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16 septembre 2013

RDC : Les "lignes rouges" infranchissables de Kampala

Après plusieurs semaines de combats au Nord-Kivu, le gouvernement congolais et les rebelles du M23 sont revenus à la table des négociations à Kampala. Mais la route est encore longue avant un possible accord. Les conditions posées par la rébellion et Kinshasa sont difficilement conciliables et font craindre une reprise des hostilités.

Capture d’écran 2013-09-16 à 21.46.04.jpgA chacun ses conditions. Le M23 et les autorités congolaises, de retour la semaine dernière aux pourparlers de paix de Kampala, ont fixé leurs exigences à la possible signature d'un accord. Le M23 conditionne son désarmement à la "neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda(FDLR) et le rapatriement des réfugiés congolais". Le gouvernement congolais fixe, lui, deux lignes rouges : pas d'amnistie pour les rebelles et surtout pas de réintégration dans l'armée nationale. Une semaine après la reprise des pourparlers, le 9 septembre, "aucune avancée n'a été enregistrée" à Kampala a fait remarquer François Muamba, négociateur du gouvernement congolais et coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord d’Addis-Abeba sur Radio Okapi. 

Les FDLR sur la table des négociations

Principal blocage de ce énième round de négociations : les "lignes rouges" fixées par les deux belligérants. Côté rébellion, le M23 fait désormais tourner la problématique autour des FDLR, un groupe armé composé d'anciens génocidaires hutus rwandais, en lutte contre le régime de Kigali. Le président du M23, Bertrand Bisimwa explique que la rébellion veut bien "déposer les armes",  mais pose ses conditions : "neutraliser les FDLR et rapatrier les réfugiés congolais tutsis". La présence des rebelles rwandais en RDC représente en effet l'un des principaux facteurs de violence à l'Est du pays et ce, depuis… 1996 ! Le M23 s'est toujours affiché en défenseur de la communauté tutsie et leur revendication est bien évidemment légitime. Une question se pose pourtant : pourquoi faire cette revendication maintenant ? Depuis la création du M23 en mai 2012, la neutralisation des FDLR n'a jamais fait partie des exigences de la rébellion. Dans un premier temps, les revendications du M23 tournaient autour des accords du 23 mars, de leur réintégration dans l'armée et de la reconnaissance des grades militaires. Des revendications "catégorielles", bien éloignées de la présence des rebelles FDLR à l'Est du Congo. Dans un deuxième temps, les succès militaires s'enchaînant, le M23 a élargi ses revendications en réclamant la remise en cause des élections contestées de novembre 2011 et le départ du président Joseph Kabila. Aujourd'hui, les revendications changent de nature : plus de réintégration dans l'armée, plus  de départ de Joseph Kabila... l'objectif du M23 se concentre désormais sur les FDLR. Voici quelques explications.

FDLR : Menace ou prétexte ?

Les FDLR sont-ils toujours une menace en RDC ? Oui ! répond Jean-Paul Epenge, un cadre du M23. "Les FDLR constituent le principal facteur d'insécurité au Nord et au Sud-Kivu",  estime-t-il. "Ce sont les FDLR qui ont apporté la violence chez nous après le génocide de 1994. Il faut les désarmer, les cantonner et alors les réfugiés congolais pourront revenir vivre tranquillement à l'Est". Pourtant, selon Christoph Vogel, un chercheur (1) spécialiste de la région, "les effectifs des FDLR ont considérablement diminué" au Nord et Sud-Kivu. De 10.000 hommes, il y a une dizaine d'année, "les FDLR ne seraient plus que 2.500 dans la région" précise-t-il. Mais pour Christoph Vogel, "si la rébellion rwandaise ne constitue pas un danger sérieux pour le régime de Kigali, ce sont avant surtout les populations congolaises qui souffrent de ses exactions". Alors pourquoi le M23 conditionne-t-il son désarmement à la neutralisations des FDLR ? Selon Christoph Vogel, cette demande est logique, les FDLR étant "l'ennemi naturel du M23". Mais le chercheur pointe une autre raison à cette condition posée par le M23. Depuis le milieu de l'été, le M23 a subi une forte pression militaire de Kinshasa au Nord de Goma. L'armée congolaise, souvent décrite comme une "armée fantôme", n'a pas combattu seule le M23. Les FARDC ont reçu l'aide providentielle (et décisive) de la Brigade d'intervention de l'ONU (FIB), venue "désarmer les groupes rebelles à l'Est de la RDC". Après les attaques répétées des FARDC et de la Brigade, le M23 a dû se replier à 30 km de la capitale provinciale du Nord-Kivu... un revers diplomatique pour la rébellion, qui a dû reprendre le chemin des négociations en position de faiblesse. En demandant la "neutralisation" des FDLR, le M23 demande à la Brigade de s'attaquer maintenant aux rebelles rwandais et implicitement d'arrêter de se focaliser uniquement sur leur propre groupe. La technique est habile, puisque l'ONU avait clairement indiqué qu'elle était là pour s'attaquer à tous les groupes armés et pas seulement au M23.

