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13 décembre 2012

RDC : Matata Ponyo sur la sellette ?

Le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo se trouve dans une situation très inconfortable. Depuis la reprise de la guerre à l'Est du pays et la suspension du prêt du FMI accordée à la RDC, le Premier ministre pourrait servir de fusible à un président Joseph Kabila, lui-même très affaibli.

Capture d’écran 2012-12-13 à 23.06.03.pngLes heures d'Augustin Matata Ponyo sont-elles comptées à la tête du gouvernement congolais ? Beaucoup le pensent à Kinshasa. Les sites Direct.cd et CongoNews affirment même qu'il pourrait démissionner. Il faut dire que depuis quelques semaines, le Premier ministre congolais enchaîne les déconvenues. A commencer par la crise dans les Kivus.

"Impuissance" gouvernementale à l'Est

Sur le front de la guerre à l'Est, le Premier ministre n'a jamais vraiment eu la main sur le dossier. Le conflit avec les rebelles du M23 est directement géré par la présidence et l'Etat major de l'armée. Sa responsabilité est donc limitée. Mais sur le plan diplomatique, qui dépend directement de son gouvernement, Matata Ponyo n'a pas su convaincre. Dans une tribune publiée dans le quotidien français Libération, le Premier ministre congolais appelle la communauté internationale à "aider la République démocratique du Congo". Pour l'essayiste Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Matata Ponyo signe là un aveu "d'impuissance" et ne fait que confirmer "l'aspect moribond de la diplomatie congolaise" (voir son article).

La majorité présidentielle se fissure

Dans la majorité présidentielle, à Kinshasa, on juge également l'action du Premier ministre "un peu faible". Il faut dire que Matata Ponyo n'a jamais fait complètement partie du "sérail politique" congolais. Membre discret du PPRD (le parti présidentiel), Matata Ponyo n'a jamais été considéré par ses pairs comme "un politique", mais plutôt comme un "simple technocrate". La majorité présidentiel commence d'ailleurs à se craqueler depuis quelques mois. Certains dans la majorité n'ont toujours pas digérer le choix de ce Premier ministre "technique", très éloigné du cercle des "purs et durs" du PPRD, qui n'attendent que la chute.

Un Premier ministre pour rassurer

Pourtant le choix de Matata Ponyo paraissait judicieux de la part de Joseph Kabila (voir cet article d'Afrikarabia). Après les élections frauduleuses de novembre 2011, le président Kabila cherchait un homme de compromis à la primature. Il souhaitait également à rassurer la communauté internationale et les nombreux bailleurs de la RDC, échaudés par sa réélection contestée. Matata Ponyo semblait parfait pour le job. Il avait l'avantage de connaître parfaitement les grands équilibres macroéconomiques, ainsi que les principales institutions internationales. Formé en économie monétaire et internationale à l'Université de Kinshasa, où il avait été professeur assistant, il avait ensuite suivi une brillante carrière au sein de la Banque Centrale du Congo (BCC).

Quand Matata ne rassure plus le FMI

Mais après le dossier de l'Est, le Premier ministre a trébuché dans un autre domaine, plus ennuyeux pour son image : l'économie. Le FMI a en effet annoncé début décembre, la suspension du prêt de 240 millions de dollars à la République démocratique du Congo. Le FMI accuse la RDC de ne pas avoir publié toutes les informations concernant plusieurs transactions relatives à des contrats miniers. Un coup dur pour Matata Ponyo, économiste de formation, qui juge la décision du FMI, "disproportionnée". En cause : l'opacité de certains contrats entre la Gécamines (la société minière d'Etat) et l'entreprise Straker International Corporation, immatriculée dans les îles Vierges. L'avertissement du FMI tombe au plus mauvais moment : le Premier ministre tentait depuis plusieurs semaines de convaincre les investisseurs étrangers de venir faire des affaires en RDC.

Si Matata Ponyo n'arrive plus à convaincre le FMI, à quoi sert-il ? semble-t-on se demander à Kinshasa, surtout que le contexte politique est des plus instable. Avec les négociations délicates entre le gouvernement et le M23, le président Kabila pourrait bien être tenté de se servir de son Premier ministre comme fusible en cas de problème. Devant l'impasse des discussions avec la rébellion, qui demande la démission de Joseph Kabila, on parle de plus en plus de la composition d'un gouvernement d'union nationale… seul moyen, disent certains, de sortir de cette crise "par le haut". L'évolution des négociations avec le M23 et le rapport de force sur le terrain militaire détermineront la viabilité plus ou moins longue du gouvernement Matata Ponyo. Pour l'instant, les négociations sont au point mort et l'avantage militaire est toujours du côté du M23. Pour combien de temps ?

Christophe RIGAUD - Afrikarabia

Photo : Matata Ponyo à Paris 2012 © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

Commentaires

Démissionner? Qui a dit qu'en Afrique et plus précisément en RDC on démissionne quand les choses vont mal? Une seule manière: le démettre.
Et là aussi, qui dit que Kabila démet les incompétents ou des personnes à mains sales? Jamais. Si cela était possible, Boshab serait en prison, Muzito ne siégerait plus au parlement, John Numbi serait en prison, etc.
Ce qui plaît à Kabila, c'est des hommes qui lui donnent l'occasion de tenir bon; genre Mende.
Donc la démission de Matata est un rêve en couleurs.

