23 juin 2013
RDC : Lubumbashi sous pression Maï-Maï
Depuis 3 mois, la ville de Lubumbashi vit sous la menace d’une milice indépendantiste, les Bakata Katanga. Après avoir brièvement envahi la riche ville minière en mars dernier, ce groupe armé Maï-Maï multiplie les attaques. Dans la nuit de samedi à dimanche, les Bakata Katanga se sont lancés à l’assaut de la prison de la ville. Sans succès. Mais la fièvre indépendantiste gagne la ville.
Nouvelle attaque Maï-Maï à Lubumbashi dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 juin 2013. La cible du groupe sécessionniste Bakata Katanga était cette fois-ci la prison de la Kasapa. Selon Radio Okapi, "les miliciens se dirigeaient vers la porte d’entrée de la prison lorsqu’ils ont été interpelés par les gardiens (...) Après vingt minutes d’affrontements, les assaillants ont été repoussés sans réussir à pénétrer dans la prison". En septembre 2011, ce même groupe armé avait déjà attaqué la prison de Lubumbashi avec plus de réussite : leur chef, Kyungu Mutanga Gédéon, en avait profiter pour s'évader. Depuis, il sème la terreur au Nord de la province.
Attaques en série
Depuis quelques mois les attaques Maï-Maï se multiplient au Katanga. Le 23 mars dernier, ce sont environ 300 hommes du groupe indépendantiste qui ont envahi brièvement Lubumbashi. Le groupe a fondu sur le centre ville en quelques minutes sans rencontrer de réelle résistance des forces de sécurité congolaises. C'est la Monusco, la Mission des Nations unies au Congo qui a négocié leur rédition. 200 Maï-Maï été ensuite été transférés à Kinshasa. Bilan officiel : 23 morts. Le 1er juin, l'ONU révèle que 16 personnes ont été brûlées vives par des éléments Maï-Maï Bakata Katanga lors de l'attaque du village de Lwela, au centre du Katanga. Peu de temps après, le dimanche 16 juin, des affrontements ont opposé l'armée congolaise (FARDC) et les Bakata Katanga à Shindaika, à 20 km de Lubumbashi. 7 personnes auraient été tuées.
Fièvre sécessionniste
Quel sens donner aux attaques répétées des Bakata Katanga ? Tout d'abord, la province a toujours été secoué par des velléités sécessionnistes. Le Katanga, est la plus riche province de la République démocratique du Congo et depuis l'indépendance en 1960, beaucoup sont nombreux à penser que le Katanga aurait tout avantage à acquérir son indépendance plutôt que de contribuer "à fonds perdus" aux maigres finances du pays. Le projet de décentralisation voulu par le président Kabila a également contribué à faire renaître le sentiment indépendantiste de la province. Avec ce projet, le Katanga serait découpé en quatre régions : deux provinces riches au Sud et deux autres plus pauvres au Nord. Certains hommes politiques katangais, surtout issus du Nord comme le président de l'Assemblée povinciale, Gabriel Kyungu, voient d'un très mauvais oeil ce "saucissonnage" entre le Sud "utile" et le Nord "inutile". La manne financière du cuivre resterait au Sud. Plusieurs ONG soupçonne donc des politiciens locaux de "manipuler" les Bakata Katanga à des fins politiques pour faire pression sur Kinshasa.
L'indépendance, mais pas la guerre
A Lubumbasi, le cas des Bataka Katanga inquiète les Congolais. Et le sentiment est unnanime : l'indépedance oui, mais la guerre pour obtenir l'indépendance, non ! Le sentiment indépendantiste et pourtant resté très fort dans la province. Pour bon nombre de Congolais, "Kinshasa est loin" et le Katanga est toujours sollicité pour ces ressources financières, "sans rien en retour". L'état central "n'apporte rien" m'explique un Congolais de Lubumbashi : "pas de routes, pas de trains, pas d'électricité, pas de sécurité". Mais pour autant, aucun ne souhaite le retour de la guerre pour obtenir cette indépendance tant désirée, d'où une certaine méfiance dans la mouvance Bakata Katanga. Certain croit à la méthode douce : "l'ONU avait promis en 1960 que le Katanga pourrait avoir accès à son autonomie 50 ans après l'indépendance du Congo" me confie un autre Congolais. "Le moment est venu, nous sommes en 2013 et nous avons déjà perdu 3 ans".