En demandant à l'ONU et à Kinshasa de désarmer les FDLR, le M23 n'opère pas qu'une tentative de diversion, il repousse également tout  règlement rapide du conflit. Neutraliser les FDLR ne se fera pas en quelques semaines ou quelques mois, mais cela prendra sans doute plusieurs années. De nombreuses opérations militaires conjointes avait d'ailleurs été montées, notamment avec le Rwanda et la RDC, du temps où les deux pays collaboraient, rappelle le chercheur Christoph Vogel. Mais les opérations Kimia II ou Umoja Wetu n'ont pas permis d'aboutir "à la l'éradication de la milice". Pour ce spécialiste, seul un règlement politique entre les deux Etats, RDC et Rwanda, permettrait de mettre fin au problème de la milice hutue.

Négociations en trompe l'oeil

A lire ces lignes, on pourrait croire que seul le M23 fait blocage à Kampala. Mais côté gouvernemental, les "lignes de rouges" posées par Kinshasa mènent également dans l'impasse. Les autorités congolaises ont déclaré vouloir refuser toute amnistie aux membres de la rébellion et toute réintégration dans l'armée nationale. Autant dire que Kinshasa ne propose d'autre porte de sortie au M23 que sa propre disparition… difficilement acceptable pour des rebelles qui continuent de tenir et d'administrer une partie du Nord-Kivu. Mais Kinshasa n'a pas envie de négocier et cherche le K.O. Les dernières offensives militaires de la fin de l'été, présentées comme des victoires par le gouvernement, ne sont en fait que des succès de la Brigade de l'ONU. La communauté internationale a ainsi pu forcer Kinshasa à revenir à la table des négociations. Sommées de retourner à Kampala, les autorités congolaises auraient bien continué l'offensive sur le M23, pour mettre à genou la rébellion et stopper ainsi des négociations humiliantes pour Joseph Kabila. Mais comme l'armée congolaise est toujours aussi faible et a besoin de l'appui militaire de l'ONU, Kinshasa n'a pu que s'en remettre au bon vouloir de la communauté internationale, qui "ne souhaitait pas faire la guerre à la place des Congolais", comme nous l'a expliqué un expert militaire. Sans aide de la Brigade de l'ONU, les FARDC ont donc été obligés d'arrêter l'offensive. La situation militaire se retrouve alors gelée : le M23 campe au Nord de Goma, de Kibumba à Rutshuru, alors que les FARDC et l'ONU protège Goma de toute offensive rebelle.

Mécontent d'être à Kampala, le gouvernement congolais, qui a par ailleurs lancé des concertations politiques avec une partie de son opposition et de la société civile, se retrouve coincé. Conséquence : à la table des négociations, les autorités congolaises ferment toutes les portes de sortie à la rébellion. Devant un tel blocage, on peut se demander ce que l'on peut attendre de Kampala. "Pas grand chose", note un expert militaire, qui pense qu'à part une rencontre au sommet entre les 3 chefs d'Etats de la région (RDC, Rwanda, Ouganda) pour trouver une solution, seule une reprise des hostilités est à attendre au Nord-Kivu. Seule interrogation : la Brigade de l'ONU continuera-t-elle à appuyer l'armée congolaise dans une guerre totale contre le M23 ? Pas si sûr.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

(1) le blog de Christoph Vogel, "Mercator follow" et chercheur, est à consulter ici.

Photo : Munyonyo Resort à Kampala, lieu des négociations © DR

Commentaires

Cesser de diabolise notre armee, armee de fantome! Incapable! Notre armee est capable comme toute armee au monde... Elle a remporte sa victoire, vous ignorez que le m23 ne pas seul?
Oui avec le FDLR qu'il rentre chez eux, la m23 ne sont pas la au service de la cte internationale! La communaute internationale doit tout faire pour que le soldat du rwanda(FDLR ET M23) cesse de tuer le congolais.

Écrit par : Euclide | 17 septembre 2013

Le m23 cesse de ns distrere,esq c le rwanda seulement qui a ses milices refigiers en rdc?Par t au monde il y en a. Par en angola il ya les jabos du congo,du seigneurs de l,uganda en somalie,les lera au rca,les dsp du zaire au congo braza ect...pourquoi ceux ne font pas contre ses voisins.

