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19 décembre 2012

Centrafrique (RCA) : Les rebelles peuvent-ils renverser Bozizé ?

Les rebelles de la coalition Séléka menacent de renverser le président François Bozizé, en exigeant le respect des accords de paix signés en 2007. Après avoir fait tombé les villes de Ndélé, Bria et Kabo, les rebelles sont maintenant à 450 km de la capitale. La rébellion affirme être en mesure de prendre Bangui et demande au président tchadien, venu à la rescousse de François Bozizé, de "revenir à la raison" et de servir de médiateur. Afrikarabia a interviewé Jean-Paul Bagaza, porte-parole de la coalition en France.

carte RDC Afrikarabia Centrafrique Bria V2.jpg- Afrikarabia : Quelles sont les revendications de votre coalition ?

- Jean-Paul Bagaza : Nous souhaitons simplement que le président Bozizé respecte les accords signés à Libreville en 2007. Il y avait deux points essentiels : le désarmement et l'insertion dans l'armée centrafricaine de tous les anciens belligérants. Nous souhaitons maintenant insérer dans cette négociation de nouveaux éléments,  comme l'instauration de la démocratie, le respect des droits de l'homme ainsi que le respect de notre constitution. Le président Bozizé a l'intention de modifier la constitution afin de pouvoir se représenter en 2016.

- Afrikarabia : Est-ce que vous demandez le départ de François Bozizé du pouvoir ?

- Jean-Paul Bagaza : Pour le moment nous ne demandons pas son départ. Ce n'est pas l'objectif de la rébellion. L'objectif de notre rébellion est le respect des accords de 2007. Il y a un mois, le président Idriss Déby du Tchad avait lui-même appelé François Bozizé à rassembler toutes les forces politiques du pays, mais il n'en a rien fait. Au lieu de tenir ses engagements, le président Bozizé a simplement procédé au débauchage de certains leaders rebelles. Il les a payé en oubliant les troupes… Et ce que nous vivons aujourd'hui, ce sont les conséquences de cette non-application des accords de 2007. François Bozizé ne tient pas parole.

- Afrikarabia : Le président Bozizé a demandé l'aide militaire du Tchad. Pour quelles raisons ?

- Jean-Paul Bagaza : Le président Idriss Déby a été mal informé par le président Bozizé. François Bozizé lui a menti en expliquant que la rébellion, qui sévit en Centrafrique, est une rébellion "de la France" et "de François Hollande". Bozizé a dit à Déby que la France voulait le renverser et que le régime tchadien serait ensuite le prochain sur la liste à tomber. C'est ce qui a précipité la décision d'Idriss Déby à dépêcher une centaine de chars afin de nous empêcher d'avancer vers Bangui. Nous avons donc demandé au président Déby de revenir à la raison et nous l'avons même sollicité pour devenir médiateur dans cette affaire. Nous lui avons expliqué que la France ne nous soutient pas et que nous sommes une rébellion interne à la Centrafrique. Comme en 2010, Bozizé essaie de sauver son régime avec une intervention tchadienne, mais aujourd'hui, la donne a changé.

- Afrikarabia : La population soutient-elle votre rébellion ?

- Jean-Paul Bagaza : La population centrafricaine ne veut plus de Bozizé. C'est quelqu'un qui ne voit que son intérêt personnel et celui de son camp. Aujourd'hui, notre rébellion est soutenue par la population centrafricaine.

- Afrikarabia : A combien de kilomètres de la capitale se trouve votre rébellion et quelles sont vos chances d'arriver jusqu'à Bangui ?

- Jean-Paul Bagaza : Nos hommes sont à environ 450 km de Bangui. Mais à l'heure où je vous parle (20h mercredi 19 décembre, ndlr), nos hommes ont déjà infiltré la capitale. Il y a eu des tirs d'armes automatiques au niveau de l'aéroport. Il faut bien constater que l'armée centrafricaine (FACA, ndlr) n'existe pas. Il faut savoir aussi que depuis 2003, ce sont les forces tchadiennes qui constituent la garde rapprochée du président Bozizé.

- Afrikarabia : Est-ce que selon vous, François Bozizé contrôle toujours la situation dans la capitale ?

- Jean-Paul Bagaza : Bozizé n'a plus le contrôle de la capitale. Son propre chef d'Etat major a fui. Bozizé avait fait ses valises et voulait se réfugier à Ndjamena, avant l'intervention de l'armée tchadienne. A Bangui, c'est la panique totale. Tout le monde sait que Bozizé va tomber. Même les FACA disent qu'ils ne mourront pas pour quelqu'un qui ne tient pas compte de leur situation sociale. Certaines villes sont tombées sans résistance. Pour preuve, la rébellion n'a perdu aucun homme sur le terrain. Côté gouvernemental, il y a eu 14 morts et nous avons fait une centaine de prisonniers.

Propos recueillis par Christophe RIGAUD - Afrikarabia

Commentaires

bonjour

Écrit par : gbilima | 25 décembre 2012

La population n'a jamais aimé ces gens. Souvenons-nous c'était les mêmes qui ont dirigé le pays aux côtés de Patassé entre 1993 et 2003. Qu'ont ils réalisé? mutineries; coup d'état; "ethnisation" de l'armée, de la fonction publique; arriérés abyssaux de salaires (plus de 50 mois) à tel point qu'à l'étranger on se demandait comment pouvait-on se soumettre à tels dirigeants. Le peuple avait bavé: famine, viols lors des évènements de 2001 par les bayamulengués qu'ils avaient appelés. Personne n'est dupe...Ils n'iront pas loin. Les ethnies qu'ils avaient marginalisées pendant 10 ans (93-2003) ne seront jamais d'accord. Comme Dieu a protégé le monde de la folie d'Hitler, Il soulèvera les autres ethnies à les mettre en débandade...La guerre civile - Tous contre Kaba, Banda Ndélé et Ronga - est en route. Combien sont-ils? Nous vaincrons

Écrit par : ndiaye | 25 décembre 2012

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