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30 octobre 2009

Biens mal acquis : "Champagne pour les malfaiteurs franco-africains !"

L'expression est de William Bourdon, avocat de l'ONG Sherpa, une des deux associations à l'origine de la plainte sur les "biens mal acquis". La cour d'appel de Paris vient en effet de juger irrecevable la plainte déposée en 2008 par Transparency International. Elle a refusé qu'un juge d'instruction enquête sur l'affaire des "biens mal acquis" présumés par les présidents du Gabon, du Congo, de Guinée Equatoriale et de leur famille.

Image 1.png"Aujourd'hui, c'est champagne pour l'association de malfaiteurs franco-africaine qui organise les pires profits du pillage des deniers publics africains" selon William Bourdon. La cour d'appel de Paris a en effet annulé une décision d'enquêter sur les biens détenus en France par trois présidents africains. La cour juge irrecevable la plainte déposée en décembre par l'ONG anti-corruption Transparency International pour "recel de détournement de fonds publics".

Le dossier vise les biens détenus par la famille d'Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzavile) et Teodoro Obiang (Guinée équatoriale). L'enquête de police de 2007 avait pourtant recensé en France 39 propriétés et 70 comptes bancaires détenus par Omar Bongo et ses proches, 24 propriétés et 112 comptes bancaires pour la famille Sassou-Nguesso, et des limousines de luxe achetées par la famille Obiang. Selon Tranparency International, "ces biens n'ont pu être acquis qu'avec de l'argent détourné". Pour les avocats de ces présidents, ou anciens présidents africains, les choses ne sont pas aussi simples : "le responsable de la Guinée Equatoriale n'avait pas de biens en France et il était visé", explique l'avocat d'Obiang. Pour les avocats d'Ali Bongo (le fls) et nouveau président du Gabon : "Ali Bongo n'est pas propriétaire de biens immobiliers en France". Transparency International compte se pourvoir en cassation.

Voici, pour mémoire, la liste des "biens mal acquis" par les 3 familles visées par l'enquête :

GABON
Ancienne colonie française, le Gabon est le quatrième producteur de pétrole de l'Afrique sub-saharienne. Son ancien président Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967, est mort en juin et son fils Ali a été élu en août à son poste. L'avocat de ce dernier assure qu'il ne possède rien en France.
La famille Bongo compte 39 propriétés dans les beaux quartiers de Paris et sur la Côte d'azur, 70 comptes bancaires (dont 11 étaient détenus par Omar Bongo) et au moins neuf véhicules de luxe qui valent environ 1,5 million d'euros, dont certains payés avec des chèques du Trésor public gabonais, comme celui de 390.795 euros signé le 5 février 2004 par l'épouse du président pour l'achat d'une voiture de luxe Maybach 57.


CONGO-BRAZZAVILLE
Ancienne colonie française, le Congo-Brazzaville, cinquième producteur de pétrole d'Afrique sub-saharienne a été dirigé par Denis Sassou Nguesso de 1979 à 1992. Battu aux élections, il est revenu en 1997 après une guerre civile.
La police a recensé 24 propriétés, 112 comptes bancaires et un véhicule d'une valeur de 172.321 euros.


GUINÉE ÉQUATORIALE
Ancienne colonie espagnole, la Guinée équatoriale, troisième producteur de pétrole d'Afrique sub-saharienne, est dirigé par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo depuis un coup d'Etat en 1979.
La police a découvert un logement, propriété de son fils Teodorin, qui est ministre de l'Agriculture. Une série de voitures de luxe sont évaluées à 4.2 million euros, deux Ferrari, une Maybach, deux Bugatti, une Rolls Royce Phantom and deux Maserati.


Christophe Rigaud