Écrit par : Olivier djuma | 17 septembre 2013

L'armee congolaise n'est plus celle connue il ya deux ans . cet analyste ou chercheur doit se mettre a jour. la brigade n'a aide qu'a la derniere bataille suite au largage des bombes par le m23/rwanda dans la ville qui avait occasionne une colere et pression de la population sur les troupes de l'onu."Armee fantome" ca veut dire quoi? Depuis la reprise de Goma, la coallition m23,rwanda et allies n'a gagne aucune bataille sur les FARDC , celles-ci l'infligeant des reculs avec des pertes inimaginables.

Écrit par : Arcel | 17 septembre 2013

aujaurd'hui le m 23 parle des hutu rwandais mais avant pourquoi ils n'est parle pas sont voleurs.rcd goma,cndp,m23 ,fdlr qu'ils parter au rwanda pour aller discuter leur afaire dans leur pays.

Écrit par : mutombo | 17 septembre 2013

Nous voulons la disparition totale du M23, il y a la Monusco et la Brigade des Nations Unies qui sont responsable de ce désarmement mais les Congolais ont besoin de la paix et du Développement de leur pays. Les FDLR ou autres prétextes sont une tournure des gens sans arguments convaincants.
Si dans deux semaines , les discussions n'évoluent pas, l'option militaire est préférable pour nous , la vie ou la mort, afin de sauver notre pays de cette aventure.

Écrit par : NDALA ZA FUA | 17 septembre 2013

Je tiens à apporter une précision fondamentale aux lecteurs de cet article. L’éradication des FDLR a toujours été parmi les revendications du M23. Le Général Nkunda du CNDP dont est issu le M23 en avait fait même un devoir sacré. Ceux qui disent le contraire aujourd’hui sont soit ignorants car ils ne s'informent pas sur nos revendications et accords depuis 2006, soit, carrément absorbés dans la tourmente de la propagande de Kinshasa. Un sage africain a dit: "si tu veux cacher quelque chose aux Congolais, il faut l’écrire car ils ne lisent pas ". Nos revendications et accords avec Kinshasa sont librement consultables sur le web depuis 2006. Il suffit de se connecter sur n'importe quel moteur de recherche. Tout y est.
Colonel EPENGE Jean-Paul.

Écrit par : EPENGE Jean-Paul | 17 septembre 2013

Avec ses dernières revendications notamment sur le retour en RDC des ménages congolais qui se trouveraient au Rwanda et le démantèlement des forces armées FDLR au Congo-RD. ,le M23 apparaît clairement qu'il est le PORTE-PAROLE et la VOIX DU POUVOIR RWANDAIS au CONGO-RD.

Écrit par : NGOY KANYEBA | 17 septembre 2013

Après avoir commis le génocide au Rwanda en 1994 les FAR aujourd'hui FDLR sont entrées au Congo avec armes, munitions, grâce au concours de lq communauté internationale. Ils contrôlent des pans entiers du territoire congolais ou ils exploitent les mines, pillent violent et tuent les congolais surtout les Tutsis (Walikale Luvungi etc..) en toute impunité. Pire le gouvernement congolais les utilise comme supplétifs dans le FARDC à cause de leur haine viscérale envers les Tutsis congolais et rwandais. Je vous pose alors la question. En quoi demander l’éradication des FDLR qui commettent des pires exactions sur le sol congolais est-il un agenda du Rwanda?
Colonel EPENGE Jean-Paul
Pour vous rafraîchir la mémoire:
http://simoneschlindwein.blogspot.fr/p/english-translation-articles.html
http://www.dw.de/villagers-drive-away-fdlr-rebels-swearing-revenge/a-16254047

Écrit par : EPENGE Jean-Paul | 17 septembre 2013

Malheuresement votre condition"éradication FDLR" n'est pas prise en compte par la facilitation(ordre du jour à k'la) qui est d'ailleurs juge et partie dans cette agression dans laquelle le RWANDA et l' OUGANDA utilisent ts les experts criminels d la region

Écrit par : Arcel | 17 septembre 2013

Il est tres malheureux que ce sont des congolais qui viennent chaque fois tues voler, violer les femmes congolaises (nos soeurs, nos meres nos tate)! en servant a KAGAME de maionnettes pour nous asservir, et ils n'ont meme pas honte de declarer rebellion, au lieu de se nommer traitres de leurs propres frères, soeurs, parents etc. Croyez-vous que nous ne vous connaitrons pas? et ainsi vous voulez gouverner ce pays la RDCgo avec des tes facons de faire? Penser-vous que nous ne vous connaissons meme pas? ATTENDEZ VOUS NOUS TROUVEREZ AU TOURNANT DE LA VIE... Vous qui faciliter meme a nos bourreaux les Tutsis de tuer vos compagnons d'armes congolais ici a l'est! surtout si l'on se souvient de ce discours haineux que KAGAME avait pronounce un jour (inoubliable):que "si il avait echoue son plan de balkaniser le congo c'est a cause des bashi et des hunde ". ....................

