13 octobre 2011
Rwanda : L’ex-magistrat Manasse Bigwenzaré ne sera pas extradé
La cour d’appel de Versailles a refusé mardi 11 octobre l’extradition de l’ancien magistrat rwandais, Manassé Bigwenzaré, visé par un mandat d’arrêt international pour génocide : il vient d’acquérir la nationalité française !
« Génocide, entente en vue de commettre le génocide, complicité de génocide, participation à des crimes contre l’humanité » : tels sont les principaux chefs d’accusation qui figurent dans la « requête d’extradition » signée par le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga et qui vise le Bouffemontois Manassé Bigwenzaré, 76 ans. Les accusations portées contre Manasse Bigenware sont graves. Comme président du tribunal cantonal de Murambi, à l’Est du Rwanda en 1994, il a été jugé pour avoir organisé un massacre de Tutsis dans sa commune (le génocide contre les Tutsis a causé en trois mois près d’un million de morts). Le 24 juillet 2007, Manasse Bigenware a été condamné au Rwanda à la réclusion à perpétuité. Par contumace, car l’homme avait fui son pays après le génocide pour se réfugier en France, d’abord dans l’Essonne puis à Bouffemont, où il loue un appartement dans une résidence pour retraités. Il a obtenu sa carte de réfugié politique en France le 31 décembre 2003.
Complice de l’ancien bourgmestre Gatété ?
Selon Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR, une ONG qui traque les présumés génocidaires réfugiés en France et qui est à l’origine de la plainte à Pontoise contre Bigwenzaré), le Bouffemontois aurait pris part au massacre de Tutsi dans une église, en compagnie de l’ancien bourgmestre Gatété, alors directeur au ministère de la Promotion féminine, qui vient d’être condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) : « Nous disposons d’éléments solides sur son implication de massacres de la paroisse et de l'hôpital de Kiziguro le 11 avril 1994, et d'avoir livré à la mort deux de ses proches à la barrière de Kwangire ».
Un retraité tranquille de Bouffemont
L’homme réside discrètement avec son épouse à Bouffemont, à 28 km au nord de Paris,. Il avait été repéré par Alain Gauthier pour avoir signé une pétition en faveur de Ségolène Royal lors des élections présidentielles de 2007 (lire encadré).
La cour d’appel de Versailles a refusé mardi dernier 11 octobre son extradition vers le Rwanda. La carte de réfugié qui lui a été accordée en 2003 rend impossible son extradition vers son pays d’origine. Qui plus est, Bigwanzare a été naturalisé français le 22 juin 2010.
En septembre 2010, la cour d’appel de Versailles avait déjà refusé l’extradition d’un autre Rwandais, le docteur Eugène Rwamucyo, arrêté quelques mois plus tôt à Sannois (Val-d’Oise) en vertu d’un mandat d’arrêt international. Dans son cas, les magistrats français avaient invoqué les lacunes du système judiciaire rwandais, pourtant considéré comme fiable par le Tribunal pénal international, émanation de l’ONU. Exerçant en France, le docteur Rwamucyo aurait pu se voir jugé en France… s’il n’avait pris la fuite vers la Belgique après le refus de son extradition.
François MOLYNEUX
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Repéré pour avoir signé une pétition en faveur de Ségolène Royal !
« Ségolène Royal est désormais la candidate d’un large rassemblement de toutes les forces du changement. Martine Vialas (Parti Communiste Français), Michel Lacoux (Mouvement Républicain et Citoyen), les Verts, mais aussi des personnalités Bouffémontoises reconnues comme Pierre Péan et plus de 250 Bouffémontois appellent à voter Ségolène Royal et à faire barrage à Nicolas Sarkozy ! »
C’est pour avoir signé cette pétition à la veille du second tour de la présidentielle de 2007 que Manassé Bigwenzaré a été repéré sur internet par Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR),. Le Rwandais de Bouffemont figurait en bonne place aux côtés du maire socialiste de Bouffemont, Claude Robert, et de l’écrivain Pierre Péan, ségoliniste militant, qui réside à Bouffémont et qui présente Manassé Bigenzwaré comme son ami..
A Bouffemont, les ardents supporters de la candidate socialiste à la présidentielle de 2007 s’étaient agités pour faire signer des familles bouffémontoises au complet. S’étaient-ils montré suffisamment regardants sur la qualité des signataires ? Et leur capacité à comprendre ce qu’ils signaient ? Brièvement interpellé en mai dernier par la gendarmerie de Bouffemont et présenté au Procureur général de Versailles, Manassé Bigwenzaré avait argué sa mauvaise pratique du français pour demander un report de son audition avec un interprète !
La fiche de recherche Interpol de Manassé Bigwenzaré est accessible à n’importe quel internaute :
http://www.interpol.int/public/Data/Wanted/Notices/Data/2009/82/2009_10882.asp
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10:22 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Comment Kagame (génocidiare des congolais dépuis 1996 jusqu'à ce jour) ne veut pas livrer Nkunda batware ( son compagnon génocidaire)? Il prefère les autres quand lui même ne sait pas livrer ceux qu'il detient.
Écrit par : Nganga | 13 octobre 2011
Je regrete dl'audace qu 'apris mr kagame pcq les autorites francaise l'ont permi la visit d ce dernier en france pr marchande le sol et le sous sol congolais au vue et su d tout d la comunaut internationale
Écrit par : Jeremiepana | 13 octobre 2011
Votre commentaire va de pair avec votre nom.Il serait mieux de signer: JEREMIADES pour faire allusion aux lamentations de Jéremie.Des discours qui réflètent votre niveau de compréhension des problèmes de la RDC avec votre fameuse théorie de complot.
Écrit par : JEAN BOSCO | 17 octobre 2011
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