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
Photo : Lubumbashi 22 juin 2013 (c) Ch. Rigaud
22:05 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)
21 juin 2013
RDC : John Numbi, portrait d'un homme de l'ombre
John Numbi est sans doute l'un des personnages les plus troubles du régime de Joseph Kabila. Accusé d’être l’un des instigateurs du meurtre du célèbre défenseur des droits de l'homme, Floribert Chebeya, en juin 2010, John Numbi a rapidement été suspendu de ses fonctions de chef de la police nationale congolaise. Après avoir été placé en résidence surveillée pour les besoins d’enquête, il s'est réfugié, sans être inquiété par les autorités congolaises, dans le nord Katanga. On l'accuse aujourd'hui d'attiser le groupe armé sécessionniste "Bakata Katanga". Clément Boursin, responsable pour l'Afrique d'ACAT-France (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), nous en dresse le portrait.
De milicien katangais à piètre militaire
John Numbi est né en 1962 dans le Haut-Lomami, au nord Katanga. En 1983, il décroche un diplôme en électronique à l’Institut supérieur pédagogique technique de Likasi. Sa première rencontre avec Laurent-Désiré et Joseph Kabila, le père et le fils, remonte à 1989, à Pweto, au Katanga.
John Numbi émerge sur la scène publique au début des années 90 lorsqu’il devient le chef de la milice de l'Union des fédéralistes et républicains indépendants (JUFERI), groupe de jeunes katangais aux méthodes violentes, dont le gouverneur de la province de l’époque, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, se sert ouvertement pour terroriser ses adversaires politiques de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dont le chef - Etienne Tshisekedi - est originaire du Kasaï. Son nom est lié aux pogroms anti-kasaïens - soupçonnés de soutenir l’UDPS - de 1992-1993, qui font plusieurs centaines de mort et un demi-million de déplacés au Katanga . Des plaintes ont d’ailleurs été introduites auprès des autorités judiciaires contre John Numbi, mais elles n’ont jamais été traitées et ont depuis lors disparues. En 1992, il sympathise avec le jeune Joseph Kabila . En 1996, soupçonné d’entretenir des liens avec des adversaires politiques du Maréchal Mobutu Sese Seko, il est arrêté à Lubumbashi et envoyé en détention à Kinshasa. Il réussit toutefois à s’échapper de prison et se réfugie dans l’enclave angolaise du Cabinda, où il fait la rencontre de gendarmes katangais, qui eux aussi y ont trouvé refuge après l’échec de la sécession katangaise de 1960. En mai 1997, après la chute du régime Mobutu, John Numbi rentre à Kinshasa avec les gendarmes katangais.
Laurent-Désiré Kabila, le nouveau président de la République, fait de John Numbi - qui appartient au même groupe ethnique : les Luba du Katanga plus couramment appelés les « Lubakat » - un militaire. Il commence comme chargé de la communication dans une compagnie, puis dans une brigade. Il devient ensuite directeur des transmissions de l’armée et commandant de la 50ème brigade chargée de la sécurité de la ville de Kinshasa. Son ascendance est fulgurante. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de James Kabarebe, officier rwandais, alors chef d’État-major de l’armée congolaise.
