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27 juin 2012

RDC: Kabila dans le piège rwandais

Depuis deux mois, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de violents affrontements entre rébellions et armée régulière. Un nouveau conflit qui révèle les multiples contradictions entre les différents protagonistes. Le Rwanda, allié de Kinshasa, est accusé de soutenir la rébellion du M23, alors que Joseph Kabila a utilisé les services des actuels rebelles (qu'il combat aujourd'hui) pendant les élections de novembre. Un jeu de dupe entre la RDC et le Rwanda qui dure depuis plus de 15 ans.

IMG_3592filtre.jpgLa guerre qui secoue une nouvelle fois la région du Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), constitue un énième soubresaut des relations tumultueuses qui agitent la RDC et le Rwanda depuis le génocide de 1994. La polémique actuelle sur un possible soutien de Kigali aux rebelles du M23 n'étonne personne à Kinshasa. Pour de nombreux observateurs de l'arène politique congolaise, "le problème n'est pas tant de savoir si le Rwanda aide en sous-main les rébellions de l'Est, mais d'en connaître l'importance".

16 ans de relations tumultueuses

De 1996 à 2012, le Rwanda est intervenu plusieurs fois en RDC, à des degrés plus ou moins élevés. Entre 1996 et 1997, le Rwanda franchit une première fois la frontière, pour traquer les génocidaires hutus, renverser le maréchal Mobutu et mettre au pouvoir son allié congolais de l'AFDL, Laurent-Désiré Kabila. En 1997, une fois aux commandes, Kabila nomme un rwandais, James Kabarebe, comme chef d'état-major de l'armée congolaise. En 1998, Kabila se brouille avec son protecteur rwandais, devenu "trop encombrant". Le Rwanda tente de le déloger par les armes, sans succès, le "Mzee" ayant trouvé d'autres protecteurs comme le Zimbabwe et l'Angola. En 2001, Laurent-Désiré Kabila est finalement assassiné. Le Rwanda sera accusé en 2001 et 2002 par l'ONU de "pillage des ressources naturelles" en RDC. L'armée rwandaise quittera enfin le pays en 2003, mais Kigali se fera fort de soutenir les rébellions censées protéger la communauté tutsi congolaise des attaques des hutus rwandais des FDLR. Le Rwanda soutiendra d'abord le général dissident Laurent Nkunda, avant de le laisser tomber et d'aider Bosco Ntaganda, fraîchement allié avec Kinshasa. Lâché par Kabila, Ntaganda prendra le maquis avec un autre groupe, le M23, qui défie aujourd'hui l'armée congolaise dans l'Est du pays, à quelques encablures… du Rwanda. Depuis 16 ans, de près ou de loin, le Rwanda gardera toujours "une main" sur les Kivu.

Rien d'étonnant donc, lorsque Human Rights Watch (HRW), l'ONU ou le gouvernement congolais dénoncent ensemble l'aide de Kigali à la nouvelle rébellion née il y a deux mois dans les Kivu, le fameux M23. Selon Reuters, qui a pu se procurer un rapport de l'ONU (qui ne sera pas publié), James Kabarebe, maintenant ministre de la défense du Rwanda serait personnellement impliqué dans le soutien aux rebelles du M23. Kigali a bien sûr fermement démenti ces allégations.

A quoi joue le Rwanda ?

Officiellement, le Rwanda cherche à venir à bout des rebelles hutus des FDLR, réfugiés en RDC depuis la fin du génocide de 1994. Les FDLR ont toujours constitué une menace aux yeux de Kigali. A Kinshasa, certains relativisent le danger que représente réellement, en 2012, cette rébellion qui n'a pas lancé d'attaques d'envergures contre le territoire rwandais depuis plusieurs années. Car officieusement, les Congolais affirment que les opérations anti-FDLR ne sont qu'un prétexte du Rwanda pour contrôler la région, très riche en minerais divers (cassitérite, or, coltan…). A Kinshasa, ce qui est appelée "l'occupation rwandaise" de l'Est du pays possède également des vertus démographiques pour le petit Rwanda voisin et surpeuplé. Comme le dit dans son éditorial, le magazine Congo Actualités du mois de juin. : "Kigali crée des groupes armées pour fomenter des guerres qui obligent la population autochtone à abandonner ses villages et ses terres, pour les remplacer avec d’autres populations provenant d’autres pays et du Rwanda, en particulier".

