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29 janvier 2013

RDC : Décentralisation à haut risque au Katanga

Adoptée en 2006 dans la constitution, la décentralisation tarde toujours à se concrétiser en République démocratique du Congo. En visite dans la bouillonnante province du Katanga, le ministre le l'intérieur a affirmé que la décentralisation se fera "au rythme de chaque province". Une formule "à la carte" pour tenter de rassurer les Katangais, partagés entre l'envie d'autonomie et la crainte d'éclatement de leur riche province.

filtre Katanga DSC02227.jpgAu Katanga, Richard Muyej, le ministre de l'intérieur congolais, marche sur des oeufs. Ici, certains Katangais voient d'un très mauvais oeil le redécoupage provinciale proposé par la constitution de 2006… et toujours pas en vigueur. Le texte prévoit le passage de 11 à 26 provinces. Ce nouveau découpage territorial permettrait aux provinces d'acquérir "une autonomie de gestion en conservant 40 % de leurs recettes" afin de gérer une fonction publique provinciale, des programmes miniers et forestiers et des investissements en infrastructures. L’article 2 de la constitution stipule également que les 26 provinces pourraient être "redécoupées et réunifiées, selon la volonté du peuple"... d'où une certaine inquiétude chez certains Katangais.

Le "Katanga utile"

Le sujet de la décentralisation est particulièrement sensible au Katanga, partagé entre zones minières riches au Sud et agricoles pauvres au Nord. L'actuel Katanga pourrait être morcelé en 4 territoires distincts :  le Haut-Katanga, le Haut-Lomami, le Tanganyika et le Lualaba. Les Katangais du Nord craignent d'être les laissés pour compte du Sud, le "Katanga utile". A la tête de l'Assemblée provinciale, le turbulent Gabriel Kyungu, plaide lui pour un fédéralisme "assumé". Avec son parti, l'Unafec, le patron de la province prône un Katanga "fort" et plus "autonome". Ses opposants  l'accusent de vouloir renouveler les velléités sécessionnistes de 1960 et de vouloir "balkaniser" la RDC. Pour seule réponse, Gabriel Kyungu a lancé un pétition en faveur du fédéralisme depuis l'été 2012. Son objectif : 100.000 signatures pour faire bouger le pouvoir central. Il en aurait recueilli pour le moment 53.000.

Indépendantistes en embuscade

Véritable serpent de mer en République démocratique du Congo, la décentralisation constitue pourtant l'une des solutions pour sortir le pays des crises à répétition : Nord et Sud-Kivu, Ituri, Equateur, Bas-Congo et… Katanga. Comme pour marquer le passage du ministre de l'intérieur à Lubumbashi, la capitale katangaise, un groupe de miliciens Maï-Maï nommé "Bakata Katanga" a réclamer mardi 29 janvier "l'indépendance de la province". Cette milice sème la terreur depuis plusieurs semaines parmi l'ethnie luba et s'en prend également aux forces de sécurité congolaises. Dimanche 27 janvier, la chefferie de Kikondja situé dans le territoire de Bukama a été le théâtre de violences provoquées par les "indépendantistes" katangais. Bilan : 4 morts côté Maï-Maï et un policier blessé.

D'autres milices sont également actives depuis plusieurs mois au Katanga. Début 2012, le retour de Kyunga Mutanga, alias Gédéon, a sèmé la peur au Katanga. Ce seigneur de guerre avait été condamné à la peine capitale pour crimes contre l’humanité par la justice congolaise. Emprisonné depuis 2006, Gédéon s'est évadé en septembre 2011 de la prison de Lubumbashi… en plein jour. Depuis, l'enquête est au point mort et un vent de panique souffle au Nord-Katanga... On comprend donc pourquoi Kinshasa tarde à mettre en place son nouveau redécoupage provinciale, de peur qu'une partie de son territoire ne lui échappe. Au Nord-Kivu, la rébellion du M23, le lui rappelle tous les jours.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

Photo : Lubumbashi © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

Commentaires

Il y a une réalité politique à reexaminer dans ce pays. Posons-nous la question de savoir quels sont les résultas positifs du découpage tel qu'observé au Kivu. Justement les retombées sont ces guerres à répetition où chacun veut avoir son morceau. Assi, ce fameux découpage est budgetivore au regard des sommes enormes que nous prennent à volonté ces députés et autres ministres provinciaux dont le rendement est franchement inexistant. C'est un système qui favorise finalement la corruption déjà endemique dans tous les secteurs de l'appareil de l'Etat du talon à la tête, "Où est ma part"!!
Je parie que 75% des recettes de l'Etat aterrissent en douceur dans les poches d'innombrables incensés soit-disant fonctionnaires de l'Etat. Continuer à découper serait un crime politique à regretter dans l'avenir. Il faut à tout prix réconstituer le Kivu avec une seule administration et les choses redeviendraient progressivement à la normale. Pas question de continuer a diviser le pays à la merci des Malins comme Kyungu qui agit impunement au Katanga. La corruption, le vol aisé et autre detournement des fonds publiques à outrance, sont le facteurs majeurs qui plongent honteusement la RDC dans sa misère économique, sociale et politique. Au Congo-Kinshasa, avoir un poste dans les niveaux est synonime de permis de voler sans être inquiété. Si un ministre est découvert à l'image de Muzito, On l'écarte tout simplement de son pouvoir sans aucune autre forme de procès, afin qu'il continue à user paisiblement du fruit de son vol. Quel Pays!!! Où allons-nous avec cette pratique? Que va devenir notre progéniture? Le pays va s'enfoncer de plus belle dans le turbillon du néant. En Rép. Dém. Du Congo: Voler, détourner, piller avec ruse(comme dans l'enseignement acctuel), corrompre, paresse et autre eccès de zèle dans les prestations étatiques, ne contituent qu'un droit acquit au regard de qui se fait remarquer sur le terrain. Il suffit d'être receveur de douane pour s'ériger un bulding en ville. Les Directeurs des prisons qui détournent les rations des prisoniers, ou les Directeurs d'écoles qui rançonnent systématiquement les parents sous divers motifs... J'ai honte de tout ça et que les esprits tranquilles m'aident à me sortir de ma detresse.

Écrit par : Maliyetu Barnabé | 30 janvier 2013

Je m´en vais dire aux congolais de lire obligoirement le livre volumineux de David v. Reybrouck, " Le Congo, une histoire", Ed. Actes Sud. Non seulement lire ce roman historique et policier mais le traduire dans nos langues pour une grande diffusion. Ce qui s´agite au Congo en terme de décentralisation comme le complot extérieur de la balkanisation est une "euthanasie politique" contre la Nation Congolaise que se cherche, et cahin caha, suit avec détermination son bonhomme de chemin. La démocratie voulue par les congolais au prix de sang et de tribut, triomphera contre vents et marées. Les rebellions sont-ils expressions de la démocratie ou non? Chacun doit répondre.

Écrit par : San-Gala | 31 janvier 2013

Voilà nous y approchons de cette balkanisation,que le Dieu de nos ancetre agisse. Maudit soit tous se qui complote contre le kongo.

Écrit par : fabrice lumande | 04 février 2013

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