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22 mai 2013

RDC : Vital Kamerhe se repositionne

Dans l'attente du "dialogue national" inter-congolais promis par le président Joseph Kabila, Vital Kamerhe vient de lancer le "Front commun de l'opposition" (FCO), avec plusieurs autres partis d'opposition. Avec cette nouvelle structure, Vital Kamerhe tente de s'imposer comme le personnage incontournable de l'opposition, mais sans le MLC et l'UDPS "historique" d'Etienne Tshisekedi.

Kamerhe.pngDepuis mardi, le "Front commun de l'opposition" (FCO), se propose d'unifier l'opposition politique congolaise, en vue du futur (et hypothétique ?) "dialogue national", annoncé en décembre dernier par le président Joseph Kabila. Prévu "début 2013", le dialogue inter-congolais peine à se mettre en place. Beaucoup n'y voit qu'une simple "distraction" du pouvoir en place pour "enfumer" le débat et "débaucher" quelques membres de  l'opposition en signe "d'ouverture". L'opposant Etienne Tshisekedi, patron de l'UDPS, premier parti d'opposition, et le MLC, deuxième groupe d'opposition parlementaire, ne semblent pas encore disposés à participer au "dialogue" proposé par Joseph Kabila. En cause : les élections contestées de novembre 2011, dont Etienne Tshisekedi ne reconnaît pas les résultats.

Du côté de Vital Kamerhe, arrivé en troisième position à la présidentielle, la donne est différente. Le retour de la guerre à l'Est avec le M23, les accords d'Addis-Abeba, sont autant de sujets qui nécessitent un large débat politique "transparent" afin de "favoriser la réconciliation et la démocratisation". Autour de Vital Kamrehe, président de l'UNC, on retrouve le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, Gilbert Kiakuama et les "Forces acquises au changement" (FAC) du député Jean-Claude Vuemba. Le groupe d'opposition parlementaire de l'UDPS à l'Assemblée nationale fait également partie de l'aventure. Exclus par Etienne Tshisekedi, qui avait souhaité le boycott des institutions, ce groupe ne fait "officiellement" plus partie de l'UDPS. Le MLC de l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba (actuellement devant la Cour pénale internationale de La Haye), est également absent du "Front commun de l'opposition" (FCO).

Avec une UDPS enfermée par le mutisme d'Etienne Tshiskedi et un MLC sans leader depuis l'incarcération de Jean-Pierre Bemba, l'opposition est inexistante et atone en RDC. Un désert politique dont Vital Kamerhe a toujours pensé profiter. Ce fut le cas en novembre 2011, avec une convenable troisième place à la présidentielle (7,74%), même si les résultats sont contestables et entachés de fraudes massives. En 2010 Vital Kamerhe avait opéré une mue politique à grande vitesse, passant en quelques mois de la majorité présidentielle (où il était très proche de Joseph Kabila) à l'opposition. Une mue plutôt réussie.

Mais depuis les élections, le leader de l'UNC peine à trouver son positionnement. Il faut dire que la création d'une nouvelle rébellion à l'Est et le retour de la guerre a changé le scénario. Le président Joseph Kabila, affaibli par sa réélection contestée, a pu endossé le costume de la "victime agressée" et reprendre ainsi la main sur les dossiers de politique intérieur. En sonnant l'heure de la "réconciliation nationale" et de l'unité, Joseph Kabila a retrouvé une certaine "légitimité" internationale et a également  poussé l'opposition à sortir de son mutisme. Comme on pouvait s'y attendre, Etienne Tshisekedi a refusé en bloc tout dialogue avec Joseph Kabila, ce qui obligeait Vital Kamerhe a prendre le contre-pied du leader de l'UDPS. Un positionnement délicat pour Kamerhe, qui le place désormais avec les opposants prêts à composer avec le président congolais.

Mais Vital Kamerhe joue également une autre carte. La reprise des hostilités à l'Est de la RDC, l'arrivée de la Brigade spéciale de l'ONU, le replace au centre d'un dossier qu'il connaît bien : la guerre aux Kivus. En 2001, en pleine seconde guerre du Congo, Vital Kamerhe est commissaire général du gouvernement chargé du suivi du processus de paix dans la région des Grands lacs. S'en suit le célèbre "Dialogue inter-congolais", que souhaite actuellement remettre au goût du jour Joseph Kabila. Sur le dossier de l'Est, Kamerhe estime avoir son mot à dire et son expertise à apporter. L'ancien président de l'Assemblée nationale dresse un "constat amer" de l'accord-cadre d'Addis-Abeda et constate qu'il n'y a pas "d'avancées significatives". Les 11 pays signataires s'étaient engagés à soutenir le retour à la paix en RDC et à ne pas aider les groupes armés. Force est de constater que les combats ont repris depuis ce lundi autour de Goma, sans que la communauté internationale, ni les pays de la région, ne bougent.

