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29 avril 2012

RDC : Kabila "dépolitise" son nouveau gouvernement

Après de longues semaines d'atermoiements, la République démocratique du Congo (RDC) s'est enfin dotée d'un nouveau gouvernement. A défaut d'une ouverture vers l'opposition, le président Kabila a préféré éloigner les caciques du PPRD et nommer une petite équipe de 36 ministres, composée de "techniciens" peu connus du grand public.

Drapeau RDC.gifAvec la nomination de ce nouveau gouvernement "peu coloré politiquement" et très "technique", le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, espère tourner la page d'une longue séquence post-électorale très embarrassante pour sa propre légitimité. Les élections présidentielle et législatives de novembre 2011ont été fortement contestées par l'opposition, mais aussi par la communauté internationale. Le processus électoral a été entaché de nombreuses irrégularités et de forts soupçons de fraudes massives.

Sous pression internationale et à 5 mois du XIVe sommet de la francophonie à Kisnhasa, Joseph Kabila tente une nouvelle fois de calmer la crise politique qui couve en "dépolitisant" son action gouvernementale. Première étape : la nomination d'un nouveau Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, économiste de formation, rompu aux institutions internationales et  spécialiste en "stabilisation du cadre macro-économique"… En bref, l'homme idéal pour rassurer les (nombreux) bailleurs de la RDC. Deuxième étape : la nomination d'un gouvernement "resserré" et "technique", débarrassé des "barons" du parti présidentiel. Objectif : calmer le débat avec l'opposition et mettre en place une équipe "moins politique" et censée être plus "efficace" dans les dossiers (seul l'avenir nous le dira).

Dans la nouvelle équipe gouvernementale, le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, garde la haute main sur l'Economie et les Finances avec l'aide d'un ministre délégué, Patrice Kitebi. Deux personnalités peu connus font également leur entrée au gouvernement : il s'agit de Daniel Mukoko Samba, ancien directeur de cabinet adjoint de Matata Ponyo, qui s'occupera du Budget en tant que vice-Premier ministre, et d'Alexandre Lubal Tamu, le nouveau ministre de la Défense.

Six ministres sortants restent tout de même dans la nouvelle équipe : l'inamovible Lambert Mende (Médias), Martin Kabwelulu (Mines), Raymond Tshibanda, (Affaires étrangères), Richard Muyej (Intérieur), Fridolin Kasweshi (Aménagement du territoire) et Justin Kalumba (Transports).

Seule nouveauté à destination de la communauté internationale : la nomination d'une femme, l’avocate Wivine Mumba Matipa, au poste de la Justice et des Droits humains (une première). Les grands absents du nouveau gouvernement sont "les ténors" du PPRD et de la majorité présidentielle, priés de se faire discrets et l'opposition qui ne s'est vu offrir aucun poste. Joseph Kabila n'a donc pas cherché à débaucher des membres de l'opposition en signe d'ouverture et d'apaisement, comme le lui avait demandé la communauté internationale. Joseph Kabila a préféré surprendre avec "du neuf" et renouveler son casting gouvernemental avec des personnalités plus "transparentes" et moins "polémiques".

Christophe RIGAUD

Consultez la liste complète du gouvernement d'Augustin Matata Ponyo ICI.

Commentaires

Félicitation et bonne chance à tout les ministres, au premier ministre ainsi qu' au président Joseph Kabila.

Écrit par : Kambungu | 30 avril 2012

Mende aux média, c'est la liberté de la presse qui va continuer à en souffrir, voire, qui va disparaître. On comprend aussi que Kabila a besoin de quelqu'un qui peut affronter les médias, surtout dans la perspective du sommet de la francophonie.
Ne pouvait-il pas trouver quelqu'un d'autre au lieu de garder ce fossoyeur de la liberté de la presse?
La relève au Congo, ce n'est pas pour demain.

Écrit par : christian | 30 avril 2012

Nous regrettons le fait que la volonte du peuple a ete baffoue,mais tot ou tard la verite triomphera

Écrit par : nestor | 01 mai 2012

juste faire ces 2 rectificatifs, le vice 1° ministre au budget, Daniel Mukoko Samba était plutot ancien directeur de cabinet adjoint du 1° ministre Muzito et l'avocate Wivine Mumba Matipa n'est pas la 1° femme à occuper ce poste de justice. Il y a eu Madame Muyabu Kulu du temps de Mobutu.

Par ailleurs, le gouvernement n 'a pas besoin de Mende pour affronter les médias dans la perspective du sommet de la Francophonie.La Francophonie ( les pays francophones donc) nous a donné ce sommet depuis 2008 à Quebec et l'a confirmé à Montreux en 2010. donc pour la grande famille francophone il n ya a pas de problemes pour que la RDC, notre pays, soit hote du XIV° sommet du 12 au 14 octobre prochain. sinon, le sommet de Montreux n 'aurait pas confirmé la tenue de ce sommet à Kinshasa. soyons fièrs que la RDC accueille ce sommet, le 1° en Afrique centrale

Écrit par : kady | 04 mai 2012

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