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06 janvier 2013

RDC-Centrafrique : Conflits jumeaux ?

La République démocratique du Congo (RDC) et la Centrafrique font face à des rébellions capables de faire tomber les régimes en place. Le M23 s'est emparé pendant quelques jours de la ville de Goma et les rebelles du Séléka se trouvent aujourd'hui à une centaine de kilomètres de Bangui. Thierry Vicoulon, directeur du programme Afrique centrale d'International Crisis Group (ICG) analyse pour Afrikarabia les similitudes, mais aussi les différences entre ces deux conflits.

Thierry Vircoulon filtre 3.jpg- Afrikarabia : Quels sont les points communs entre la crise Centrafricaine et ce qui se passe actuellement en République démocratique du Congo ?

- Thierry Vircoulon : Dans les deux cas, nous avons une rébellion qui est plus forte que l'armée nationale et qui force le gouvernement à négocier, ce qu'il n'a évidemment pas envie de faire. Tout cela se passe sous l'égide d'une organisation régionale africaine, la CEEAC (1) dans le cas centrafricain et la CIRGL (2), pour la République démocratique du Congo. Dans ces deux conflits, nous voyons qu'il y a une demande d'intervention militaire extérieure. La CEEAC avait déjà une mission en Centrafrique qu'elle est en train de transformer en mission d'interposition et qui constitue le dernier rempart entre le pouvoir et les rebelles. En République démocratique du Congo, c'est la SADC (3) qui a été appelée à l'aide et est censée déployer des troupes dans les Kivus. Ces deux pouvoirs, Bangui et Kinshasa, se retrouvent donc dans une sorte de dépendance sécuritaire, faute d'avoir construit une armée suffisamment robuste pour résister à leurs rébellions.

- Afrikarabia : Dans ces deux pays, le point de départ de ces rébellions repose également sur un processus électoral raté et contesté ?

- Thierry Vircoulon : Les deux élections présidentielles, en RDC et en Centrafrique, ont eu lieu en même temps, en 2011 et ont montré aux forces politiques de ces pays que le pouvoir se resserrait. Les gouvernements congolais et centrafricains signifiaient alors qu'ils sortaient des logiques de partage des pouvoirs, négociées après les conflits et qu'ils souhaitaient monopoliser un peu plus le pouvoir pour leur deuxième mandat. Un monopole qui laissait penser aux oppositions congolaises et centrafricaines que ces pouvoirs comptaient effectuer une réforme constitutionnelle pour se représenter une troisième fois, ce qui est impossible dans les deux pays.

- Afrikarabia : Ce sont aussi des régimes qui ne peuvent plus compter sur leurs armées ?

- Thierry Vircoulon : Dans ces deux pays, il n'y a pas eu de réformes de l'armée, malgré les appels répétés de la communauté internationale, mais aussi des voix nationales. Ces appels n'ont pas été écoutés par ces deux régimes et ils se retrouvent aujourd'hui avec des forces armées qui sont, in fine, en situation d'infériorité par rapport aux rébellions.

- Afrikarabia : Est-ce que l'épilogue de ces deux "aventures rebelles" pourrait être le même à Bangui et à Kinshasa ?

- Thierry Vircoulon : La différence fondamentale entre les deux scénarios est d'ordre géographique. On voit que les rebelles centrafricains sont arrivés en 3 semaines aux portes de Bangui, alors que le M23 se trouve à quelques milliers de kilomètres de Kinshasa, sans aucune route. C'est la raison pour laquelle la configuration est différente. Mais la logique est la même. S'il y avait des routes qui traversaient la RDC et si le pays était moins grand, le M23, comme il le disait à une époque, aurait pu arriver aux portes de Kinshasa.

- Afrikarabia : N'est-ce pas dans ces conflits, la faillite de ce que nous appelons la communauté internationale ?

- Thierry Vircoulon : Il y a un désengagement politico-militaire très clair des européens et de Paris en Afrique, qui a comme contre-partie de soutenir des solutions africaines au crises africaines. C'est la CEEAC qui, dans le cadre d'une architecture de paix et de sécurité, doit gérer la crise centrafricaine et c'est la CIRGL qui est censée gérer les problèmes de paix et de sécurité dans les Grands Lacs. Dans la mesure où les européens sont maintenant en retraits, nous sommes là dans un système qui est logique. Ce sont désormais les instances africaines qui doivent gérer les problèmes de sécurité. Les Nations-unies, se retrouvent dans une situation un peu intermédiaire, où, elles sont là, mais n'ont plus une grande capacité d'initiative dans ces conflits et ont l'air de piétiner.