Dans cette situation de bloquage, Vital Kamerhe sait que toutes les bonnes volontés seront consultées le moment venu. L'homme est né à Bukavu au Sud-Kivu, et connaît parfaitement les acteurs du conflit. Ce qui fait une force dans le dossier du conflit aux Kivus constitue une faiblesse lorsque l'on veut s'adresser à l'ensemble des Congolais, toujours très "méfiants" à propos des Kivutiens, pour ne pas dire plus. La logique des alliances politiques est donc indispensable pour Vital Kamerhe, s'il veut atteindre le sommet de l'Etat, ce qui semble être le cas. Le "Front commun d'opposition" (FCO) constitue donc sa nouvelle plateforme pour élargir sa base électorale : quelques UDPS (même en délicatesse avec leur patron), Léon Kengo, bien implanté en Equateur, un libéral (la doctrine affichée de Kamerhe), avec Gilbert Kiakuama et Jean-Claude Vuemba, du Bas-Congo et dynamique cheville ouvrière de l'opposition.

Vital Kamerhe continue donc sa logique d'exposition maximum pour exister sur l'échiquier politique et gagner ses galons d'opposant au président Kabila. Le futur "dialogue national", s'il s'ouvre, constitue une énorme caisse de raisonnance. Reste donc à attendre le fameux "dialogue inter-congolais" nouvelle version, qui devrait se tenir "très prochainement", "dans les prochains jours", si l'on en croit le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. A moins que la situation à l'Est n'en décide autrement.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

Photo : Vital Kamerhe lors du lancement du FCO en mai 2013 © DR

Commentaires

Jusqu'où ira Kamerhe ?

Mais Vital, qui sait en outre que Kabila a les meilleures chances de l'emporter, n'a pas l'âme d'un traître. Au premier appel du pied de son candidat, le voici qui fonce et fait campagne. Le secrétaire général du PPRD se jette dans la bataille avec zèle, non sans excès parfois. Tribun né, il ne donne pas dans la dentelle, fustigeant Bemba sur sa fortune, les Pygmées cannibalisés de l'Ituri, son physique de sumotori, sa démarche et ses costumes. Souvent, il frappe en dessous de la ceinture, au point que l'épouse de Jean-Pierre Bemba lui téléphone un soir pour le supplier de cesser ses attaques personnelles. Kamerhe n'en a cure, à la guerre comme à la guerre.

Fin juillet 2006, à Kinshasa, capitale frondeuse et hostile, le grand meeting de clôture prévu par Kabila menace de tourner au fiasco. « Aide-nous Vital, cela se présente mal », lui demande Olive Kabange, la première dame. Kamerhe sillonne les quartiers populaires avec sa mallette à billets et rameute la population, qui accourt. Les apparences, au moins, sont sauvées. Dans la fièvre de ce jour-là, il pense entendre Joseph Kabila lui promettre de devenir son Premier ministre. Certes, le poste sera, au lendemain du premier tour, offert au vieux combattant Antoine Gizenga, dont les 12 % des voix pèseront lourd dans la balance. Mais jusqu'au bout, Kamerhe pense qu'il y a moyen de négocier, d'autant que Gizenga lui-même lui assure qu'il n'en fera pas un casus belli. Il y croit, donc, mais il devra une nouvelle fois déchanter.http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN08077jusquehrema0/

Le mystère Kabila
Du lundi au samedi, trois hommes clés gravitent autour de Joseph Kabila :... Tous les jours ou presque, il voit également trois autres personnes de confiance : son secrétaire particulier Kikaya Bin Karubi, le secrétaire général du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) Vital Kamerhe et le chef d'état-major du renseignement militaire, le général Didier Etumba.http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN26075lemysalibak0/

Match captivant

Les deux candidats effacent littéralement du paysage les neuf autres concurrents. Pour les Kivusiens, le match Kabila-Kamerhe est captivant. En 2006, c’est Vital Kamerhe, natif de Bukavu, qui avait été le principal artisan de la victoire écrasante de Joseph Kabila dans les Kivus – régions montagneuses encore en proie à l’action de groupes armés nationaux et étrangers.
http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJAWEB20111122183939/joseph-kabila-rdc-campagne-electorale-gomalections-en-rdc-kabila-et-kamerhe-se-disputent-les-kivus.html

Fidèle allié du chef de l'État lors du scrutin présidentiel de 2006, puis président de l’Assemblée nationale jusqu'à sa tonitruante démission en mars 2009, Vital Kamerhe est entré en dissidence. « Je suis du côté du peuple congolais, affirme-t-il, et le peuple congolais se présente pour l'instant comme un opposant. »

