22 août 2013
RDC : Les combats reprennent au Nord de Goma
Après un mois de trêve, les affrontements ont repris depuis le mercredi 21 août entre l'armée congolaise et le M23. Les combats se poursuivent aujourd'hui autour de Kibati, Mutaho et Kanyarucinya à 7 km au Nord de Goma. Jeudi après-midi 5 obus sont tombés sur Goma créant un mouvement de panique dans la ville.
Les hostilités ont repris autour de Goma, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) entre l'armée régulière (FARDC) et les rebelles du M23. Comme toujours les deux parties se rejettent la responsabilité du déclenchement des combats. Le M23 affirme que ce sont les FARDC qui ont attaqué leurs positions mercredi 21 août à 19h45 dans le secteur de Kibati et Kanyarucinya à environ 7 km de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Sur son compte Twitter, Bertrand Bisimwa a dénoncé le retour des hostilités "qui semblent vouloir compromettre le processus de paix" de Kampala. Le M23 a également annoncé le bombardement du relais téléphonique Vodacom de Kibumba ainsi que l'approche de troupes gouvernementales sur l'axe de Rwindi-Mabenga et Tongo.
L'armée congolaise a déclaré sur Radio Kivu 1 que le M23 portait la responsabilité des affrontements de ce mercredi. Le Commandant FARDC Mamadou a affirmé, toujours sur la même antenne, que la situation était "sous contrôle" de l'armée régulière. Après une courte accalmie dans la nuit de mercredi à jeudi, les combats ont repris jeudi matin dans les mêmes secteurs, ainsi qu'autour de Mutaho.
La reprise de la guerre autour de Goma intervient après un mois de trêve entre FARDC et M23. Le 14 juillet dernier, l'armée congolaise avait en effet lancé une vaste offensive contre la rébellion avant de stopper son avancée sans avoir réellement fait reculer le M23.
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
MISE A JOUR Jeudi 22 août à 17h45
Dans l'après-midi, plusieurs bombes sont tombées sur Goma et ses alentours. Une première bombe a touché à Munigi dans les quartiers Nord de la ville. Puis trois autres obus sont ensuite tombés sur Goma-ville, selon plusieurs témoins. Le quartier du cimetière et de l'aéroport a été touché par une première bombe, puis une seconde près de l'hôtel Cap Kivu en bordure de lac et une troisième aux abords de l'université dans le quartier de Kinyumba. Des témoins rapportent des scènes de panique. Les magasins et les banques ont fermé leurs portes et le trafic routier était très perturbé.
11:05 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (3)
20 août 2013
RDC : Assassinat d'un défenseur des droits de l'Homme au Katanga
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme dénonce le récent assassinat de Godefroid Mutombo, membre de l'ONG Libertas, en République démocratique du Congo (RDC). L'Observatoire demande "une enquête impartiale" et la garantie de l'intégrité physique des autres membres de Libertas au Katanga.
Godefroid Mutombo, membre de l'ONG congolaise des droits de l'Homme Libertas a été assassiné le 7 août dernier dans le village de Kawakolo près de Pweto au Katanga. Selon l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (1), Godefroid Mutombo a été "sauvagement assassiné par des membres de groupes rebelles qui sèment la terreur" dans le Nord du Katanga depuis 2011. L'Observatoire rappelle que cette ONG avait dénoncé "plusieurs violations des droits de l’Homme perpétrées" dans la région, "qui auraient conduit à la condamnation d'un certain nombre de milices et militaires".
Dans un communiqué l'Observatoire appelle les autorités congolaises "à diligenter une enquête prompte, exhaustive, impartiale et transparente afin d'identifier tous les responsables et de les sanctionner conformément à la loi". L'ONG demande également aux autorités de "garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique des autres membres de l'organisation non-gouvernementale Libertas et de tous défenseurs des droits de l'Homme congolais".
L'ONU s'était alarmée en mai dernier de la dégradation des conditions de sécurité dans ce que l'on appelle désormais le "triangle de la mort" au Nord du Katanga, entre les villes de Pweto, Mitwaba et Manono. Selon la porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Elisabeth Byrs, la détérioration de la situation humanitaire et les attaques continues menées par les combattants Maï-Maï avaient contraint plus de 200.000 personnes à fuir leurs foyers depuis avril dernier. Au banc des accusés, on trouve le groupe Maï-Maï du commandant "Gédéon" qui sévit dans la région depuis plus de 10 ans et le nouveau mouvement "indépendantiste" Bakata-Katanga.
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
(1) L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme constitue un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).
21:46 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (1)