- Afrikarabia : Ce désengagement de la communauté internationale vous semble un phénomène durable ?

- Thierry Vircoulon : C'est le scénario qui a été mis en place il y a 10 ans lorsque l'Organisation de l'union africaine est devenue l'Union africaine (UA). Les crises africaines doivent être gérées par les africains et cette politique ne va pas changer. A moins d'une grande catastrophe, je ne vois pas cette politique changer. Au contraire, on va aller de plus en plus dans ce schéma. On le voit d'ailleurs dans le cas du Mali, où il faut des troupes de la CEDEAO pour intervenir, les occidentaux restants en deuxième ligne.

Propos recueillis par Christophe RIGAUD - Afrikarabia

(1) CEEAC : Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale.
(2) CIRGL : Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
(3) SADC : Communauté de développement d'Afrique australe

Photo : Thierry Vircoulon à Paris © Ch; Rigaud www.afrikarabia.com

Commentaires

Une fois de plus un interview n'ayantpas des arguments solides et rationnels. Au Congo RDC la rébellion de M23 est une fraction des Rwandais qui ont bénéficies des postes des généraux ,PDG, ADG et autres mais qui sont mécontent de non accomplissement de l'agenda cache qu'ils ont signe avec leur frère Kabila pour que ces derniers gèrent Masisi terre des Hundes et Rutshuru comme province selon la loi qui serait promulgue sur les nouvelles provinces comme cela ils peuvent imposer leur hégémonie . En RCA C'est une coalition des rebelles. M23 en dehors du Nord Kivu on le veut ou? A Bukavu ils n'ont pas audience , Maniema ou ailleurs mêmement . Je respecte bien le représentant ICG Afrique Central je lui dis que je suis UN EXPERT DE L'EST DU CONGO EN TOUT DOMAINE pendant que les armes crepitent j'ai toujours ete avec cette population .HALTE AUX CAVERNES SVP

Écrit par : mongalazoba | 06 janvier 2013

Vous avez raison mon frère Mongalazoba. Toute comparaison vis-à-vis de ces deux rebellions, n'est évidente. En Centre Afrique, ce sont des citoyens aigris qui se révoltent, tandis que chez, ce sont des Rwandais qui se prennent comme des Congolais, qui cherchent à conquêrir une partie du pays, sous le soutient militaire et logistique des armées Rwandaises et Ugandaises. Autre différences éloquante, les rébèles du séléka ne pillent (pour le compte du Rwanda et de l'Uganda)pas et ne violent ni ne massacrent, contrairement au soit-disant M23.
Aussi, Kabila aide le M23 en coulisse tandis Bozizé combat vraiment et réellement le Séléka.

Écrit par : Maliyetu Barnabé | 07 janvier 2013

vous êtes seulement distraits mes chers amis, et vous ne connaissez rien de l'Est de la RDC. Vous n'êtes pas délégué par les ressortissants de Bukavu pour affirmer que le M23 n'est pas accepté. A bukavu on avait voté en masse Kabila tout en sachant que c'est lui qui alimente les groupes armés à l'Est est ce logique?

Écrit par : Dieudonné | 07 janvier 2013

Suis pas étonne du propos de Diedonne qui est pseudonyme comme Makenga ton vrai nom comporterait 3 ou 4 R...Il est vrai qu'en 2006 a Bukavu et Goma le vote utile était Vital Kamerhe et Joseph puisque premier avait user de son art oratoire pour convaincre ses siens aujourd''hui il le regrette.Cette fois j'ai ete témoin au nord et sud Kivu . Au nord Étienne TSHISEKEDI était premier tant a Masisi, Walikale et Goma . Ses complices du CNDP actuellement M23 ont pille, brulé les proces verbaux pour corroborer mon propos le Musicien Hunde FABRICE avait ete enlever par le sbires de Kabila pour n'avoir pas voulu chanter en sa faveur , a Masisi 8femmes militaires seulement chantaient pour lui, étant ce qu'il est en 5minutes Kabila disait a la population de voter pour 2 la réponse était claire bras leve avec 5 doigts pour Vital en définitive il conclua "batoto ya Masisi uko balozi" "fils de Masisi vous êtes des sorciers". D 'ailleurs la sonorisation n'avait pas répondu . A Bukavu , Kabare, Kalehe Kamerhe était vainqueurs .A Fizi Étienne vainqueurs et en Ituri sauf Irumu ou Cobra Matata son complice avait fait bourrage des urnes. Voici le vrai agenda cache "aider moi a être réelu je vous donne Masisi et Rutshuru jusqu'a Minova et Nyamukubi ". ÉCHEC CUISANT CAR LE CONGOLAIS NE CEDERONT PAS UN IOTA DE TERRE AUX RWANDAIS

