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01 janvier 2013

Centrafrique (RCA) : L'agenda secret de la rébellion

En moins de 20 jours, une rébellion inconnue il y a encore quelques semaines, contrôle 85% de la Centrafrique et menace de renverser le président François Bozizé. Dans un entretien exclusif à Afrikarabia, un responsable du mouvement a accepté de lever le voile sur une partie des dessous de la coalition Séléka : le "réel" président du mouvement, leurs soutiens politiques, leur financement, mais aussi les premières mesures qu'ils prendront une fois au pouvoir.

carte RDC Afrikarabia Centrafrique 10km Bangui copie.jpgDepuis le 10 décembre 2012, une coalition de plusieurs mouvements rebelles (UFDR, CPJP, FDPC, CPSK et A2R) mène une offensive éclair sur la capitale centrafricaine. Objectif : faire tomber le régime du président François Bozizé. Face à une armée régulière qui fuit les combats et une force d'interposition tchadienne passive, la rébellion du Séléka se retrouve en mesure de prendre le pouvoir à Bangui. De ces rebelles, venus de plusieurs formations hétéroclites, on connait peu de chose. Un membre important de la coalition a accepté de nous dévoiler quelques secrets du mouvement. Il n'a pas souhaité divulguer son identité.

- Afrikarabia : A quand remonte l'idée de la coalition du Séléka ?

- La coalition de tous ces mouvements rebelles date de moins de 4 mois. Tout a commencé à partir de fin octobre 2012. Nous étions conscients que pour renverser le président Bozizé, il fallait passer par le Tchad et d'autres pays de la sous-région. Nous avons constaté que les relations s'étaient fortement dégradées entre la Centrafrique (RCA) et le Tchad. Nous avons réussi à convaincre de notre démarche certains proches du président Idriss Déby, que nous avons rencontré à Paris… des officiels de hauts rangs et des membres de son cabinet. Ils nous ont expliqué qu'ils étaient déçus de l'attitude et de l'incompétence du président François Bozizé. Plusieurs accords avaient d'ailleurs été signés entre le Tchad et la RCA et les choses traînaient.

- Afrikarabia : Quel était votre projet ?

- En 2003, c'est nous (certains membres de la rébellion, ndlr), qui avons aidé Bozizé à prendre le pouvoir. Malheureusement, Bozizé est devenu fou avec le pouvoir. Il n'était donc plus un interlocuteur valable pour les intérêts de la Centrafrique mais aussi du Tchad. Nous voulions quelqu'un de responsable pour prendre la tête du pays. Pour réussir notre objectif, nous étions convaincus qu'il fallait une coordination entre tous ces chefs rebelles. Au début cela a été difficile à mettre en place.

- Afrikarabia : Qui dirige ce mouvement ?

- Nous avons une stratégie au niveau de notre président. Pour l'instant, nous ne voulons pas que son nom soit connu. Nous n'avons pas voulu qu'il s'affiche tout de suite comme le porte-parole ou le coordinateur du mouvement. C'est donc pour cela que nous avons choisi, en accord avec le commandement militaire sur place, Eric Massi comme porte-parole de la coalition. Notre président sera connu une fois que le pouvoir sera tombé à Bangui. Je peux juste vous dire qu'il est très réservé et c'est un sage. La discipline, le respect des droits de l'homme et des populations civiles dans les rangs de nos militaires sont, par exemple, une stratégie mise en place par lui. Nous devons éviter toutes les erreurs commises par les autres mouvements rebelles en Afrique.

- Afrikarabia : Avez-vous le soutien d'autres pays ? On parle duTchad évidemment, mais aussi du Congo Brazzaville et du Soudan ?

- Nous avons le soutien politique de proches d'Idriss Déby, mais cela ne veut pas dire qu'on a le soutien personnel du président Déby. Concernant Sassou Nguesso, cela fait longtemps qu'il ne s'entendait plus avec Bozizé. Il a joué un rôle important, notamment pour demander au président Déby de ne pas intervenir militairement contre la rébellion. Quant au Soudan, c'est très clair, il n'y a aucun élément soudanais dans notre mouvement. D'ailleurs vous savez très bien que les relations ne sont pas bonnes entre le Tchad et le Soudan, ce serait donc contradictoire.

- Afrikarabia : Comment êtes-vous financé ?

- Le financement repose uniquement sur des petites cotisations entre nous.
La rébellion vit très difficilement. Les hommes font des sacrifices énormes. C'est le patriotisme qui anime nos soldats. Nous avons des problèmes pour acheter des crédits de télécommunication. On se cotise ici en Europe pour envoyer des crédits téléphoniques sur place par exemple...