Écrit par : christian | 14 décembre 2012

Votre article oublie de signaler qu'une guerre a plusieurs facettes ,dont le volet économique.
Et si cette affaire de fameux contrats miniers qui tombe en ce moment précisément visait aussi à fragiliser d'avantage la RDC par le "lobby rwandais" en vue l'asphyxier ?
Parce que la conquête du Kivu n'est pas qu'un calcul de Kagame
mais aussi des multinationales qui cherchent à pérenniser l'exploitation des richesses du Kivu.
Au fait la situation de la RDC depuis plusieurs décennies a toujours été provoquée par l'hégémonie de grandes puissances c'est cela le malheur de la RDC
La solution viendra certes des congolais ,mais il faudra aussi que les grandes puissances laissent la RDC s'épanouir

Écrit par : Théophile | 14 décembre 2012

La theorie du complot ne suffit pas pour justifier la pauvre performance politico-economique de la RDC. La FMI et les chinois ne profitent que de la faiblesse de l'elite congolaise qui, d'une part se compremettent dans des corruptions lors des negociations des contrats ou elle manque a la fois le courage de resister et de denoncer ces corruptions. Pour couvrir ces corrutpions et detournement, ils recourent a des methodes de camouflages en produisants des faux rapports ou des rapports incomplets.
Il est a mon avis une urgence que l'elite congolaise dignostic la source du mal congolais et prenne le courage de recourir a des remedies a long terme. La premiere etape serait de revoir la constitution, en particulier limite le role du chef de l'Etat a nommer et a demetre le Premier Minitre. La Primature doit avoir plus d'automonie. Il en est de meme du pouvoir juduciaire. L'Executif a trop de pouvoir qui il controle les deux autres branches du pouvoir. Ceci legitimise l'autocratie (la dictature).
Il est absurde que la Primature s'absorbe a couvrir des detournement et corruption du Chef de l'Etat et de son entourage dans ces contrats miniers avec des chinois. La manque du courage de Sr. Mpoyo Matata de denoncer ces detournement et fausse enrichismes de la famille presidentielle coute a la RDC des prets de la FMI a ce moment crucial ou les congolais veulent finir avec la guerre d'invasion rwando-ougandaise et mettre fin au pillages de resources naturelles de la RDC, MOTIF PRINCIPALE DE CES REBELLIONS.

Écrit par : Peace | 14 décembre 2012

Ladite société Stocker n'existerait que sur papier c'est plutôt une entreprise de blanchissement de l'argent que Kabila et sa famille biologique et hommes de main sont en train de voler a travers la vente de minerais par des sources non autorisées Me Muyambo l'a démontre en nommant Moise Katumbi gouverneur du Katanga dans la vente de l'uranium.
Pour sauver sa peau de cette déconfiture que vit actuellement la RDC Kabila sans vergogne a une liste de gens au pouvoir qu'il va sacrifier , il a commence par AMISI dit Tango Fort qui du reste vaque a ses occultations librement et pourtant il doit rendre compte. Pourquoi c'est pas fait? La peur et la crainte d'être mis dans le sac car il y a un maitre et un exécutant.Après Matata est dans le collimateur, le connaissant il pourrait bien démissionner mais il ne fera PAS de peur de trahir ceux qui ont peser pour sa nomination ironie du sort il était dans l'avion ou avait péri Augustin Katumba Mwanke.Il sera garde mais son gouvernement va bientôt être remanie le scénario serait démission et reconduction , le pauvre a herite un gouvernement cimente par Kabila le donneur d'ordre.Qu'a cela ne tienne, les organismes internationaux sont rempli des Rwandais allez y comprendre ... la Banque Africaine de Développement l'est aussi.
La sortie dans toutes ses manœuvres c'est faire partir Joseph Kabila

Écrit par : mongalazoba | 14 décembre 2012

La République Démocratique du Congo n'a comme maux manque d'un leadership valable pouvant défendre la cause congolaise parmi ceux qui gouvernent depuis la nuit de temps
Aujourd'hui c'est vraiment pur qu'avant et encore sont presque les protonationalistes qui occupent les postes de commande de la République, sans pitié ils signent n'importe quoi et font du jamais vu dans dans ce monde moderne, ils acceptent meme d'hypothéquer la souveraineté du Congo, ça fait mal. Il faut penser dès aujourd'hui à la Refondation du Congo.

Écrit par : Emmanuel FANAO | 14 décembre 2012

Soiyons un peu sage,ne voiyez-vous pas que la rdc cours en enfer avec le gouvernement matata,si vous ne savez pas la signification de matata laisse moi vous l expliquer.Matata«mechant,dur ou encore diffcile»,il est dur pour matata ponyo de demissionner...

Écrit par : Tresor | 14 décembre 2012

Tout ca . C'est vraiment du n' importe quoi

Écrit par : sam du congo | 15 décembre 2012

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