En août 1998, il est nommé chef d’État-major opérationnel à Kindu, dans le Maniema. Préférant se livrer au commerce que de préparer la défense de la ville, il est remplacé un mois plus tard. En octobre la ville est conquise par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), groupe d’opposition armé au gouvernement Kabila. En 1999, il est nommé Brigadier général avec comme responsabilité le commandement militaire de la région n°4 du Katanga. Il travaille alors avec Joseph Kabila, alors chef de la Force terrestre. En décembre 2000, leurs hommes perdent la bataille de Pweto contre l’armée rwandaise. Le 14 janvier, John Numbi est remercié par Kabila père et envoyé au Zimbabwe pour suivre une formation militaire. Deux jours plus tard, Laurent-Désiré Kabila est assassiné à Kinshasa dans des conditions qui n’ont jusqu’à ce jour jamais été établies. Devenu président, Joseph Kabila nomme John Numbi chef d’état-major de l’armée de l’air en mars 2001. Au cours de la même année, ce dernier arme les Maï-Maï de Gédéon, à Mitwaba, en échange d’or et de pierres précieuses . Dans le même temps, il donne l’ordre aux FARDC de quitter le territoire Malemba Nkulu, au nord Katanga, et permet ainsi à son oncle Makabe, chef Maï-Maï local, de prendre le contrôle de ce territoire et de ses ressources naturelles en usant de la violence.
L’homme de confiance du président Joseph Kabila
John Numbi, après avoir été fait militaire de carrière par le père Kabila, s’installe confortablement dans le premier cercle du fils Joseph en compagnie d’autres Katangais. Il a un accès direct au chef de l’État et se voit confier les missions les plus délicates en matière de maintien de l’ordre et de sécurité du territoire. À deux reprises ses hommes font le coup de feu à Kinshasa contre les hommes de Jean-Pierre Bemba, le principal opposant du président Joseph Kabila. En août 2006, dans l’attente des résultats du premier tour des élections présidentielles, John Numbi est à la manœuvre lorsque la garde républicaine affronte à Kinshasa les gardes de Bemba dans la capitale. En mars 2007, ses hommes pilonnent la résidence de Bemba, dans la capitale, alors que des diplomates étrangers sont présents dans la demeure.
Homme de confiance de Joseph Kabila, John Numbi est également amené à gérer des dossiers secrets en ce qui concerne la situation dans l’est de la RDC. Fort de ses liens noués avec James Kabarebe à la fin des années 90, John Numbi négocie secrètement à Kigali avec le chef rebelle congolais Laurent Nkunda, en janvier 2007, afin d’intégrer les hommes du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) au sein de l’armée régulière, ce qui échoue une première fois. De novembre 2008 à janvier 2009, John Numbi est de retour au Rwanda pour négocier avec les plus hautes autorités rwandaises et Bosco Ntaganda l’éviction de Laurent Nkunda du CNDP et le lancement au nord-Kivu d’une opération militaire conjointe rwando-congolaise contre les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). John Numbi prend la tête de cette opération appelée « Umoja Wetu » (notre unité en swahili) ; opération qui fera de nombreux morts au sein des populations civiles et qui ne résoudra en rien la présence des FDLR dans la sous-région.
Une responsabilité directe dans des crimes contre l’humanité au Bas-Congo
Le 11 juin 2007, trois jours après avoir fait bloquer tous les avions à l’aéroport de Kinshasa-Ndjili, dont des avions de compagnies internationales, John Numbi perd son poste de chef d’État-major de l’armée de l’air, mais récupère la tête de la police : il devient inspecteur général de la police nationale congolaise.
Un an plus tard, il doit gérer une insurrection politico-religieuse dans le Bas-Congo qui est perçue comme une humiliation par le clan Kabila. À la suite d’élections locales frauduleuses ayant permis à un membre du régime en place d’être élu en lieu et place d’un homme politique local, les adeptes du Bundu Dia Kongo (BDK) prennent le contrôle de plusieurs localités, tuant des policiers et saccageant des bâtiments administratifs. Le drapeau du BDK est même hissé à la place de celui de la RDC à certains endroits de la province. À Kinshasa, qui ne se trouve qu’à environ 200 kilomètres, les autorités préparent la riposte. Alors que le pays s’apprête à rentrer dans la période électorale en vue du premier tour des élections présidentielles de juillet 2006, le régime veut montrer à l’opinion comme à ses adversaires politiques qu’il est maître de son territoire et qu’une telle situation ne peut perdurer. Le 26 février 2008, John Numbi rencontre à Kinshasa le ministre de l’Intérieur, Denis Kalume, et le président de la République, Joseph Kabila. Deux jours plus tard, 600 militaires et policiers sont envoyés dans le Bas-Congo depuis Kinshasa afin de mater le BDK. Il s’agit d’une véritable opération militaire visant à punir cette secte.
