13 juin 2013
RDC : Des militaires impliqués dans le commerce de minerais
Global Witness révèle dans un récent rapport l'implication de militaires de haut rang dans le commerce de minerais dans l'Est de la République démocratique du Congo. Selon l'ONG, les minerais seraient "blanchis" en transitant par le Rwanda et le Burundi, avant d'être exportés vers Dubaï.
Du Congo à Dubaï, en passant par... le Burundi. Global Witness a pu remonter la filière du commerce de l'or en République démocratique du Congo (RDC). L'ONG affirme que "les tonnes d’or produites dans l’Est du Congo profitent aux rebelles et à des officiers hauts gradés des armées gouvernementales congolaise et burundaise". L'enquête explique que l’or est blanchi en passant par le secteur aurifère national burundais pour être ensuite exporté vers Dubaï. Aucun contrôle sérieux ne semble être effectué par les acheteurs locaux ou par les négociants internationaux. D'importantes quantités d'or sont donc vendues sur le circuit international, alors qu'elles financent la guerre à l'Est de la RDC.
Pour d'autres minerais, Global Witness affirme que "la plus grande partie de l’étain, du tantale et du tungstène produits dans le Nord et le Sud-Kivu profite aux rebelles et à des membres de l’armée gouvernementale (FARDC)". Là encore, les minerais transitent via le Burundi, mais aussi le Rwanda avant d'être exportés. Au Rwanda, l'ONG explique que "l’étain et le tantale introduits clandestinement sont blanchis à travers le système d’étiquetage national rwandais et exportés en tant que produits rwandais propres". Global Witness rappelle enfin que les populations locales du Nord et du Sud-Kivu sont les premières "à faire les frais d’un long conflit marqué par les meurtres, les pillages, les viols massifs et les déplacements de population".
Global Witness estime que le moment est "crucial" pour le commerce des minerais en République démocratique du Congo. La pression doit donc s'accentuer sur les entreprises internationales du secteur. L'ONG affirme que les sociétés "visées par la Section 1502 de la Loi Dodd Frank (une loi américaine qui cherche à empêcher que le commerce des minerais de la région ne finance le conflit), sont dans leur première année de présentation de rapports et qu'elles sont tenues de publier pour mai 2014 des informations détaillées sur les efforts qu’elles déploient pour contrôler leurs chaînes d’approvisionnement". Et de rappeler aussi que l'Union européenne (UE) doit jouer un rôle majeur dans la réglementation du commerce des minerais. En mars 2013, une concertation publique sur les minerais du conflit, pourrait déboucher sur l’introduction d’une réglementation européenne. Mais le temps presse..
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
Photo : A L'Est de la RDC © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com
12:06 Publié dans Afrique, République démocratique du Congo | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Ces minerais ne tombent pas du ciel mais de concessions bien terrestres; comment celles-ci ont-elles été attribuées; certainement pas en respectant le droit coutumier; la solution ne peut venir que des communautés villageoises concernées et responsabilisées grâce à l'appui de forces de police locale et non de FARDC étrangères et donc hostiles.
Écrit par : anneet | 13 juin 2013
J'espere que mr Ban Kimoon ne manquera pas de lire ce rapport ! Le Rwanda et le Rwanda qui sont tous des signataires de l'accord d'Addis Abeba devront répondre de leurs agissements qui violent les principes dudit accord.
Écrit par : Kitenge | 13 juin 2013
Un mot sur la déstabilisation du Congo et de l’Afrique en général
La déstabilisation du Congo, de l’Afrique en général, sont le fait des multinationales en collusion avec les gouvernements des états africains. Ces multinationales saignent les pays africains à blanc au point que on en arrive à des situations dramatiques bien connues où la société française "Elf aquitaine" accaparait tous les revenus pétroliers congolais en versant quelques prébendes aux officiels de l'état congolais, pour ensuite se faire le devoir presque moral de payer les salaires des congolais employés par le gouvernement du Congo Brazzaville, lequel se trouve comme par hasard en état de cessation de paiements! Quelle bondieusarde de charité chrétienne ! Voire !
Les individus, rebelles ou pas, qui creusent les minerais a la petite semaine d'un pour survivre ; et de deux pour obliger tant soit peu leurs gouvernement à revenir à la raison et aux normes de gestion d'un état moderne ; ceux-là ne sont que du menu fretin.
Des acteurs étatiques et non-étatiques internationaux font collusion avec les gouvernements toujours incapables des états africains pour faire mains basses sur les trésors africains, et renflouer les économies européennes. Voilà la règle, messieurs-dames. Cessez donc de raconter des balivernes aux pauvres africains qui ne se sont encore, hélas, réveillés du profond sommeil de la nuit coloniale.