Écrit par : MONGALAZOBA | 07 janvier 2013

Si le dirigeants africains avaient la culture d'alternance danq leur quotien, l'Afrique n'aurait pas pareils ennuis. Pour ce qui concerne la RCA, le général Francois Bozisé de sucroit chef d'etat major de la RCA avait fomenté une rebelion soutenu par son voisin tchadien pour renverser le feu Président Ange Patassé en plein mandat, elu democratiquement, l'autre de la RDC reconnaissant qu'il était mal elu et reconnaissant publiquement les irregularité de sa parodie electorale, il n'a pas voulu renoncé au pouvoir, voilà tous deux sont ratrapés par l'histoire, la facture de péchés se paie d'abord ici bas. Simple analyse de notre histoire que nous devons ecrire correctement.

Écrit par : Emmanuel FANAO | 07 janvier 2013

Monsieur MONGALAZOBA je crois que toi aumoins c'est ton vrai nom; Il faut commencer à respecter les autres et ne pas te mettre à les surnommer comme tu veux et tu ne peux pas douter de mon nom en me surnommant comme tu veux. j'ai donner mon opinion c'est à prendre ou pas. ce que nous devons savoir tous et que le mal au Congo aujourd'hui c'est Kaabila et son départ nous arrangerait tous.

Écrit par : DIEUDONNE | 08 janvier 2013

Bonne analyse de Vircoulon. Il aurait dû ajouter: les deux pays se retrouvent en situation de dépendance sécuritaire faute d'avoir bâti une COHESION NATIONALE (dont aurait dérivé une armée loyale et robuste). Tel n'est pas le cas dans les deux pays. En RDC, la situation est seulement plus compliquée, mais pas différente totalement de celle de RCA, messieurs les commentateurs, en toute courtoisie, et pour l'honneur de la vérité. Il y a une histoire de migrations forcées - les transplantations opérées par le colon belge entre "ses" territoires, qui ont amené au Masisi, Rutshuru mais également au Katanga de nombreux Rwandais-Urundais (majoritairement hutu, ce qui explique largement leur prépondérance numérique dans les territoires de Masisi et Rutshuru). A cela s'ajoutent des phénomènes sociaux très profonds ces dernières décennies: les enfants de transplantés, Hutu et Tutsi,ont beaucoup misé sur l'éducation et sur l'entregent auprès du pouvoir mobutiste, afin de compenser l'image de "citoyens de seconde zone" qu'ils avaient auprès des autres populations. Résultat, au début des années 90, un peu comme les Beurs en France, la nouvelle génération a demandé à être reconnue à part entière dans le pays où elle était née, et où ses parents avait travaillé dur (défrichage de terres à Masisi, promotion professionnelle à la Gécamines et dans l'administration, etc). Pendant ce temps, les communautés de Tembo et surtout de Hunde ont eu l'impression d'un monde qui s'écroulait, d'une forme de relations sociales qui disparaissait: celle où les anciens transplantés payaient leur tribut pour les lopins de terre que le chef coutumier hunde local leur octroyait, notamment.
Et bien sûr, la politique ethnique du régime Habyarimana au Rwanda n'a rien arrangé: traitant les tutsi comme des ennemis, le régime a contribué à les chasser ou à les maintenir hors du Rwanda. En 1994, la retraite de l'armée rwandaise et des milices Interahamwe a apporté un changement catastrophique au sein de la communauté hutu vivant au Zaïre/RDC: elle a suscité des vocations miliciennes - "le droit des armes" - auprès de certains leaders hutu congolais. depuis près de 20 ans, la population hutu congolaise est ainsi entre l'enclume rwandaise hutu armée, et le marteau de quelques leaders hutu congolais, alors qu'elle aspire à la paix comme toute autre communauté. Un phénomène similaire s'est développé parmi les Tutsi, surtout après les massacres opérés par les ex Far et milices Interahamwe en mai 1996 dans la localité de Tongo entre autres. Par symétrie, les autres communautés ont ressuscité des pratiques Mai Mai datant de la guerre des années 60, pour se mobiliser d'abord contre les FAZ, qui étaient déjà l'inverse d'une armée patriotique soucieuse de la protection des citoyens - pourrie par la tête (le même pourrissement a opéré jusqu'aujourd'hui, toutes armées nationales confondues).

