22 septembre 2011
Burundi : La crainte du retour de la violence
Une fusillade mortelle a coûté la vie à 39 personnes non loin de la capitale, Bujumbura. Une dizaine de suspects ont été arrêtés, dont une partie venait de République démocratique du Congo (RDC). Des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL), sont soupçonnés d'être à l'origine de l'attaque, avec la complicité de groupes Maï-Maï de RDC. Human Rights Watch (HRW) demande une enquête aux autorités burundaises, alors que de nombreux observateurs redoutent le retour de la violence et des anciens démons.
L'attaque du 18 novembre au Burundi dans un bar populaire non loin de Gatumba, réveille les crainte d'un nouvel embrasement sur toile de fond de violences politiques qui ont déjà fait des dizaines de victimes en 2010 et 2011. Les tensions se sont intensifiées au Burundi au cours des dernières semaines. Selon Human Rights Watch (HRW), « alors que la plupart des victimes des assassinats des derniers mois étaient des membres (ou anciens membres) des FNL faisant partie de la base de l’organisation, les personnes ciblées récemment comptaient des personnalités plus en vue. Parmi celles-ci, figuraient un ancien commandant des FNL démobilisé Audace Vianney Habonarugira, tué par balles en juillet 2011 ; Dédithe Niyirera, représentant des FNL dans la province de Kayanza, abattu à Kayanza à la fin du mois d’août 2011 ainsi qu’un ancien commandant des FNL Edouard Ruvayanga, tué à Bujumbura le 5 septembre dernier. Sur cette même période, plusieurs autres membres démobilisés des FNL ont reçu des menaces anonymes les avertissant qu’ils subiraient le même sort. » Dans un récent communiqué, cette ONG demande « instamment aux forces de sécurité burundaises de ne recourir qu’à la force minimale nécessaire dans leur poursuite des auteurs de ces récentes atrocités. Le massacre choquant de Gatumba ne devrait pas servir de prétexte pour viser d’anciens rebelles qui ont déposé les armes ou des membres de partis d’opposition qui n’ont pas été impliqués dans des activités criminelles. Si les autorités retrouvent les auteurs présumés, ceux-ci devraient être arrêtés, inculpés et jugés, mais non exécutés sommairement. » note Human Rights Watch
Pour rappel : « les FNL étaient l’un des groupes rebelles opérant pendant les 16 ans de guerre civile au Burundi, qui a opposé une armée minoritaire à dominante tutsi à des groupes rebelles hutus. L’un des groupes majoritairement hutus, le CNDD-FDD, a rejoint le gouvernement en 2004 et a remporté les élections en 2005. Les FNL, également à dominante hutu, ont poursuivi les combats jusqu’en 2009. Elles ont ensuite signé un cessez-le-feu et sont devenues un parti politique. Les FNL ont présenté des candidats aux élections de 2010 mais, tout comme d'autres partis de l'opposition, ont par la suite boycotté les élections, accusant le CNDD-FDD de fraude. Le CNDD-FDD, dirigé par le président en poste, Pierre Nkurunziza, a remporté les élections de 2010 quasiment sans opposition et reste le parti au pouvoir. Les élections ont été entachées de violences et d'atteintes aux droits humains. Plusieurs leaders des FNL et d’autres dirigeants de l'opposition ont fui en exil et sont toujours réfugiés à l’étranger. Certains anciens membres de groupes rebelles ont repris les armes et sont retournés dans la brousse. L’ouest du pays, notamment la province de Bujumbura Rural où se trouve Gatumba, reste un bastion des FNL. La plupart des incidents de violence politique se sont produits dans cette région. »
Christophe RIGAUD
00:18 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Bon Dieu, que les noirs sont noirs, dirait un musicien xénophobe blanc, qui chantait sans frémir: noir c'est noir. Vous savez mes contemporains de couleur, que la complexité de la réalité cache toujours la simple volonté de vouloir ou non. Tout ce qu'on ajoute souvent ne cache que l'état d'impuissance devant ses intérêts égoïstes ou le refus catégorique de faire simplement ce qui est normalement recommandé par le bon sens, mais pour cacher sa mauvaise foi aux yeux de tous, alors bienvenues les astuces. La question de construire un Etat commun doit-elle induire des tueries, non! mais la raison simple est que l'on veut bâtir un Etat pour les autres; alors que rien ne l'impose. En fait, tous nous avons trouvés cette terre et tous nous allons la laisser. C'est scientifique et mathématique. D'ailleurs l'âme est supra étatique. Tuer pour rester au pouvoir, c'est la chanson des noirs pour faire danser le monde. Et en retour lui offrir un épi de banane. Quelle gloire? Rebelle, hier et au pouvoir aujourd'hui, a-t-il changer. Non. A-t-il fait changer les choses plus que l'autre? Non. Plutôt, c'est la jalousie de ne pas laisser l'autre manger et siffler sur le tapi rouge des gouvernements. Piètre existence que d'être heureux sur la tombe de tous. Les innocents n'ont pas raison comme des receleurs, qualifiés comme tels ou ne sont-ce qu'une rançon pour assouvir la soif de dominer? La carte ethnique est-elle suffisante pour justifier les atrocités? Et si l'on mettait de côté la carte politique? Cette réalité persistera toujours? Comment cherchons à vivre en Europe, chez les autres, alors que l'on tue celui qui veut rester là, à côté de nous, où nous fuyons? Le mariage est pluri ethnique sans cette politique inventée par les déchus.
Écrit par : claude | 22 septembre 2011
Quand nos ennemies, ceux qui nous avaient agressé dans un passé récent, s´entre tue cela ne nous regarde pas, je crois, comme tout homme qui se préoccupe de sa propre survie, on devrait encourager ces barbares à s´entre tuer d´avantage(comme l´a fait Mao Zedong lors de la guerre contre les soviétiques et japonais), au moins pendant qu'ils pleureront nous, nous rigolerons et serons en paix, comme eux l´ont été pendant que nous pleurions nos proche, ainsi va la vie, le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Écrit par : Mao Battantu | 22 septembre 2011
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