peuple congolais mérite la paix et la stabilité – et a vraiment besoin de soutien pour cela », affirme Paul Nsapu, secrétaire général de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et président de la Ligue des électeurs en RDC.

Les événements récents en RDC ont révélé un potentiel alarmant de violence et de déstabilisation durant la période électorale. Des affrontements violents entre la police et l’opposition ont eu lieu depuis début septembre, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés à Kinshasa. A cette violence liée aux élections s’ajoute l’insécurité généralisée qui ravage le pays depuis des années, avec une augmentation récente du nombre d’attaques contre les travailleurs humanitaires : la RDC a connu ce mois-ci le plus mortel de ces incidents dans toute son histoire, avec le meurtre de cinq humanitaires au Sud Kivu. Les forces de sécurité en RDC peinent déjà à faire face à l’insécurité continue et ne sont pas en mesure de répondre à une escalade de la violence.

« Les autorités congolaises disent qu’il y a la paix et la sécurité en RDC. Mais avec les élections dans un mois à peine, la tension politique a augmenté et des affrontements entre partis politiques et militants ont lieu régulièrement. La décision du gouvernement congolais d’interdire les manifestations politiques et publiques révèle son incapacité à prévenir et à répondre à la violence électorale, et va à l’encontre de la constitution congolaise. Nous avons besoin que des forces de sécurité fiables nous protègent durant cette période électorale, en particulier à Kinshasa où la tension est déjà très élevée », insiste Jérôme Bonso, coordinateur de la coalition Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées (AETA) en RDC.

Le gouvernement congolais a la responsabilité de protéger les civils et d’organiser des élections pacifiques. Cependant, il existe aujourd’hui de sérieux doutes quant à la possibilité de tenir des élections crédibles, transparentes et démocratiques dans les délais officiels. Sans des élections libres et justes répondant aux normes internationales, et sans une forte présence d’observateurs locaux et internationaux pour rétablir la confiance dans le processus électoral, le risque de dispute électorale et de violence est considérable. Kinshasa, où certaines de nos organisations ont dénoncé l’usage excessif de la force par la police nationale contre des manifestants, figure parmi les principaux lieux à risque. Le risque de violence est également élevé dans l’Est de la RDC, où la population avait majoritairement voté pour le Président Kabila à la dernière élection présidentielle.

Ces organisations appellent à ce que les mesures suivantes soient rapidement mises en œuvre pour prévenir la violence électorale :

- Les autorités congolaises devraient s’assurer que les civils pourront participer aux élections dans des conditions de sécurité et de dignité, en déployant des forces de police nationale bien entraînées et bien équipées, et de s’assurer que la police ne fasse pas un usage excessif de la force. Les autorités devraient respecter la liberté d’expression et des médias, garantir le droit de se rassembler et de manifester pacifiquement, et s’abstenir de toute tentative d’intimidation. Elles devraient s’assurer que des mécanismes de règlement des litiges sont en place.

- La Commission électorale nationale indépendante (CENI) devrait immédiatement rendre publique davantage d’information quant à sa stratégie, notamment concernant le rassemblement des données et la publication des résultats, ainsi qu’en termes d’éducation des électeurs. Elle devrait faciliter un dialogue constructif à propos du processus électoral entre la société civile, l’opposition et les autorités au pouvoir, dans la lignée du processus de consultation réalisé en 2006.

- Les partis politiques devraient souscrire au Code de conduite, accepter les résultats d’élections libres et justes, et demander à leurs militants de rester pacifiques. Ils devraient éviter d’invoquer des discours de haine incitant à la violence.

- Les ambassades et les missions d’observation électorale devraient coordonner leurs actions entre elles et avec les observateurs locaux afin de pouvoir surveiller un maximum du territoire congolais, en se concentrant sur les lieux à risque – tels que les grandes zones urbaines de Kinshasa, Lubumbashi et Mbandaka. Elles devraient également développer davantage la capacité locale d’observation électorale et dénoncer publiquement toutes violations du processus électoral.

- La mission des Nations unies en RDC (Monusco) devrait assurer que sa force de réaction rapide et que la police onusienne sont prêtes à se déployer dans les lieux identifiés à risque afin de prévenir et de répondre toute violence électorale, y compris de répondre à tout usage excessif délibéré de la force par les autorités congolaises contre les civils. La Monusco devrait aussi informer publiquement des violations relatives aux élections, et assurer une médiation en cas de conflit entre partis politiques.