Dans un rapport de 13 pages , publié en mars 2008, l’organisation de la Voix des sans-voix (VSV) établit un bilan terrible de cette opération en termes de violations des droits de l’homme. Le bilan officiel est de 27 morts dont 3 policiers. Mais en réalité au moins 100 personnes ont été tuées d’après les Nations unies qui ont également entrepris une enquête . Plus de 150 membres du BDK sont arrêtés et la plupart torturés et plus de 200 édifices de partisans du BDK sont détruits par incendie. Selon la VSV, « des consignes auraient été données aux militaires et policiers de tout mettre en œuvre pour qu’il n’y ait pas de prisonniers ». Il fallait restaurer l’autorité de l’État bafouée par le BDK et cela au prix du sang des adeptes de cette secte et des populations civiles complices. Outre les massacres commis dans les villages reconquis et la chasse à l’homme de tout adepte ou sympathisant du BDK, il importait également d’effacer toute preuve de crimes. Les volontaires de la Croix-Rouge ne sont pas autorisés à avoir accès aux victimes. Les cadavres sont rapidement embarqués dans des véhicules militaires puis disparaissaient. Des corps éventrés – pour ne pas flotter – sont retrouvés sur les bords du fleuve Congo. Selon la VSV, les auteurs de ces crimes feraient partie de trois entités des forces de défense et de sécurité : la police d’intervention rapide (PIR) – à l’époque formée en partie par la France –, l’unité de la police intégrée (UPI) et la Garde Républicaine. Le rapport concluait : « Le massacre des adeptes du BDK constitue un acte de génocide. Les actes commis sur la population dans la province du Bas-Congo sont allés de la préméditation jusqu’à la volonté de détruire le mouvement politico-religieux du BDK à travers des tueries ciblés ». Parmi les recommandations effectuées auprès du gouvernement congolais figurait celle-ci : la nécessité de « poursuites judiciaires contre le ministre de l’Intérieur, Denis Kalume Numbi, le gouverneur et le gouverneur adjoint de la province du Bas-Congo, Mbatshi Mbatshia et Déo Nkusu, les généraux Raus Chalwe et John Numbi ». Les responsables de ces crimes n’ont bien entendu jamais été poursuivis devant la justice congolaise.
Une responsabilité directe dans l’assassinat de Floribert Chebeya
Face à l’impunité persistante, le président de la VSV, Floribert Chebeya, continue ses enquêtes et se procure des documents accablants pour les autorités congolaises, notamment auprès de l’ancien président de l’assemblée nationale Vital Kamerhe, un ancien bras droit de Kabila devenu opposant.
Sur la base de ces documents, il prend contact avec un avocat en Belgique en vue de préparer une communication destinée à la Cour pénale internationale (CPI). Il devient alors un témoin gênant pour les responsables du massacre du Bas-Congo. Le 1er juin 2010, Floribert Chebeya est invité à rencontrer John Numbi à son bureau, à l’Inspection générale de la police nationale congolaise (PNC), pour un motif qui devait lui être communiqué sur place. Il s’y rend avec son chauffeur Fidèle Bazana. Le lendemain, le président de la VSV est retrouvé mort dans sa voiture et son chauffeur est porté disparu. Il ne réapparaitra plus jamais. Le 5 juin, John Numbi est suspendu de ses fonctions à titre conservatoire, par arrêté ministériel, et il est placé en résidence surveillée pour besoins d’enquête.