Liaisons dangereuses

En conflit ouvert avec le Rwanda depuis 1998, le Congo de Joseph Kabila s'est subitement rapproché de son encombrant voisin en 2009. Il faut dire que la rébellion de Laurent Nkunda (soutenu par Kigali) a fait vacillé Kinshasa pendant plusieurs semaines. Les troupes de Nkunda étaient en effet aux portes de Goma, la capitale de l'Est congolais et menaçaient de faire tomber le régime de Joseph Kabila. Le président congolais décide donc de s'allier à Kigali (contre la majorité de son opinion publique) pour se débarrasser de Laurent Nkunda. Le général rebelle est en effet arrêté par Kigali et placé en résidence surveillée au Rwanda en attendant une hypothétique extradition vers la RDC. Aujourd'hui, le "nouveau Nkunda" s'appelle Bosco Ntaganda. Soutenu également par Kigali, le général ex-bras droit de Nkunda a fait allégeance à Joseph Kabila jusqu'au mois d'avril 2012. A ce moment, Kinshasa, poussée par la communauté internationale après des élections très contestées, prend la décision de capturer Ntaganda, recherché depuis plusieurs années par la Cour pénale internationale (CPI). Kinshasa souhaite donner des gages à la communauté internationale en cessant de protéger Ntaganda. Le général, sentant son arrestation proche, fait défection avec quelques centaines d'hommes et prend le maquis dans les montagnes du Kivu. En parallèle, une nouvelle rébellion voit le jour : le M23, issu de la mouvance Nkunda.

Kabila prisonnier de Kigali ?

Rapidement, tout le monde se rend compte que les mutins bénéficient du soutien du Rwanda voisin. Human Rights Watch estime que le M23 est alimenté en armes et en vivres depuis les montagnes rwandaises. L'ONU affirme que les rebelles ont été formés au Rwanda et Reuters dévoile un document de l'ONU révélant que des personnalités rwandaises de premiers plans, dont le ministre James Kabarebe, aident le M23. Kinshasa se contente de dénoncer la "passivité" de Kigali. Mais face à son "allié" de circonstance, Joseph Kabila n'est pas le mieux placé pour lui donner des leçons. Le président congolais est en effet redevable de nombreux "services" à la communauté rwandophone des Kivu. Aux élections de 2006 tout d'abord, le candidat Kabila a réalisé d'excellents scores dans la région (jusqu'à 90% des voix dans le Masisi). Un vote qui ne sera d'ailleurs pas récompensé puisque les tutsis ne seront pas représentés à l'assemblée provinciale (d'où les frustrations et l'émergence de Laurent Nkunda). Aux élections de 2011 ensuite, pendant lesquelles Joseph Kabila a demandé au CNDP de Ntaganda de "sécuriser" le scrutin dans l'Est. Le candidat y réalisera de très bons scores (dès fois plus de 100% des voix !). Ntaganda n'en sera pas gratifié puisqu'il sera très vite transformé en "ennemi public numéro 1" par l'armée congolaise pour être livré à la CPI. Dernier point à mettre dans la balance des relations entre le Rwanda et la RDC : le lien très fort du président Kabila avec le ministre rwandais de la défense, James Kabarebe. Le militaire rwandais a en effet formé le jeune Joseph Kabila "aux arts de la guerre" pendant la chute du régime Mobutu en 1997. Kabila doit tout à Kabarebe... et Kabarebe connaît tout de Kabila.

Sortie de crise ?