Kamerhe dans le fief de Bemba

Le phénomène Bemba
Joseph Kabila - MLC Jean Pierre Bemba

Mais Vital Kamerhe est lucide : « Si nous nous endormons, nous risquons d'avoir une mauvaise surprise. Il ne faut pas exclure que Bemba gagne. » Le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, principale formation du camp présidentiel) part d'une idée simple. Ne jamais sous-estimer l'adversaire. Et il ajoute : « Bemba est impulsif. C'est un menteur et un démagogue. Mais c'est un grand manuvrier et il est résistant. Il nous a surpris. Il peut encore surprendre. »http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN01106lephnabmebe0/
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARCH-LIN21056kamerabmebe0.xml/

L'élection de tous les espoirs... et de tous les dangers

Au-delà des effets de manches, le secrétaire général du parti présidentiel, Vital Kamerhe, est lucide : « Si nous voulons gagner, nous ne devons surtout pas sous-estimer les autres candidats et dire qu'ils ne valent rien. À commencer par Tshisekedi, qui est notre adversaire le plus sérieux. » Aussi le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) s'est-il mis en quête de partenaires. « Nous cherchons des gros poissons, pas du menu fretin », lâche un de ses responsables. Un signe qui ne trompe pas Le 6 février dernier, Joseph Kabila n'a pas assisté au congrès du PPRD qui l'a investi candidat. http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN26026llectsregna0/

Le compte à rebours

L'Est : la Province orientale, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema. Total : 8 016 000 inscrits, soit 31,17 % de l'électorat.
« L'Est est la clé du scrutin », disent beaucoup de Congolais. À cause de son poids démographique. Près d'un tiers des inscrits. C'est aussi la région la plus éprouvée par la guerre civile. « Le couloir de la mort », se désolent nombre de Congolais. Joseph Kabila y bat campagne sur le thème : « C'est moi qui vous ai ramené la paix ». Avec un certain succès, comme à Uvira ou Bukavu, au Sud-Kivu, où il multiplie les meetings. Le président sortant peut aussi s'appuyer sur un enfant du pays, le très actif Vital Kamerhe, secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN02076lecomsruobe0/

Au-delà de la distribution des postes, la difficulté qu'éprouvent les protagonistes à trouver un terrain d'entente sur la restructuration et le commandement des forces armées laisse augurer encore bien des vicissitudes. Et même la répartition des multiples portefeuilles entre les diverses composantes selon les termes de l'accord signé à Pretoria le 17 décembre dernier (voir J.A.I. n° 2189), ne sera pas chose aisée.
http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN06043surleyticnu0/

RDC : Joseph Kabila, Mobutu light
8 févr. 2011 ... RDC : Joseph Kabila, Mobutu light ? .... l'élément rassembleur du gouvernement de transition issu des accords de Sun City, en juin 2003.
www.jeuneafrique.com/.../ARTJAJA2612p020-027.xml0/
Pourquoi Bemba était absent de Sun City - Jeune Afrique
8 avr. 2003... confié en marge du Dialogue intercongolais de Sun City (Afrique du Sud), Jean-Pierre Bemba ... RDC : la bataille de Goma aura-t-elle lieu ?
www.jeuneafrique.com/Article/LIN06043pourqyticnu0/

Écrit par : Lucien M. Naki | 23 mai 2013

jusqu'est la j n pas encore bien concernant la démission de vital kamere a l'ensemblée ou pprd est a comme main droite de j kabila est ce bien lui qui avaient poussent la pop du sud kivu de chosirent kabila comme president en 2006 et en ecrivant un livre dedié a la pop pourquoi je choisi j kabila mais au jour d'hui il est devenu son opposant bn s'arrive ou pas mais explique-nous et pourquoi la guerre jusqu'en maintenant? Moses bush en afrique du sud l'habitant du kivu.

Écrit par : moses bushenge | 01 juin 2013

Vital Kamhere n'est pas et ne sera jamais une solution a' la Paix.c'est un Probleme .
KAMHERE Vital : A-t-il une identité politique, une conviction ou une vision pour le Congo ? j’en doute fort et je confirme que Malumalu -Lambert Mende- Tambwe Mwamba - Kamere sont tous des caméléons sans idéologie sauf celle de l'auto positionnement.
Du bas de l'école secondaire ou' je l’ai connu ,il a toujours été le fédérateur des coalition des haines ethniques, a' l'université ou' il a brillé comme acteur et artisan des violences visant les tutsi , jusqu'aux échelons du pouvoir a' côte de J.KABILA ,ou’ il a miné pour longtemps la paix et la stabilité au Congo en intégrant les mercenaires FDLR Rwandais dans l’Armée congolaise Fardc,pour maintenir son mentor Kabila au pouvoir.IL attendait son ephemere tour d'ascenceur.
Bravo opposition d’avoir cette idée de cohesion, mais j’ai très peur qu’il ait pas une grande nuance politique entre J.Kabila et son idéologue Vital Kamhere.

Écrit par : Bahizire Zihindura Michel | 01 juin 2013

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