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13 février 2013

RDC : "Pour un Etat de droit" au Congo

Après les élections contestées de novembre 2011 et la reprise du conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), des acteurs politiques et associatifs congolais, des élus belges et français, des professeurs d'université s'inquiètent de la crise politique "qui fragilise les institutions congolaises". Dans un texte que nous publions, les signataires appellent à l'établissement "d'un Etat de droit" en RDC et avancent quelques pistes de réflexions.

Depuis 1996, la République Démocratique du Congo est le théâtre des affrontements meurtriers entre différentes factions. Nombreuses sont leurs conséquences : inexistence de l’État, menaces sur l’intangibilité des frontières nationales, déstabilisation de la région du Kivu, insécurité, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité, violences sexuelles, enrôlement des enfants par des groupes armés, violations des droits fondamentaux de la personne humaine, impunité en faveur des criminels, ingérence des voisins dans les affaires intérieures... La crise politique, qui fragilise les institutions congolaises depuis les élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011, hypothèque davantage l’avenir des populations locales : plus de 6 millions de morts, plusieurs milliers de femmes et de filles violées, des milliers d’enfants enrôlés de force par des groupes armés, plus de 2,5 millions de personnes déplacées dans la seule région du Kivu et près de 500 000 Congolais réfugiés dans les pays voisins… Ainsi fragilise-t-elle la cohésion nationale, exposant de facto le Congo-Kinshasa aux visées expansionnistes de quelques pays limitrophes et aux pillages en tous genres.

Nous devons avoir à l’esprit que la paix dans la région des Grands Lacs et en Afrique centrale dépend, en grande partie, de la stabilité de la République Démocratique du Congo. Ainsi est-il urgent que la communauté internationale intervienne efficacement dans la mise en place des mécanismes idoines.

Sur la sécurisation de la région du Kivu, nous préconisons :
- la requalification du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilité de la République Démocratique du Congo (Monusco), afin de lui permettre d’assister un État souverain qui est confronté aux problèmes à la fois internes et externes ;
- la présence, aux côtés des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), d’une force d’interposition sur la frontière orientale – ne contenant aucun pays présumé soutenir les éléments déstabilisateurs – composée soit de la Monusco, soit d’une force interafricaine, soit de l’Eurofor, soit de l’Africom ;
- l’externalisation des pourparlers de Kampala, le médiateur ne devant être à la fois juge et partie ;
- les condamnations des États voisins qui contribuent, d’une manière ou d’une autre, à la déstabilisation de la République Démocratique du Congo.

Sur les violations des droits fondamentaux de la personne humaine, nous demandons :
- l’arrestation et le jugement des auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’Humanité par des tribunaux tant nationaux qu’internationaux ;
- l’assistance des victimes de dégâts, aussi bien directs que collatéraux ;
- le retour des personnes déplacées à l’intérieur du pays et celles qui sont déplacées au-delà des frontières nationales après un recensement avec l’aide de la Croix Rouge.

Sur la cohésion nationale, nous proposons :
- l’ouverture d’un dialogue inclusif et républicain, entre les différentes forces vives congolaises, sous la supervision de la communauté internationale ;
- la mise en place d’un gouvernement de salut publique en vue de l’organisation dans un délai raisonnable des élections crédibles et transparentes, auxquelles ne participera pas l’actuel Chef de l’État conformément à la Constitution, ainsi qu’en vue de la consolidation des institutions républicaines.

Sur la paix régionale, nous sommes favorables :
- aux concertations en vue de la gestion commune des ressources frontalières ;
- aux accords de non-agression, en vue de l’indépendance dans l’interdépendance.

Pour l’année 2013, compte tenu des valeurs universelles que nous partageons avec force et vigueur, nous souhaitons vivement que la République Démocratique du Congo devienne enfin un havre de Paix où règneront la Liberté, l’Égalité, la Sécurité et la Prospérité.