Dans cet imbroglio où tout le monde ment à tout le monde, difficile de savoir comment Joseph Kabila pourra s'affranchir de son "allié" rwandais. Pour l'heure, le président congolais n'a pas les moyens de tenir tête à Kigali. L'armée congolaise est en pleine reconstruction et n'a pas la possibilité de s'imposer sur le terrain. Deux solutions s'offrent pourtant à Joseph Kabila : compter sur la communauté internationale pour faire plier Kigali et retrouver un peu de souveraineté à l'Est ou négocier avec les rebelles et Ntaganda pour trouver ensemble une porte de sortie acceptable pour tous. Un seul atout pour Joseph Kabila : les dissensions très fortes entre le M23 et Bosco Ntaganda… le premier étant prêt à lâcher le second pour voir aboutir ses revendications : l'application des accords de Goma de 2009. Jusqu'à ce jour le gourvernement congolais n'était pas disposé à nouer des négociations avec les rebelles.

Christophe RIGAUD

Photo © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

Commentaires

Si la RDC ne protège pas les rwandais congolais il est normal que le Rwanda le fasse.

Écrit par : anneet | 27 juin 2012

Moi je pense que le gouvernement de kinshasa doivent montre qu'il est capable a manufeste leur force neporte quelle mainance visa a penalise la securité national de la R.d.congo si le gouvernement arrivé a negociè avec les rebeilles mêmes aussi le Rwanda ca va montre la faiblese du gouvernement vis- a vis a leurs ennemis qui entours la R.D.Congo en general. Donc le gouvernement doivent montre qu'il a la force a resoudre neporte quel probleme de movement de guerre sans negocié.

Écrit par : Alex bachibola Bitaneshwa | 27 juin 2012

N'oublions pas les guerres, nous avons tous ce devoir de mémoire pour qu'elles ne se reproduisent plus.
Il est temps de construire la paix des grands lacs d'Afrique comme l'Europe a su construire la sienne.
Commençons y au plus tôt Rio+21 avec les FMI(S) : monétaire et médical et la NBM : (Nouvelle Banque Mondiale faite des petites banques de proximité réunies). Ces institutions sont prêtes à participer au sauvetage des éconologies de l'EURAFRIQUE,des AMERIQUES et des ASIES qui garantiront la paix mondiale.
C'est en créant tous ensemble la "Grande obligation" coordonnant les "Afriquobligations" les "Amériquobligations" et les "Asiesobligations" transparentes que l'ensemble des chefs d'état et de gouvernement du monde pourront, périodiquement choisir le "Mozart" de la médecine qui orchestrera tous les moyens thérapeutiques du monde : originaux et génériques au profit de tous les humains en paix.
Ils auront ainsi créé la sécurité médicale mondiale que tous les soignants souhaitent. Les autres travailleurs en bonne santé suivront le mouvement.

Écrit par : Yves Debaille | 27 juin 2012

Par rapport donc a cette geurre moi je pense que les congolais doivent cesser a soupconner a tout moment les effors de ceux qui se battent nuits et jours pour essayer de contenir les envahisseurs, c'est vrai que meme dans les rangs des loyalistes, il ne manquent jamais des traitres et ces derniers profitent des mesententes entre les congolais pour arriver a leur fin etant entendu que les congolais ne se font plus confiance. Nous savons tous que nous avons un ennemi commun qui est le Rwanda, alors mobilisons nous pour le combattre par tous les moyens possibles. c'est ains que je soutiens la diplomatie de Kabila et ses strategies pour nous sortir de cette crise, aidons le a demasquer les traitres et surtout a ne pas chercher a donner a l'ennemi l'occasion d'exploiter nos divisions interieures car tous nous aimons la RDC et n'oublions surtout pas que l'union fait la force.

Écrit par : FOLO | 27 juin 2012

Ceux qui continue a soutenir hypolite kanambe doivent avoir honte car leur homme est rwandais. Mbwa alakisi bizaleli na ye

Écrit par : Francis | 28 juin 2012

Il n'y a aucune honte car l'ethnie rwandaise fait partie des ethnies du Congo; il faut distinguer l'ethnie et la nationalité; il ya donc des rwandais de nationalité rwandaise et des rwandais de nationalité congolaise

Écrit par : anneet | 28 juin 2012

Mbwa alakisi bizaleli na ye.