Vous parlez des militaires gouvernementaux et des rebellions qui commencent à ouvrir l'œil sur les produits miniers ? Mais, comment donc ? ... c'est à peine qu'ils commencent à gouter a la dolce vita qui a de tout temps été réservée aux seuls aventuriers européens ! ...
Sur 150 ans écoulés, des compagnies minières et forestières européennes se sont improvisées en Afrique et se sont mis à fonctionner comme une meute de brigands surarmés. Avec l'aval, voire l'encouragement des gouvernements des états européens nécessiteux, ces compagnies ont mis l’Afrique entière à genoux, réduisant les peuples africains aux travaux forces et l'esclavage dans leur propre pays désormais dépourvus d'organisations politiques en vertu du sauvage droit colonial : la loi de la jungle. Jamais il n'a été question de droits humains pendant ces 150 ans !
Aujourd’hui, 60 ans après la fiction de décolonisation de l’Afrique, l’Europe tient à demeurer vorace : faut à tout prix empêcher systématiquement l'émergence des industries et des économies africaines. Faut à tout prix empêcher l’éclosion de la dignité humaine, paix et la sécurité en Afrique. Une Afrique supposée faite d’états indépendants et souverains, membres de l’Organisation des nations unies. La fameuse ONU qui se met assidument au service des nations occidentales pour écraser les nations africaines qu’elle prétendait décoloniser hier.
Cette indépendance est un leurre. cette souveraineté est une dangereuse fiction qui continue d’hypothéquer la vie des peuples africains ainsi les relations humaines bien comprises entre européens et africains ! Cette ensorcelante mythologie doit éclater absolument dans l’intérêt bien compris des uns et des autres- africains et européens.
Quant à l’ONU, nous avons là affaire a un vieil instrument suranné, une machine obsolète qui doit être remisée ainsi qu’il en va des vieux instruments. L’ONU doit être relégué au musée des antiquités. Il est de ces instruments qui servent, et servent bien parfois. Mais quand les temps changent, ces instruments finissent par desservir l’homme plutôt que a le servir, du fait de vétusté, d’archaïsme ou d’obsolescence. L’ONU est de ceux-là aujourd’hui.
G.W. Bush disait de l’ONU en 2003 en séance plénière de ceci, et je le cite de mémoire, verbatim presque : « The United Nations Organization has today become an irrelevant and redudant organization». Traduction : L’Organisation des nations unies est aujourd’hui devenue inutile et redondante. Bush le jeune parlait en qualité de président des états uns d’Amérique. Il ne s’adressait pas à un quidam au hasard d’une conversation de salon ou de cabaret. Il s’adressait plutôt à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York : c’est-à-dire le plus officiellement du monde.
Ne voilà-t-il pas que l’ONU s’empresse vachement à faire la guerre aux populations de l’est du Congo Kinshasa qui réclament la bonne gouvernance avec le M23, après avoir installé depuis 15 ans une tutelle de facto sur la république démocratique du Congo ? Pourquoi étouffe-t-on les nations africaines ? C’est parce qu’on ne veut pas les voir exister comme des entités politiques réellement souveraines. La réalité est en fait que dans ces fameuses nations unies, il y a cinq drapeaux et une multitude de mâts : comme disait Stanislas Adotevi en 1971 dans son bel ouvrage intitulé Negritude et Negrologues. Cinq grands états dont 3 ont colonisé l’Afrique sont seuls à décider de la marche de la planète! Très dangereux. Depuis 20 ans, le principe a été admis que l’Afrique soit valablement représentée au Conseil de sécurité des nations unies de manière à y avoir au moins un état africain qui soit un membre permanant disposant du droit de véto comme lesdits cinq grands. Ce principe n’a jamais été entériné. Pourquoi ? Allez savoir ! L’Afrique demeure sans paix, sans sécurité, sans développement pour la bonne raison qu’elle demeure écartée du dispositif de prise décisions importantes la concernant.
Seule l’Europe doit avoir la paix et la sécurité. L’Amérique est une récente extension de l’Europe, remarquez bien. Seule l’Europe doit avoir des économies fonctionnelles constamment ressourcées par la même Afrique ; laquelle Afrique doit à toutes fins utiles demeurer pauvre, instable et insécure! Des stratagèmes et des astuces juridiques doivent être mis sur pied pour les besoins de la cause. L’Europe se condamne à terme sans le savoir en gardant l’Afrique sous le joug des astuces dirimants du droit international établis sans l’avis des africains. Les africains demeurent des enfants qui ne grandissent pas ! Des histrions qui doivent jouer un théâtre dont le script a été préétabli par l’Europe !
