26 mai 2010
Eugène Rwamucyo arrêté pendant les obsèques de Jean-Bosco Barayagwiza
La scène se déroule à l'intérieur du cimetière municipal de Sannois dans le Val d'Oise. Une trentaine de personnes sont venus assistés aux obsèques de Jean-Bosco Barayagwiza, décédé en prison où il purgeait une peine de 32 ans pour son rôle dans le génocide rwandais. Le convoi funéraire arrive à 15h15 de Roissy où le cercueil était arrivé par avion de Cotonou au Bénin. Une dizaine de voitures se garent sur le petit parking du cimetière. Les plaques minéralogiques indiquent la provenance des invités : région parisienne, Belgique et surtout Pays-Bas. En pleine cérémonie, deux policiers en tenus font irruption dans le cimetière, accompagnés par la police municipale de Sannois. Eugène Rwamucyo n'oppose aucune résistance, mais la tension est palpable parmi l'assistance rwandaise. Le médecin de Maubeuge a tout juste le temps de demander à ses proches de contacter son avocat avant de disparaître dans le véhicule de police... direction le commissariat, avant d'être présenté au parquet général de Versailles. Il est 15h30, l'opération n'aura duré que quelques minutes.
Eugène Rwamucyo est suspecté d'avoir participé au génocide rwandais en 1994. Le médecin de Butare a été condamné au Rwanda à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace en 2007 et était recherché par Interpol. Une information judiciaire a été ouverte en 2008 pour génocide, crimes contre l'humanité et complicités après une plainte du CPCR (Collectif des parties civiles pour le Rwanda).
Il est notamment accusé par Kigali d'avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare, en 1994, dont l'une sous l'égide du Premier ministre de l'époque, Jean Kambanda, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Eugène Rwamucyo a toujours nié avoir participé à l'organisation de ces massacres qui ont fait 800.000 morts même s'il reconnaît avoir participé à des réunions avec des génocidaires. "Je n'ai pas participé de près ou de loin au génocide. Il n'y a rien contre moi. Je ne vois pas pourquoi la justice va m'arrêter", avait-il indiqué, en octobre 2009.
Le parquet général de Versailles devra se prononcer sur sa détention ou sur une remise en liberté sous contrôle judiciaire. Cette interpellation intervient à quelques jours du sommet France-Afrique qui se tiendra à Nice à partir du 31 mai, alors que la France tente de réchauffer ses relations avec Kigali.
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25 mai 2010
RDC : Folle rumeur à Lubumbashi
Il n'aura fallu que quelques heures pour plonger la capitale du Katanga dans la panique. Une rumeur "d'attaque imminente" a fait le tour de la ville dimanche dernier. Depuis, une véritable psychose s'est installée à Lubumbashi, renforcée par une forte présence armée aux points stratégiques de la ville. Des hommes armés devaient attaquer la Radio télévision nationale (RTNC), l'aéroport International, la Poste et le Gouvernorat... mais rien n'est venu.
Dimanche 24 mai, les habitants de la Lubumbashi ont d'abord vu se déployer des éléments des forces de sécurité lourdement armés sans aucune explication officielle. Puis, la rumeur d'une attaque armée a commencé à se propager en ville. On parlait d'une centaine d'hommes armés, arrivés quelques heures plus tôt à l'aéroport de Lubumbashi et qui faisaint route vers le centre-ville. Autour de cette "pseudo attaque" : pas de motif et pas d'identité pour les agresseurs... depuis, les "attaquants" ont disparu dans la nature.
Pourtant, les autorités prennent les choses au sérieux, une réunion de sécurité est convoquée pour le lundi et le ministre provincial de l'Intérieur, Jean-Marie Dikanga Kazadi, a affirmé qu'un groupe armé a voulu troubler l'ordre public dans la ville de Lubumbashi. "Quelques suspects ont été arrêtés et sont actuellement entre les mains des services compétents" selon les autorités du Katanga. D'après le ministre provincial de l'Intérieur, les personnes arrêtés seraient d'anciens soldats démobilisés, mais aussi des civils.
Le Katanga a déjà connu plusieurs alertes ces dernières années. En décembre 2009, des dizaines de personnes soupçonnées de vouloir renverser le pouvoir en place avaient été arrêtés à Lubumbashi et au mois de février 2010, un autre groupe d'hommes armés avaient fait semé la panique dans le quartier "Tabacongo" en échappant à la Police. Il y a quelques semaines, des ex-miliciens FDLR se sont installés au Katanga grâce au programme de démobilisation PAREC. Ces anciens soldats ont été désarmés avant leur arrivée dans la province, mais la population avait vivement contesté cette "délocalisation".
Christophe Rigaud
Photo (c) Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
22:35 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)
RDC : Coup de pression à l'Assemblée nationale
Le climat s'est subitement tendu à l'Assemblée nationale congolaise. La motion de censure contre le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), déposée le 14 mai dernier par l’opposition, a été retirée par ses signataires, avant que la plénière de la chambre basse du Parlement n’ait pu la débattre.
Le député François Mwamba du Mouvement de libération du Congo (MLC), parti de l’opposition a demandé le retrait de la motion de censure. Le climat délétère créé par des activistes du parti du Premier ministre, Parti lumumbiste unifié (PALU) ne permet pas de travailler dans la sérénité, selon Mwamba. Le PALU avait mobilisé 18 bus qui ont amené ses militants au Palais du Peuple, créant un climat malsain.
Dans de telles circonstances, les signataires ont décidé de retirer leur motion tout en annonçant qu’une autre motion pourra être déposée dans un bref délai. La plénière a été suspendue, l’ordre du jour ne comportant qu’un seul point consacré essentiellement à l’examen de la fameuse motion de censure.Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, avait reproché au Premier ministre d’avoir instrumentalisé le peuple congolais à travers les militants qui l’ont même bousculé à l’entrée à l’hémicycle du Palais du Peuple.
22:35 Publié dans République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (0)