Écrit par : Francis | 28 juin 2012

Bravo l'Amérique d'Obama, multiethnique. La douce loi voulue par ce dernier s'impose enfin dans son grand pays
pluriculturel. C'est le vrai départ de la médecine sans frontières pour le reste du monde. La " Grande obligation " celle de donner le droit à la santé donc à la vie à tous les humains, nés et à naître, où qu'ils soient dans le monde, vient donc de naître. La F I I M ( Fédération Internationale de l'Industrie du Médicament ) et tous les pharmaciens et médecins du monde vont pouvoir donner libre cours à leur créativité en répondant à leurs serments prêtés à Galien et Hippocrate. Banquiers, fonds, pharmaciens, médecins et guéris réunis vont résoudre ensemble, sans frontières autres que les naturelles, la crise mondiale. Que le grand Congo y participe au coeur de l'Afrique est plus que souhaitable.

Écrit par : Yves Debaille | 29 juin 2012

@Anneet,

Vous ferriez d'arrêter vos inepties. Vous aurez beau vouloir faire croire au monde qu'il existe des rwandais congolais, mais la vérité est qu'il y en a jamais eu et en y aura jamais.
Les belges qui parlent français, on ne les a jamais appelés des français belges à ce que je sache, mais bien des francophones, au pire des wallons. De même, les belges qui parlent le néerlandais, n'ont jamais été appelés des "hollandais belges" mais bien des wallons ou neerlandophones.
Alors pourquoi vouloir travestir la réalité lorsqu'il s'agit des affaires congolaises.
Quand est-ce que vous nous viendrez avec le concept de "congolais rwandais" car il doit bien exister une ethnie au Rwanda qui parle une des langues congolaises et nous donner aussi le droit d'aller protéger notre minorité congolo-rwandaise au Rwanda persécutée par le regime tutsi rwandais au pouvoir!!!!!
"Ethnie rwandaise ", mon c#@$%^&.

Écrit par : Belly B | 29 juin 2012

Bienheureux les miséricordieux mais pensez-vous que depuis 1994 les tutsi puissent pardonner sans une repentance de chaque hutu ayant participé de près ou de loin au génocide.
Bien sûr il y a des rwandais (tutsi + hutu) congolais tout comme il y a des lunda congolais, des lunda angolais et des lunda zambiens. Il y a aussi des zande congolais, des zande soudanais et des zande centrafricains. Les frontières du Congo ne furent pas fixées par les peuples du Congo mais par les grandes puissances de l'époque à Berlin en 1885.
Vous m'avez mal compris car pour moi les criminels à l'est du Congo sont les FDLR (ou génocidaires hutus du Rwanda) que la RDC a été forcée d'accueillir avec la complicité de l''armée française quand l'armée de Kagama a mis fin au génocide de 1994.

Écrit par : anneet | 01 juillet 2012

Comment certains peuvent-ils affirmer qu'il y a 450 ethnies au Congo alors qu'il n'y a que 213 langues recensées et que par ethnie il faut comprendre un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun: langue, religion (ou plus exactement cosmogonie) et traditions. Exemples: 1) Dans la province du Bas Congo: je peux notamment distinguer l'ethnie kongo et l'ethnie yombe, tandis que les lemfu, les mbata, les mbeko,les mfunuka les ndibu, les nkanu, les nyanga... sont des groupes kongo et non des ethnies distinctes; 2) Dans la province orientale: les gala, les gbe, (bagbe, bogbia), les kango, les moganzulu, les mondungwale (monddongwali), les wenza et les yeu (boyew) forment l'ethnie boa (babua). En conséquence je vous prie de ne pas confondre ethnie et groupe ethnique. Je vous signale que si vous ne voulez pas voir plusieurs ethnies disparaître il est grand temps d'enseigner les enfants au premier cycle de l'enseignement dans la langue maternelle.

Écrit par : anneet | 01 juillet 2012

Bonjour,
Je m'appel raison bompengo.
Je suis congolaise de la rdc mais je vu en face de la capital de la rdc (brazzaville)
Ca me rend triste lorsque je vois publier des photos de nos frères et soeurs congolaise qui souffre a goma.
Et que panse nos dirigeant congolaise?
Le rwandais ne sont pas soutenues par le force occidentaux?
Quel est le rôle de la monusco,
Qu'est ce qui empêche l'arrestation de général bosco?

Écrit par : bompengo | 03 août 2012

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