Les signataires : Gaspard-Hubert Lonsi Koko (Porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo, Président d’Union du Congo, France), Albert Bourgi (Professeur d’université, France), Erika Cologon Hajaji (Journaliste, Sénégal), Emmanuel Ikabanga (Mouvement de Libération du Congo, France), Jean-Pierre Dozon (Anthropologue, directeur d’études à l’EHESS, France), Alexandre Leupin, (professeur et directeur de mondesfrancophones.com, États-Unis), Joël Asher Lévy-Cohen (Journaliste indépendant, Canada), Laurent Louis (Député fédéral, Belgique), Ferdinand Lufete (Coordonnateur de l’’Alliance pour le Développement et la République, France), Cynthia Mckinney, (ancienne Congressiste, ancienne Candidate du Parti Vert à l’élection présidentielle, États-Unis), Akli Mellouli (Adjoint au Maire de Bonneuil, France), Augustin Mukamba (Président de Troisième Force, Suisse), Marc Mvé Bekale (Maître de conférences, enseignant-chercheur, France), Lamine Ndaw (Conseiller municipal, France), Herman Nzeza Malungidi (Président de l’Alliance Nationale pour le Changement, Angleterre), Els Schelfhout (Sénatrice honoraire, Belgique).

Commentaires

Que représentent ces membres de la diaspora congolaise associés à quelques individus belges d'extrême droite comme Laurent Louis. Quant aux élections contestées de novembre 2011 il faut rappeler qu'aucun Etat n'a reconnu un autre président que Kabila.

Écrit par : anneet | 14 février 2013

je m'interesse à tous vos articles et je voudrais continuer à recevoir de vos articles

Écrit par : mbolo | 14 février 2013

Je suis ravi de votre manière de traiter l'information et de la présenter au public. Bravo. mais pour ce dernier article,quelle sagesse ces gens ont eue en réfléchissant de la sorte!!! Je préfère que cette proposition soit envoyée aux grands décideurs de ce monde pour que la paix revienne dans notre pays et que la démocratie,pour laquelle le sang des congolais ne cesse de couler,devienne réalité. Mais pour y parvenir ,il faut chercher à neutraliser Kabila et ses armes.Comment le faire? Il faut que ce même groupe de réflexion s'y penche. Je souhaite un bon élan à ces têtes bien faites.

Écrit par : Arthur Tshimanga | 14 février 2013

Apropos de la piste de sortie pour mettre fin à la crise politique en R D Congo, il faut faire recours à la résolution politique, avoir tous un sens élevé de moralité, avoir surtout le sens d'équité nous congolais, nous supporter les uns des autres et ne pas avoir la peur de la vérité; comme le cas présent, il y a eu élection et les congolais de tous bords consciemment connaissent qui était vainqueur, que le pouvoir revient à celui là, cinq ans ce moins de temps, nous irons encore aux élections. Voilà

Écrit par : Emmanuel FANAO | 14 février 2013

Une seule voie possible dans l'immédiat: un dialogue entre Kabila et l'opposition. Sinon attendre les prochaines élections.

Écrit par : anneet | 14 février 2013

Depuis que la crise dans en RDC de maniere generale et dans les Kivus en particuliers, des hommes sages ont toujours pris position en faveur de la cessation des hostilites et proposer des voies et moyens de sortie. C'est au niveau pratique que resident des blocages a cause sans doute des interets des uns et des autres.
Hmanisme exige, nous demandons que la communaute internationale s'implique significativement ainsi que les hommes de bonne volonte.

Écrit par : jacques | 14 février 2013

Il y aura pas de paix durable en rdc sans que le Rwanda ne fasse un pas très franc et honnête avec la démocratie au Rwanda.le décideurs internationaux dont:états-unis,occident et sans surprise l'onu camoufle la conception démocratique au Rwanda et en ouganda.ces deux pays qui souffre d'un profond problème de la démocratie ou un bras de fer partisan a un clan ethnique rejette les autres et s'enrichis de pillage venu du Congo.l'onu doit maintenant laisse les rwandais aller à un dialogue riche sans complexe ethnique ni peur de l'un et l'autre pour que la rdc profite aussi de la paix.l'économie rwandaise doit trouver une nouvelle alternative que le pillage,les actes de piraterie kagamiste.a l'avenir sans dialogue Paul kagame fera du Rwanda;la SYRIE de l'Afrique .et ça sera le retour de réfugiés Rwandais au congo,des implanters rwandais au congo.

Écrit par : bkv | 14 février 2013

Chaque pays a la structure politique qu'il se donne et selon ses lois et non selon le désir ou la volonté de l'étranger.