Malgré l’existence de sérieux soupçons quant à son implication dans ces meurtres, les autorités saisissent la Cour militaire de justice, juridiction qui n’est pas en mesure de juger John Numbi du fait de son grade supérieur à ceux des juges militaires. Seule la Haute cour militaire est compétente en la matière. John Numbi n’est donc entendu qu’en tant que « simple témoin ». Les relevés téléphoniques retracés pour les besoins de l’enquête montrent pourtant que John Numbi était en contact régulier avec l’ensemble des prévenus tout au long de l’opération ayant conduit au double assassinat. La justice impute finalement la mort des deux défenseurs des droits de l’homme à cinq officiers et sous-officiers qui travaillent sous les ordres directs de John Numbi. Le 23 juin 2011, les avocats de la partie civile interjettent appel de l’arrêt de la Cour afin que l’affaire soit jugée au niveau de la Haute cour militaire et que John Numbi puisse enfin être jugé. Un mois plus tard, une tentative d’arrestation peu médiatisée de John Numbi aurait eu lieu à Lubumbashi, au Katanga. Mais après deux jours de détention, il aurait eu une longue conversation avec Joseph Kabila et aurait été relâché .
Le 17 octobre 2012, Paul Mwilambwe, policier congolais en charge de la sécurité à l’IGPNC, condamné par contumace pour le meurtre de Chebeya, témoigne sur Radio France internationale (RFI) avoir assisté au meurtre de Floribert Chebeya. Il indique que le meurtre aurait été commandité par le président Joseph Kabila par l’entremise de John Numbi . Il s’agirait donc d’un crime d’État. Manque de chance, l’enregistrement vidéo de la caméra de surveillance qui aurait capté la scène du kidnapping de Chebeya, selon Paul Mwilambwe, a disparu peu après le drame. Aujourd’hui, en restituant le parcours de John Numbi ces dernières années, on comprend mieux pourquoi il n’a jamais été réellement inquiété dans cette affaire comme dans les précédentes. Le 23 octobre 2012, la Haute cour militaire a refusé d’examiner le rôle joué par le général John Numbi dans l’affaire Chebeya-Banzana. Quant à la plainte déposée contre John Numbi par la veuve Chebeya, elle n’a jusqu’à ce jour reçu aucune suite, ni classement, ni poursuites…
L’ombre de John Numbi au Katanga
John Numbi est donc toujours en liberté, au Katanga, où il vit dorénavant dans les « affaires » de coltan et autres minerais. Pourtant, selon plusieurs organisations de la société civile du Katanga , John Numbi serait l’un des responsables de l’insécurité qui prévaut actuellement dans la province. Selon elles, « jeudi 21 mars 2013, un groupe de Maï-Maï Kata Katanga qui s’était évadé de l’Agence nationale de renseignements (ANR) se serait réfugié dans la ferme nommée Beijing appartenant au Général John Numbi. Quelques jours plus tard, le samedi 23 mars, il y a eu assaut de la ville de Lubumbashi ». Ces Maï-Maï, armés de lance-roquettes, d’une trentaine de fusils AK47, de lances et de flèches ont brièvement affronté l’armée congolaise faisant 33 morts dont 26 Maï-Maï.
Le 8 septembre 2011, leur chef, Gédéon, avait pu s’échapper de la prison de Kasapa, à Lubumbashi, grâce à un commando armé. Il y purgeait une peine de prison à vie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans les territoires katangais de Mitwaba, Pweto et Manono entre 2003 et 2006. Des accusations avaient été portées à cette époque contre John Numbi, parrain de Gédéon au début des années 2000.
Beaucoup considèrent John Numbi comme le premier sponsor des indépendantistes katangais ; une manière de rappeler au président Joseph Kabila sa force de nuisance au Katanga, dans le cas d'une éventuelle mise en examen dans le procès Chebeya.
Clément BOURSIN - Responsable pour l'Afrique d'ACAT-France (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture) www.acatfrance.fr
photo extraite du documentaire de Thierry Michel, "l'Affaire Chebeya, un crime d'Etat ?"
19:06 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (5)