- Afrikarabia : …il y a pourtant des uniformes neufs, des armes… cela ne peut pas être financé par de simples cotisations ?

- Croyez-moi, nous avons commencé cette rébellion sans aucun moyen. Le matériel et la logistique viennent uniquement de ce que nous avons récupéré aux forces armées centrafricaines (FACA). Nous n'avons pas un centimes et aucun soutien extérieur. Si nous avions de réels moyens financiers, François Bozizé serait tombé depuis longtemps.

- Afrikarabia : Quelles seront les premières mesures que vous prendrez si vous arrivez au pouvoir ?

- Si le régime de François Bozizé tombe, je peux vous annoncer que allons organiser une période de transition de 2 ans. Et ce délai ne sera pas dépassé. A la suite de cette transition, les responsables de la rébellion devront signer un amendement et s'engager à ne pas se représenter. Avant d'organiser les élections présidentielles, les élections municipales devront être organisées. Sur le plan politique, nous allons suspendre l'actuelle constitution, mais aussi le parlement, dans lequel règne en maître le clan Bozizé. Une Assemblée constituante sera nommée. Elle devra être représentative de toutes les forces vives de la RCA. Puis, nous allons mettre en place une commission des droits de l'homme, une commission de lutte contre la corruption, une commission des biens mal acquis et une commission vérité et réconciliation. François Bozizé a déchiré ce pays. Il est actuellement en train de monter des Centrafricains contre d'autres Centrafricains. Pour terminer, nous souhaitons également garantir la sécurité de tous nos voisins.

Propos recueillis par Christophe RIGAUD - Afrikarabia

Commentaires

C’est ça, le principe des Centrafricains, seuls eux connaissent la politique des KALACHNIKOV.
Front pour le salut, Front pour la destruction, Front pour la zizanie, A2R, A20R, ………………………. Front pour la reconstruction du bla bla bla bla.
Si tout le peuple centrafricain se met à créer les fronts sur des fronts sans desseins, ni objectifs, nous nous posons la question, quel front gouvernera quel front ? Et quelles seront les suites et ou conséquences directes « La guerre civile »
Ils se disent une coalition alors qu’il leur manque une organisation. Cette coalition gouvernera quel peuple si déjà tous les Centrafricains sont septiques et s’opposent à ce mouvement de vandalisme.
Ils ont enroulés des rebelles étrangers (les Djadjawites et les Toroboros) qui font couler le sang innocent des paisibles villageois qui ne connaissent rien en politique, piller les maigres biens des petits commerçants, remettre République dans un état d’extrême pauvrette et d’éternel recommencement. Avec tout ce mal, toutes ces pratiques insensées et inhumaines, ils se disent mouvement patriotique mais, quels est ce Centrafricains patriote que ces énergumènes vont gouverner.
S’ils n’ont pas d’argent les armes lourdes et véhicules tout terrain, ils les ont fabriquées eux même ? Du n’importe quoi.
Ils sont en contradiction avec eux même. Leurs griot le martiniquais de MASSI qui veut se naturaliser Centrafricain par la force des choses parle de discutions avec leurs partenaires qui financent le fameux mouvement. Qu’est- ce qu’ils veulent nous faire savoir. Toutes ces machinations et propos mensongers qu’ils tiennent, c’est au dessein de tourner dans farine l’opinion internationale. De toutes les façons le peuple Centrafricain prend à témoins l’opinion internationale qui suit de près ou de loin ces actes crapuleux orchestrés par ces bandits de long chemin. Nous ne soutenons pas BOZIZE mais, dumoins il faut que les choses se passent d’une manière pacifique. Si la démocratie est là, pourquoi donc la contournée ? Et vous les défenseurs de la démocratie quelle est votre position ?
Ou, on laisse des bandits prennent le pouvoir par les armes et le sang et cela deviendra une coutume pour l’Afrique, Ou, on impose la démocratie, la voie des urnes pour faire encrer au Africains le sens propre de la democratie.
Merci

Écrit par : YOUSSOUFA | 03 janvier 2013

La R.C.A est un pays qui risque de vivre une guerre similaire celle de la R.D.Congo.
et bien que les groupes rebelles ne veulent pas se prononcer; quant à leurs sources financières; il vraiment faux de notre part que une rébellion entant que telle, et surtout Africaine qu'elle puisse s'autofinancer.
En effet, nous pouvons conclure sans toutefois ignorer que l'Afrique set entrain de mal déclencher sa roue développementaliste par le fait que ses occupants eux-même imitent leurs frères de mauvaises intentions et qui me sont qu'à la recherche de leurs intérêts personnels comme par example la R.D.C avec le M23,...........

Écrit par : MWEZE Pascal | 22 janvier 2013

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