Écrit par : anneet | 14 février 2013

anneet,ton dernier commentaire,me semble vraiment que au rwanda ont a rien compris:la structure politique dictactorial du rwanda et de l'ouganda ,les lois du rwanda et de l'ouganda a deux vitesses,la démocratie au désir individuel et non populaire:une bombe civique a retardement.l'heure est a faire la paix ,que se mettre dans une boule d'impression que le bonheur du rwanda viendra de la rdc.si tu vas sur rfi.fr Pasteur Runiga:>quand c'est un pasteur qui mente, dans son langage ,dit que les accusations de la rdc contre le rwanda sont fausses,il y a de quoi se poser des questions sur sa foi,sa moralité.
Le Pasteur Runiga est comme un Saint Paul Rwandais,Kagame dit au Pasteur :allez en rdc piller ,tuer les congolais,violer,créer la terreur horrible et la confusion au sein des assembles et institutions congolaises car ce sur vous le m23 que le rwanda avec la complicité de nos amis bâtira son économie,son plan social,les investissements étranger.fait les bien, le conseil de sécurité de l'onu vous couvrira.

Écrit par : bkv | 15 février 2013

Pour n'avoir pas determine le statut exact des Rwandais immigres au Congo(responsabilite de la Belgique,ensuite HCR ou l'onu) a la suite des guerres interethniques(Batutsi contre Bahutu et vice -versa),nous en sommes la aujourd'hui. La haine inocculee dans le vecu des Congolais par Kagame et ses soldats ne s'effacera pas. Il y aura toujours un esprit de revenge. et l"afrique des grands lacs sera invivable a cause de la cupidite des Kagame ,Musseveni et leurs armees.La RDC a ete payee en monaie de singe,elle qui a eu a considerer les refugies Rwandais sur son territoire comme ses propres citoyens,aujourd'hui ils prennent des armes contre elle. L'avenir nous le confirmera

Écrit par : El Santio de Milo Tsh | 16 février 2013

Ce document n'est pas mal, il peut constituer une base de travail à améliorer. Je pense par exemple à la suspension provisoire de l'article 78 de la Constitution pour permettre au Président de la République de nommer un Premier Ministre autre que de sa majorité. Ce sera une sorte de cohabitation forcée jusqu'aux élections de 2016 et dont le schéma cadre est à concevoir afin d'éviter des blocages dus à la mauvaise foi des acteurs.

Car la situation de notre pays est devenue un drame qui peut conduire au pire. Je ne vois pas un seul domaine qui marche à part la musique et l'industrie brassicole. Nous devons regarder les choses en face dans une dynamique républicaine en pensant aux générations futures. Il nous faut restaurer l'autorité de l'Etat qui se meure, laissant la place à l'émergence des foyers de violences et à l'impunité, non seulement des criminels de guerre comme dit dans le document, mais aussi de tous ordres. Les institutions publiques sont quasiment au services des individus et non de la République. Nous n'avons quasiment plus d'Administration Publique digne de ce nom. Nous sommes le seul pays où on peut devenir millionnaire du jour au lendemain sans devoir s'expliquer à qui que ce soit. Nous sommes un pays de laxisme, un pays où la misère populaire ne semble préoccuper personne. Un pays des emballages cadeaux, pourvu qu'on donne l'apparence de bien faire ou qu'on ait fait un discours magistral. Nous avons perdu la dynamique d'un travail fouillé, on dirait que nous ignorons que ce qui est bien ne vient qu'après avoir mouillé sa chemise.

Face à un tableau aussi sombre, je pense que nous devrions tous faire le constat d'échec et nous mettre ensemble sous la seule étiquette de nationalisme pour décider un nouveau départ dans l'amour et l'humilité, sans triomphalisme et sans jeter d'anathème sur qui que ce soit.

Écrit par : Kitenge | 17 février 2013

Cet article me parait utile dans la mesure ou, presque toutes les analyses ont été faites autour du dossier RDC, mais enfin, qui acceptera facilement cette formule, ceux qui sont au pouvoir ou alors ceux qui cherchent le pouvoir, cette démarche n aboutira pas, néanmoins ce qui est bien ce que les gens compatissent avec le mal congolais, ne nous décourageons pas, car, tout chemin mène a Rome, il y a de chemin court et long, a nous de choisir.

Écrit par : Lelo Mvemba | 19 février 2013

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