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24 janvier 2008

Après Goma : Des rebelles hutus prêts à rentrer au Rwanda

Peut-être une des premières conséquences des accords signés à Goma : des rebelles hutus rwandais basés depuis des années en République démocratique du Congo (RDC) se sont dits jeudi prêts à rentrer dans leur pays, à certaines conditions, a annoncé le porte-parole du ministre congolais des Affaires étrangères.

Des représentants de différents groupes de rebelles hutus rwandais, dont des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et du Rassemblement pour l'unité et la démocratie (RUD), "sont prêts à rentrer au Rwanda" si des "garanties de sécurité" leur sont assurées, a déclaré Claude Kamanga, porte-parole du ministre Antipas Mbusa Nyamwisi, après une rencontre avec ces rebelles au Nord-Kivu (est).

Le ministre s'est rendu à Mbuakinua, une localité située à 160 km au nord de la capitale provinciale Goma, pour "sensibiliser" ces rebelles à la "nécessité" de leur rapatriement au Rwanda. Cette initiative du ministre est le premier acte concret d'application des dispositions du communiqué conjoint RDC-Rwanda signé le 9 novembre 2007 à Nairobi, qui prévoit le rapatriement de gré ou de force des combattants étrangers présents sur le sol congolais.

Elle intervient au lendemain de la signature par tous les groupes armés congolais actifs au Nord et Sud-Kivu d'un "acte d'engagement" pour la paix et la cessation immédiate des hostilités et dans lequel ils demandent expressément la mise en oeuvre du rapatriement des rebelles étrangers.

Cessez-le feu

Conformément à cet acte, le gouvernement congolais a décrété jeudi un "cessez-le-feu" dans ces deux provinces. "Nous prenons l'engagement de nous inscrire dans le processus de paix en cours, initié par le communiqué conjoint de Nairobi pour le retour de la paix et de la sécurité dans la région" des Grands Lacs africains, a déclaré le "commandant Musare", chef du RUD, dont les propos ont été rapportés par M. Kamanga.

"Mais nous demandons que la communauté internationale nous assure des garanties de sécurité et le retour dans notre pays en toute dignité. Nous demandons au gouvernement congolais de nous appuyer dans cette demande", a-t-il ajouté.

Ces rebelles hutus rwandais, estimés à 6.000 en RDC par l'ONU, sont accusés par Kigali d'avoir activement participé au génocide rwandais de 1994 - qui a fait 800.000 morts, essentiellement des Tutsis, selon l'ONU. Ils accusent de leur côté le régime de Kigali d'être "dictatorial", d'entretenir le chaos dans les Kivu, et réclament un dialogue politique inter-rwandais.

Le ministre Mbusa Nyamwisi a fortement incité ces combattants à regagner leur pays, expliquant que leur rapatriement serait pris en charge dans le cadre des dispositions de Nairobi (assistance de l'ONU, réinsertion au Rwanda pour les non-génocidaires).

"Vous ne pouvez pas obtenir la concorde et la paix en gardant le fusil à la main. Le dialogue inter-rwandais, c'est au Rwanda qu'il faut l'obtenir", leur a-t-il dit, selon son porte-parole.

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