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26 mars 2008

RDC : Kinshasa interdit le Bundu dia Kongo (BDK)

Après des affrontements entre les membres du BDK et la police qui ont fait une trentaine de morts... le mouvement avance aussi des revendications régionales d'autodétermination. Le pouvoir prend peur et interdit le BDK dans la province du Bas-Congo.

Afrikarabia logo.png "Le Conseil des ministres a décidé le retrait de l'agrément accordé par le ministère des Affaires sociales à l'ASBL BDK", soulignait, samedi, le compte rendu du conseil qui s'est tenu, vendredi à Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo, où la secte est très implantée. Le 15 mars déjà, le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe - un proche du président Joseph Kabila -, avait adressé une "mise en garde sévère" au député Ne Muanda Nsemi, chef spirituel de BDK, accusé de réclamer "l'autodétermination du peuple Kongo" et d'encourager les troubles.

Depuis fin février, les affrontements et la répression brutale de la police, qui a systématiquement détruit des lieux de réunion et de culte du BDK, ont fait une trentaine de morts dans la province, selon des sources officielles, mais plus d'une centaine, selon des sources de l'Onu et de la société civile. A la revendication des postes politiques, au coeur des affrontements, s'est, en effet, ajoutée la contestation de l'autorité de l'Etat dans cette partie du pays.

Le BDK prône la restauration de l'ex-royaume Kongo qui comprenait l'actuel Bas-Congo, une partie de l'Angola, du Congo voisin et du Gabon.

Un nombre indéterminé de membres de la secte ont été livrés aux autorités par les populations témoins et victimes de leurs exactions, a affirmé, samedi, le gouvernement à l'issue du Conseil des ministres. Deux éléments de la police nationale congolaise, accusés d'exactions envers la population lors des opérations de démolition de lieux de réunion et de culte de cette secte, ont été, pour leur part, condamnés à perpétuité par la justice militaire. D'autres attendent leur jugement, a précisé le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, Emile Bongeli.

La décision gouvernementale a été violemment critiquée ce week-end par un député de l'opposition Ne Kongo (originaire du Bas-Congo), Jean-Claude Vuemba, selon lequel "la manière forte n'a jamais résolu des problèmes de ce genre". "Tout Ne Kongo s'identifie au BDK à travers des frustrations dont est victime cette province, [...] et une religion n'est jamais aussi forte que quand elle est dans la clandestinité", a-t-il affirmé devant l'Assemblée nationale congolaise.

Vendredi, le Conseil des ministres, sous la direction du président Kabila, a aussi demandé au ministre de l'Intérieur, le général Denis Kalume Numbi, "d'initier un projet d'encadrement et d'apprentissage professionnel en faveur des jeunes sans emploi de la province du Bas-Congo".

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