Bon, j'arrête là car je suis fatigué. Inutile de revenir sur les lignes ci-dessus, il s'agit de faits qu'on peut nuancer mais pas rejeter. Je peux anticiper toutefois, au ton de commentaires précédents, qu'on va opposer à ces faits une sorte de colère qu'on qualifiera de "patriotique": il n'y a rien de patriotique à rejeter la réalité complexe de son pays. C'est un peu comme un Français rejetterait un Justin Kabondo parce que, malgré son passeport français, il aurait l'apparence et le nom d'un Africain subsaharien. En d'autres termes, pour être précis: rejeter l'histoire de la population rwandophone au Congo, c'est faire perdre du temps à tout le monde, ce n'est pas le moyen de résoudre la crise. C'est faire du lepénisme congolais, stérile. Accepter la réalité rwandophone en RDC, ça n'est pas accepter une quelconque ambition d'abus de pouvoir communautaire de la part des Hutu ou Tutsi. Une telle ambition n'habite que quelques esprits au sein de cette communauté. Et le pire n'est jamais sûr: voyez la volonté farouche de la communauté banyamulenge de rejeter toute nouvelle rébellion armée. Bien sûr, si vous pensez que seuls des naïfs peuvent croire cela, que c'est une tactique, alors vous êtes à un stade de lepénisme tel qu'on ne peut qu'avoir pitié. Mais j'ose croire que vous saurez vous regarder en face, comprendre que la situation en RDC est autrement plus complexe qu'un match entre des hégémoniques congénitaux et un peuple pur.

QUAND ON BATIT UNE COHESION NATIONALE, ON NE PREND PAS QUE LES GENS QUI NOUS PLAISENT. SI ON EST DE LA MONGALA, MAIS QU'ON EST FIER DE SA RDC, ON DOIT ACCEPTER LES COMMUNAUTES QUI FONT AUJOURD'HUI CE PAYS. UNE POPULATION, CA VIT, CA SE TRANSFORME, CA SE METAMORPHOSE. REGARDEZ L'EUROPE: SI VOUS PENSEZ NE RENCONTREZ QUE DES BLONDES AU DANEMARK OU EN NORVEGE, VOUS SEREZ SURPRIS DE VOIR ARRIVER UNE PERSONNE QUI VOUS RESSEMBLERA. BIEN SUR, IL Y A DES BREIVIK QUI REFUSENT CELA ET QUI TUENT 75 PERSONNES EN QUELQUES HEURES POUR PRESERVER SON IDEE DE L'AUTHOCHTONIE EN NORVEGE. S'IL VOUS PLAIT, NE SOYEZ PAS DES BREIVIK DU CONGO. QUE VOUS SOYEZ RWANDOPHONES OU DE TOUTE AUTRE COMMUNAUTE CONGOLAISE.
Dernier point, concernant les Hunde: leur situation est douloureuse parce qu'il s'agit d'une minorité précaire. Pendant les élections de 2011, elle a fait une erreur monumentale: plus de 100 candidats hunde se sont fait la compétition au lieu de se coaliser. Bien sûr, les élections au Masisi ont été totalement faussées par les gangsters de Bosco. Mais cela ne doit pas faire perdre de vue au leadership hunde qu'il y a parfois des impératifs de cohésion pour préserver ses chances de gagner un ou plusieurs des sièges en jeu au Masisi.
Dernier point: je vous mets au défi de prétendre que je sois pour une composante de la nation congolaise contre d'autres. Vous ne trouverez pas dans mes propos de tendances partisanes. J'aime l'ensemble du Congo. J'aimerais le voir se faire violence (pacifiquement!!) pour s'accepter, parce qu'il n'y a rien de pire que de croire qu'on a des ennemis intérieurs. C'est quand on croit cela, qu'on les pousse à le devenir!!! L'armée congolaise de demain devra comprendre tous les individus, de toutes communautés, et leur fierté d'appartenir à une armée efficace, républicaine et aimant son peuple, rendra chacun loyal vis-à-vis du drapeau. C'est un gros travail, mais la sortie de crise du Congo est à ce prix.

Bonne fin de soirée.

Écrit par : Suis-je juste? | 08 janvier 2013

Mes bien aimés, nous devons tous savoir que une mauvaise direction conduit toujours à la ruine. Mais nous devons valorisé notre culture africaine. Dixit Ne Muanda Nsemi.

Écrit par : masamba josé | 08 janvier 2013

que les gouvernement arret de nous avegler pars que nous savon bien que celui qui leur fournir des arrem

Écrit par : assad | 26 janvier 2013

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