Voir la listes des organisations signataires : cliquez ici

 Photo : RDC élections de 2006 (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

Commentaires

L'Europe "éconologique" (économique+écologique) vient de naître à 4 heures ce matin à Bruxelles, nous dit-on.
Elle vient donc de rentrer dans la cour des "grands" parmi les émergés et les émergeants. La fête vient donc de commencer. Ne perdons plus de temps. A vos marques tous : dirigeants et dirigés. Il n'ya plus 500 jours à perdre, si nous voulons, tous ensemble: N-S-E-O, relever les défis auxquels nous sommes confrontés, dont la création en urgence de l'EURAFRIQUE, pacifique, entre les AMERIQUES et les ASIES. Pr. Dr. Yves Debaille Dir. de l'IERST de l'ULI de Bruxelles.

Écrit par : yvesdebaille | 27 octobre 2011

Qui a imposé des élections au Congo? L'étranger sans aucun doute qui ne connait que le processus électoral pour aboutir à la démocratie mais le processus électoral est inconnu du Congo traditionnel, véritable et profond et ne peut se concevoir que dans les villes ou centres extra-coutumiers et encore à condition de commencer au niveau des quartiers et des communes. En milieu coutumier il faut simplement s'appuyer sur les structures traditionnelles c'est-à-dire les chefferies, chefs de secteurs, de groupements et de villages qui généralement ont la confiance de la population.
Je ne suis toujours pas persuadé que les élections soient le passage obligé pour atteindre la démocratie. Il faut d'abord une campagne d'éducation civique comme voulait le faire Mzee Kabila avec les comités de pouvoir populaire. De plus je rappelle qu'il y a 50 ans les congolais à la Table ronde n'étaient pas des élus mais des délégués des différents partis politiques. La première erreur a été d' y prévoir des élections parlementaires alors qu'existaient de nombreux interlocuteurs congolais au niveau des divers conseils consultatifs (gouvernement général, provinces, districts, territoires). Les élections ont donné la victoire aux radicaux et le Congo a perdu la sagesse de délégués expérimentés. Mais le modèle était l'occident au lieu de prévoir quelque chose de plus authentique; bien évidemment en 1960 le Congo n'était pas indépendant mais maintenant il l'est depuis 50 ans.
Pourquoi des élections qui ne sont pas nécessairement la démocratie? Un moyen seulement mais il y en a d'autres comme les comités du pouvoir populaire qu'avait voulu instaure Laurent-Désiré Kabila.
Les hommes issus des élections, les élus sont tous des hommes nouveaux qui bien souvent ignorent les réalités du terrain, ce sont des citadins, des extra-coutumiers, même plus des incirconcis culturels.
Aujouird'hui comme demain l'opposition manifeste et puis se plaint de la réaction policière fidèle à l'autorité. Elle ne doit s'en prendre qu'à elle même. Ces manifestations démontrent l'inanité des élections donnant naissance à des antinomies regrettables dans la population.

Écrit par : anneet | 27 octobre 2011

Les droits et devoirs coutumiers de l'Afrique des grands lacs ont étés très bien étudiés, ensemble, par des universitaires africains , européens, américains,asiatiques.
Des codes de conduite électoraux devraient pour bien faire s'en inspirer. Est-ce trop demander aux candidats ?
Pr. Dr. Y. D

Écrit par : Yves Debaille | 27 octobre 2011

Pour le pau que je connaisse de quelques peuples de la RDC les élections n'ont aucun sens en milieu traditionnel.

Écrit par : anneet | 27 octobre 2011

http://anneetjacquesmarcel.blogs.lalibre.be/
Lisez et commentez.
Vous pouvez aussi siplament clicker sur mon nom.

Écrit par : anneet | 27 octobre 2011

Merci monsieur anneet je viens de lire une grande partie de vos écrits qui me rassurent sur la compréhension que j'ai des problèmes que le grand Congo à encore à résoudre, lui-même, avec la sympathie de ceux qui veulent le comprendre. Je crois qu'il pourra très bientôt être apprécié à sa juste valeur par des européens désireux comme vous de voir respecter sa souveraineté, tout en l'invitant à participer s'il le veut au grand ensemble EURAFRICAIN dont nous rêvons;

Écrit par : yvesdebaille | 28 octobre 2011

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