Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26 mars 2011

Rwanda : 2 présumés génocidaires, protégés du régime rwandais, arrêtés en Belgique

Ernest Gakwaya, alias "Camarade" et Emmanuel Nkunzuwimye, dit "Bomboko", ont été arrêtés le 23 mars 2011 à Bruxelles. Les deux hommes ont été inculpés pour leur rôle présumé dans le génocide de 1994 au Rwanda. Ils avaient pourtant été les invités officiels de Paul Kagame en décembre dernier dans le cadre du programme "Comme and see", un dispositif de réconciliation lancé en 2010 par le gouvernement rwandais.

Capture d’écran 2011-03-26 à 10.30.24.pngDeux Rwandais, présumés génocidaires, membres éminents de la diaspora rwandaise en Belgique, Ernest Gakwaya, dit « Camarade » et Emmanuel Nkunzuwimye, dit « Bomboko », ont été arrêtés le 23 mars au matin à Bruxelles. Malgré son appartenance supposée aux Interahamwe pendant le génocide de 1994, Gakwaya était retourné sans encombres au Rwanda dans le cadre du programme « Come and see » en décembre dernier. Ce programme, initié par le gouvernement rwandais, consiste à inviter des membres de la diaspora rwandaise au Rwanda, afin de les réconcilier avec le pouvoir en place et les pousser à un retour définitif. Le 21 décembre dernier, pour la fin de la conférence sur le Dialogue National, Ernest Gakwaya était intervenu pour remercier le président du Rwanda Paul Kagame de sa générosité à l’égard des Rwandais vivant à l’étranger.

Selon l’Office rwandais d’information (ORINFOR), un service officiel chargé de relayer les vues des autorités nationales, Ernest Gakwaya avait déclaré à la suite de son voyage au Rwanda:   "le constat sur le terrain diffère des informations diffusées dans son pays hôte sur la situation au Rwanda. Je ne savais pas que les Rwandais pouvaient s’asseoir et discuter ensemble. L’on est comme des naufragés qui viennent d’être sauvés par la police. Je m’engage à sensibiliser les autres réfugiés à contribuer au développement du pays pour l’accélérer." ajoutait Ernest Gakwaya, selon l’ORINFOR.

Les rescapés ont été ulcérés par ce programme et notamment de l’invitation d’Ernest Gakwaya. Celui-ci a quitté le Rwanda en 1994 en plein génocide. Selon diverses sources, il avait auparavant participé aux massacres dans le quartier de Nyamirambo, bastion des miliciens interahamwe, avant de comprendre que la guerre était perdue et d’en tirer des conséquences pour sa sécurité personnelle en trouvant asile en Belgique où il avait cherché à se faire oublier.

Selon les rescapés, Gakwaya était l'un des interahamwe les plus actifs pendant le génocide. Quant à Nkunzuwimye, il est considéré comme un proche de Jean-Marie Vianney Mudahinyuka, condamné par contumace à 19 ans de prison au Rwanda. Résident aux Etats-Unis, Mudahinyuka a été remis au Rwanda, en janvier dernier par la section Interpol des Etats-Unis.

Paradoxalement, Gakwaya et Nkunzuwimye auraient peut-être continué à couler des jours paisibles s’ils n’avaient pas fait parler d’eux dans le cadre de l’opération « Come and See » de décembre dernier. Ou s’ils étaient restés au Rwanda !

De son côté le site officiel rwandais « New Times » rend compte de l’arrestation des deux hommes en oubliant de préciser qu’ils étaient voici trois mois des invités officiels du gouvernement.

Commentaires

La belgique m'etonne,ces deux rwandais arreter vivent en belgique depuis 1994 apres le programe du president 'come and see' et la negociation interwandais les arrestation commence? Quand ses arrestations prendrons fin? Au moment tous le monde ont tuer?

Écrit par : Cubain kabange | 26 mars 2011

L'arrestation de ces 2 hommes n'a rien a voir avec le programme "come and see" car un seul parmi eux est venu au Rwanda dans le cadre de cette operation (Camarade) ensuite leurs dossiers etaient deja sous investigation depuis trois ans...Faisons la part des choses!

Écrit par : Gasarasi | 27 mars 2011

"Deux Rwandais, présumés génocidaires, membres éminents de la diaspora rwandaise en Belgique, Ernest Gakwaya, dit « Camarade » et Emmanuel Nkunzuwimye, dit « Bomboko »."

Eminents ! C'est beaucoup dire

Écrit par : Ernest Gakwaya | 27 mars 2011

"Paradoxalement, Gakwaya et Nkunzuwimye auraient peut-être continué à couler des jours paisibles s’ils n’avaient pas fait parler d’eux dans le cadre de l’opération « Come and See » de décembre dernier. Ou s’ils étaient restés au Rwanda !"

N'importe quoi ! En septembre 2008, une émission de la télévision publique francophone RTBF a traité d'Ernest Gakwaya alias Camarade a une heure de grande écoute. Bomboko a été cité dans un témoignage lors du procès d'Ephrem Nkezabera (le conseiller national des Interahamwe) et son passé est un secret de polichinelle.

Écrit par : Ephrem Nkezabera | 27 mars 2011

Dans tout ça, l'information réelle reste la mise en examen de ces types. Leur protection supposée par le gouvernement rwandais et quant à elle un procès d'intention qui ne tient pas la route. Toute arrestation de suspect suit des règles, que ce soit pour crime de génocide ou pour toute autre atteinte légale. Qu'aurait-on dit si ces deux gaillards avaient été arrêtés à leur arrivée au Rwanda dans le programme "Come and See", sans que l'enquête en cours sur leur compte ne soit complète?

- En France, Maurice Papon a plusieurs fois été ministre avant que la justice ne le condamne à perpète en 1998 pour la complicité de crime contre l'humanité dont il s'était rendu coupable dans la déportation des Juifs en Allemagne entre 1942 et 1944. Il avait été longtemps pointé du doigt avant que son arrestation ne soit effective. Vous en conviendrez, être invité dans le cadre du programme "Come and See" est tout de même moins grave comme "complaisance" supposée vis-à-vis du crime que d'être nommé ministre du budget dans le gouvernement de Raymond Barre!...

Plus grave encore dans le cas Papon, celui-ci était préfet de police quand des Algériens manifestant à Paris pour leur indépendance furent abattus par la police ou jetés dans la Seine en 1961...C'est lui qui donna l'ordre de tirer dans la foule.

-Revenons au Rwanda pour constater que les 10.000 combattants FDLR rentrés jusqu'ici dans leur pays d'origine ont tous été réintégrés dans la société normale après examen de leur éventuelle implication dans le génocide en 1994. A l'inverse de la RDC qui les laisse rentrer au Rwanda sans rien leur demander sur les nombreux crimes qu'ils auront passé des années à commettre sur sol congolais, le Rwanda n'accorde aucune amnistie à ses génocidaires.

La contradiction soulignée dans le présent article, sur la mise en examen de ces 2 hommes en Belgique après leur participation au programme "Come and See" au Rwanda n'a donc pas lieu de l'être. D'autant que l'entraide judiciaire entre la Belgique et le Rwanda a existé tout au long du processus d'arrestation effective de ces deux individus. Merci de prendre note de ces précisions.

Écrit par : marie paule | 29 mars 2011

Les commentaires sont fermés.