Seuls les fils et filles d’Europe doivent connaitre la paix, la sécurité, la prospérité. Ils doivent toucher un salaire européen en Afrique. Aux compétences égales, un africain doit gagner 100 dollars américains pendant qu'un européen gagne entre 10 000 et 20 000 dollars !
Pourquoi cette discrimination officielle dans une Afrique supposée indépendante ? supposément pour permettre aux européens de continuer à vivre décemment en milieux africains ; à habiter les anciennes résidences coloniales, pendant que les africains ayant compétences et diplômes égaux continuent à croupir dans les insalubres anciens quartiers indigènes réservés aux boys des blancs coloniaux : ces boys à qui on disait hier : --"Hey, mon singe !". Et eux de répondre : --"Oui, patron!".
Là est le hic, messieurs-dames ! Il se cache là une haïssable indécence qui se cache dans ce piège que se tend l’Europe elle-même. Piège dans lequel elle risque de se trouver faite, dans le sens où l’on dit d’un rat pris dans un piège qu’il est fait. Cette indécence issue de la claustration raciale empêche précisément l’éclosion de dignes relations humaines que la jeunesse européenne et africaine voudrait plutôt harmonieuses, aujourd’hui et demain. Car, véritablement, l’Homme que les uns et les autres doivent être n’est pas dans leur chair, et pas davantage dans la couleur de leur peau. L’heure est venue de libérer les grandes énergies créatrices que l’Humanité a malencontreusement enfermées en deux dangereux lieux ou mythes hautement rédhibitoires, pendant les six derniers siècles modernes soi-disant: « le Blanc et le Noir ». L’Afrique n’est pas noire. Et l’Europe n’est pas blanche, sapristi ! Rimbaud, Lautréamont, Aime Césaire, Frantz Fanon et James Baldwin sont des catalyseurs de cette chimie.
Pourquoi voulez-vous pérenniser la colonisation et l'esclavage en Afrique, messieurs-dames d’Europe? départissiez-vous de ce sinistre complexe de supériorité devant donner lieu à des régimes spéciaux de droits dans une Afrique que vous vous entichez à garder comme une zone de non-droit, depuis le jour où les élans pugnaces du communisme soviétique ont forcé Eisenhower, président des états unis d'Amérique, a vous obliger sans autre forme de procès, de décoloniser l’Afrique en catastrophe. Une brave colonie française venait d'administrer une cuisante défaite aux armées d'une puissance coloniale- LA FRANCE. Quelle colonie ? LE VIETNAM. Quand ? en 1954. Où ? Dien Bien Phu. Eisenhower a eu peur !
Écrit par : ntarugera deo koya | 16 juin 2013
L'analyse de ntarugera deo koya est bonne mais elle pèche par son unilateralisme. Elle met face a face l'Occident impitoyable, cupide et insatiable et l'Afrique toujours victime et innocente. D'après l'analyse, hier c'était la vente d'esclaves, aujourd'hui c'est la vente des minerais. Ici il faut ajouter qu'hier c'était les chefs coutumier qui vendaient leurs propres sujets, aujourd'hui ce sont les responsables de pays africains (autorités administratives, militaires et coutumières,..) qui vendent les minerais pour leur propres intérêts. Ne sont-ils pas coupables eux aussi? Comment ces innocents africains n'ont jamais tire une petite leçon de la vente d'esclaves?
En effet, ce qui se passe en Afrique est tout simplement;"Déshabiller Saint Pierre pour habiller Saint Paul." Pourquoi voulez-vous que l'Occident aime l'Afrique plus que les fils d'Afrique n'aiment leur continent. Si les africains vendaient et partageaient le peu qu'ils reçoivent avec leurs compatriotes que ferait l'homme blanc pour les en empêcher? Il est grand temps que les africains s'examinent pour analyser leur responsabilité dans leur propre malheur.
La solution ne viendra jamais de l'extérieur. C'est aux africains de changer cet état de chose ou alors de cesser de pleurnicher. Ce cri de détresse est exaspérant. Il n'y a pas que l'Afrique qui a des matières premières. Les autres parties du globe ont aussi de matières premières. Si nous continuons a nous comporter comme si nous n'existons pas, alors la nature comblera ce vide. Ne dit-on pas que la nature a l'horreur du vide?
Écrit par : matata Simba | 16 juin 2013
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