Écrit par : innocent | 17 septembre 2013

Colonel EPENGE tu es congolais ou Rwandais ? nous comprenons aisement que tu es Rwandais pac q personnellement je ne te reconnais pas dans ta prise de position qui consiste à cracher sur les cadavres de tant d'innoncents victimes de la folie meurtrière de ton maître à penser KAGAME Colonel de foire sache que tôt ou tard nous aurons ta peau et cesse de nous distraire avec des prises de position digne de fils de demon ,nous mettrons fin à tes aventures ,mais garde au Rwanda tes compatriotes tutshis ,la RDC nous appartient fourbe

Écrit par : Théophile | 20 septembre 2013

Mr EPENGE JP, je pense que les insultes ne vous dises plus rien.je ne suis pas là pour vous insulte puisse vous avez une porte insulte sur vous.dans votre adage ,vous oubliez que les congolais sont parmi les grands intellectuels africains.si on doit se partager les adages,on finira par écrire un livre.le Kivu souffre et victime des conflits rwando rwandais du 20 ème siècle et 21 ème siècle.Et la chose la plus grave, nos frères dont vous aider le Rwanda,l'onu,les USA à décimer notre peuple.les revendications du M23 sont infondées.Je suis parmi les tout premiers congolais à dire que :la résolution 2098 été que un plan macabre contre notre peuple.vous avez la grâce d'être parmi les esclaves du rwanda dont le maître d'esclaves de multinationales est votre patron KAGAME.Kagame sait bien que l'onu,les USA,la France, c'est du clientélisme; aujourd'hui c'est la rdc demain ça sera le rwanda.Le m23 n'a pas sa place en rdc.kigali est le pain bénis de l'onu.

Écrit par : bkv | 20 septembre 2013

Mr EPENGE JP,Je passé la nuit dans les archives cherche:Si tu veux cacher quelque chose aux congolais ,il faut l'écrire car ils ne lisez pas.c'est pas VRAI:mais cacher quelque chose à un NOIR:dont vous,vos amis du Rwanda,Ouganda,Burundi et M23.Vos instructeurs BLANCS Américains Anglais,vos acheteurs de minerais Canadiens les savez bien que vous êtes que Les NOIR dans la Peau et dans le cerveau.
Mr EPENGE,et si c'est la solitude qui vous pousse à rédiger n'importe quoi car vous êtes sensé être à Bunagana avec vos petits camarades violeurs d'enfants,femmes,filles,les grands criminels de tout le temps,les pilleurs du congo au noms des multinationales,au grand bonheur de kigali et kampala.
Vous êtes une porte parole de tutsis maintenant?.
Vous êtes dans le M23 puisque il y a le Rwanda,l'ouganda ,les USA qui vous fournisses les armés à tuer notre peuple Que le congo brazza,la zambie et Autre voisins ne fera pas.Les USA et les Multinationales joue avec l'esprit d'un peuple minoritaire :les tutsis pour satisfaire leur abondance en minerais.Vos amis tutsis ne sont pas aussi mal et intelligents que NOUS congolais.Parlé l'anglais ne pas égal à être si intelligent que les autre Francophone.Le GENOCIDE rwandais est aujourd'hui un bon BUSINESS pour KAGAME et argument d'influence pour beaucoup de chercheurs d'or, diamant...
Vous devez quitter ce M23.
D'ailleurs,est ce que le Rwanda et le M23 vous ont donné l'ordre de communiquer sur ce réseau ?ou seulement les média vous manque.

Écrit par : bkv | 21 septembre 2013

mr epenge , on se demande si reellement vos analyses sont concretes et dignes d'un responsable ayant parcouru l'histoire du cas de la menace fdlr sur le rwanda. le rwanda sous afdl avait occupe cette partie est du pays, avait-il eradique le fdlr? rwanda sous rcd avait administre ce territoire la, avait-il eradique le fdlr, cndp m23 toujours rwanda s'attaquent-ils aux fdlr ou aux congolais en vue de piller? les fdlr ont ete installee chez nous par la cte internationale, souvenez-vous de 1994 et le rwanda a tjrs occupe et administre ce territoire la ou se trouvent les fdlr sans les eradiquer. si le rwanda se voit en insecurite avec la presence des fdlr a son cote et lui-meme incapable de les eradiquer, qu'il s'en prenne a la cte internationale en attaquant ses forces presentes chez nous monusco et brigade pour les pousser a eradiquer les fdlr installees par elle(cte intern)
et non s'en prendre aux congolais qui subissent les mefaits de ces derniers sur son sol

Écrit par : fely | 21 septembre 2013

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